L'Agriculture nabatéenne est un traité d'agronomie écrit au III-IVe de notre ère en syriaque (araméen) par Qûtâmä, et traduit en arabe au début du Xe siècle par Ibn Waḥšiyah (Ibn Wahshîya). La traduction a été achevée en 904 et dictée à un copiste en 930, date à laquelle le traducteur est mort ; le copiste a fini son travail sur la base des manuscrits du traducteur.
Cet ouvrage a subi un sort mouvementé, voire scandaleux, et qui laisse rêveur sur la façon dont nous considérons notre patrimoine.
Les érudits ont longtemps été en désaccord sur la date de rédaction de l'œuvre originale en syriaque (aujourd'hui perdue) : XIIIe avant J.-C. pour Chwolson, VIIe avant J.-C. pour Quatremère, Xe après J.-C. pour von Gutschmid, Nöldeke et Brockelman. C'est finalement l'opinion de Renan, III-IVe après J.-C., qui fait aujourd'hui consensus.
Pendant tout le Moyen-Age, l'Agriculture nabatéenne a été perçue comme un traité ésotérique et magique, et donc témoin de "l'idolâtrie", tant par les musulmans que les juifs (dont Maïmonide). Cette idée a été relayée par les orientalistes européens du XIXe siècle, ce qui a eu pour conséquence qu'elle n'a alors pas fait l'objet d'une édition critique et d'une traduction.
Pourtant, Leclerc écrivait en 1876 qu'une "étude sérieuse et complète de ce curieux monument serait de plus grand intérêt, non seulement pour l'agriculture et les sciences naturelles, mais aussi pour la philologie, l'ethnologie et l'histoire".
=== Références ===