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Persil (Cazin 1868)

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<center>'''PERSIL'''. ''Apium petroselinum''. L.
''Apium hortense seu petroselinum vulgo''. C. Bauh., Tourn. - ''Petroselinum''. Off.
'''Description'''. — Racine assez grosse, conique, blanchâtre, fibreuse. - Tiges glabres, rameuses, striées, cannelées, fistuleuses, longues de 75 centimètres à 1 mètre. — Feuilles pétiolées, bipennées, d'un beau vert, à folioles incisées en lobes aigus, les feuilles supérieures moins décomposées, quelquefois même simples. — Fleurs blanches, un peu jaunâtres, petites, disposées en ombelles de quinze ou seize rayons (juillet-août). — Calice entier. — Corolle composée de cinq pétales égaux, arrondis, courbés à leur sommet. — Cinq étamines. — Deux styles très-courts. — Fruits : ovoïdes, allongés, composés de deux akènes convexes en dehors, marquées, sur le dos, de cinq petites nervures saillantes.
Nous avons exposé à l'article CIGUE les caractères distinctifs de la petite ciguë et dupersil, et le danger qu'il y aurait de confondre ces deux plantes.
'''Parties usitées'''. — La racine, l'herbe et les fruits.
Autre potion : eau de mélisse, 60 gr. ; eau de menthe, 30 gr. ; extrait de persil, 1 gr. ; sirop de persil, 20 gr. — Même mode d'administration.<br \><br \>
APIOL. — ''Mode d'administration'' (Homolle et Joret). — 50 centigr. à 1 gr. comme fébrifuge ordinaire ; 2 à 3 gr. dans les cas de fièvres intermittentes graves.<br \>
Capsules gélatineuses d'apiol, renfermant chacune 25 centigr. d'apiol. — Dans les fièvres intermittentes quotidiennes, cinq à six heures avant l'accès, 4 capsules aux adultes, 2 capsules aux enfants de douze à quinze ans, 1 capsule aux petits enfants. — Mêmes doses, le jour apyrétique, dans les fièvres tierces. — Dans les fièvres quartes, on double les doses,que l'on administre deux jours de suite. — Dans les fièvres automnales, avant de donnerl'apiol, il est toujours utile de purger ou de faire vomir les malades. — Ces capsules doivent être placées à l'abri de l'humidité.<br \>
Sirop d'apiol (apiol, 5 gr. ; sucre blanc, 1,000 gr.). — Faites un oléo-saccharum que l'on fait fondre à feu doux dans eau de fontaine, 500 gr. ; passez.
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J.-F. Herrenhwand<ref>''Médecine domestique''. Berne, 1795. — ''Ordonnance pour l'apothicaire'', n° 244.</ref> regarde la racine de persil comme pouvant être substituée à celle de ''pareira brava''.
On a vanté contre la syphilis, comme tant d'autres agents aussi inefficaces en réalité, l'extrait de persil donné en pilules à la dose de 4 gr. le matin et de 2 gr. le soir, ou en sirop à la dose de 45 gr. matin et soir. Le professeur Lallemand a employé avec succès l'huile essentielle de persil, à la dose de 2 ou 3 gouttes par jour dans 1 verre d'eau, contre les blennorrhagies qui avaient résisté au copahu et à la térébenthine. Dubois, de Tournai, a fait cesser des écoulements blennorrhagiques en administrant le matin et le soir1 cuillerée à bouche de suc de persil. Ce suc, mêlé avec du vin blanc (1 à 2 cuillerées pour 1 verre de vin) m'a réussi dans la blennorrhée et la leu-
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Les doses auxquelles on administre l'apiol ne sauraient être invariables, pas plus que celles du sulfate de quinine. Quel que soit le nombre des capsules, il vaut mieux les prendre toutes de suite que de les prendre à des intervalles éloignés. Il convient de débuter toujours par les doses indiquées (Voyez ''Préparations pharmaceutiques et doses'') ou même par une dose plus forte, si l'on a affaire à une fièvre rebelle, comme on le fait avec le sulfate de quinine. I1 ne faut pas cesser l'usage de l'apiol aussitôt que la fièvre est coupée, mais le donner, à dater de ce moment, à dose décroissante de jour en jour, ou mieux répéter les mêmes doses à des intervalles de quelques jours.
Sur quarante-trois fiévreux soumis au traitement apiolique par Homolle et Joret, trente-sept ont guéri sans rechute (86 sur 100), et six seulement ont conservé leur fièvre, qui, toutefois, a été chez plusieurs notablement modifiée dans son intensité par l'emploi de ce fébrifuge. De ces quarante-trois fiévreux, vingt et un étaient atteints de fièvre intermittente quotidienne, dix-huit de fièvre tierce, et quatre de fièvre quarte. Cinq fièvres quotidiennes et une fièvre quarte ont résisté à l'usage de l'apiol, toutes les autres ont été guéries. Ce relevé, en prouvant incontestablement la valeur antipériodique de l'apiol, démontre qu'il guérit plus facilement les fièvres tierces que lesfièvres quotidiennes, et que, dans les trois quarts des cas, les fièvres quartes reconnues les plus rebelles ne résistent pas à son emploi.
Il résulte d'un grand nombre d'observations recueillies dans les hôpitaux de Rochefort, de Perpignan, de Rome, d'Ajaccio, de Fort-de-France et d'ailleurs, par Gassaud, Abeille, Jacquot, Garnier, Amie, que dans les fièvres endémiques, l'apiol ne réussit que dans la moitié des cas, et qu'il se trouve là bien inférieur au sulfate de quinine et au quinquina. Ainsi donc, tandis que, dans les fièvres intermittentes de la Bretagne, de la Bresse, etc., les guérisons obtenues par l'apiol ont été de 86 pour 100, à la Martinique, à Rome, à Ajaccio, à Perpignan, elles n'ont guère dépassé 50 pour 100, et dans la généralité des pays elles atteignent le chiffre de près de 60 pour 100. D'où il faut conclure que l'apiol, qui ne saurait être employé avec le même avantage que le sulfate de quinine pour combattre les fièvres intermittentes endémiques des pays chauds, peut très-bien lui être substitué dans la plupart des fièvres de nos contrées.
L'apiol est aussi un puissant emménagogue. Dans les cas très-nombreux où Homolle et Joret l'ont administré à ce titre, soit qu'il s'agit de rappeler les périodes menstruelles manquant depuis plus ou moins longtemps, soit qu'on eût pour but de régulariser cette importante fonction dans les cas de dysménorrhée, par irrégularité, insuffisance ou difficulté d'écoulement, avec tranchées, douleurs abdominales et inguinales, il a presque constamment réussi sans que l'on ait eu à enregistrer un seul accident consécutif à son emploi, même dans les circonstances où l'absence des menstrues tenait à un commencement de grossesse. — « Dès le premier mois de son usage, disent Joret et Homolle, les coliques, les tranchées et les douleurs abdominales disparaissent ; le deuxième mois, l'écoulement menstruel est plus abondant et plus facile, et, le plus ordinairement, le troisième mois, lamenstruation reprend sa marche normale. Employé comme emménagogue, l'apiol s'administre à dose de 23 à 30 centigr. par jour pendant la huitaine qui précède l'époque menstruelle. Habituellement, nous faisons prendre alors une capsule de 15 centigr. matin et soir, dans une cuillerée d'eau. Nous
A l'extérieur, les feuilles de persil sont regardées comme résolutives. On les applique sur les engorgements laiteux des mamelles, les contusions, les ecchymoses, seules ou broyées avec de l'eau-de-vie. J'ai vu employer, d'après le conseil d'un vieux curé, dans les engorgements scrofuleux, l'hydarthrose, etc., du persil pilé dans un mortier avec des limaçons à coquille, jusqu'en consistance d'onguent, qu'on applique sur la partie malade, étendu sur de la filasse et qu'on renouvelle tous les jours. Ce topique est un résolutif mitigé. Je l'ai appliqué avec avantage sur les abcès froids, pour y déterminer la maturation.
Les gens de la campagne appliquent les feuilles de persil froissées sur les contusions et sur les coupures. Dans le premier cas, elles peuvent être utiles comme résolutives ; mais dans le second, elles sont évidemment nuisibles par l'irritation qu'elles causent aux bords non réunis de la plaie, qu'il suffit dans tous les cas de rapprocher et de maintenir en contact, sans autre traitement. Il est difficile de faire croire aux paysans que la natureguérit les plaies.
« Cunier, oculiste belge très-distingué, assure, dit Dubois de Tournai, qu'il existe, à Assche, près de Bruxelles, une vieille femme qui guérit l'ophthalmie des nouveaux-nés au moyen des instillations de suc de persil. Il ajoute qu'en 1832 plusieurs soldats belges affectés d'ophthalmie eurent recours à ce moyen, qui fit avorter un mal qui, chez leurs camarades, passait toujours à la purulence et nécessitait leur envoi à l'hôpital. »
Dans les hémorrhoïdes sèches<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', t. XVII, p. 169.</ref>, on se trouve très-bien d'un topique composé de feuilles de persil et de sureau, à demi cuit, en application immédiate. — Le persil broyé dans le creux de la main avec un peu de sel et introduit en forme de petite boule dans l'oreille du côté malade, apaise les douleurs de dents, par un effet révulsif que j'ai eu souvent l'occasion d'observer chez les paysans. — Tissot dit que l'application du persil dissipe les piqûres des cousins et des abeilles. On a attribué aux semences de persil pilées et mêlées à l'axonge la propriété de détruire les poux de la tête. Cependant, c'est une opinion vulgairement et généralement répandue dans nos campagnes du Nord que le pou du pubis ou morpion se multiplie d une manière extraordinaire en moins de deux jours, par la seule friction faite avec les feuilles de persil. C'est un moyen que la perfidie conseille parfois,et que l'ignorance accueille avec bonne foi.
Je ne terminerai pas cet article sans faire connaître un remède populaire que j'ai vu employer plusieurs fois avec le plus grand succès contre la gangrène, les ulcères gangreneux et putrides. Le voici : prenez, suc de persil, 3 cuillerées à bouche, sel et poivre pulvérisé, de chaque 1 cuillerée à bouche, vinaigre très-fort, 500 gr.; faites macérer pendant trois jours, passez. On
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