Securidaca paniculata (Pharmacopées en Guyane)
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Securidaca paniculata L. C. Rich.
Synonymie
- Securidaca hostmannii Miq.
Noms vernaculaires
- Créole : —
- Wayãpi : silikale ɨpo.
- Palikur : maye βie.
- Portugais : cumandaí.
Écologie, morphologie
Liane assez commune en forêt secondaire et en végétation ripicole.
Collections de référence
Grenand 499, 711 ; Jacquemin 1607, 1900 ; Prévost 1382.
Emplois
Chez les Wayãpi, la pellicule interne de l’écorce adhérant à la partie ligneuse des tiges est préparée en décoction comme analgésique dentaire (rages de dent) et utilisée en lavement buccal ; son goût est réputé pour son amertume.
Les Palikur utilisent en application locale la sève brûlante extraite des feuilles pressées pour soigner une dermatose caractérisée par des taches sur le visage et le corps (kunk) [1].
Étymologie
- Wayãpi : silikale ɨpo, de silikale, désignant à la fois « une cigale » et « un esprit féminin qui ensorcelle les chasseurs » et ɨpo, « liane ».
- Palikur : de Maye, nom d’une ethnie éteinte ayant habité le nord de l’Amapá (Brésil) et βie, « remède ». Cette ethnie aurait donné ce remède aux Palikur. Notons qu’un jésuite du XVIIIe siècle, le père FAUQUE, signale que les Mayé étaient chroniquement atteints de dermatoses.
Chimie et pharmacologie
HEGNAUER (5, 1969) signale la présence de saponines dans le genre Securidaca.
Ce sont des hétérosides de l’acide oléanoïque qui ont des propriétés anti-inflammatoires (HOSTETTMANN et MARSTON, 1995).
Le laboratoire Roger-Bellon n’a pas trouvé d’activité antiamibienne, antifongique et antibactérienne dans les extraits de feuille, de tige et de racine. L’extrait de racine exerce une légère potentialisation de l’acétylcholine, avec une faible toxicité (30 < DL 50 < 100 mg/kg par voie intraveineuse et DL 0 ≥ 1000 mg/kg par voie orale). L’infusion de tige présente une DL 50 = 65 mg/kg.
En anesthésie locale, le résultat est négatif pour une préparation à 2 % en infusat. On observe cependant un effet analgésique à forte dose, 200 mg et une légère vasoconstriction à 10-5 - 10-6 (FORGACS et al., 1983).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Les Palikur utilisent aux mêmes fins l'espèce Securidaca pubescens DC. (Moretti 1300 ; Prévost 1375) qu’ils distinguent sous le nom de mayeβie seine.