Cassipourea guianensis (Rollet, Antilles)
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Cassipourea guianensis Aubl. Hist. Pl. Guiane 1 : 259 t. 211 (1775).
Synonymes : Legnotis elliptica Sw. (1788) ; Legnotis cassipourea Sw. (1788) ; Cassipourea elliptica Sw. (1811) ; Cassipourea alba Griseb. (1857).
Noms vernaculaires : Fr : Bois de l’ail (Guadeloupe, Martinique) ; Bois-l’ail ; Bois agouti (Dominique) ; Gouti (Grenade) déformation de agouti ? ; Bois d’ail (Grenade). A : Mountain coffee (Montserrat) ; Moutain mangrove (Ste-Lucie). Esp : Palo de gongoli, Murta, Palo de toro, Palo de oreja (Puerto Rico).
Description : Petit arbre dépassant 15 m de haut et 30 cm de diamètre (Montée vers Chutes du Carbet, altitude, 150 m, Guadeloupe). Pied : variable : petites ou grosses pattes à dos rond (diamètre 20-22 cm) ou en pied d’éléphant (diamètre 26 cm), avec lenticelles blanches. Écorce : épaisseur totale : 8 mm sur un diamètre de 21 cm. Aspect externe : gris verdâtre à brunâtre, sublisse ; lenticelles blanches nombreuses surtout dans la région du pied ; jeunes troncs assez nettement ou obscurément annelés ; liège très mince à face interne pourpre foncé - sang caillé, luisante avec traces blanches des petites lenticelles ; gratté : vert pomme puis jaune. Rhytidome : caduc en plaques irrégulières, larges un peu soulevées, laissant une surface rugueuse par les nombreuses lenticelles fines. Écorce vivante : blanchis jaune d’or plutôt grumeleux, partie interne jaune clair ; section transversale : quelquefois une partie externe jaune avec petits massifs tangentiels carmin à l’intérieur : rayons orange clair progressivement élargis dans la masse orange du phloème ; vague odeur d’oignon, non constante (ne mérite guère son nom vernaculaire). Aubier : blanc rosé à jaune clair, grain fin, pores invisibles, rayons subvisibles fins, serrés ; éclat gras ; inodore. Feuilles : simples, entières, opposées 2,5 à 4 × 5 à 10 cm, très distiques ; pétiole coudé ; après la chute, laisse une grosse cicatrice en demi-lune brun clair tranchant sur le rameau gris à marron. Fleurs : axillaires, nombreuses à court pédicelle, 3-5 mm ; pétales blancs fimbriés ; calice en coupe à 5 gros sépales équilatéraux. Fruits : jaunes, apiculés, enserrés à mi-hauteur dans la coupe du calice. Phénologie : sempervirent. Fleurs en janvier-février, mai-juin (DUSS), aussi juillet à novembre et janvier, c’est-à-dire presque toute l’an-
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née. Fruits en janvier, février, avril, juin, septembre, octobre, novembre, c’est-à-dire presque toute l’année. Habitat : assez commun en sous-bois de forêt dense au vent avec Guatteria en forêt semi-décidue ; aussi base de la forêt d’altitude ; entre 0 m (Folle Anse, Marie-Galante) et 700 m (forêt de Crème, Guadeloupe) ; aussi en forêt marécageuse à Pterocarpus, en arrière mangrove ; descend presque en bord de mer, Nord de Martinique ; 100-400 m au vent, 300-700 m sous le vent en Basse-Terre (inventaires carte écologique, Guadeloupe). Tempérament : existe en sous-bois (MARSHALL) ; serait plutôt sciaphile ; pourrait rester longtemps à l’état de bonsaï (ROUSTEAU).
Usages : Bois de cœur brun clair assez durable, poteaux, charpente, menuiserie.
Distribution générale : Du Mexique aux Guyanes, Brésil, Pérou, Equateur ; Grandes et Petites Antilles, Trinidad.
Distribution aux Petites Antilles : Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Marie-Galante, Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent, Grenade.
Matériel examiné : BT : FOURNET 4206, Petit-Bourg Vernou (P) ; HUC 1069, BARRIER 2338, ROLLET 145, Forêt de Crème 700 m (GUAD) ; ROUSTEAU 453, Forêt de Crème (GUAD) ; HUC 1044, Mts Caraïbes 150 m (GUAD) ; ROUSTEAU 407, Mts Caraïbes 250 m ; ROLLET 1248, Mts Caraïbes 270 m (GUAD) ; Matouba, Bains Jaunes, Houëlmont, Trois-Rivières (DUSS) ; Moustique en arrière mangrove, 0 m, aussi Forêt à Pterocarpus, 0 m (ROLLET) ; ROLLET 1362, Montée Chutes Carbet 140 m (GUAD) ; ROLLET 448, Forêt de Crème 500 m (GUAD) ; ROLLET 939, Morne Mazeau 470 m (GUAD) ; TANDY 107, Morne Bois d’Inde, 270 m (GUAD) ; BARRIER 3267, Trace des Contrebandiers, côté Pointe Noire, 300-400 m (GUAD) ; TANDY 79, Forêt de Bellevue, Pointe Noire, 450 m (GUAD) ; vu à Duportail, 250- 300 m ; Bois Mahler, 200 m (ROLLET). MG : ROLLET 425, Folle Anse, 0 m (GUAD). D : Cabrits (ROLLET). M : Le Prêcheur (Céron, Sibérie), autrefois Mornes Rivière Salée in DUSS. Piton Lagarane, 370 m ; Morne Aca, 300 m ; entre Grand Rivière et Petit Morne, 200 m ; Le Prêcheur, 250 m ; Montée Mt Conil, 450 m (FIARD & ROLLET). SL : Barre de l’Isle, 360 m ; Ravine Piton, crête, 50 m (V. SLANE) ; Dennery Waterworks Reserve, 150 m (ROLLET). SV : vu à Hermitage 250-300 m (ROLLET). Gr : HUC 1138, Grand Etang, 570 m (GUAD).
Bibliographie : (*Iconographie). AUBLET* 1775 vol. 4 Pl. 211 ; BEARD 1944, 1952 ; BRITTON & WILSON 1925 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE* 1926 ; FOURNET* 1978 ; GOODING 1965 ; HOWARD* 1989 ; LITTLE & WADSWORTHW* 1974 ; MARSHALL 1939 ; MARTIUS* 1876 vol. 12 Pl. 91 ; POUPON & CHAUVIN* 1983 ; STOFFERS 1979.
Anatomie du bois
Cassipourea elliptica
- 4-(7)-23-(26)-28-31-39-(47)-50-55-56-57-(58)-62-69
Cassipourea guianensis
- 7-(8)-23-28-31-(36)-39-(47)-50-55-56-57-62-68-69 (Voir la signification des codes)
- Bois parfait, jaune paille avec des veines un peu violacées, non différencié de l’aubier, à grain fin, mi-dur et mi-lourd (0,70 à 0,90 g/cm3).
- Pores disséminés, toujours isolés, en nombre variant de 20 à 60 par mm2, distincts seulement à la loupe (diamètre de 50 à 70 μm). Perforations vasculaires en majorité uniques, quelques unes étant en grille avec 10 à 30 barreaux.
- Parenchyme associé aux pores formant 2 courts prolongements latéraux et, chez C. elliptica, en très courtes chaînettes dispersées. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant parfois des cristaux, généralement par 2 ou 4.
- Rayons 1 à 3-sériés, au nombre de 11 à 15 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées dans la partie multisériée et cellules carrées et dressées dans les longues extrémités unisériées. Celles-ci, avec les rayons 1-sériés, peuvent apparaître comme un deuxième type de rayon en section transversale. Ponctuations radiovasculaires souvent grosses et allongées. Présence très fréquente de cristaux, solitaires ou par 2 dans des cellules recloisonnées.
- Fibres à ponctuations aréolées.