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Rothmannia longiflora (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fruit Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Colorant / tanin Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Sécurité alimentaire Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


distribution in Africa (wild)
1, rameau en fleurs ; 2, fruit. Redessiné et adapté par Achmad Satiri Nurhaman
plante en fleurs (C. Puff)
boutons floraux (C. Puff
fleurs (C. Puff)

Rothmannia longiflora Salisb.


Protologue: Parad. lond., 1(2) : t. 65 (1807).
Famille: Rubiaceae

Synonymes

  • Randia maculata DC. (1830).

Origine et répartition géographique

Rothmannia longiflora se rencontre depuis la Gambie jusqu’au Soudan et au Kenya vers l’est, et jusqu’à la Tanzanie et l’Angola vers le sud.

Usages

Les fruits de Rothmannia longiflora sont couramment utilisés pour faire des marques noir bleuté sur les mains, la face et le corps, parfois pour imiter un tatouage. En Afrique centrale et orientale, on colore les fibres d’origine végétale (de Raphia par ex.) en les trempant dans de la vase de marécage à laquelle on a mêlé des fruits et des feuilles de Rothmannia longiflora. Au Nigeria, on prépare une teinture et une sorte d’encre (“katambiri”) avec des graines finement broyées. Pour faire une teinture et une encre plus fortes, on mélange parfois cet extrait avec des feuilles de Gardenia, d’Indigofera, de Nauclea ou de Vitex, ainsi que du sucre ou du miel. On peut aussi préparer une teinture noire avec les fleurs.

Les fruits sont comestibles. En Sierra Leone, les tiges servent à confectionner des manches de ciseaux à long manche (“sundi”) utilisés pour récolter les régimes de palmier à huile, et ailleurs elles servent à faire des hampes de sagaie. Au Ghana, les rameaux servent de bâtons à mâcher. Rothmannia longiflora est considéré comme ayant des propriétés fébrifuges et analgésiques, et on utilise une décoction de feuilles, de rameaux, d’écorce et de racines en application interne ou externe sous forme de lotion, de lessive ou de bain. Au Nigeria, on utilise les racines pour traiter les douleurs intestinales. En R.D. du Congo, on administre une infusion de racines pour traiter les abcès de la gorge, le mal de dents et la lèpre. En Afrique occidentale, on utilise une bouillie de feuilles en lavement contre les douleurs rénales et la diarrhée hémorragique, et l’absorption de jus de feuilles lors de l’accouchement est censée faciliter le travail et la parturition. En Sierra Leone, les feuilles sont utilisées pour traiter les maladies de la peau accompagnées de démangeaison, et la pulpe des fruits est réputée émétique. En R.D. du Congo, les graines sont utilisées pour traiter les ulcères. Rothmannia longiflora est une plante décorative qui porte de belles grandes fleurs blanches ou roses en forme de trompette, et mérite d’être cultivée comme plante ornementale.

Production et commerce international

Rothmannia longiflora est récolté dans la nature, et n’est commercialisé que localement. Sur les marchés, les fruits sont souvent vendus pelés ou en morceaux auxquels adhèrent les graines.

Propriétés

Aucune étude chimique spécifique des colorants ou de leurs précurseurs présents dans les fleurs, les fruits ou les feuilles n’est disponible pour Rothmannia longiflora. Cependant, on a isolé à partir des fruits, des branches et des feuilles le 4-oxonicotinamide-1-( 1’-β-D-ribofuranoside). Ce N-hétéroside n’est connu que dans l’urine humaine, et n’a été isolé à partir d’aucune autre plante supérieure. C’est un composé intéressant, en particulier du fait qu’il influe sur les processus enzymatiques. Les fruits contiennent également du fumarate monométhyle (utilisé pour traiter le psoriasis), et du D-mannitol qui est utilisé comme aliment et supplément diététique, et comme agent de texture. En raison de sa faible hygroscopicité, le D-mannitol est souvent utilisé en poudrage hydrofuge pour protéger certains produits de l’humidité. Le D-mannitol est un ingrédient important du chewing-gum, et il est également largement utilisé dans les tests de perméabilité intestinale.

Description

  • Arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 9 m de haut, souvent à tiges grimpantes.
  • Feuilles opposées, simples et entières, glabres ; stipules triangulaires, d’environ 3 mm de long, rapidement caduques ; pétiole de 3–10 mm de long ; limbe elliptique, de 6–18 cm × 2–8 cm, base cunéiforme, apex acuminé, pennatinervé avec 4–5 paires de nervures latérales munies de domaties axillaires.
  • Fleurs solitaires, terminales sur de courts rameaux axillaires, bisexuées, régulières, 5-mères, odorantes ; pédicelle jusqu’à 1 cm de long, portant 5–9 bractéoles écailleuses ; calice tubulaire, de 1–2 cm de long, lobes triangulaires, de 1–4 mm de long ; corolle en forme de trompette, jusqu’à 24 cm × 4 cm, lobes ovales, de 1–4 cm × 1–1,5 cm, rouge violacé à vert à l’extérieur, blanchâtre avec des taches violacées à l’intérieur ; étamines insérées sur le tube de la corolle, incluses ou avec le sommet des anthères exsert ; ovaire infère, 2-loculaire, style de 12–21 cm de long, stigmate bilobé, jusqu’à 3 cm de long, partiellement exsert.
  • Fruit : baie sphérique à ellipsoïde, de 3,5–7 cm × 5–6 cm, vert noirâtre, à 10 côtes indistinctes, glabre, à nombreuses graines, avec le calice persistant.
  • Graines lenticulaires, de 6–8 mm × 5–6 mm × 1–1,5 mm, rouge brun.

Autres données botaniques

Le genre Rothmannia comprend environ 30 espèces, réparties en Afrique tropicale, à Madagascar et en Asie. En Afrique tropicale, environ 18 espèces sont présentes.

Les espèces suivantes de Rothmannia ont, de manière avérée ou très probable, des usages tinctoriaux, médicinaux ou ornementaux semblables :

Rothmannia engleriana

Rothmannia engleriana (K.Schum.) Keay, petit arbre à fruits de 2–5 cm de long, que l’on trouve en Angola, en R.D. du Congo, en Zambie, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie et au Burundi ; le fruit est comestible à maturité, il est juteux, doux et aromatique ; on utilise une infusion des racines contre les maux d’estomac et contre les morsures de serpents ; le bois est employé comme bois de feu et pour faire des manches d’outils et des cuillères.

Rothmannia fischeri

Rothmannia fischeri (K.Schum.) Bullock, arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 8 m de haut, à fruits de 3–6 cm de long, se rencontre au Kenya, en Tanzanie, en R.D. du Congo, au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

Rothmannia hispida

Rothmannia hispida (K.Schum.) Fagerl. (syn. : Randia hispida K.Schum.), arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 10 m de haut, à fruits de 6–11 cm de long, se rencontre de la Guinée à la R.D. du Congo ; son bois coupé et exposé à l’air prend une couleur bleue ; au Nigeria, on emploie le jus des feuilles et des fruits pour dessiner des motifs noirs sur le corps et pour noircir les tatouages ; mélangés à de l’huile de palme, on les applique sur la peau pour soigner les infections cryptogamiques.

Rothmannia lateriflora

Rothmannia lateriflora (K.Schum.) Keay, arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 8 m de haut, à fruits cylindriques présentant 5 côtes, mesurant jusqu’à 6 cm × 4 cm, se rencontre au Cameroun, au Gabon et en R.D. du Congo ; chez les Mongos de la R.D. du Congo, on emploie le jus des fruits pour noircir les tatouages.

Rothmannia lujae

Rothmannia lujae (De Wild.) Keay (syn. : Randia coriacea K.Schum. ex Hutch. & Dalziel), arbre atteignant 30 m de haut, à fruits de 15–20 cm de long, se rencontre du Nigeria à la R.D. du Congo ; au Nigeria, ses graines sont employées pour préparer une teinture que les femmes utilisent pour peindre des motifs sur la peau ; on boit une décoction d’écorce contre les troubles abdominaux ; l’écorce, les feuilles et les racines ont une certaine teneur en tanin.

Rothmannia macrosiphon

Rothmannia macrosiphon (Engl.) Bridson, arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 7 m de haut, à fruits de 2–3 cm de long, se rencontre au Kenya et en Tanzanie ; ses fruits fournissent une teinture noir bleuté.

Rothmannia manganjae

Rothmannia manganjae (Hiern) Keay, arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 15 m de haut, à fruits de 2–4 cm de long, se rencontre au Kenya, en Tanzanie, au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe. Cette espèce ressemble de près à Rothmannia longiflora, mais elle a une corolle beaucoup plus courte ; les individus stériles ou les jeunes plantes en fleurs des deux espèces sont particulièrement difficiles à distinguer.

Rothmannia munsae

Rothmannia munsae (Schweinf. ex Hiern) Petit (syn. : Randia megalostigma (Wernham) Keay, Randia lane-poolei Hutch. & Dalziel), arbuste ou arbre pouvant atteindre 17 m de haut, à fruits jusqu’à 7 cm de long, se rencontre de la Sierra Leone au Cameroun et à la R.D. du Congo.

Rothmannia octomera

Rothmannia octomera (Hook.f.) Fagerl., arbuste ou petit arbre atteignant 2 m de haut, a des fleurs 7–8-mères et des fruits subcylindriques atteignant 14 cm de long ; on le trouve du Nigeria à la R.D. du Congo ; dans ces deux pays, on utilise le jus des fruits pour dessiner des motifs noirs sur le corps et pour noircir les tatouages ; au Congo, les racines réduites en pâte sont appliquées contre les troubles broncho-pulmonaires.

Rothmannia urcelliformis

Rothmannia urcelliformis (Hiern) Robijns, arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 15 m de haut, à fruits jusqu’à 10 cm de long, est répandu dans toute l’Afrique tropicale ; en Ethiopie, dans la province d’Illubabor, les fruits sont écrasés et bouillis dans l’eau pour obtenir une teinture bleue pour les tissus ; ils contiennent un alcaloïde iridoïde, la gardénamide A, seraient toxiques et auraient des propriétés molluscicides ; en République centrafricaine, les fruits secs réduits en poudre sont employés seuls ou en mélange comme poison de chasse.

Rothmannia whitfieldii

Rothmannia whitfieldii (Lindl.) Dandy (voir article séparé).

Croissance et développement

La fructification des plantes de Rothmannia longiflora a lieu environ 3 mois après la floraison.

Ecologie

Rothmannia longiflora se rencontre en sous-étage de forêt tant primaire que secondaire, du niveau de la mer jusqu’à 1700 m d’altitude.

Gestion

En culture, Rothmannia longiflora peut être aisément multiplié par graines.

Ressources génétiques

Rothmannia longiflora est une espèce commune et répandue, et n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Rothmannia longiflora est facile à cultiver, et il a d’intéressantes propriétés tinctoriales, médicinales et ornementales. Des études sont encore nécessaires pour évaluer ses potentialités commerciales et agricoles.

Références principales

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  • Dalziel, J.M., 1937. The useful plants of West Tropical Africa. Crown Agents for Overseas Governments and Administrations, London, United Kingdom. 612 pp.
  • Holland, J.H., 1908–1922. The useful plants of Nigeria. Bulletin of Miscellaneous Information, Additional Series 9, Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. Part 1: 1–176 (1908); Part 2: 177–342 (1911); Part 3: 343–536 (1915); Part 4: 537–963 (1922).
  • Irvine, F.R., 1961. Woody plants of Ghana, with special reference to their uses. Oxford University Press, London, United Kingdom. 868 pp.

Autres références

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  • Bringmann, G., Hamm, A., Kraus, J., Ochse, M., Noureldeen, A. & Jumbam, D.N., 2001. Gardenamide A from Rothmannia urcelliformis (Rubiaceae) - isolation, absolute stereostructure, and biomimetic synthesis from genipine. European Journal of Organic Chemistry 10: 1983–1987.
  • Bringmann, G., Ochse, M., Wolf, K., Kraus, J., Peters, K., Peters, E-M., Herderich, M., Aké-Assi, L. & Tayman, F.S.K., 1999. 4-Oxonicotinamide-1-(1’-beta-D-ribofuranoside) from Rothmannia longiflora Salisb. (Rubiaceae). Phytochemistry 51: 271–276.
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  • Hulstaert, G., 1966. Notes de Botanique Mongo. Académie Royale des Sciences d’Outre-mer, Classe des Sciences Naturelles et Médicales, N.S. 15–3, Bruxelles, Belgium. 213 pp.
  • Neuwinger, H.D., 1998. Afrikanische Arzneipflanzen und Jagdgifte. Chemie, Pharmakologie, Toxikologie. 2nd Edition. Wissenschaftliche Verlagsgesellschaft mbH, Stuttgart, Germany. 960 pp.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Ruffo, C.K., Birnie, A. & Tengnäs, B., 2002. Edible wild plants of Tanzania. Technical Handbook No 27. Regional Land Management Unit/ SIDA, Nairobi, Kenya. 766 pp.
  • Sonké, B. & Simo, A.K., 1996. Révision systématique du genre Rothmannia (Rubiaceae-Gardeniae) au Cameroun. Bulletin du Jardin Botanique National de Belgique 65(1–2): 219–247.
  • Tournerie, P.J.M., 1986. Colour and dye recipes of Ethiopia. Published by the author, Exeter, United Kingdom. 152 pp.

Sources de l'illustration

  • Irvine, F.R., 1961. Woody plants of Ghana, with special reference to their uses. Oxford University Press, London, United Kingdom. 868 pp.
  • Hallé, N., 1970. Rubiacées (2e partie). Flore du Gabon. Volume 17. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 335 pp.

Auteur(s)

  • P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Jansen, P.C.M., 2005. Rothmannia longiflora Salisb. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 1 juin 2025.


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