Combretum paniculatum (PROTA)

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Combretum paniculatum Vent.


répartition en Afrique (sauvage)
Protologue : Choix Pl., t. 58 (1808).
Famille : Combretaceae
Nombre de chromosomes : 2n = 26, 78

Noms vernaculaires

  • Flame combretum, flame creeper, burning-bush combretum (En).

Origine et répartition géographique

Combretum paniculatum est largement réparti en Afrique tropicale, d’Afrique de l’Ouest jusqu’en Ethiopie, et vers le sud jusqu’en Angola et au Mozambique. Il est également présent en Afrique du Sud.

Usages

Dans toute l’Afrique tropicale, Combretum paniculatum est utilisé comme plante médicinale traditionnelle. En Afrique de l’Ouest, on prend la décoction de racine, de feuille et de tige comme tonique et pour traiter le paludisme, les problèmes d’estomac et les douleurs articulaires. Au Sénégal, la décoction de racines se prend contre la diarrhée. L’infusion de tiges feuillées se prend pour traiter les hémorroïdes et les accouchements douloureux. En Côte d’Ivoire, des feuilles portant des galles sont broyées avec du sel et la pâte s’applique dans la bouche de bébés souffrant de stomatite. La décoction de feuilles à galles est utilisée en bains de siège et douches vaginales pour traiter les hémorroïdes ; les racines sont broyées avec du piment et utilisées en lavement dans le même but. Les galles des feuilles sont broyées dans de l’eau et le liquide absorbé comme boisson pour prévenir le vomissement. Au Togo, la poudre d’écorce de racine, mélangée à la poudre de l’écorce de racine et des rameaux feuillés de Flueggea virosa (Roxb. ex Willd.) Voigt et de Xylopia aethiopica (Dunal) A.Rich., est frottée dans des scarifications pour traiter les convulsions chez les enfants. Au Nigeria, des extraits de feuilles sont pris pour traiter le cancer. En R.D. du Congo, on avale la macération d’écorce de tige et de feuilles broyées dans de l’eau pour traiter les vers intestinaux. Les racines broyées sont utilisées en lavement pour traiter les hémorroïdes. En Ethiopie, le jus extrait des fleurs est utilisé pour traiter la conjonctivite et d’autres problèmes oculaires. Il est également appliqué en externe pour traiter la lèpre. Au Kenya et en Tanzanie, le jus des feuilles est appliqué en externe pour soigner la gonorrhée. En Tanzanie, la décoction de racines se prend pour traiter les maux d’estomac, la gonorrhée, la toux et la fièvre. En Ouganda les feuilles et les racines écrasées sont prises à jeun dans de l’eau pour traiter la diarrhée. Les feuilles sont mastiquées et le jus avalé pour soigner la toux. En Afrique australe, la décoction de racine, mélangée à d’autres parties de la plante, se boit ou se consomme en bouillie pour traiter la stérilité, les maladies vénériennes et la toux, et pour expulser le placenta non décollé.

En Afrique de l’Ouest, l’infusion de racines, de feuilles et de tiges est donnée au bétail présentant des troubles gastriques. Les fruits passent pour être toxiques.

Les jeunes feuilles et les fleurs sont consommées en soupes et comme légume gluant, généralement mélangées à d’autres légumes. Les feuilles et les rameaux cuits produisent un colorant noir qui est utilisé pour la peinture sur tissu d’écorce et sur le corps. Les ruminants broutent les feuilles. Le bois est utilisé pour fabriquer des manches d’outil, des toits de huttes, des cannes et des équipements de chasse et de pêche, et l’écorce de tige sert à fabriquer des paniers à vanner et des cordes. Les fleurs sont très fréquentées par les abeilles pour le nectar. Les enfants sucent les fleurs pour obtenir leur nectar. En Afrique australe, Combretum paniculatum est une plante de jardin appréciée en raison de ses surprenantes fleurs rouges pendant la saison sèche. Les fruits séchés sont utilisés dans des compositions florales. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, il est utilisé comme plante fétiche.

Production et commerce international

Combretum paniculatum est seulement commercialisé à l’échelle locale à des fins médicinales. Il est parfois en vente sur Internet comme plante ornementale.

Propriétés

La composition des feuilles est la suivante : glucides 50%, protéines 20,2% et lipides 3%. A partir des extraits à l’acétone et à l’eau de rameaux feuillés, les composés suivants ont été isolés : le cholest-5-èn-3-ol, le 2-phytèn-1-ol, l’isoquercitrine, l’acide coumarique, l’acide 2,3,8-tri-O-méthylellagique, le β-sitostérol, la gallocatéchine, l’apigénine et l’apigénine-7-glucoside. Plusieurs de ces composés ont montré une activité antibactérienne significative in vitro. Différents extraits de feuilles donnent des résultats antifongiques contradictoires, allant d’une forte activité à aucune activité. Les extraits aqueux et à l’éthanol des feuilles étaient efficaces contre une souche multirésistante de Salmonella typhi.

Des extraits à l’acétone et à l’eau ont montré une activité antivirale significative contre l’herpès félin. L’extrait au méthanol des feuilles inhibe de façon significative la réplication du VIH-1. La fraction acétone a également présenté une activité antivirale contre VIH-1 ainsi que VIH-2. La cytotoxicité contre les cellules Vero était faible. L’extrait de feuilles a montré une activité cytotoxique modérée contre une série de lignées de cellules cancéreuses in vitro. Différents extraits de feuilles ont montré une activité anti-inflammatoire in vitro.

Description

Liane vigoureuse sempervirente ou caducifoliée atteignant 10(–20) m de long ou arbuste buissonnant atteignant 3 m de haut ; écorce grise à grisâtre-noir ; jeunes branches à denses poils rougeâtres, devenant presque glabres. Feuilles opposées, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole atteignant 3 cm de long, base souvent persistante et devenant épineuse ; limbe très variable, presque circulaire à oblong-elliptique ou (ob)ovale-oblong, atteignant 12(–18) cm × 8(–9,5) cm, apex arrondi ou acuminé, base obtuse à presque cordée, papyracé, glabre, pennatinervé à 4–6(–8) paires de nervures latérales. Inflorescence : panicule terminale ou axillaire ; rachis habituellement densément couvert de poils courts. Fleurs bisexuées, 4(–5)-mères, régulières, rouge vif, (presque) sessiles ; réceptacle constitué de 2 parties, la partie inférieure de 4–5 mm de long, à denses poils laineux, la partie supérieure de 4–5 mm × 2–3 mm, campanulée, à denses poils laineux rougeâtres ; sépales triangulaires, d’environ 0,5 mm de long ; pétales libres, presque circulaires à ovales, d’environ 2,5 mm × environ 2,5 mm, étamines 8, de 7–8 mm de long, rouges ; ovaire infère, 1-loculaire, style de 6–8 mm de long. Fruit : nucule à 4(–5) ailes, à contour presque circulaire à oblong-elliptique, de 2–2,5 cm × 1,5–2 cm, stipe de 5–10 mm de long, rouge pâle à vif ou vert pâle, brun jaunâtre lorsque sèche, ailes atteignant 9 mm de large, indéhiscente, à 1 graine. Plantule à germination hypogée.

Autres données botaniques

Combretum est un vaste genre, comprenant environ 250 espèces réparties dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier. Environ 140 espèces existent en Afrique tropicale ; environ 20 espèces sont endémiques de Madagascar.

Combretum paniculatum fait partie d’un complexe d’espèces, comprenant également Combretum microphyllum Klotzsch et Combretum platypetalum Laws. Dans certains traitements taxinomiques, Combretum microphyllum est considéré comme une sous-espèce de Combretum paniculatum, car la principale différence est qu’il pousse dans des conditions plus sèches que Combretum paniculatum et qu’il est caducifolié. Il existe une forme pentamère de Combretum paniculatum en Ethiopie, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie.

Combretum fuscum

Combretum fuscum Planch. ex Benth. est présent dans les zones de forêt humide d’Afrique tropicale. En Afrique centrale, la macération de feuilles est absorbée comme boisson pour soigner la toux. Les feuilles broyées sont introduites dans le vagin pour traiter les douleurs post-partum.

Croissance et développement

Combretum paniculatum pousse rapidement. La floraison survient généralement pendant la première moitié de la saison sèche, juste avant l’apparition des jeunes feuilles.

Ecologie

Combretum paniculatum est commun, localement abondant et grégaire en forêt humide, en forêt-galerie sempervirente et semi-décidue, en savane arborée, sur les flancs de collines et dans les ravins sur n’importe quel type de sol, du niveau de la mer jusqu’à 2000 m d’altitude. Il tolère l’immersion temporaire, mais pas le gel. Il est également relativement résistant à la sécheresse.

Multiplication et plantation

Combretum paniculatum se multiplie par graines. Les graines doivent être extraites du fruit et trempées dans l’eau pendant quelques heures avant le semis. Plus les graines sont fraîches, plus leur taux de germination est bon. Les plantules lèvent 10–21 jours après le semis, et peuvent atteindre 2,5 m au bout d’un an. Le poids moyen de 1000 graines est de 34,0 g.

Gestion

Combretum paniculatum peut être taillé régulièrement pour conserver sa forme.

Maladies et ravageurs

Les graines de Combretum paniculatum ne sont pas très parasitées. Parfois des pucerons et des chenilles peuvent faire de gros dégâts, ainsi que des acariens dans des pépinières trop ombragées.

Récolte

On peut récolter la plupart des parties de Combretum paniculatum au fur et à mesure des besoins.

Ressources génétiques

Combretum paniculatum est fréquent dans toute sa grande aire de répartition et n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Combretum paniculatum a de nombreux usages en médecine traditionnelle, en particulier comme antibactérien et pour traiter les hémorroïdes. Plusieurs essais pharmacologiques montrent des résultats prometteurs comme antibactérien, anticancéreux et antiviral, et une recherche plus approfondie est nécessaire pour évaluer son potentiel. Son utilisation comme plante ornementale mérite davantage d’attention.

Références principales

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Auteur(s)

  • G.H. Schmelzer, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Schmelzer, G.H., 2012. Combretum paniculatum Vent. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editeurs). Prota 11(2): Medicinal plants/Plantes médicinales 2. PROTA, Wageningen, Pays Bas. Consulté le 22 décembre 2024.


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