La racine d'asphodèle, toutefois, n'est qu'un triste mets de disette ; sa pulpe est visqueuse, plutôt amère, bien peu tentante. Une cuisson prolongée dans l'eau, dans plusieurs eaux si possible, l'améliore mais n'en fait pas une chralotte... Aux XVIIe et XVIIIe siècles, en France, "au temp de la cherté du pain", après avoir "fait tremper et bouillir [les tubercules] dans de l'eau pour en enlever l'âcreté, on en tire la pulpe par un crible, on mêle cette pulpe avec de la farine de blé ou d'orge, et un peu de sel marin, et on en forme de petits pains qu'on met cuire au four : c'est le pain d'asphodèle, qui est bon à manger et nourissant" - écrit un auteur qui n'y avait probablement pas goûté (N. Lémery, 1727, p. 57). (Lieutaghi, 2006)
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|Erbucciu, luminellu, candelu, talavellu, talabucciu, tous ces noms pour désigner les ''Asphodèles'' : ''à petits fruits'', ''Asphodelus microcarpus'' Viv. et ''porte-cerise'', ''Asphodelus cerasifer'' Gay.
Les "Mazzeri" se sont battus au cours d'étranges combats nocturnes (à Soccia), comme nous l'ont conté Dorothy Carrington et Pierre Lamotte (Etudes corses n° 15-16) avec des tiges d'Asphodèles, pratiques occultes qui sont très anciennes.
Les hampes sèches des Asphodèles porte-cerise étaient les luminelli : elles donnaient en brûlant une vive lumière dont on s'éclarait au cours des processions nocturnes et pour se rendre d'un piint du village à l'autre, la nuit ; On en allumait des fragments autour des tombes au crépuscule de la Toussaint.
Les tubercules furent consommés cuits en période de disette, le goût du tubercule de l'année se rapprochant de celui du topinambour, les autres sont trop fibreux pour être consommés. (Marcelle Conrad, ''Bulletin de la Société des Sciences de la Corse'')
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== Références ==