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Zostère (Cazin 1868)

Vulvaire
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Classification thérapeutique des plantes


[1140]

Noms acceptés : Zostera marina, Posidonia oceanica


ZOSTÈRE. Zostera marina, oceanica. L.

Alga marina. Lam. — Zostera maritima. Gærtner.

Algue, — algue marine commune ou des verriers, — foin de mer, — zostère marine.

NAÏADÉES. — ZOSTÉRÉES. Fam. nat. — MONOÉCIE MONANDRIE. L.


Cette plante vivace, qui ressemble à l'algue, croît au fond de la mer et se trouve jetée sur nos côtes. Je l'ai fréquemment rencontrée sur les bord de la mer, à Calais, à Boulogne, à Etaples, à Saint-Valéry, etc.

(Description.— Racines très-grêles.— Souche cylindrique, noueuse, produisant à chaque nœud des fibres radicales et une tige rampante qui porte des feuilles linéaire rubanées, allongées, engainantes à leur base, obtuses à leur extrémité. — Fleurs monoïques, protégées par la base d'une spathe formée de la base d'une feuille qui s'ouvre longitudinalement et se prolonge ensuite en lame. Ces fleurs très-ténues sont portées sur un axe comprimé, aplani, membraneux, chargé sur son côté antérieur d'étamines et de pistils alternes sur deux rangs. — Anthère oblongue, uniloculaire portée sur un très-court filet, s'ouvrant longitudinalement et renfermant un pollen en forme de filaments confervoïdes, pistils à ovaire uniloculaire, uniovulé, fini par son dos et près du sommet. — Style subulé persistant. — Deux stigmates capillaires.)— Les poils abondants et déliés de la base de la tige, entremêlés, feutrés par l'action des vagues, forment avec le posidonia mediterranea, ce qu'on appelle les pelotes de mer, Pila seu sphæra marina, et improprement œgragropiles de mer. On les trouve sur les plages.

Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — En Hollande et en d'autres lieux où la zostère se trouve en abondance, on s'en sert sous le nom de mer pour faire des digues, pour fumer les terres, pour en obtenir de la soude, et souvent pour emballer les objets très-fragiles, comme les verreries. Dans le nord, on en couvre les toits rustiques. On en fait aujourd'hui dans tous les pays des coussins et des matelas dits hygiéniques, qui sont préférables à ceux de crin, de paille ou de foin. Cette plante est éminemment souple, élastique, peu résistante. On peut la remuer sans la casser, et il suffit de l'agiter en faisant le lit pour lui rendre toute sa souplesse. La zostère ne contracte jamais la moindre odeur ; l'eau glissant pour ainsi dire à la surface, les sueurs abondantes et les urines passent à travers sans qu'il se puisse établir de corruption. L'eau douce qu'on jette dessus fait disparaître jusqu'aux moindres traces et prévient toute altération, car il suffit d'étendre la zostère comme une litière pour qu'elle sèche en peu d'heures sans occasionner la moindre odeur. Les insectes ne s'établissent jamais dans les matelas de zostère, et il paraît même qu'elle a l'avantage d'éloigner les souris. Ces matelas sont en outre d'un prix fort peu élevé. La zostère contient de l'iode, ainsi que les pelotes de mer[1].

La zostère peut être employée dans les mêmes cas que le varec vésiculeux. Les pelotes de mer, torréfiées et réduites en poudre, ont été conseillées contre les affections scrofuleuses et le goitre. (C'est à la présence de l'iode qu'il faut rapporter ces propriétés.)

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  1. De Candolle, Essai sur les propriétés médicales des plantes, p. 279.