Moringa drouhardii (PROTA)
Introduction |
Moringa drouhardii Jum.
- Protologue: Ann. Inst. Bot.-Géol. Colon. Marseille sér. 4, 8: 15 (1930).
- Famille: Moringaceae
Origine et répartition géographique
Moringa drouhardii est endémique de la province de Toliara, dans le sud-ouest de Madagascar, où il est présent à l’état sauvage et planté. Il est également planté dans d’autres endroits sur la côte Ouest.
Usages
Les graines donnent une huile utilisée comme base en cosmétologie et comme huile médicinale de massage. L’écorce et le bois, très parfumés, s’emploient dans le traitement des rhumes et de la toux. L’arbre est souvent planté en limite de champ.
Production et commerce international
Propriétés
L’huile est inodore, sans saveur et ne rancit pas au stockage, ce qui en fait une excellente base en parfumerie et en pharmacologie. Elle s’utilisait jadis comme huile-base dans l’enfleurage, pour extraire les composés volatils odorants des fleurs. Les graines contiennent 36–45% d’huile ; la composition approximative en acides gras de l’huile est : acide palmitique 8%, acide stéarique 9%, acide oléique 74%, acide linoléique 1%, acide arachidique 3%, acide béhénique 3%.
Description
Petit arbre caducifolié, atteignant 10(–18) m de haut, à fût renflé et à branches courtes vers le sommet ; écorce blanchâtre, contenant de la résine. Feuilles alternes, 3-pennées ; stipules absentes ; pétiole de 10–15 cm de long, pétiole des pennes de 2–3 cm de long, pétiolules de 3–4 mm de long, tous glabres et pourvus de glandes à la base ; folioles opposées, ovales à oblongues, de 15–30 mm × 5–12 mm, base cunéiforme, apex aigu, glabres, vert vif. Inflorescence : panicule axillaire lâche, à nombreuses fleurs, atteignant 30 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, blanc jaunâtre ; pédicelle atteignant 2 mm de long ; sépales libres, obovales, de 5–6 mm × c. 2 mm, rétrécis vers la base, apex arrondi, glabres ; pétales libres, ovales, de 7–10 mm × environ 2 mm, apex incurvé, glabrescents à l’extérieur, légèrement poilus à poils courts à l’intérieur ; étamines 5, libres, de 6–8 mm de long, poilues, alternant avec 5 staminodes d’environ 4 mm de long ; ovaire supère, stipité, ovoïde, d’environ 1,5 mm de long, 1-loculaire, style mince, de 3–4 mm de long. Fruit : capsule allongée de 30–50 cm de long, un peu trigone, rétrécie entre les graines, pourvue d’un bec, glabre, déhiscente par 3 valves. Graines trigones à ovoïdes, de 2–2,5 cm × environ 2 cm, blanchâtres, glabres.
La croissance des jeunes arbres est très rapide, ce qui permet à Moringa drouhardii d’occuper des espaces ouverts en forêt. En culture, il croît à raison de plus de 1 m par an. L’arbre commence à avoir des fruits 3 ans après la plantation, lorsqu’il atteint 3–4 m de haut.
Le genre Moringa comporte 13 espèces, dont 8 sont endémiques de la Corne de l’Afrique et 2 de Madagascar. Moringa oleifera Lam. est originaire d’Asie tropicale, mais a été introduit dans toutes les régions tropicales ; il s’est naturalisé dans de nombreux pays africains, dont Madagascar. Ses fruits sont utilisés comme légume.
Description
Autres données botaniques
Croissance et développement
Ecologie
Le milieu naturel est la forêt très sèche. Les précipitations peuvent ne pas dépasser 200 mm par an et être très incertaines. Les années entièrement sans pluie ne sont pas rares. Moringa drouhardii est présent sur sols calcaires.
Multiplication et plantation
Gestion
La multiplication par graines est simple. On les sème en pépinière, sur sol fertile. Pendant la saison sèche, les plants peuvent être repiqués au champ sans irrigation, même dans les endroits secs à sol pauvre.
Ressources génétiques
Moringa drouhardii reste assez commun dans son milieu naturel et il est couramment planté. Il ne semble être ni en danger ni vulnérable.
Perspectives
Les qualités excellentes de l’huile pour les produits cosmétiques et médicinaux, et l’adaptation de l’espèce à des conditions très sèches méritent un approfondissement des recherches, afin d’explorer les possibilités de domestication et une utilisation dans des filières à petite échelle.
Références principales
- de Saint Sauveur, A., 2001. Moringa exploitation in the world: state of knowledge and challenges. [Internet] Paper presented at the conference Development potential of Moringa products, held 29 October–2 November 2001 in Dar es Salaam, Tanzania. http://www.moringanews.org/ actes/ saintsauveur_en.doc. October 2006.
- Delaveau, P. & Boiteau, P., 1980. Huiles a intérêt pharmacologique, cosmétologique et diététique: IV - Huiles de Moringa oleifera Lam. et de Moringa drouhardii Jumelle. Plantes médicinales et Phytothérapie 14: 29–33.
- Keraudren, M., 1965. Le genre Moringa en Afrique et à Madagascar (affinités systématiques, intérêt biogéographique). Webbia 19: 815–824.
- Keraudren-Aymonin, M., 1982. Moringaceae. Flore de Madagascar et des Comores, familles 84–87. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 33–40.
- Olson, M.E. & Carlquist, S., 2001. Stem and root anatomical correlations with life form diversity, ecology and systematics in Moringa (Moringaceae). Botanical Journal of the Linnean Society 135: 315–348.
Autres références
- Jahn, S.A.A., Musnad, H.A. & Burgstaller, H., 1986. The tree that purifies water: cultivating multipurpose Moringaceae in the Sudan. Unasylva 152: 23–28.
Auteur(s)
- E. Munyanziza
Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda, P.O. Box 138, Butare, Rwanda
Consulté le 12 décembre 2024.
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