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Joubarbe (Cazin 1868)

73 octets ajoutés, 3 décembre 2016 à 20:30
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<center>'''JOUBARBE'''. ''Sempervivum tectorum''. L.
''Sedum majus vulgare''. C. Bauh. — ''Sedum majus''. Tourn. — Sempervivum majus. Ger.
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On employait autrefois le suc de cette plante contre les fièvres inflammatoires, bilieuses et intermittentes, la dysenterie, les maladies convulsives, la chorée, l'épilepsie, etc. C'est un remède vulgaire dans la brûlure, lesinflammations superficielles, les plaies gangreneuses, les ulcères sordides, les cors, etc.
Boerhaave recommande le suc de joubarbe dans la dysenterie. Roques en a fait l'épreuve, et avec un succès rapide, sur une fille qui était affectée depuis plusieurs jours d'une diarrhée sanguinolente, accompagnée d'épreinteset de coliques.
Reichel<ref>''Abeille médicale'', t. III, p. 317.</ref> a vanté le suc exprimé de la grande joubarbe comme un narcotique spécifique dans les affections spasmodiques qui tiennent à des troubles fonctionnels de l'utérus, et non à une lésion organique. Autant, dit-il, la valériane et le castoréum sont indiqués quand les troubles affectent le système nerveux, autant la joubarbe convient quand c'est le système vasculaire qui est affecté, ce qu'on reconnaît surtout à l'existence de douleurs fixes et pulsatives dans la région hypogastrique, de pesanteur dans le bassin, à l'augmentation de la chaleur animale, à une plus grande rapidité de la circulation. Le même remède réussit aussi dans l'aménorrhée et la dysménorrhée. Le suc de joubarbe, fraîchement exprimé, s'administre, dans cette circonstance, à la dose d'une demi-cuillerée à café, trois ou quatre fois par jour, dans un peu d'eau sucrée. Si les spasmes utérins, ajoute Reichel, se portent plutôt sur la sensibilité que sur la circulation ; si les extrémités sont froides, l'urine pâle, on associe ce suc à partie égale d'alcoolé de valériane, et à moitié seulement d'alcoolé de castoréum : on donne 20 gouttes de ce mélange sur du sucre trois ou quatre fois par jour. On peut prescrire en même temps pour tisane une infusion de quelques feuilles de la plante fraîche, associée à des plantes aromatiques, telles que la mélisse.
<center>'''JOUBARBE (PETITE)'''. ''Sedum acre''. L.
''Sempervivum minus vermiculatum acre''. C. Bauh. — ''Sedum parvum acre flore luteo''. J. Bauh., Tourn. — ''Vermicularis sive illecebra minor acris''. Ger. — ''Illecebra minor, sive sedum Dioscoridis''. Park.
Le sedon brûlant est un poison âcre. Le suc des tiges et des feuilles, pris à la dose de 30 gr., provoque d'abondantes évacuations et l'inflammation du tube digestif. Orfila a constaté par des expériences qu'à la dose de 185 gr.ce suc devient un véritable poison pour les chiens. I1 a trouvé la membrane muqueuse d'une couleur rouge de feu dans la moitié qui avoisine le pylore ; le canal intestinal parut sain. Dans le cas d'empoisonnement par ce végétal, on aurait recours au traitement indiqué aux articles [[Bryone (Cazin 1868)|BRYONE]], [[Chélidoine (Cazin 1868)|CHÉLIDOINE]], etc.
Considérée au point de vue thérapeutique, cette plante est un émétocathartique violent, et que l'on ne doit administrer qu'avec une extrême prudence. A dose modérée, elle a une action secondaire ou consécutive sur différents appareils organiques qui lui a fait donner les qualifications de diurétique, apéritive, fébrifuge, fondante, etc., etc. ; et, comme beaucoup d'autres plantes actives, elle a été employée dans le traitement de plusieurs maladies, et particulièrement contre le scorbut, les fièvres intermittentes, l'hydropisie, l'épilepsie, la chorée, etc.
Linné<ref>Fée, Vie de Linné, p. 159.</ref> dit qu'on donne la vermiculaire en Suède contre le scorbut. Gunner, Borrichius<ref>''In'' Bulliard, ''Plantes vénéneuses'', p. 345.</ref>, prétendent avoir guéri des milliers de scorbutiques avec cette plante. Below<ref>''Misc. natur. cur.'', déc. 1, an. VI, obs. 22.</ref>, médecin suédois, l'administrait à l'intérieur en décoction dans le lait ou la bière contre cette affection, et l'appliquait sur les ulcères et sur les contractures des membres qui surviennent quelquefois dans certaines périodes du scorbut. Pour l'usage interne, il faisait bouillir à vase clos huit poignées de vermiculaire dans 8 livres de vieille bière, jusqu'à réduction de la moitié, et en faisait boire chaque jour, ou de deux jpurs l'un, 100 à l20 gr. le matin à jeun. Les malades qui vomissaient les premiers jours étaient plus tôt guéris. Chez ceux dont les gencives étaient gâtées, et dont les dents vacillaient, il ordonnait un gargarisme composé de cette. décoction, à laquelle il ajoutait un peu d'alun et de miel rosat. Lange, dans les mêmes indications, mitigeait cette plante en la faisant bouillir dans du lait de chèvre.
Dans quelques parties de la Suède, au rapport de Linné, cette plante est employée contre les fièvres intermittentes ; on fait prendre, une heure avant l'accès, la décoction d'une poignée des feuilles dans 1 kilogr. de bière réduite à moitié, divisée en plusieurs tasses ; ce qui suffît pour couper ces fièvres. Il est à remarquer que ce remède produit un ou plusieurs vomissements. Les gens du peuple de Brunswick, pour se guérir des fièvres intermittentes, se font vomir en avalant une demi-cuillerée de suc exprimé de cette joubarbe mêlée avec du vin. Boerhaave avait déjà fait connaîtrequ'un charlatan employait l'infusion de cette plante pour guérir la fièvre quarte et d'autres affections chroniques.
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Hévin prescrit dans le ''noli me tangere'' l'application assidue de la petite joubarbe vermiculaire. On l'applique, dit cet auteur, après l'avoir légèrement contuse avec le manche d'un couteau pour en exprimer le jus. Lombard<ref>''Journal général de médecine'', t. XXVIII.</ref> rapporte trois cas de guérison de cancer par l'emploi du sedon âcre. Dans l'un des cas, il s'agit d'un chancre hideux au nez, dont la guérison fut opérée en trente-deux jours. Pilhes (Roques), inspecteur des eaux d'Ussat, s'est également bien trouvé de l'usage de cette plante dans deux cas d'ulcères cancroïdes. Tarbès (2)<ref>''Ibid''.</ref> a vu le même moyen guérir en vingt-neuf jours un ulcère cancéreux à la lèvre inférieure, chez un homme de quarante-cinq ans. Buniva, de Turin (3)<ref>''Ibid''.</ref>, dit que les Piémontais font un fréquent usage de cette plante dans le traitement des ulcères cancroïdes, et que les succès qu'ils en obtiennent sont très-nombreux. Royer (4)<ref>''Ibid''.</ref>, médecin-vétérinaire à Montpellier, s'est servi du sedon brûlant pendant vingt-huit ans, et en a retiré des avantages marqués dans les ulcères cancéreux des chiens, dans le traitement des ulcères rebelles, à la suite des gales humides et opiniâtres.
Alibert a eu occasion d'essayer les effets de cette plante sur un cancer ulcéré du sein et sur un ulcère cancéreux du nez. L'application en fut supportée difficilement durant les premiers jours ; mais ou s'y habitua peu àpeu. « Le résultat que nous avons obtenu, dit Alibert, semble prouver qu'elle (la petite joubarbe) est douée de vertus détersives très-énergiques. »
Je n'ai trouvé dans la vermiculaire, appliquée sur les cancères ulcérés, qu'une propriété fortement détersive, mais rien de spécial contre ces affections. Il est vrai que je ne l'ai mise en usage que dans le cancer du sein, où, je dois le dire, la décoction de cette plante ou son suc, selon l'effet plus ou moins actif que je désirais produire, m'a été très-utile dans tous les cas où j'avais en vue de diminuer la fétidité de l'ichor cancéreux, de combattre la gangrène, de dégorger les surfaces fongueuses. Je n'ai pas eu l'occasion de l'appliquer sur des ulcères cancéreux ou cancroïdes de la peau.
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