Passiflora quadrangularis (Pharmacopées en Guyane)

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Passiflora nitida
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Microtea debilis


Passiflora quadrangularis. Fruit de la barbadine



Passiflora quadrangularis L.

Noms vernaculaires

  • Créole : barbadine [babadin]
  • Wayãpi : —
  • Palikur : —
  • Portugais : maracujá-açu.

Écologie, morphologie

Liane peu communément cultivée en Guyane.

Collections de référence

Moretti 304 ; Prévost 1921.

Emplois

La racine de cette liane, cultivée par les Créoles pour ses fruits comestibles, passe pour être très toxique [1].

Chimie et pharmacologie

La faible teneur en alcaloïdes du type β-carboline (ALLEN et HOLMSTEDT, 1980) ne peut à elle seule expliquer cette toxicité. Nous avons donc procédé à une évaluation de la toxicité aiguë sur la souris ; cet essai n’a pas révélé de toxicité particulière. Cependant, nous avons aussi mis en évidence dans les racines des hétérosides cyanogénétiques. Ils libèrent par hydrolyse de l’acide cyanhydrique, ce qui pourrait, dans certaines circonstances, conduire à des intoxications. Des hétérosides cyanogénétiques du type linamarine ont déjà été signalés dans les feuilles de divers Passiflora (FUNG et al., 1981).

Un mélange épimère de tétraphylline β-4-sulfate et épitétraphylline β-4-sulfate a été isolé de Passiflora caerulea L. (SEIGLER et al., 1982). Les fruits verts des espèces de ce genre sont par ailleurs souvent toxiques, ce qui est dû également à une teneur plus élevée en hétérosides cyanogénétiques (SEIGLER et al., ibid.).

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  1. Ce fait a été signalé dans diverses régions d'Amérique tropicale, telle la Colombie (GARCIABARRICA, 1975) et le Brésil (LE COINTE, 1934). HECKEL (1897) y consacre un paragraphe qu'il nous semble intéressant de citer : « La racine, qu'on dit un puissant narcotique, est considérée comme un poison dangereux, au point qu'on recommande de ne pas planter de barbadines au bord des citernes. À petite dose, elle serait vomitive et taenicide (?). Cette racine mérite une étude sérieuse et méthodique. Fraîche, elle a une odeur rappelant celle de la rave et serait, d’après RICORD MADIANA, le poison dont se servaient les nègres des Antilles pour se venger de leurs ennemis. On combattrait les effets nocifs en administrant toutes les deux heures une décoction faite avec une poignée de Petiveria alliacea et Cassia emarginata L. [devenu Senna atomaria (L.) Irwin et Barneby] ».