Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Elephantorrhiza elephantina (PROTA)

Prota logo vert.gif
Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Stimulant Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Colorant / tanin Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


Elephantorrhiza elephantina (Burch.) Skeels


Protologue: U.S. Dept. Agric. Bur. Pl. Ind. Bull. 176 : 29 (1910).
Famille: Mimosaceae (Leguminosae - Mimosoideae)

Synonymes

  • Acacia elephantina Burch. (1824),
  • Elephantorrhiza burchellii Benth. (1841).

Noms vernaculaires

  • Elephant root, elandsbean (En).

Origine et répartition géographique

Elephantorrhiza elephantina se rencontre en Afrique australe, dans les pays suivants : Namibie, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Swaziland, Lesotho et Afrique du Sud.

Usages

L’écorce du rhizome tubérisé (comprenant généralement les racines) d’Elephantorrhiza elephantina est une source appréciée de matières tannantes et colorantes, que l’on récolte dans la nature et que l’on vend sur les marchés locaux d’Afrique australe. Les rhizomes, ou seulement leur écorce, sont pilés, on y ajoute de l’eau et la pâte ainsi obtenue est appliquée sur les peaux pour les tanner et les colorer en une teinte rougeâtre qualifiée au Botswana de couleur de vin clairet. Ce traitement sert également à assouplir le cuir. Pour teindre les herbes destinées à la confection de nattes et de paniers, on les fait bouillir pendant plusieurs heures avec les rhizomes pilés, ce qui donne une couleur kaki, brune ou rougeâtre. Les jeunes pousses sont broutées par le bétail. Les graines ont un goût douceâtre suivi d’une sensation brûlante, mais une fois torréfiées on les utilise comme substitut du café. En médecine, le rhizome est utilisé comme remède général pour les affections intestinales et abdominales (diarrhée, dysenterie, maux d’estomac, menstruations douloureuses) pour les humains et les animaux, pour soulager les troubles cardiaques et les hémorroïdes, et pour soigner les maladies de la peau et l’acné. On laisse macérer la racine dans l’eau pendant 24 heures ou plus, après quoi on filtre le liquide qui est prêt pour l’usage externe. Pour les usages internes, l’infusion doit être au préalable bouillie pendant 10 minutes. Pour traiter l’acné, on tient le visage dans la vapeur qui se dégage d’une infusion chaude. Au Zimbabwe, les femmes boivent une infusion contre la stérilité et comme aphrodisiaque.

Propriétés

Le rhizome d’Elephantorrhiza elephantina contient 6–22% de tanin et 17% de sucre. L’écorce contient 25–30% de tanin. L’extrait de rhizome contient trop de sucre pour pouvoir être exploité commercialement, du fait qu’il tend à fermenter. Le cuir tanné prend une couleur rougeâtre qui peut être indésirable si l’on veut avoir un cuir de couleur claire. Des tests de teinture sur de la laine avec un extrait de rhizome ont donné différentes couleurs selon le mordant utilisé, par ex. jaune avec un chlorure stanneux, doré à orangé avec du chlorure de chrome, brun orangé avec du molybdate d’ammonium, noir avec du vanadate d’ammonium, et saumon avec du tungstate de sodium ou du sulfate de zinc. La graine fournit 10% d’huile fixe. Les graines sont toxiques pour les moutons (dose létale 250 g), les lapins (dose létale 5–7,5 g/kg) et les cobayes, provoquant gastro-entérite et œdème pulmonaire.

Description

  • Arbuste bas, produisant des tiges annuelles de 20–90 cm de hauteur, qui naissent au niveau du sol à partir de l’extrémité lignifiée d’un rhizome allongé, souvent épaissi, dont la longueur peut atteindre 8 m.
  • Feuilles alternes, composées bipennées, presque glabres ; pétiole jusqu’à 8 cm de long, rachis jusqu’à 18 cm ; pennes au nombre de 2–4 paires dans les feuilles de la base, 7–17 dans les feuilles supérieures, axe jusqu’à 10 cm de long ; folioles jusqu’à 55 paires par penne, linéaires à oblongues, de 4–15 mm × 0,5–2,5 mm, base asymétrique, apex aigu et généralement mucroné.
  • Inflorescence : grappes axillaires, généralement confinées dans la partie basse de la tige, solitaires ou groupées, avec un pédoncule jusqu’à 12 cm de long.
  • Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle jusqu’à 1,5 mm de long, avec des glandes brun-rouge à la base, articulé près du milieu ; calice campanulé, de près de 2 mm de long, denté ; pétales libres ou légèrement connés à la base, linéaires-oblongs, de 2–4 mm × 1 mm, blanc-jaune ; étamines 10, libres, à filets jusqu’à 6,5 mm de long ; ovaire supère, courtement stipité, style filiforme, stigmate terminal.
  • Fruit : gousse comprimée oblongue, droite ou légèrement courbée, de 5–21 cm × 3–6 cm, brun-rouge, à veines transversales proéminentes, souvent renflée au niveau des graines, valves se séparant des bords persistants, couche extérieure de la paroi du fruit se détachant de la couche intérieure, et les couches se brisant irrégulièrement.
  • Graines ellipsoïdes comprimées, de 18–26 mm × 13–18 mm × 6–13 mm.

Autres données botaniques

Le genre Elephantorrhiza comprend 9 espèces, toutes restreintes à l’Afrique au sud de l’équateur. Elephantorrhiza elephantina est très variable quant au nombre de pennes et au nombre, à la taille et à la forme des folioles. Dans la partie orientale de son aire de répartition, les plantes ont tendance à avoir un nombre maximal de pennes avec les folioles les plus petites. La couche externe du fruit mûr est assez dure, mais elle absorbe facilement l’eau et se désintègre rapidement. Les graines germent souvent dans les fruits humides en décomposition à la surface du sol.

Elephantorrhiza burkei

Au Botswana, le rhizome de l’espèce voisine mais plus grande Elephantorrhiza burkei Benth. est également utilisé pour le tannage et la teinture, donnant une couleur kaki, tandis que l’écorce est utilisée comme astringent.

Elephantorrhiza suffruticosa

Les rhizomes pilés d’Elephantorrhiza suffruticosa Schinz, que l’on trouve de la Namibie au Mozambique, étaient utilisés comme teinture rouge pour les panses de bovins tannées que les femmes portaient autrefois comme tablier ou comme jupe chez les Ovambos Kwanyamas du nord de la Namibie. Au Zimbabwe, le rhizome est employé contre la constipation et la diarrhée.

Elephantorrhiza goetzei

Des racines et de la tige d’Elephantorrhiza goetzei (Harms) Harms, petit arbre que l’on trouve depuis l’Angola jusqu’à la Tanzanie et plus loin vers le sud, on a isolé des composés (tels que flavanes et hétérosides de stilbène), qui possèdent d’intéressantes propriétés antimicrobiennes et vermifuges. Au Malawi, l’écorce fibreuse de sa tige est utilisée pour faire des cordes, et ses racines riches en tanin fournissent un poison pour la pêche.

Ecologie

Elephantorrhiza elephantina est souvent une espèce grégaire que l’on trouve dans des zones chaudes et sèches avec des formations herbeuses ou arbustives ouvertes.

Ressources génétiques

Bien qu’Elephantorrhiza elephantina soit une espèce répandue, la surexploitation des rhizomes pour le tannage ou des usages médicinaux risque de mettre en danger des populations, de sorte qu’il est recommandé d’en collecter des ressources génétiques.

Perspectives

Elephantorrhiza elephantina n’a qu’une importance locale secondaire dans les zones rurales d’Afrique australe en tant que source de tanin, de teinture et de médicaments. Il faudrait davantage de recherche pour confirmer ses potentialités.

Références principales

  • Rodin, R.J., 1985. The ethnobotany of the Kwanyama Ovambos. Monographs in Systematic Botany from the Missouri Botanical Garden 9: 1–163.
  • Ross, J.H., 1974. The genus Elephantorrhiza. Bothalia 11(3): 247–257.
  • van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.
  • Watt, J.M. & Breyer-Brandwijk, M.G., 1962. The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. 2nd Edition. E. and S. Livingstone, London, United Kingdom. 1457 pp.

Autres références

  • Brenan, J.P.M., 1970. Leguminosae (Mimosoideae). In: Brenan, J.P.M. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 3, part 1. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 153 pp.
  • Gelfand, M., Mavi, S., Drummond, R.B. & Ndemera, B., 1985. The traditional medical practitioner in Zimbabwe: his principles of practice and pharmacopoeia. Mambo Press, Gweru, Zimbabwe. 411 pp.
  • Mølgaard, P., Nielsen, S.B., Rasmussen, D.E., Drummond, R.B., Makaza, N. & Andreassen, J., 2001. Anthelmintic screening of Zimbabwean plants traditionally used against schistosomiasis. Journal of Ethnopharmacology 74: 257–264.
  • Moyoa, F., Gasheb, B.A. & Majinda, R.R.T., 1999. A new flavan from Elephantorrhiza goetzei. Fitoterapia 70(4): 412–416.
  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Phillips, E.P., 1923. Species of Elephantorrhiza in the South African herbaria. Bothalia 1: 187–193.
  • Ross, J.H., 1975. Fabaceae, subfamily Mimosoideae. In: Ross, J.H. (Editor). Flora of southern Africa. Volume 16, part 1. Botanical Research Institute, Department of Agricultural Technical Services, Pretoria, South Africa. 159 pp.
  • van Wyk, B.E., van Oudtshoorn, B. & Gericke, N., 1997. Medicinal plants of South Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 304 pp.
  • Wanjala, C.C.W. & Majinda, R.R.T., 2001. A new stilbene glycoside from Elephantorrhiza goetzei. Fitoterapia 72(6): 649–655.
  • Williamson, J., 1955. Useful plants of Nyasaland. The Government Printer, Zomba, Nyasaland. 168 pp.

Auteur(s)

  • P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Jansen, P.C.M., 2005. Elephantorrhiza elephantina (Burch.) Skeels. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 5 avril 2025.


  • Voir cette page sur la base de données Prota4U.
Lire dans une autre langue