Sarcophrynium brachystachyum (PROTA)
Introduction |
Sarcophrynium brachystachyum (Benth.) K.Schum.
- Protologue: Engl., Pflanzenr. IV, 48: 36 (1902).
- Famille: Marantaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 28
Noms vernaculaires
- Yoruba soft cane (En).
Origine et répartition géographique
Sarcophrynium brachystachyum est réparti du Sénégal jusqu’en Centrafrique et en R.D. du Congo.
Usages
Les feuilles sont couramment utilisées pour couvrir les toits et pour envelopper les produits alimentaires, tels que le manioc. Elles sont utilisées pour recouvrir les jarres dans lesquelles les bananes, ignames ou taros sont cuits, et pour la cuisson de la viande et du poisson pendant les campements. Au Cameroun, on les utilise comme coussin sous les nattes pour dormir et on en fait des articles tels que des récipients instantanés, des plats, des pots, des tasses, des entonnoirs, des éventails et des parasols. Les pétioles fendus, la moelle centrale étant écartée, servent pour attacher ; ils sont également tressés en nattes et en paniers. Les tiges servent à fabriquer des cordages, des nasses et des paniers.
En Côte d’Ivoire, les graines auraient une activité émétique et expectorante et sont utilisées contre les problèmes pulmonaires tels que la toux et la bronchite. Dans ce but, elles sont broyées, mélangées avec de l’eau ou du vin de palme et absorbées, ou elles sont prises comme de petits comprimés. Une pâte faite de graines écrasées avec de l’eau s’applique sur les abcès. Au Gabon, le rhizome est l’ingrédient d’une décoction prise pour traiter des problèmes pulmonaires.
Au Nigeria, les feuilles séchées sont entreposées avec des noix de cola pour conserver ces dernières.
Production et commerce international
Il n’y a pas d’information sur le commerce local.
Propriétés
La pulpe du fruit est réputée comestible au Ghana, mais au Gabon les fruits sont déclarés non comestibles.
Falsifications et succédanés
D’autres espèces de Marantaceae sont utilisées de la même façon pour couvrir les toits, emballer, envelopper, lier et tisser.
Description
Plante herbacée vivace, érigée, à rhizome et à touffes d’environ 10 feuilles imbriquées autour d’une tige centrale terminée par une seule feuille et une inflorescence latérale. Feuilles distiques ; pétiole atteignant 1,5 m de long, s’engainant à la base, gaine pubescente, les parties calleuse et non calleuse du pétiole non séparées par une articulation, la partie apicale calleuse atteignant 6 cm de long, la transition du pétiole dans la nervure médiane marquée par un bec en V sur la face supérieure, mais continue sur la face inférieure ; limbe elliptique à linéaire-elliptique, de 20–40 cm × 10–20 cm, base atténuée. Inflorescence constituée de 1 ou plusieurs grappes ; grappe atteignant 7 cm de long, sessile ou à pédoncule atteignant 6 cm, condensée, entre-nœuds d’environ 5 mm de long ; bractées abaxiales se chevauchant, de 10–20 mm × 8–10 mm, persistantes, chacune à 4–5 cymules ; cymule à 2 fleurs, munie d’une bractée adaxiale. Fleurs bisexuées, zygomorphes ; pédicelle d’environ 1 mm de long ; bractéole d’environ 1,5 mm de long, acuminée, charnue, lisse ; sépales libres, égaux ; corolle d’environ 10 mm de long, tubuleuse au-dessous, à 3 lobes, blanc rosé à violacée ou jaunâtre ; staminodes et étamine en 2 cycles, formant à la base un tube soudé au tube de la corolle, cycle extérieur constitué de 2 staminodes pétaloïdes, cycle intérieur constitué de 1 étamine et 2 staminodes, dont 1 cucullé avec un appendice en épée ; ovaire infère, glabre, 3-loculaire. Fruit presque globuleux, de 12–15 mm de diamètre, à sutures invisibles, indéhiscent, charnu, orange-rouge, ridé lorsque sec, contenant 3 graines. Graines subpyramidales, obliques, sans arille.
Autres données botaniques
Le genre Sarcophrynium comprend 4–7 espèces, réparties dans les régions de forêt d’Afrique tropicale.
Au sein de Sarcophrynium brachystachyum, on distingue 2 variétés : var. brachystachyum, avec limbe foliaire glabre sauf pour la nervure médiane sur la face supérieure, et var. puberulifolium Koechlin, avec fine pubescence sur la face inférieure du limbe foliaire.
Croissance et développement
Les fleurs s’ouvrent en début de matinée et leur flétrissement débute autour de 11 h du matin. La pollinisation est effectuée par les abeilles.
Ecologie
Sarcophrynium brachystachyum se rencontre dans le sous-étage des forêts, particulièrement dans les endroits humides ou le long de cours d’eau. Il est également répertorié comme présent en tant qu’adventice dans les plantations de palmier à huile.
Multiplication et plantation
La multiplication naturelle est rapide.
Ressources génétiques
Etant donné sa vaste répartition et sa multiplication naturelle rapide, Sarcophrynium brachystachyum n’est pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Sarcophrynium brachystachyum fournit de nombreux produits utiles, mais peu de renseignements sont disponibles sur l’espèce. Des études sur sa valeur marchande et ses circuits commerciaux, ses propriétés, ses caractéristiques de germination et sa phénologie peuvent valoir la peine.
Références principales
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- Koechlin, J., 1965. Marantaceae. Flore du Cameroun. Volume 4. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 99–157.
Autres références
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Sources de l'illustration
- Koechlin, J., 1964. Marantacées. Flore du Gabon. Volume 9. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 91–158.
- Schnell, K., 1953. Sarcophrynium (Marantacées) ouest-africains. Bulletin de l'Institut Française d'Afrique Noire 15: 1390–1393.
Auteur(s)
- V.A. Kémeuzé, Millennium Ecologic Museum, B.P. 8038, Yaoundé, Cameroon
- B.A. Nkongmeneck, Millennium Ecologic Museum, B.P. 8038, Yaoundé, Cameroon
Consulté le 2 juin 2025.
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