Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Modifications

Froment (Cazin 1868)

21 553 octets ajoutés, 5 mai 2013 à 17:39
Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Fritillaire (Cazin 1868) |nomcourt... »
{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Fritillaire (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Fritillaire
|titrepagesuivante=Fumeterre (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Fumeterre
}}


__TOC__

[452]

== Froment ==

Voir la page ''[[]]''

FROMENT. Triticum sativum. L.

Blé, — bled.
GRAMINÉES. — HORDÉACEES. Fam. nat..— TRIANDRIE DIGYNIE. L.

Parmi les graminées, le froment tient le premier rang comme servant à
la nourriture de l'homme. La farine qui provient de sa graine contient,
sous un volume donné, une plus grande quantité de parties nutritives. On
distingue deux espèces principales de froment, celui de mars ou de prin-
temps, et celui d'automne, que l'on sème avant l'hiver.

Nous n'avons à nous occuper ici du froment qu'au point de vue théra-
peutique. (Nous renvoyons aux ouvrages spéciaux, aux recherches de Payen,
Mège-Mouriès, etc., pour tout ce qui concerne les considérations éconcmi-
ques et industrielles.

La paille n'a pas d'emploi médical; je n'en parle que pour citer l'usage
que j'en ai fait pour établir un appareil d'irrigation continue; dénué de tout
autre moyen, j'ai fait percer plusieurs trous au fond d'un seau, dans la di-
rection du membre malade; j'y ai adapté des fétus de paille; l'eau versée
dans le seau s'écoulait, par le calibre de la paille, goutte à goutte et sans
cesse dans la direction que bon me semblait lui donner. J'avais fait dépasser
les pailles au-dessus du niveau inférieur du seau, de sorte qu'il ne s'écoulail
que l'eau la plus pure, les parties inférieures du liquide se trouvant con-
stamment au-dessous de l'orifice du calibre de la paille.

On peut se servir de fétus de paille pour compter les gouttes, ou pour
instiller les collyres dans l'oeil.)

Les produits du froment utilisés en médecine sont : la farine, l'amidon, la
dextrine, le gluten, le pain, le son.

La FARINE, d'après l'analyse de Proust, contient de l'amidon, du gluten,
un extrait aqueux sucré et de la résine. Elle est émolliente, en cataplasme
avec suffisante quantité d'eau ou d'une décoction mucilagineuse. Appliquée
sèche sur les surfaces irritées, enflammées et qui exhalent des liquides
séreux, elle absorbe ces derniers et calme l'irritation. On l'applique si
les gerçures des enfants gras, sur les écorchures causées par le contact
des urines, par le frottement, etc. Mais, dans ces cas, la poudre delyco-
pode, qui n'a pas l'inconvénient de se mouiller et de se réduire en pâte on
de subir la fermentation acétique, doit lui être préférée.

Faverot a publié, dans la Revue médico-chirurgicale de Paris, plusieurs
observations sur les avantages de la farine de froment dans le traitement
des érysipèles. Ce moyen, pour n'être pas nouveau, n'en est pas moins lion:
les habitants de la campagne l'ont, employé de temps immémorial. Théodore
Zwinger en parle ainsi, d'après Schroeder : Tritica farina sicca cum /«'«
erysipelati adspergitur. Cullen l'a indiqué, et Pinel ne recommande que w
topique pulvérulent pour calmer l'inflammation érysipélateuse. Je le n»
moi-même en pratique depuis plus de trente ans, surtout quand la phleg-
masie a son siège à la face, en raison de la difficulté de recouvrir ce*
partie de compresses imbibées d'infusion de fleurs de sureau, comme on te
fait habituellement sur les membres. La farine diminue constamment
promptement l'inflammation, et par suite la réaction fébrile qui. en est
conséquence; mais le plus souvent la maladie, bien que moins intense,ne
parcourt pas moins ses périodes. Considéré comme local, l'érysipèle simpi
guérit de lui-même ; ce qui est dû à la nature est souvent attribué»
moyens successivement préconisés par les médecins qui se sont occupe»
traitement externe de cette maladie.
downloadModeText.vue.download 482 sur 1308


FROMENT. 453

La farine, ajoutée aux bains généraux (1 à 2 kilogr.), convient dans les
affections cutanées chroniques accompagnées d'irritation. En pharmacie, on
se sert de farine pour saupoudrer les tablettes, les pilules, etc. Afin d'admi-
nistrer avec plus de facilité une poudre active, on peut la diviser avec de la
farine. Les dames vénitiennes, qui ont le teint très-beau, se servent d'un
masque fait avec de la farine de froment et du blanc d'oeuf. Cette pâte s'ap-
plique la nuit sur la figure, et s'enlève facilement le lendemain avec un peu
d'eau tiède. Elle assouplit la peau en y retenant les produits de la transpi-
ration insensible. Henri III en faisait, dit-on, fréquemment usage.

Un campagnard m'a dit s'être guéri d'un rhumatisme articulaire chro-
nique, en s'étendant à nu sur une pâte amincie au moyen d'un rouleau et
saupoudrée de farine, et se faisant recouvrir avec pareille couche de la
même pâte jusqu'au cou, de manière à en être complètement enveloppé. Il
restait chaque jour pendant deux ou trois heures dans cette singulière en-
veloppe, laquelle provoquait une abondante transpiration, qu'excitait encore
l'ingestion de quelques tasses d'infusion chaude de fleurs de sureau.

Le levain ou pâte fermentée, étendu sur du linge et saupoudré de cantha-
rides en poudre, qu'on humecte légèrement avec du vinaigre, sert à former
un vésicatoire. Ce même levain, cuit avec une suffisante quantité de vieille
bière, peut être employé en cataplasme comme maturâtif. Mélangé avec
parties égales de sel commun, il forme un rubéfiant très-actif.

L'AMIDON est une fécule amylacée qu'on retire plus particulièrement du
froment., (On trouvera dans tous les traités de chimie des détails sur la con-
stitution, les réactions, les usages de cette substance, ainsi que sur son
mode de fabrication et les inconvénients qui en résultent pour la santé pu-
blique.) Cette substance est adoucissante, émolliente, nourrissante ; elle
convient dans les inflammations intestinales, la diarrhée avec irritation, la
dysenterie, etc. On la donne en décoction (de 8 à 15 gr. par kilogramme
d'eau), en lavement (de 8 à 15 gr. par 500 gr. d'eau), en cataplasmes, etc.
Beaucoup de médecins se contentent, quand ils prescrivent des lavements
amylacés, de mettre la poudre d'amidon dans l'eau; il est nécessaire, pour
l'effet adoucissant qu'on se propose d'obtenir, de la faire un peu décocter,
afin de lui donner la consistance d'une bouillie légère.

A l'extérieur, l'amidon réduit enpoudreales mêmes usages que la farine,
comme absorbant et calmant; délayé dans l'eau chaude, converti en bouillie,
il forme l'empois, et il est employé avec avantage sur les inflammations, les
excoriations, les dartres avec prurit et irritation vive, les brûlures, etc.

(La thérapeutique moderne s'est enrichie d'un nouvel empois, le glycé-
mie d'amidon (2 à 3 gr. d'amidon pulvérisé, mêlez à poids égal avec 30 gr.
de glycérine;'chauffez légèrement, jusqu'à consistance d'empois). Ce gly-
cerolé est calmant; il réussit dans les affections inflammatoires de la peau,
les gerçures des mains, du mamelon, etc.; dans les affections des pau-
pières, etc. C'est le meilleur excipient des agents actifs qu'on peut appliquer
sur la peau; contrairement aux substances grasses, il ne met aucun obstacle
A} absorption.

■' La propriété de durcir par évaporation de l'eau qu'il contient a suggéré
a divers chirurgiens l'idée de se servir de l'empois d'amidon comme moyen
contentif,des fractures. Seutin est celui qui a le plus contribué à la vulgari-
sation de ce moyen, et l'a érigé en méthode dite amovo-inamovible.)
■",• J'ai adopté la méthode arnovo-inamovible de ce professeur. Comparée à
toutes celles qui ont été mises en pratique jusqu'à ce jour, elle m'a paru
«unir le plus d'avantages. Les résultats heureux que j'en ai obtenus dans
une fracture du col du fémur dont fut atteint M. le capitaine de vaisseau de
nosamel, résultats que je n'avais jamais pu obtenir jusqu'alors dans des cas
downloadModeText.vue.download 483 sur 1308


Zi5a FROMENT.

semblables, m'autorisent à émettre cette opinion et me font un devoir de
rendre hommage à la vérité.

On falsifie quelquefois le saindoux avec l'amidon, ce qui lui donne delà
blancheur. Cette fraude, peu connue, est cependant assez fréquente.

(L'amidon a été proposé comme contre-poison de l'iode ; en présence de
ce métalloïde, il prend une coloration bleue caractéristique, et constitue
l'iodure d'amidon.

L'iodure d'amidon médicinal est un composé d'iode, d'amidon et d'al-
cool. Il a les mêmes propriétés que l'iode et est particulièrement employé
contre les affections scrofuleuses et tuberculeuses. On l'administre ordi-
nairement à la dose de 6 à 18 gr., en boisson, potion, sirop, etc. Castes
assure se trouver très-bien de l'emploi topique de l'iodure d'amidon dans
le traitement des plaies ulcérées, de vieux ulcères, etc. Voici comment on
peut préparer et appliquer ce médicament. On fait de l'empois avec 30 gr,
d'amidon et 90 gr. d'eau, et l'on y mêle à froid 8 gr. de teinture d'iode, en
remuant jusqu'à combinaison complète. L'emplastique ni trop liquide ni
trop épais qu'on obtient ainsi est mis en couche assez épaisse sur des gâ-
teaux de charpie et appliqué sur les plaies, convenablement nettoyées et se-
chées. L'appareil ainsi appliqué doit être pressé un peu, pour qu'il soit bien
en contact avec la surface malade. Il peut rester en place plusieurs jours,
et, lorsqu'on juge convenable de le lever, il est nécessaire de le ramollir J
grande eau pour empêcher la lacération des bourgeons charnus qui peuvent
y adhérer (1).

DEXTRINE (C12H 909, HO). —L'empois, traité par l'orge germée, se fluidifie
et forme un principe soluble connu sous le nom de dextrine. Ce principe
sert à la préparation des appareils employés pour le maintien des fragments
dans le traitement des fractures, et doit être préféré, suivant Velpeau, à l'a-
midon simplement converti en empois.

[La dextrine est incristallisable, soluble dans l'eau et dans l'alcool étendu,
insoluble dans l'alcool concentré ; elle ne bleuit pas par l'iode, n'est pas
précipitée de ses dissolutions par l'acétate de plomb, et est précipitée par
l'alcool concentré.

On l'obtient :

1° En soumettant l'amidon à une légère torréfaction ;

2° Par l'action de la diastase sur l'amidon, en ayant le soin d'arrêter l'ac-
tion avant la formation du sucre ;

3° En soumettant l'amidon à l'action des acides étendus.

BANDAGE DEXTRINE. —Dextrine, 100 gr.; eau-de-vie camphrée, 60 gr,; eau
tiède, Q. S., environ 40 gr.

On fait une pâte bien homogène ; on y plonge les bandes,' et on les roule
en enlevant entre deux doigts l'excès d'enduit ; on applique le bandage, et
pour l'enlever on l'humecte d'eau chaude.

SIROP DÉ BLÉ. — On emploie dans certaines industries et on a essayé d'uti-
liser en médecine, comme adoucissant et édulcorant, un sirop dit àe m,
qui n'est autre chose qu'un sirop de sucre de fécule contenant encore mj
peu de dextrine non transformée. C'est un sirop incolore ou légèrement
ambré, très-épais, filant, de la consistance de la pâte de térébenthine, so-
luble dans l'eau. Il pourrait, pour les gens pauvres, remplacer le sirop «
gomme.

La dextrine est employée pour remplacer la gomme dans le sirop de «
nom. On reconnaît cette fraude en prenant environ 6 gr. de sirop à essayer,
en y ajoutant 20 fois son volume d'eau et 6 gouttes de solution de percnl»'

(1) Gazette médicale d'Algérie, 1857.
downloadModeText.vue.download 484 sur 1308


FROMENT. a 55

rure de fer concentrée et neutre. Si le sirop est pur, le liquide se prend en
masse ; s'il contient de la dextrine, il ne change pas d'état]

(Le professeur'Shiff a avancé que la dextrine est un puissant digestif, fa-
vorisant la formation de la pepsine. Becker a retiré de grands succès de
son administration dans la dyspepsie, sous Informe suivante : Dextrine,
15 gr.; bicarbonate de soude, sucre pulvérisé, aa 4 gr. Une pointe de cou-
ieau quatre fois par jour dans un peu de vin. Ce liquide masque le mauvais
goût de la dextrine et en constitue le meilleur excipient.)

Le GLUTEN, composé de gélatine et d'albumine végétale, est extrait des
céréales et plus particulièrement du froment. Cette substance est analep-
tique et adoucissante. On la conseille dans la débilité d'estomac, dans la
convalescence des maladies graves, lorsque l'on ne peut ingérer aucun autre
aliment. On l'administre en décoction à la dose de 30 à 60 gr. par kilo-
gramme d'eau.

Taddei, dit Cottereau (1), a proposé la préparation suivante de gluten,
pour remplacer l'albumine animale dans le traitement de l'empoisonnement
par le deutochlorure de mercure. Faites une pâte liquide, en triturant dans
un mortier 5 ou 6 parties de gluten frais, avec 10 parties d'un soluté de
■savon à base de potasse ou de soude. Lorsque le gluten a disparu entière-
ment, étendez sur des assiettes la liqueur émulsive produite, et exposez-la à
la chaleur de l'étuve jusqu'à ce qu'elle soit entièrement desséchée. Alors,
•détachez-la, réduisez-la en poudre, et renfermez-la dans des flacons de verre
bien bouchés : 5 gr. de cette poudre glutineuse émulsive, délayés dans un
verre d'eau, suffisent pour neutraliser 50 centigr. de sublimé corrosif.

Le meilleur antisyphilitique, suivant Taddei, est un composé glutineux
mercuriel, dans lequel le bichlorure de mercure, quoique ramené à l'état
de calomel, conserve encore les propriétés du bichlorure, notamment celle
■de ne produire que rarement la salivation et la diarrhée. Dorvault a cherché
■à établir (2) qu'il n'y a là que déchloruration partielle, et non de moitié.

[Le gluten est un aliment azoté plastique des plus importants; il constitue
les diverses pâtes à potage connues sous le nom de gluten granulé, et les
pâtes d'Italie et d'Auvergne, telles que vermicelle ou vermichelle, macaroni,
Bouilles, étoiles, etc., etc. (On fabrique des biscottes, des pains, des gâteaux
au gluten pour l'usage habituel des diabétiques, auxquels les féculents sont
prohibés.) [Le gluten mou sert à faire des caustiques avec les chlorures de
zinc et d'antimoine, qui sont très-commodes en ce qu'ils peuvent prendre
toutes les formes et les conserver ; en un mot, il substitue le gluten frais à la
farine dans la pâte de Canquoin, dont voici la formule :

PATES ESCHAROTIQUES DE CANQUOIN.

■..<'.-■ ' . N° 1. N° 2. N° 3. K° 4.

Chlorure de zinc 30 30 30 30

Farine de froment... 60 90 125 155

Faire une pâte très-dure avec la farine et de l'eau, et y ajouter le chlorure
«e zinc en poudre.

CAUSTIQUE DE CANQUOIN ANTIMONIAL.

Protochlorure d'antimoine (beurre d'antimoine) 30 grammes.

; Chlorure de zinc; 60 —

Farine de froment 100 —

1,,-'^Dle le précédent; seulement le chlorure d'antimoine s'incorpore à

• at de P&e, puisqu'il ne peut être pulvérisé.]

^e PAIN, indépendamment de son emploi alimentaire dans les maladies,

m £"é f!SBîente>e de pharmacologie, p. 473.

* i «mmataes connaissances médicales pratiques, 1845.
downloadModeText.vue.download 485 sur 1308


456 FROMENT.

où l'on regarde comme l'annonce d'une prochaine convalescence le désir
d'en manger, sert à plusieurs usages thérapeutiques. t

Vers la fin des maladies aiguës, chez les convalescents et dans les phles-
masies chroniques des voies digestives, dans tous les cas enfin où une ali-
mentation est nécessaire, malgré l'irritation qui semble l'interdire, on fait
usage d'une crème de pain ainsi composée : Faites bouillir pendant une heure
125 gr. du meilleur pain dans 1 kilogr. d'eau; après avoir bien brisé et
passé ce mélange, remettez-le au feu pour le faire cuire jusqu'à consistance
d'une crème légère ; ajoutez-y 30 gr. de sucre et 10 gr. d'eau de Heurs
d'oranger.

L'usage du pain fait avec la farine grossièrement moulue et non blutée,à
cause de la grande quantité de son qu'il contient, est le meilleur moyen i
employer contre la constipation habituelle. Dans ce cas, on est quelquefois
obligé d'employer le pain de son presque pur.

La décoction de pain (eau panée) esl adoucissante, rafraîchissante;elle
convient dans les maladies aiguës. La mie de pain entre dans la décoction ;
blanche de Sydenham. On corrige la crudité de l'eau en y mettant tremper
une croûte de pain rôtie deux heures avant de la boire. J'ai vu maintes fois,
à la campagne, des malades atteints de fièvre typhoïde, n'avoir d'autre res-
source que cette boisson, refuser toute autre médication, et guérir tonl
aussi bien et peut-être plus facilement qu'avec le concours des nombrem
moyens employés contre cette maladie, et tour à tour vantés ou dépréciés,
suivant la prédominance de telle ou telle doctrine.

La mie de pain sert à lier les pilules, à étendre les substances actives.

On compose des cataplasmes émollients avec la mie de pain mêlée à l'ean,
au lait ou à une décoction mucilagineuse, telle que celle de semence de lin,
de feuilles de mauve, de racine de guimauve, etc. J'ai vu employer avec
succès comme remède populaire dans les blessures, les plaies, les inflam-
mations traumatiques et autres, une tranche de pain tendre trempée dans
l'eau froide, appliquée sur la partie malade, maintenue au moyen d'une
bande de linge, et entretenue continuellement humide.

(Dans le département du Nord, des tranches de pain imbibées de vinaigre
chaud sont appliquées aux extrémités inférieures comme révulsif, surtout
chez les enfants. Le peuple appelle cela mettre les pâtes aux pieds.)

Le SON forme une partie considérable de la farine. (C'est surtout sur la
paroi interne de ses paillettes que se trouve la céréaline, ferment coagu-
lable, donnant au lait de son la propriété de s'aigrir et de se colorer sous
l'influence de l'air. Mège-Mouriès a attiré l'attention sur le rôle de ce corps
dans la panification.) Quand le moulin a des blutoirs à mailles larges, les»
est gros et se nomme recoupes, griottes ; il contient encore beaucoup de
farine, et on en extrait alors l'amidon. En décoction (une poignée pot
1 kilogr. d'eau), il est adoucissant, émollient, rafraîchissant. On remploi»
souvent dans les catarrhes aigus, les irritations intestinales, seul ou *
suffisante quantité de miel ou de sucre. C'est un remède domestique généra-
lement en usage dans les campagnes contre la toux, les rhumes opïmalre,
les fièvres, etc. La décoction de son avec addition d'une suffisante quantité
de levain, versée bouillante dans un tonneau et qu'on laisse fermenter,
devient légèrement acide et forme une boisson agréable et saine, dont i >
populations rurales des départements du nord de la France font 'usage pé-
dant l'été. Cette boisson, que l'on connaît sous le nom de bouillie, pi
beaucoup aux fébricitants; elle est très-rafraîchissante et convient dans.
fièvres bilieuses et inflammatoires, les exanthèmes aigus, etc. On y aj
quelquefois des prunelles cuites au four, qui lui donnent une c0U'eur,r°Ce5

L'eau de son s'emploie aussi en fomentations, en bains, en laveme:nts.
derniers sont très-efficaces contre le ténesme dysentérique. Fouquet.e
downloadModeText.vue.download 486 sur 1308


FUMETERRE. 457

sait un fréquent usage dans la salle de clinique de Montpellier. On les pré-
parait avec une demi-poignée de son, qu'on faisait bouillir dans 2 pintes
d'eau jusqu'à réduction de moitié. On ajoutait à la colature trois ou quatre
jaunes d'oeufs frais. Le malade prenait un quart de lavement toutes les
quatre ou cinq heures. On lui faisait boire en même temps une infusion de
fleurs de.bouillon blanc, à laquelle on ajoutait une petite quantité de con-
serve de roses rouges. Avec ce traitement fort simple, Fouquet guérissait
des dysenteries très-graves. Les cataplasmes faits avec le son et la décoction
de graine de lin, ou de plantes émollientes, sont les plus légers et les plus
économiques. Chauffé à sec et appliqué en sachet, le son convient dans les
douleurs rhumatismales, la pleurodynie, les coliques nerveuses, les flatuo-
sités, la gastralgie, les engorgements articulaires chroniques, l'asphyxie par
submersion, etc. Ces sachets doivent être fréquemment renouvelés, afin
d'entretenir le degré de chaleur propre à atteindre le but qu'on se propose.
(Lorsque, par suite de l'action irritante de l'urine, les jeunes enfants ont
de l'érythème, ou pour prévenir cet inconvénient, je me trouve bien de les
coucher à même dans le son, les extrémités inférieures et le siège nus. Les
évacuations forment avec le son une bouillie qui s'isole, n'a avec la peau
aucun point de contact et qu'on peut très-facilement enlever.)

(EKGOT DE FROMENT. — Plus gros, moins allongé, plus consistant que celui
dé seigle, cette production maladive a une odeur moins nauséabonde et
possède une qualité qui doit le faire rechercher de préférence : il se con-
serve plus longtemps, et l'humidité n'a pas d'action sur l'énergie de ses
propriétés. Il est assez abondant pour suffire aux besoins de la thérapeu-
tique.

En 1850, Mialhe (1) constata que ses propriétés étaient les mêmes que

celles de l'ergot de seigle. Vinrent ensuite les travaux de Grandclément (2)

'etde G. Lep'erdriel (3), qui établirent la valeur réelle de cet agent. Depaul

en emploie la poudre avec succès, et la recommande comme la meilleure

préparation.)

jS î('»»n médicale, 15 juin 1850.

[[Catégorie:Cazin 1868]]
4 026
modifications