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Hépatique (Cazin 1868)

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[507]

== Hépatique ==

Voir la page ''[[]]''

HÉPATIQUE DES FONTAINES. Marchantïa polymorpha. L.

Uéenpetroeus latifolius, sive hepatica fontana. G. BAUH. — Hepaitica
terrestris. GER. — Lichen, sive hepatica fontana. J. BAUH.
Lichen sive hepatica vulgaris. PAPLK.

Hépatique des fontaines, — hépatique officinale, marcliantée étoilée ou variée, — marchanda
polymorphe, — herbe de Hallot, — herbe aux poumons.

HÉPATICÉES. Fam. nat. — CRYPTOGAME. L.

Cette plante croît sur les bords des fontaines et des puits ; elle s'attache
aussi aux arbres et aux rochers, entre les pavés des cours, et forme comme
une espèce d'écaillé.

Description. — Se présente sous forme d'expansions nombreuses ou de croûtes
certes, planes, étalées, lobées, transparentes, ponctuées en dessus, traversées en dessous
par- des radicelles très-menues. Sur la face supérieure, des conceptacles sessiles, en
forme de coupe, contenant les capsules, et des conceptacles mâles en forme d'ombelles,
dont le contour offre cinq lobes peu marqués, arrondis-obtus.

Parties usitées» — Toute la plante.

Récolte. —On peut récolter l'hépatique des fontaines dans toutes les saisons,
mais de préférence dans l'été, la plante étant alors dans toute sa vigueur. On en sépare
les feuilles mortes, on la fait sécher au soleil ou à l'étuve, et on la conserve dans un lieu
,sece.t à l'abri du contact de l'air.

L'hépatique des fontaines était regardée par les anciens comme propre à
combattre les maladies du foie ; de là le nom qu'elle porte. Quoique rare-
ment employée, on la considère encore aujourd'hui comme diurétique, dé-
purative et détersive. Lieutaud dit que son usage ne paraît pas sans succès
dans les embarras du foie et des autres viscères, et môme dans la phthisie.
Ce médecin la conseille aussi comme dépurative dans les maladies chro-
niques delà peau.

«M. Short, médecin de l'infirmerie royale d'Edimbourg, assure avoir em-
ployé avec beaucoup de succès l'hépatique à l'extérieur, pour faire couler
les urines et amener par là la guérison de différentes espèces d'hydropisies.
Ce diurétique ne lui a pas toujours réussi, mais jamais il n'a déterminé
d'accidents fâcheux. Voici la manière dont il l'emploie : il fait bouillir pen-
dant douze heures deux poignées de feuilles d'hépatique dans l'eau; il les
broie ensuite à l'aide d'un pilon, y joint une quantité égale de farine de
graine de lin, et en forme un cataplasme qu'il étend sur le ventre des ma-
lades. Ce cataplasme est renouvelé deux fois par jour ; il produit une abon-
dante transpiration, et augmente considérablement la sécrétion des urines.
S,;aflèou,t de quelques jours, on n'en obtient pas d'effet, il est inutile d'en

continuer l'usage plus longtemps Le seul inconvénient qui résulte de

japplioation de ces cataplasmes est de jeter les malades clans une grande
faiblesse, qui force de temps à autre à en suspendre l'emploi. Pendant tout
letemps delà cure, ce médecin ne donne aucun médicament à l'intérieur;
"seborne à soutenir les forces avec des bouillons de boeuf et de poulet (1).
^iai essayé, dans deux cas d'anasarque , les cataplasmes d'hépatique,
wns: .le premier cas, aucune action sensible n'a été produite.; clans le se-
cond, la sécrétion tirinaire a été considérablement augmentée; mais cet
?ûet ne s'est soutenu que pendant cinq à six jours. J'ai alors essayé l'usage
interne de cette plante ; j'en ai fait broyer et infuser 60 gr. dans un kilogr.
«e TO blanc. Cent gr. de ce vin, administrés deux fois par jour, produisirent
« effet diurétique prononcé ; au bout de quinze jours, l'infiltration séreuse
«n tissu -cellulaire était entièrement dissipée. Cette infiltration était survenue,

(1) humai de médecine et de chirurgie pratiques, t. IV, p. 103.
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508 HERNIAIRE.

chez un manouvrier âgé de cinquante ans, à la suite d'une fièvre quarte
contre laquelle il n'avait employé, à diverses reprises, qu'une forte décoction
de café avec addition de suc de citron et d'eau-de-vie. Je ferai observer à
cette occasion, que lorsqu'on supprime les accès des fièvres intermittente
automnales sans, au préalable, avoir ramené les organes digestifs à un état
favorable, les embarras viscéraux, et, surtout, l'engorgement de la rate
l'oedème etl'hydropisie, sont fréquemment la conséquence de cette pratiqué
irrationnelle. J'ai vu l'engorgement splénique, que je considère comme effet
et non comme cause, subsister longtemps après la cessation des accèsde
fièvre.

Levrat-Perrotton a employé avec succès la décoction concentrée du niar-
chantia dans des cas de gravelle qui avaient résisté à divers traitements.

Le marchantia rampe dans les lieux humides, sur de vieux murs placés
aux bords des ruisseaux, ou sur des roches calcaires infiltrées d'eau. Il doit
nécessairement contenir certains sels, de ceux peut-être qui ont une action
dissolvante sur les calculs urinaires. Il a des propriétés diurétiques comme
le nitre, la digitale, la scille et la pariétaire ; car il augmente les urines. Mais
il doit avoir aussi quelques principes différents des autres diurétiques, put
que ces derniers sont souvent impuissants dans des cas où il réussit.

Depuis longtemps, Gensoul, collègue de l'auteur, employait le marchantia
comme diurétique ; il n'a eu qu'à s'en louer. Cette plante a été connue te
anciens. Pollini dit d'elle: Apud mediços olim in usu erat (marchantia)»
morbis hepatis et vesicce. Les dictionnaires de médecine moderne l'ont ou-
bliée, voire même la Pharmacopée unioerselle de Jourdan.

Le marchantia employé par Levrat-Perrotton est le conica; le marchantia
polymorpha, ayant les mêmes habitudes, a les mêmes propriétés médi-
cales (1).


(1) Abeille médicale, 1844, p. 35.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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