Introduction des plantes
Sommaire
Introduction
Dans pratiquement tous les pays, la plupart des plantes cultivées viennent d'ailleurs. Les botanistes se sont donc posés la question de leur origine et de leur date d'introduction. Tout livre scientifique ou de vulgarisation se doit de mentionner ces données.
Quand on consulte ces livres, on est frappé par l'hétérogénéité des données et leur imprécision.
Date d'introduction
La plupart des livres sont écrits d'un point de vue national. Un livre français donnera ainsi la date d'introduction en France, et un livre anglais au Royaume-Uni. On voit par là que si l'on se place d'un point de vue mondial, la notion d'introduction perd tout sens, et doit être remplacée par celle d'histoire, donc d'une chaîne de diffusion d'un pays et d'une région à l'autre, avec des étapes dans l'évolution de la génétique, de la culture et des usages de la plante.
Par ailleurs, les conditions et les lieux de l'introduction sont également essentiels à connaître. La plupart des pays comprennent des régions de climat différent, et il n'est pas indifférent de savoir si l'introduction a eu lieu dans une région tempérée, méditerranéenne ou tropicale.
Enfin, les conditions de la culture sont importantes à connaître. Avec l'apparition des cultures protégées, des orangeries aux serres verre chauffées, bien des plantes ont pu être introduites sans jamais se répandre en plein-air. Il en va ainsi des plantes d'appartement, si nombreuses aujourd'hui.
Sélection de livres donnant des dates d'introduction
Dans Pl@ntUse, nous avons choisi de citer les dates d'introduction données par les livres considérés comme les plus fiables, à défaut de remonter à la source princeps qui documente cette introduction.
- Baillon M.H., 1876-1892. Dictionnaire de botanique. Paris, Hachette. Vol. 1, 1876 : XII-788 p., A-Chi ; vol. 2, 1886 : 776 p., Chl-G ; vol. 3, 1891 : 756 p., H-R ; vol. 4, 1892 : 340 p., S-Z + supplément.
- Fournier Paul Victor, 1951-52. Flore illustrée des jardins et des parcs. Paris, Lechevalier. 3 vol.. de texte, 339 + 549 + 536 p. et 1 vol. de 181 planches. (Encyclopédie biologique, 38, 39, 40, 44).
Documentation de l'introduction
Pour les plantes ornementales introduites à l'époque moderne, on dispose d'un grand nombre de données, car elles ont ordinairement fait l'objet d'introductions délibérées par des botanistes ou des voyageurs qui se sont empressés d'en faire état dans leurs écrits. Les botanistes horticoles ont ensuite repris ces données, semblant autant intéressés par la biographie de leurs prédécesseurs botanistes que par les plantes elles-mêmes.
Il en va autrement de nombreuses plantes multipliées par graines. De tout temps, le paysan ou le jardinier n'a eu de cesse de prélever des graines pour en observer la descendance. Pendant des millénaires, les marins et les voyageurs, habituellement analphabètes, ont ainsi introduit des plantes, en recueillant sur place des indications sur leur culture et leurs usages. Ces introductions ne sont donc pas documentées, et il faut attendre que la plante rencontre un botaniste qui la décrive. Ce processus se continue aujourd'hui.
Quand les produits de ces plantes étaient chargés à bord des bateaux lors de leur retour, et que les stocks étaient constitués de graines ou de fruits, les fonds de cale ont pu aussi être récupérés par des dockers ou des marins qui les ont propagés. C'est le cas des céréales. Un bon contre-exemple est donné par le manioc, dont les provisions étaient constituées de galettes (la cassave), produit transformé que l'on ne peut pas planter. Il a fallu attendre des introductions délibérées de boutures fraîches pour que l'espèce se diffuse.
Plantes et produits
Qu'il s'agisse d'épices, de plantes tinctoriales, de fruits ou de légumes, de nombreuses plantes utiles n'ont jamais été introduites à l'état de plantes vivantes. Par contre, leur introduction en tant que produit est essentielle à documenter. Des exemples en sont le poivre et la cannelle, mais aussi le tapioca, le coton ou l'indigo.