Tomate de la Paz (Potager d'un curieux, 1899)

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Solanum betaceum

Nom accepté : Solanum betaceum

TOMATE DE LA PAZ
Tree Tomato ; Vegetable Mercury.
Cyphomandra betacea Sendtn.
Solanum betaceum Cavan. ; Pionandra betacea Miers. Revue Horticole, pl. color. 1880, p. 150; 1881, p. 470.
Fam. des Solanées.


Arbrisseau ou petit arbre de 3 à 4 mètres de hauteur, originaire du Mexique, de la Nouvelle-Grenade et du Pérou, introduit et cultivé dans toutes les parties élevées de l'Amérique tropicale, notamment dans les Antilles, le Brésil, la République argentine.


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Dans les régions chaudes, le Cyphomandra betacea est cultivé pour son fruit, qui, cru, a une saveur sucrée

Fig. 79. - Tomate de la Paz.

Cyphomandra betacea Sendtn.

et acidulée assez agréable. Pelé et débarrassé de ses graines, on peut l'employer aux mêmes usages que la Tomate, et M. Miers (Journal of Botany, 1845, p. 358)


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dit qu'on le vend à cet effet sur les marchés de Lima.

Mis en compote avec du sucre, il constitue, paraît-il, un manger agréable, ayant une saveur légèrement acide, très rafraîchissante.

M. le Dr Morris, sous-directeur du Jardin royal de Kew, ex-directeur du Jardin colonial de la Jamaïque, a remarqué qu'à la Jamaïque la culture de cette plante est impossible dans les parties basses, où la température est trop élevée, et qu'elle donne, au contraire, d'excellents résultats dans la région comprise entre 2,000 et 5,000 pieds d'altitude.

Introduit dans diverses parties de l'Europe méridionale, ce Solanum s'y est très bien comporté. Sa culture ne présente aucune difficulté dans les régions subtropicales.

M. le Dr Morris a fait de grands efforts pour le répandre dans les colonies anglaises, principalement dans les régions élevées de l'Inde. Les rapports qui ont été publiés dans le Bulletin du Jardin royal de Kew, en août 1887, montrent que les résultats obtenus ont été des plus satisfaisants.

Sous le climat de Paris, la Tomate de la Paz ne fructifie que la seconde année après le semis des graines.

Ces graines germent facilement, et, lorsqu'elles sont mises en terre en février-mars, sur couche et sous châssis, les plantes qu'on obtient peuvent atteindre près de 2 mètres de hauteur avant le retour de la mauvaise saison. Leurs grandes feuilles, très ornementales, font que ce Solanum peut être recommandé, au même titre que plusieurs de ses congénères, pour la garniture des jardins.

Avant les premiers froids, il est nécessaire de relever la plante de pleine terre, de la rempoter et de la rentrer en serre froide, où on doit la laisser jusqu'à la seconde


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quinzaine de mai. Plantée sur vieille couche, on obtient alors des fleurs auxquelles succèdent des fruits qui restent verts jusqu'à la fin de la belle saison et qui ne parviennent à complète maturité que lorsque la plante est de nouveau rentrée en serre. Ils mûrissent alors de novembre à janvier.

Ces fruits, de forme ovoïde, plus ou moins atténués aux deux extrémités, ont à peu près le volume d'un œuf de pintade; leur peau est parcheminée, de couleur rouge-vermillon, jaunâtre ou panachée selon les variétés ; cette peau, ayant une saveur particulière désagréable, doit être soigneusement enlevée au moment de consommer les fruits ou lorsqu'on leur fait subir une préparation culinaire quelconque.

Comme on vient de le voir, la culture du Cyphomandra betacea ne peut être utilement pratiquée sous le climat de Paris, puisque les couches et les châssis sont insuffisants, et qu'il est nécessaire d'abriter les plantes en serre pour en obtenir la fructification.

Néanmoins, il nous a semblé utile de consigner ici les résultats que nous avons obtenus et d'attirer l'attention du lecteur sur cette plante, qui, évidemment, rendrait des services dans un certain nombre de nos colonies (1).


Solanum quitoense

Nom accepté : Solanum quitoense

Nous avons aussi essayé la culture du Solanum quitoense Lamk. (S. quitense H. B. K.), originaire du Pérou, où il est cultivé sous le nom de Narangita.

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(1) Pour renseignements complémentaires, voir un article publié par l'un de nous dans le journal Le Jardin, 1890, p. 54 (lig. noire), et Note sur la Tomate en arbre, par M. Maxime Cornu, Revue des sciences naturelles appliquées (Journal de la Société nationale d'acclimatation) 1893, p. 314.


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M. Maxime Cornu, professeur au Muséum, nous avait obligeamment donné les graines de deux variétés de cette dernière plante : l'une à fruit doux et sucré, l'autre à fruit acide, qui lui avaient été envoyées par le R. P. Sodiro. Ces fruits ont, paraît-il, la forme et le volume d'une petite Orange. Ils sont très recherchés.

Nous avons obtenu de fort belles plantes qui, cultivées comme l'espèce précédente, nous ont donné quelques fleurs, tout à fait à l'arrière-saison, mais qui n'ont jamais noué de fruits.

Lycianthes pilifera

Nom accepté : Lycianthes pilifera

Dans les Proceeding of the american academy of arts and sciences, 25 juin 1887, p. 441, le Solanum piliferum Benth. est indiqué comme croissant au Mexique (Rio blanco). Le fruit de cette plante, de la grosseur d'un œuf, de couleur jaune verdâtre, à odeur de Pomme et de saveur agréable, est, paraît-il, très recherché. On le vend sur les marchés et on en fait des conserves. Il serait intéressant de connaître exactement la valeur de ce Solanum pour le répandre dans nos colonies, s'il y a lieu.