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Arum (Cazin 1868)

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Ils viennent à l'appui de l'opinion émise par Martin Lauzer (1) sur l'efficacité présumée des huiles essentielles de thym ou de menthe dans l'empoisonnement causé par cette plante.
Willis employait dans les affections rhumatismales la racine fraîche d’arum en émulsion avec de la gomme, le blanc de baleine, etc. Hooper prescrit contre le rhumatisme chronique la poudre de racine d’arum à la dose de 50 cent, dans du vin blanc d'Espagne, trois fois par jour. Voici ce que dit, au rapport de Bulliard, l’auteur d’un ''Traité de médicaments simples'' : « J’ai éprouvé d’heureux effets de l'usage de cette racine dans le traitement des douleurs du rhumatisme, surtout quand elles étaient fixes et situées profondément. En pareil cas j’ai fait prendre depuis dix grains jusqu'à un scrupule de racine fraîche d’arum, deux ou trois fois par jour ; elle s'avalait en bol ou en émulsion, jointe à des substances huileuses et mucilagineuses qui empêchaient que son âcreté et son irritation ne se fissent sentir vivement et ne produisissent sur la langue une impression douloureuse. En général, elle occasionne par tout le corps une légère agitation, avec picotement, et quand le malade se tient chaudement au lit, elle cause des sueurs abondantes. »
A l’extérieur, les feuilles fraîches piléés, ou la racine récente coupée en tranches minces, appliquées sur la peau, y produisent un effet rubéfiant et vésicant. J'ai J’ai souvent employé ce vésicatoire, parce que je l'ai toujours trouvé _______________________
(1) ''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. I<sup>er</sup>, p. 157.
Géneau, âgé de sept ans, habitant Samer, bourg avantageusement situé et très-salubre, constitution grêle, tempérament éminemment lymphatique, ayant eu des croûtes de lait pendant sa première et sa seconde dentition, était atteint depuis dix-huit mois environ d’une tumeur blanche à l’articulation huméro-cubitale gauche, contre laquelle on avait employé des frictions avec la pommade d’iodure de potassium iodurée, et le vésicatoire ; à l'intérieur, la décoction de houblon et l'huile de foie de morue. Ce traitement, irrégulièrement suivi, fut abandonné à cause de l’indocilité de l’enfant. On s’en tint seulement à l'entretien d'un vésicatoire occupant la moitié externe de la tumeur. Quand je vis ce malade, à la fin d’avril 1848, la tumeur blanche était très-volumineuse ; elle occupait toute l’articulation, qui était immobile et en demi-flexion. Un fondus de la grosseur du poing s'était développé sur toute l’étendue du vésicatoire, qui, négligé, pansé avec des corps gras, s'était ulcéré. Cette énorme hypersarcose, d’un aspect hideux, peu douloureuse, saignant au plus léger frottement, fournissait une suppuration abondante. La partie non ulcérée de la tumeur blanche était pâle, excepté au pourtour du fondus. Il y avait pâleur du teint, amaigrissement, grande débilité ; parfois irritation gastro-intestinale manifestée par la diarrhée ou la constipation, mais toujours assez bon appétit et sommeil paisible. Dunan, Courtois et Grignon, médecins à Samer, avaient, me dit-on, déclaré que l’amputation du bras était le seul moyen à employer. Je dois avouer que je partageais cette opinion ; mais comme les parents s’opposaient à toute opération sanglante, je proposai subsidiairement la destruction du fondus par l'application du caustique de Vienne. On demanda un délai de quelques jours. Un guérisseur de campagne fut consulté. Ce dernier conseilla l'application journalière des feuilles d’arum, broyées et réduites en.pulpe, sur toute l'étendue du fondus, et des compresses imbibées de la décoction des racines delà même plante, autour de l'articulation. L’action corrosive du suc d'arum détruisit peu à peu l'hypersarcose. La plaie, ramenée au niveau des téguments,
 
 
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(1) ''Union médicale'', 1863, n° 70.
Ge serait un livre vraiment utile.que celui qui contiendrait tous les remèdes populaires traditionnellement répandus dans les campagnes. Fernel, au rapport de Bordeu, méditait, au moment où il mourut, un ouvrage sur l’usage et l’administration_ de tous les remèdes domestiques, empiriques et autres : « Quel malheur, dit le médecin béarnais, qu’un homme qui paraît avoir été propre à marier le dogme à l’empirisme, n'ait pas eu le temps de remplir cet important objet!... »
 
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(1) ''Hippocrate, in Prœceptis.''
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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