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Violette (Cazin 1868)

82 octets ajoutés, 17 novembre 2016 à 16:06
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<center>'''VIOLETTE ODORANTE'''. ''Viola odorata''. L.
''Viola martia purpurea, flore simplici odoro''. C. BAUHBauh., TOURNTourn. — Viola martia. BRUNFBrunf. — ''Viola martia purpurea''. GERGer. — ''Viola simplex martia''. PARKPark. — ''Viola purpurea''. PLINPlin.
Violette de mars, — violette de carême, — fleur de carême, — violier commun.
risés. Ce principe, déjà entrevu par Pelletier et Caventou, se rencontre plus abondamment dans les racines ; il est uni à l'acide malique dans la violette, au lieu de l'être à l'acide gallique comme dans l'ipécacuanha.
Paretti (1) <ref>''Bulletin des sciences médicales de Férussac'', t. XVIII, p. 127.</ref> a analysé les fleurs de violette dans un autre but ; il y a trouvé deux sortes d'acide, un rouge et un blanc, cristallisables, qu'il croit aussi exister dans l'indigo. Il y a constaté la présence du sucre, de la cire, d'une résine, de l'acide chlorhydrique, de la chaux, du fer. Les pétales renferment un principe colorant, très-soluble à l'eau, d'un reflet très-riche, mais fugace.
On connaît l'usage du sirop de violette comme réactif pour découvrir la présence des alcalis et des acides.
 
<center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
 
 
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Les FEUILLES fraîches sont mucilagineuses, émollientes, légèrement laxatives. Le suc qu'on en exprime purge légèrement à la dose de 60 gr. On s'en sert en cataplasmes, en fomentation sur les parties irritées, enflammées, et en lavement dans les irritations intestinales.
Linné et Hoffmann considéraient la SEMENCE de violette comme vomitive. D'après Bichat (2)<ref>''Cours manuscrit de matière médicale''.</ref>, l'émulsion de cette semence (12 à 15 gr. pour 150 gr. d'eau édulcorée) serait un purgatif doux et agréable. Il est surtout convenable pour les enfants. Schroeder (3) <ref>''In'' Ray, ''Catal.pl.'', p.305.</ref> avait indiqué cette émulsion purgative. J'ai fait prendre plusieurs fois la semence de violette pilée avec du miel aux enfants constipés : elle a constamment lâché le ventre à la dose de 6 à 10 gr., suivant l'âge. On la regardait autrefois comme diurétique et lithontriptique. Schulz rapporte que son emploi fit expulser une grande quantité de calculs rénaux ou de graviers à l'empereur Maximilien, et Lauremberg (4) <ref>''Dissert. de calculo'', p. 31.</ref> dit avoir retiré du péril, par l'administration de cette semence, une femme qui n'avait pas uriné depuis sept jours.
La RACINE jouit d'une propriété vomitive. Boerhaave (5) <ref>''Hist. plant.''; etc.</ref> l'a signalée
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(1) ''Bulletin des sciences médicales de Férussac'', t. XVIII, p. 127.(2) ''Cours manuscrit de matière médicale''.(3) ''In'' Ray, ''Catal.pl.'', p.305.(4) ''Dissert. de calculo'', p. 31.(5) ''Hist. plant.''; etc.<references/>
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comme possédant cette propriété, et Linné l'a indiquée comme succédanée de l'ipécacuanha. Les expériences de Bretonneau (1) <ref>''In'' Trousseau et Pidoux, ''Traité de thérapeutique'', 8e édition, t.I, p. 747.</ref> ont démontré que la poudre de racine de violette, appliquée sur la peau dénudée et sur les membranes muqueuses, donnait lieu exactement aux mêmes accidents que celle d'ipécacuanha.
Coste et Wilmet ont administré la racine de violette odorante, séchée, alcoolisée et pulvérisée, comme éméto-cathartique. Mêlée à la dose de 2 gr dans une tasse de décoction légère de feuilles de la même plante, édulcorée avec une cuillerée de sirop violat, elle a provoqué un vomissement et trois petites selles. A la dose de 2 gr. 50 centigr. à 4 gr., cette racine a produit trois ou quatre vomissements et cinq selles copieuses. Quand on répugne à une aussi grande dose, on en donne 8 à 12 gr. en décoction (Voyez ''Préparations et doses''). La racine sèche et alcoolisée peut être portée à 5 gr., et en décoction jusqu'à celle de 12 gr.
Gilibert a obtenu les mêmes effets que Coste et Wilmet. « Nous avons donné nous-même ce remède à la campagne, dit Roques, et chaque fois il a provoqué des évacuations plus ou moins abondantes. Une forte pincée de racine fraîche (deux ou trois gros) bouillie pendant un quart d'heure dans un verre d'eau, a fait vomir quatre fois un jardinier atteint d'une affection bilieuse, et l'a ensuite purgé trois fois copieusement. La même décoction, donnée trois jours après, a produit les mêmes résultats ; après ces évacuations, la maladie a pris un cours régulier, et elle s'est terminée vers le dixième jour. Dans la même campagne (au château d'Hellenvilliers, département de Loir-et-Cher), un jeune ouvrier éprouvait depuis environ huit jours un fort dévoiement accompagné de fièvre, de nausées fréquentes et de la perte totale de l'appétit. Une décoction préparée avec les feuilles et les racines de la même plante excita des vomissements et des évacuations intestinales. La diarrhée, l'inappétence, la fièvre disparurent, et, dix jours après, ce jeune homme avait déjà repris son travail. Ces observations prouvent l'efficacité de nos violettes indigènes, et leur analogie d'action avec les violettes exotiques, avec l'ipécacuanha blanc et autres racines vomitives (2)<ref>''Plantes usuelles'', t. I, p. 386.</ref>. »
Dans la plupart des maladies qui réclament l'emploi des vomitifs, je mets en usage le tartrate de potasse antimonié (émétique), que l'on manie avec précision, et dont le prix est tellement bas qu'il n'y aurait aucun avantage à lui substituer d'autres substances moins certaines, d'ailleurs, dans leurs effets. Cependant, il est des cas où l'ipécacuanha est spécialement indiqué, et dans lesquels la racine de violette peut être administrée avec avantage comme succédanée de la racine exotique. C'est surtout chez les enfants et les sujets délicats, dont l'estomac est très-irritable, dans les fièvres muqueuses et la dysenterie sporadique ou épidémique sévissant sur la classe indigente de nos campagnes, que notre racine indigène trouve sa place pour cette substitution. Je l'ai souvent employée en poudre et en infusion dans ces circonstances, et je puis affirmer qu'elle m'a toujours aussi bien réussi que la racine du Brésil. Je l'ai aussi mise en usage à dose nauséeuse comme l'arum, l'asaret et la bryone, dans la coqueluche, l'asthme humide, le catarrhe pulmonaire chronique, etc. Lorsqu'un long emploi de l'ipécacuanha est nécessaire, il devient trop coûteux pour la thérapeutique du pauvre. Si la pratique urbaine donne au médecin la facilité de puiser, à l'aide des bureaux de bienfaisance, dans l'officine du pharmacien, il n'en est pas ainsi de la pratique rurale ; ici le praticien emploie, le plus souvent, ce que la nature lui offre avec cette générosité et cette profusion émanée d'une bonté providentielle qui a voulu mettre à la portée de tout le monde ce qui est vraiment et généralement utile.
(1) ''In'' Trousseau et Pidoux, ''Traité de thérapeutique'', 8e édition, t.I, p. 747.____________________
(2) ''Plantes usuelles'', t. I, p. 386.<references/>
'''Description'''. — Racine ramifiée, un peu ligneuse. — Tige grêle, couchée, qui se redresse en vieillissant. — Feuilles alternes, cordiformes, crénelées, à pétioles inégaux fort longs, munis à leur base de stipules linéaires. -— Fleurs penchées, bleues, inodores, de la grandeur de celles de la violette odorante. — Calice à cinq folioles étroites, pointues. — Capsules glabres et trivalves.
Coste et Wilmet ont obtenu de la racine de cette espèce, administrée à la même dose que la violette odorante, un vomissement et sept évacuations alvines. Niemeyer (1)<ref>''Dissert. de violæ caninæ in medicina usu'', 1785.</ref>, qui soumit cette racine à de nouveaux essais, observa qu'elle agit plutôt comme purgatif que comme émétique. Il résulte des observations comparatives de Hanin sur la violette odorante, la violette de chien et la violette hérissée, que la poudre des racines de la violette odorante, a la dose de 2 gr. 50 centigr., fait constamment vomir ; que celle de la violette canine provoque le vomissement à la dose de 1 gr. et même à celle de 50 centigr. quand la poudre est très-fine et récemment préparée. Suivant cet auteur, la poudre de violette est plus vomitive que purgative, l'infusion et la décoction plus purgatives qu'émétiques. J'ai constaté cette différence d'effet suivant l'un ou l'autre de ces deux modes d'administration.
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(1) ''Dissert. de violæ caninæ in medicina usu'', 1785. <references/>
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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