Caricacées (Fouqué)

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Fouqué, Espèces fruitières d'Amérique tropicale (1972)

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FAMILLE DES CARICACÉES

Carica cundinamarcensis

Carica cundinamarcensis Hook.

• Fr : Papayer de la montagne.
• An : Mountain papaw.
• Es : Bonete (Mex), Chamburo (Equ), Chilhuacan (Equ), Papaya de altura (Pér), Papayuela (Col), Tapacu (Col).

ORIGINE. Andes de la Colombie au Pérou entre 1200 et 1500 (-2000) m d'altitude.

DESCRIPTION. Petit arbre semi-herbacé, non ramifié, de 4 à 6 m de haut ; dioïque.

Feuilles alternes en touffe terminale, pétiolées, palmitilobées, de 35 à 40 cm de long, cordiformes-arrondies, 5-lobées jusqu'au centre, lobes pennatifides, vert foncé dessus, vert pâle et pubescents dessous.

Fleurs vertes, pubescentes, axillaires, les mâles gamopétales en panicules longuement pédonculées, les femelles plus grandes avec 5 pétales distinctes.

Fruit baie oblongue-elliptique de 7 à 12 (-20) cm de long et de 5 à 8 de diamètre avec une pointe bien marquée et 5 sillons longitudinaux profonds, de couleur orange foncé, odorante, chair de 1 à 2 cm d'épaisseur entourant une cavité remplie de nombreuses graines noyées dans un arille gélatineux, translucide.

MULTIPLICATION. Par graines.

CULTURE. Plantation à des distances de 2,50 à 4 m en tous sens. Peut être cultivé jusqu'à 3.000 m d'altitude sous les tropiques.

PRODUCTION. Elle commence 12 à 20 mois après plantation et dure toute l'année.

UTILISATION. La chair, plus ou moins acide, est, généralement, consommée après cuisson comme légume ou sert à la confection de confitures, gâteaux, etc. L'arille, entourant les graines, est aussi comestible et on peut l'utiliser pour la confection de sorbets.

Carica chrysopetala

Carica chrysopetala Heilborn.

• Es : Chamburo (Equ), Higacho (Equ), Toronchi (Equ).

ORIGINE. Andes de l'Equateur.

DESCRIPTION. Petit arbre semi-herbacé pouvant atteindre 5 à 6 m de haut ; dioïque.

Feuilles alternes en touffe terminale, pétiolées, palmatilobées, de 30 à 40 cm de long, cordiformes-arrondies, 5 lobes pennatifides, glabres ou presque sur les deux faces.

Fleurs axillaires, les mâles en inflorescences longuement pédonculées, les femelles sessiles ou presque.

Fruit baie étroitement oblongue-elliptique, de 10 à 15 cm de long et de 4 à 6 de diamètre, aiguë à l'attache et tronquée à la base, à 5 sillons longitudinaux, jaune-verdâtre à jaune d'or à maturité, chair mince, blanc-jaunâtre entourant une cavité contenant de nombreuses graines dans un arille translucide.

MULTIPLICATION. Par graines.

CULTURE. Plantation à des distances de 3 à 4 m en tous sens.

PRODUCTION. Elle commence un an après plantation.

UTILISATION. La chair, juteuse et aromatique, est utilisée seulement lorsqu'elle est cuite et, le plus souvent, sous forme de confitures, marmelades, compotes.

Carica pentagona

Carica pentagona Heilborn.

• Es : Babaco (Equ).

ORIGINE. Cette plante n'a pas été retrouvée à l'état sauvage. C'est probablement un hybride que l'on trouve dans les Andes de l'Equateur principalement entre 1800 et 2000 m d'altitude.

DESCRIPTION. Arbrisseau plus petit que les autres Caricacées cultivées, atteignant rarement 3 m de haut, généralement de 1,5 à 2,5 m, tige ordinairement mince et non ramifiée.

Feuilles alternes en touffe terminale, pétiolées, palmatilobées, mais à lobes moins nombreux et plus larges que ceux des feuilles des autres Carica, glabres. Il n'a été trouvé que des fleurs seulement pistillées.

Fruit baie oblongue, d'environ 30 cm de long et de 7 à 12 de diamètre, finement aiguë à l'apex, tronquée à la base, pentagonale avec les côtés creux bien marqués, chair d'environ 1 cm d'épaisseur, presque blanche, entourant une longue cavité centrale contenant une matière cotonneuse et pas de graines ou, si elle en contient, la fleur a été fécondée par le pollen d'un autre Carica.

MULTIPLICATION. Par boutures de tiges de 30 cm de long ou par greffage sur Carica cundinamarcensis Hook.

CULTURE. Plantation à des distances de 1,5 à 2 m en tous sens. Après deux récoltes, on recèpe le pied à une dizaine de cm de hauteur pour récolter sur les repousses.

PRODUCTION. Elle commence un à deux ans après plantation ou après recépage et dure toute l'année.

UTILISATION. La chair, acide ou acidulée, mais très appréciée dans les régions de production, est le plus souvent consommée après cuisson selon différentes préparations.

Carica cauliflora

Carica cauliflora Jacq., des forêts humides de transition du Vénézuéla (Aragua et Carabobo) et de Trinidad, est une plante arborescente, peu ou pas ramifiée, de 2 à 4 m de haut. Ses fruits, ovales, apiculés, à sillons longitudinaux, ont environ 5 cm de long et 4 de large à l'état sauvage et de 8 à 12 de long en culture.

Carica lanceolata

Carica lanceolata Benth. et Hook., du nord-est de l'Argentine, est un arbuste rameux. Ses fruits, ovales, d'environ 2 cm de long et de 1,5 de large, à graines tuberculées, se consomment crus.

Carica monoica

Carica monoica Desf., du Pérou et de la Bolivie, est une plante arborescente et ramifiée, la seule monoïque du genre. Ses fruits, de couleur rouge, ont une pulpe blanc-crème de texture spongieuse, comestible après cuisson.

Carica quercifolia

Carica quercifolia Solms, des forêts du sud Brésil, du Paraguay et du nord de l'Argentine, est une plante arborescente, semi-herbacée, de 3 à 6 et, quelquefois 8 m de haut. Ses fruits, de couleur jaune-orange, obovales-oblongs, apiculés, à 5 côtes longitudinales, ont de 3 à 4 cm de long et 1,5 de large. La pulpe est comestible cuite et sert à la fabrication de confitures. C'est l'espèce du genre ayant la plus haute teneur en papaïne.

Parmi les autres Carica à fruits comestibles, on peut encore citer :

Carica candicans

Carica candicans A. Gray, du Pérou dont les fruits ont une pulpe plutôt sèche et fibreuse ;

Carica cestrifolia

Carica cestrifolia Solms des Andes de Colombie dont la chair des fruits est utilisée pour la confection de confitures ;

Carica goudotiana

Carica goudotiana Solms des régions tempérées de Colombie dont les fruits sont également utilisés pour la fabrication de confitures et de compotes ;

Carica peltata

Carica peltata Hook. et Arn. de l'Amérique centrale (Nicaragua à Costa-Rica).

Jacaratia dodecaphylla

Jacaratia dodecaphylla A. DC.

• Es : Yacaratia (Arg).
• Po : Jacaratia (Bré), Mamão bravo (Bré), Mamamo do mato (Bré).

ORIGINE. Forêts du Brésil (Minas Gerais à Santa Catharina) et du nord de l'Argentine.

DESCRIPTION. Arbre de 8 à 15 m de haut, tronc épais et épineux, ramifié dans sa partie supérieure ; dioïque.

Feuilles alternes, pétiolées, palmatilobées, divisées en plus ou moins 12 lobes obovales ou oblongs, aigus à l'apex, d'un vert luisant dessus, pâle et mat dessous.

Fleurs en panicules axillaires, à pétales vert pâle opposés aux sépales, fleurs mâles à calice petit, corolle à lobes tordus, fleurs femelles à pétales libres, oblongs.

Fruit baie ovale ou obovale, de 6 à 8 cm de long et de 3 à 4 de large, jaune d'or, luisante ; nombreuses graines dans une pulpe rougeâtre.

MULTIPLICATION. Par graines.

UTILISATION. La pulpe des fruits mûrs est consommée crue, celle des fruits verts est utilisée pour la confection de confitures ou cuite comme légumes.

Jacaratia heptaphylla

Jacaratia heptaphylla A.DC. du Brésil (Rio de Janeiro et Sao Paulo), est un petit arbre de 5 à 6, mais pouvant atteindre 12 m de haut. Ses fruits, d'environ 8 cm de long et 4 de large, sont comestibles crus.

Jacaratia spinosa

Jacaratia spinosa A.DC. des Guyanes dans les forêts marécageuses ou humides, est un arbre de 6 à 15 m de haut, à tronc couvert d'épines. Ses fruits, jaunes, lisses, marqués de plusieurs lignes longitudinales, ont une chair jaune, comestible et des graines roussâtres, chagrinées.

Pileus mexicanus

Pileus mexicanus Johnston

• Fr : Papayer du Mexique.
• Es : Guaguayote (Mex), Papaya orejona (Mex).

ORIGINE. Terres chaudes du sud-est du Mexique.

DESCRIPTION. Petit arbre de 5 à 12 m de haut, tronc renflé à la base et de forme conique, bois mou couvert d'un épiderme gris ; dioïque.

Feuilles alternes, pétiolées, composées-digitées ; 7 folioles, la centrale plus grande que les autres, d'environ 10 cm de large, acuminées à l'apex cunéiformes à la base, entières.

Fleurs mâles en racèmes composés, axillaires et terminaux ; calice petit, pubescent, à 5 segments, corolle d'environ 22 mm de long, jaune paille, divisée en 5 lobes, 10 étamines ; fleurs femelles terminales, plus grandes que les fleurs mâles à 5 pétales verdâtres.

Fruit baie oblongue ou conique, de 10 à 20 cm de long et de 18 à 12 de diamètre, à 5 côtes longitudinales, de couleur verte avec des taches rosées ; graines rugueuses, noires dans une pulpe pâteuse.

MULTIPLICATION. Par graines.

UTILISATION. La pulpe, moins bonne que celle de la papaye, est consommée crue, mais le plus souvent sous forme de confitures. Elle était utilisée autrefois par les Mayas en mélange avec la farine de maïs pour la confection de galettes. Sa teneur en vitamine C est relativement élevée (34 à 35 mg d'acide ascorbique pour 100 g de pulpe). Le fruit vert produit un latex semblable à celui de la papaye.