Conium (Rolland, Flore populaire)
[Tome VI, 199]
Conium maculatum
- Nom accepté : Conium maculatum
1.
- cicuta, lat. de Pline.
- cicuta nigra, conium, coniza, intubus, incubus, celena, herba benedicta, lat. du m. â., Mowat.
- cecuta, cieuca, cicuita, cicuda, cituca, cytula, ciconia, abiotus, l. du m. â., Dief.
- cacua, lat. du m. â., Willems, Elnonensia, 1845, p. 28.
- septiphilos, anc. nomencl., Earle.
- tipus, l. du m. â., Earle ; Wright.
- cicuta major, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- cicuta terrestris, conium maculatum, anc. nomencl. des pharmaciens, Rosenthal.
- cicutaria major, anc. nomencl., Clusius.
- cicuta, f., mentonais, Andrews. — niçois, Risso.
- cicuto, f., Aude, c. p. M. P. Calmet.
- cicute, f., franç. du XVIe s., Champier.
- cécute, f., béarnais, Lespty.
- cicuda, f., anc. provenç., Raynouard.
- cigudo, f., Aveyron, Vayss. — Mende (Loz.), r. p. — Montagne-Noire (Aude). c. p. M. P. Calmet. — Gondrin (Gers), c. p. M. H. Daignestous.
- chigudo, f., Uzerche (Corrèze), r. p. [sic : higudo]
- cégudo, f., languedoc, Solerius, 1549. — Lozère, r. p. — H.-Vienne, r. p.
- cégude, f., Vieille-Aure (H.-Pyr.), c. p. M. Ed. Edmont.
- ciguro, f., Lectoure (Gers), r. p. — Auvillar (T.-et-G.), c. p. M. G. Lalanne.
- cighëro, f., Eymoutiers (Haute-Vienne), r. p.
- cighüle, f., Les Andelys (Eure), r. p.
- cicuie, f., fr. du XIIe s., Bibl. de l'éc. d. chartes, 1869, p. 331 ; anc. f., God.
- cicue, f., anc. fr., S. Colin, Déclar. d. abuz, 1556, réimp. Dorveaux, 1901, p. 46 ; Grévin, 1568 ; Meurdran, Chymie charit., 1680.
- ciguë, f., franç., Duchesne, 1544 ; Pinaeus, 1561 ; etc., etc.
- cighû, masculin. Le Lion-d'Angers (M.-et-L.), r. p. — Golbey (Vosges), r. p.
- cigoua, f., Aiguebelle (Savoie), c. p. M. Ed. Edmont.
- cighüo, f., Lembeye (Basses-Pyr.), r. p.
- cighüé, f., Verdes (Loir-et-Ch.), r. p.
- cigouy’, f.. Molles (Allier), r. p.
- cighëy’, f., Haumont-lès-la-Chauss. (Meuse), r. p.
- cighèy’, f., Clary (Nord), r. p.
[200]
- ciga, f., Saint-Antoine (Isère), r. p. — Archiac (Char.-Inf.), r. p.
- chiguë, f., anc. fr., Vocab. lat. fr., 1187 ; God.
- chighũ, f., cidũ, f,, Thaon, (Calvados), Guerl. de Gu.
- ceguë, f., seguë, f., anc. fr., Grant herbier en fr., s. d. (vers 1520) ; Jardin de santé, 1537 ; Duchesne, 1544 ; etc., etc.
- céghû, f., Manche, Orne, Calvad., Loire-Inf., Sarthe, Seine-et-O., Oise, Eure-et-L., Indre, Saône-et-L., Creuse.
- çaghû, f., Velorcey, (Haute-Saône), r. p.
- çày'ghû, f., Rosières-aux-Sal. (Meurthe), r. p.
- çén'ghû, f., Laveissière (Cantal), r. p.
- cighion, m., Ruffey près Dijon (C.-d'Or), r. p.
- cigon, m., Pierrefonds (Oise], r. p.
- cigonã, mascuiin, Apt (Vaucluse), Colignon.
- cigouèbéle, f., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p.
- acighû, f., Linas (S.-et-O.), r. p.
- maciga, m., Béru (Yonne), Tarbe, I, 104.
- sgû noire, f., Haute-M., c p. M. A. Daguin.
- sghyû, f., Mayenne, Dottin.
- sghû, f., Lamballe (C.-du-N.], r. p., — Saint-Julien-s.-S. (Orne), r p. - Orne, Jor. — Maine-et-L., r. p.
- asghû, f., Tanville (Orne), r. p. — Coulonges-sur-S. (Orne), Jor.
- arghû, f., erghû, f., Eure, Joret.
- herbe ghû, f., Eure, Joret.
- ghû, f., Palaiseau (Seine-et-O.), r. p.
- sglû, f., Eure, Joret.
- glû, f., Château-du-Loir (Sarthe), r. p.
- çughe, f., Fougerolles (Mayenne), r. p.
- ceue, f., cheue, f., anc franç., Godefroy.
- zyû, f., Vimarcé (Mayenne), r. p. — Mayenne, Dott. — Brulon (Sarthe), r. p. — Orne, r. p.
- chû, f., Guernesey, Mét. — Manche, r. p. — Eure, Calvados, r. p.
- grande ciguë, français.
- cirazô, m., Samt-Georges-d.-Gros. (Orne), r. p. (Nom employé par les herboristes de la localité.)
- herbe à cocu (= h. à coucou), f., Sougé (Indre), r. p. (Sur la cause qui fait qu'on appelle herbe du coucou certaines ombellifères, voyez ci-dessus.)
- coucuda, f., Montpellier, Planchon.
- coucudo, f., Haute-G. — Tarn-et-G. — Tarn. — Corrèze. — Haute-Loire. — Cantal.
- cocoua, f., Séez (Savoie), c. p. M. Ed. Edmont.
[201]
- cokëva, f., Nantua (Ain), c. p. M. Ed. Edmont.
- cocue (cocû), f., anc. fr., Pinaeus, 1561 ; J. Ferrand, Maladie d'amour, 1623. — Lencloître (Vienne), r. p. — Ineuil (Cher), r. p. — Châteauroux (Indre), r. p. — Broye-lès-P. (Haute-Saône), Perron. — Audincourt (Doubs), r. p. — Yonne, Jossier.
- cucû, f., coucû, f., Montbéliard, Contejean.
- cocüé, fém., Foissy (Côte-d'Or), r. p. — Nièvre, Chamb.
- cotýû, f., Jarnac (Char.), Burgaud d. Mar.
- cotýû puante, f., Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié. — Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot.
- cutya ney're, f., fribourgeois, Savoy.
- grande cocuë, f., Anjou, Desvaux.
- cocuasse, f., Centre, Jaubert. — Nièvre, Gagnepain.
- këcouasse, f., Montaigut-le-Blin (Allier), c. p. M. J. Ducbon de la Jarousse.
- cougouacho, f., Apt (Vaucluse), Colignon.
- coulhoulo, f., toulousain, Visner.
- couyoulo, f., Tarn, Martrin. — Tarn-et-G., Lagrèze.
- coujoulasso, f., fénoulhasso, f., mort d'aoucos, f., Lauraguais (H. -Gar.), c. p. M. P. Fagot.
- sâvadge pièrzin, m., wallon, c. p. M. J. Feller.
- persil sauvage, persil bâtard, Chenay (Marne), c. p. M. E. Maussenet.
- pérchil chaouvadzé, m., Brive (Corrèze), Lépinay.
- persil de rivière, Eure, Joret.
- jalbèrdo, f., Ribaute (Aude), c. p. M. P. Calmet.
- jalbértasso, f., Saint-Pons (Hérault), Barthès. — Carcassonne, Laff.
- jaoubértassa, f., Le Vigan (Gard), Rouger. — Montpellier, Loret.
- jibértassa, f., jubértassa, f., Pyr.-Orient., Companyo.
- jimbérdasso, f., env. de Foix (Ariège), c. p. M. P. Sicre.
- jilbérdasso, f., Axat (Aude), c. p. M. Ed. Edmont.
- joum'bèrdasso, f., Bagnères-de-Luchon (H.-Gar.), c. p. M. Ed. Edmont.
- jaoubèrtino, f., Pézenas (Hérault), Mazuc.
- fénoulhado, f., Saint-Germain (Lot), Soulié.
- balaoudino, f., Var, Amic.
- chanele, f. , chanelire, f., franç, du moyen âge, Mowat. — (Du lat. canna, parce que la tige est creuse.)
- érbo énrajado, f., Toulon, Patout.
- tuèy'séghé (raccent sur èy), m., niçois, Sütterlin, p. 264. (Du latin toxicum.)
- mort aux oisons, f., fr. du XVIe s., Maison rustique.
- mort aux oyes, f., franç., Oudin, 1681.
- acramagnë, f., Veauchette (Loire), r. p.
[202]
- cariòm, m., Saint-Georges-des-Groseilliers (Orne), r. p. (Nom employé par les herboristes de la localité ; corruption probable du latin Conicum.)
- cocitou, pluriel, vieux breton. (E. E.)
- kegit, breton moderne. (E. E.)
- billio-kini, breton de l'île de Sein, c. p. M. H. Le Carguet.
2. — Un endroit plein de ciguës est appelé :
- cègudâ, masc., Luchon (H.-Gar.), c. p. M. B. Sarrieu.
3. « Verte comme chue. » Calvados, Mém. de la soc. linn. du Calv., 1824, p. 276.
4. — « Aquere cecute de hemne = cette ciguë de femme, cette f. méchant, comme une ciguë. » Béarn, Lespy.
5. — « La ciguë ne peut faire de mal si on boit du vin après et si on la mesle avec du vin, elle est plus venimeuse. » Laur. Joubert, Erreurs pop., 1600. p. 136.
« La ciguë a des qualitez si contraires qu'elle nourrit les estourneaux et empoisonne les hommes. » Œuvres de Tabarin, édit. Harmonv., 1850, p. 172. — « La ciguë est aliment à l'étourneau et poison à l'oie. » Dict. de Trév., 1752.
6. — « Si vous voulez faire disparaître la ciguë de votre jardin, plantez-y de la rue. L'une ne saurait vivre dans le voisinage de l'autre. » Liège, Rev. d. tr. p., 1904, p. 297.
7. — « Un bouquet de ciguë, mis extérieurement à la fenêtre d'une jeune fille indique symboliquement qu'elle se surmène de travail jour et nuit, qu'elle se tue. » Ruffey, près Dijon (Côte-d'Or), r. p.