Peperomia pellucida (Pharmacopées en Guyane)
|
Sommaire
- Peperomia pellucida (L.) Kunth
Synonymie
- Piper pellucidum L
Noms vernaculaires
- Créole : salade soldat, salade soda [salad-soda].
- Créole antillais : coquelariat, herbe à couresse.
- Wayãpi : —
- Palikur : kraubimna nopsisa.
- Aluku : konsaka wiwii.
- Portugais : xibui, comida-de-jabuti, maria-mole.
Écologie, morphologie
Petite plante succulente, fréquente dans les lieux humides des zones rudéralisées où elle est parfois protégée.
Collections de référence
Berton 146 ; Jacquemin 1876 ; Kodjoed 4 ; Moretti 109 ; Prévost 3635.
Emplois
Cette plante que l’on peut consommer en salade est un des principaux remèdes utilisé par les Créoles : elle est vulnéraire en application locale et sa tisane rafraîchissante est considérée comme hypotensive ; additionnée d’un peu de lait, elle aurait une action bénéfique sur les affections buccales en général : gingivites, névralgies dentaires, etc. [1]. Son usage comme plante rafraîchissante est passé chez les Palikur.
Étymologie
- Créole : salade soldat, « salade du soldat », fait référence à la rusticité de ce légume.
- Palikur : kraubimna, « Kalanchoe pinnata (Crassulacées) » et nopsisa, « petite ».
Chimie et pharmacologie
Les propriétés analgésiques des parties aériennes ont été démontrées (AZIBA et al., 2001). Elles seraient aussi antifongiques (SINGH et al., 1983), cette propriété étant reliée aux huiles essentielles dont les composants majoritaires sont le dillapiole (39,7 %) et le transcaryophyllène (10,7 %) (SILVA et al., 1999).
Nous n’avons pas mis en évidence d’action hypotensive dans le lyophilisat de tisane préparée avec la plante fraîche (méthode de la Pharmacopée française, réalisée par l’équipe de C Poupat à l’ICSN-CNRS, Gif-sur-Yvette), cela malgré les nombreux témoignages dignes de foi qui accréditent cet usage.
____________________
- ↑ Ces usages, ainsi que d’autres, se retrouvent un peu partout en Amérique tropicale : en décoction, cette plante sert à soigner l'hypertension et, en sirop, la toux chez les Caboclos du bas Amazone (AMOROZO et GÉLY, 1988) ; elle est utilisée pour ses vertus diurétiques et pour soigner les dérèglements menstruels chez les Caboclos de la région de Santarém (BRANCH et SILVA, 1983) ; enfin les Aluku utilisent la sève mélangée à l'huile de coco pour soigner la mycose dite pied d'athlète et les feuilles en infusion pour traiter l'hypertension artérielle (FLEURV, 1991).