Eugenia pseudopsidium (Rollet, Antilles)

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Eugenia procera
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Eugenia rhombea
Planche 161 : MYRTACEAE. XXIV. Eugenia pseudopsidium. A. Rameau fructifié. B. Rameau fleuri. C. Feuille de lumière. D. Écorce (coupe transversale). XXV. Eugenia oerstedeana. E. Feuille moyenne.
base du tronc
tranche

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Eugenia pseudopsidium Jacq. Enum. Syst. Pl. : 23 (1760).

Synonymes : Eugenia pseudopsidium var. genuina Krug & Urban ex Urban (1895) ; Eugenia megalocarpa Urban (1908), d’après Mc VAUGH, voir note.

Noms vernaculaires : Fr : Goyavier-montagne (Guadeloupe, Martinique) ; Bois plié (Marie-Galante) ; Goyavier- bâtard (Martinique) ; Cerisier des hauts (Guadeloupe). A : Wild guava (Virgin Islands). Esp : Quiebrahacha, litt. : casse la hache (Puerto Rico) ; aussi Guayaba silvestre.

Description : Arbre de 15-20 m de haut, jusqu’à 43 cm de diamètre ! (Pradel près Deshaies, Guadeloupe). Pied : sur diamètre 26-40 cm, cinq grosses pattes larges à dos rond, décurrentes jusqu’à 0,6 m de haut. Écorce : épaisseur totale 4-7 mm pour un diamètre de 40 cm. Aspect externe : écorce de jeunesse (diamètres inférieurs à 10-20 cm) sublisse, marron clair à gris-jaunâtre, déjà caduque en larges plaques, avec petites lignes horizontales comme chez E. monticola ; sur gros diamètres petites écailles soulevées, aspect loqueteux ; desquamation en plaques épaisses laissant des cicatrices blanches guillochées, virant rapidement à l’orange sur vieux arbres et rappelant Pimenta. Écorce vivante : tranche vieux rose passant au jaune d’or, puis blanchâtre, enfin gris perle au contact de l’aubier. Aubier : blanchâtre. Feuilles : opposées, de taille variable (jusqu’à 16 × 9 cm), jamais coriaces. Feuilles de lumière ovées, courtement acuminées, pendantes, papyracées ; 7 cm de long ; points pellucides nombreux, petits, serrés ; pétiole canaliculé avec poils visibles à la loupe ; arc marginal à 2-3 mm du bord non saillant dessous. Feuilles d’ombre plus grandes. Fruits : rouge-orange, globuleux, de 1-2 cm de diamètre. Phénologie : sempervirent. Fleurs en février-mars. Habitat : forêt méso- et hygrophile entre 50 et 800 m. Tempérament : probablement sciaphile.

Distribution générale : Hispaniola, Puerto Rico, Virgin Islands ; Petites Antilles. Une espèce voisine, peut-être la même : NE Venezuela, Guyanes, E. Brésil (d’après Mc VAUGH).

Distribution aux Petites Antilles : Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie, Barbade ?

Matériel examiné : G : ROLLET 1892, entre Vieux-Fort et Grande Anse, 100 m (GUAD) ; ROLLET 1940, Pradel Deshaies, 70 m (GUAD) ; FOURNET et al. 4710, sentier des Crêtes, en haut de Crête de Village (P). D : LLOYD 910, Morne Diablotin et Whitefoord 6004, Petit Coulibri (cités par NICOLSON and al.). M : ROLLET 1733, Anse Couleuvre, 250 m (GUAD) ; ROLLET 1753, entre Terreville et Morne Jeannette, 350 m (GUAD). B : Cité avec doute par GOODING and al. : BAR 482, Turner’s Hall, détermination à vérifier.


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Observations : G : Morne Léger, 600 m (ROLLET). SL : Union (FIARD & ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; GOODING 1965 ; JACQUIN* 1763, 1780** ; LITTLE and al.* 1974 ; Mc VAUGH 1989 ; NICOLSON and al. 1991.

Note : Mc VAUGH met en synonymie avec E. pseudopsidium (peut-être abusivement) E. megalocarpa Urb. dont le fruit a 2-3 cm de diamètre mais qui, pour le reste, est identique à E. pseudopsidium. Cette espèce (ou variété ? à gros fruits) a été trouvée par FOURNET en forêt ou fourré d’altitude entre 1000 et 1400 m (Nez Cassé, Matéliane, Lac Flammarion, Morne Goblin et Dos d’Ane, Gommier, Bains Jaunes). Certaines récoltes de Montserrat ont aussi de gros fruits (Mc VAUGH 1989 : 496).

Anatomie du bois

Eugenia trinervia : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)
  • 4-9-(23)-28-31-39-51-55-57-58-62-68-69

Eugenia albicans, Eugenia axillaris, Eugenia biflora, Eugenia confusa, Eugenia cordata, Eugenia domingensis, Eugenia monticola, Eugenia octopleura, Eugenia pseudopsidium, Eugenia tapacumensis, Eugenia trinervia :

  • Bois parfait de teinte généralement brun rose violacé, rarement brun rouge sombre (E. confusa) ou beige-brun (E. pseudopsidium, E. trinervia), pas toujours différencié de l’aubier beige à brun rosé, à grain fin, dur et lourd (de 0,80 à 1,10 g/cm3).
  • Pores assez régulièrement disséminés, isolés en totalité ou en grande majorité (quelques accolements observés chez E. pseudopsidium, E. tapacumensis et E. trinervia), en nombre inférieur à 20 par mm2 chez E. albicans, E. biflora, E. domingensis et E. octopleura, de 20 à 60 par mm2 chez E. axillaris, E. monticola, E. pseudopsidium et E. trinervia, de 80 à 120 par mm2 chez E. confusa, E. cordata et E. tapacumensis, de 30-40 μm de diamètre dans les espèces à pores très nombreux à 100-140 μm dans celles à pores moins fréquents. Dépôts blancs observés dans E. albicans, E. monticola et E. cordata. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires, ou de contact vaisseaux-fibres, ornées, de 3 à 5 μm de diamètre.
  • Parenchyme très généralement en chaînettes ayant tendance à se rassembler, formant parfois des lignes courtes. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant des cristaux groupés par 2, 4 ou en chaînes.
  • Rayons 2-(3)-sériés, au nombre de 16 à 22 par mm (12 à 14 chez E. pseudopsidium) de structure hétérogène : cellules couchées au centre avec 2 à 5-(8) rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations intervasculaires. De rares cristaux ont été observés chez E. monticola uniquement. Présence de dépressions de types « alvéoles à laticifères » chez E. albicans, E. monticola et E. octopleura.
  • Fibres à ponctuations aréolées.