Chardon à carder (Cazin 1868)

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Chardon-Roland
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chausse-trappe


Chardon à carder

CHARDON A CARDER ou A RONNETIERS. Dipsacus-fullonum. L.

Cliardon à foulon, — cardère.

DIPSACÉES. Fam. nat. — TÉTRAKDRIE MOKOGYKIE. L.

Plante très-commune dans les lieux incultes et les pâturages.

Description. — Tige rameuse, droite, haute, cannelée, d'un vert lerne, hérissée d'épines. —Feuilles ovales, lancéolées, molles, réunies par leur base en entonnoirsn- tour de la lige. — Fleurs rougeâtres, terminant la tige et les rameaux.— Paillettes courtes, larges à la base, recourbées en crochet et légèrement ciliées sur les bords.

[Parties usitées. — Les racines.

Culture. — La cardère est cultivée en grand pour les besoins de l'industrie (ma- nufactures de drap, etc j; elle préfère les .terrains légers, sablonneux; on la propage par graines.]

La racine du chardon à carder est un peu diurétique. Suivant Dioscoridc, cuite dans le vin et broyée en forme de cérat, elle est bonne contre les cre- vasses, les fentes et les gerçures, surtout quand elles ont leur siège à l'anus, Les paysans se servent de l'eau qui séjourne dans ses feuilles comme anti- ophthalmique. J'en ai vu de bons effets dans les ophthalmies très-légères.

On rencontre dans la partie supérieure du chardon à foulon un ver qui, écrasé sur les dents, peut, par son application, ou même par le contact des doigts avec lesquels on l'a broyé, produire un calme instantané, une cessa- tion immédiate de la douleur odontalgique. J'ai plusieurs fois employé ce singulier moyen avec succès. La douleur revient au bout de dix, quinze on vingt minutes; mais une nouvelle application produit le même soulagement Je l'ai réitérée jusqu'à cinq fois successives sur la même dent, et toujours j'ai obtenu le même résultat. II serait à désirer qu'on fit des recherches sur les causes de cet effet vraiment extraordinaire. La coccinelle à sept points noirs a, dit-on, la même faculté, mais beaucoup moins marquée el plus in- constante.