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Santoline (Cazin 1868)

Sanicle
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Saponaire


[951]

Santoline

Nom accepté : Santolina chamaecyparissus


SANTOLINE BLANCHE. Santolina chamæcyparissus. L.

Chamæcyparissus. C. Bauh. — Abrotanum fœmina vulgaris. Clus. — Santolina cupressiformis. Gater. — Santolina foliis teretibus. Tourn. — Santolina incana. Lam.

Santoline faux cyprès, — aurone femelle, — petite citronelle, — garde-robe.

COMPOSÉES. — SENÉCIONIDÉES. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE POLYGAMIE SUPERFLUE. L.


Cet arbuste croît spontanément dans les lieux secs et pierreux des départements méridionaux de la France (le Languedoc, la Provence). On la cultive dans les jardins. Cette jolie plante conserve sa verdure toute l'année.

Description. — Tiges ligneuses, rameuses, cylindriques, blanchâtres, de 60 centimètres de haut, à rameaux dressés, grêles, tomenteux, blanchâtres. — Feuilles alternes, sessiles, linéaires, allongées, cotonneuses, rassemblées par paquets, munies à leurs bords de petites dentelures disposées sur quatre rangs. — Fleurs d'un jaune de soufre, disposées en gros capitules terminaux, solitaires, sur de longs pédicules, dont l'ensemble forme des corymbes (juillet-août), involucre hémisphérique et pubescent. — [Calice à cinq dents, fleure du centre hermaphrodites, corolle tubuleuse prolongée à sa base et enveloppant le sommet de l'ovaire. — Cinq étamines à anthères soudées. - Ovaire infère, uniovulé, style simple, stigmate bifide, — Fleurs de la circonférence femelles. — Fruits: akènes, oblongs, tétragones, obtus, dépourvus d'aigrettes.]

Parties usitées. — Les feuilles, les fleurs et le fruit.

Récolte. — On récolte les feuilles avant la floraison, les fleurs en juillet, et les semences à la maturité.

[Culture. — La santoline faux cyprès se cultive comme la suivante.]

Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur aromatique, très-expansive de la santoline, et sa saveur amère décèlent la présence de principes actifs dont la chimie ne s'est pas encore occupée.

Les propriétés physiques décèlent une propriété excitante qui a été rarement mise à profit par les praticiens, et qui pourtant est très-énergique.

Cette plante est antispasmodique, emménagogue et vermifuge. Bagard, au rapport de Coste et Wilmet, préférait la semence de santoline au semen-contrà. Il la donnait à la même dose. Wauters propose de la substituer à ce dernier, et la regarde comme tout aussi efficace. Loiseleur-Deslongchamps dit qu'elle a été employée avec avantage dans les affections hystériques et contre les vers. Elle est utile dans les engorgements de la rate et du foie, dans les fièvres intermittentes. D'après Mérat, l'huile essentielle de santoline aurait été employée par les anciens contre le ténia. Deux faits rapportés dans une notice des travaux de la Société de Médecine de Bordeaux (1827 et 1828) constatent les heureux effets de cette huile essentielle contre le ver solitaire, donnée à la dose de 10 à 15 gouttes. Le docteur Pierquin[1] regarde ce remède comme un vermifuge immanquable, employé à la dose de 2 à 4 gr. J'ai moi-même fréquemment employé la semence de santoline en poudre à la dose de 1 à 2 gr. comme anthelminthique ;

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  1. Journal des progrès des sciences médicales, t. XV.


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elle m'a paru-tout aussi efficace que la semence de tanaisie, comme succédané du semen-contrà. J'ai vu une petite fille de huit ans rendre vingt-cinq vers lombrics et un grand nombre d'ascarides vermiculaires, après avoir pris pendant trois jours, chaque matin, 1 gr. 50 centigr. de fruits de santoline en poudre mêlée avec du miel.


Armoise des steppes

Nom accepté : Artemisia santonicum


SANTOLINE DES JARDINS, ARMOISE SANTOLIQUE, CYPRÈS DES JARDINS. Arthemisia santonica. L. ; Absinthium santonicum gallicum. Tourn. — L'armoise santonique (Pl. XXXVI). est originaire de la Tartarie et de la Perse. Elle est cultivée dans les jardins.

Description. — Racine ligneuse, un peu épaisse. — Tige à demi couchée, ligneuse à la partie inférieure, haute de 60 centimètres à 1 mètre, à rameaux nombreux, dressés, allongés, d'un vert blanchâtre, étalés en panicule. — Feuilles alternes, courtes, à découpures nombreuses, sessiles, épaisses, cotonneuses et blanchâtres. — Fleurs petites, disposées en grappes nombreuses, entremêlées de folioles simples, petites et linéaires (juillet-août). — Calice cylindrique presque glabre. — Fleurons du centre nombreux, hermaphrodites, à cinq dents renfermant cinq étamines syngénèses. — Fleurons de la circonférence grêles, femelles, peu nombreux et fertiles. — Fruits : akènes nus, très-petits, sans aigrettes, placés sur un réceptacle nu.

Parties usitées. — Les fruits.

Récolte. — Les fruits se récoltent à leur maturité.

[Culture. — On emploie la santoline pour faire des bordures dans les jardins. Elle demande une exposition chaude et abritée, une terre légère. On la propage de graines ou de marcottes, et mieux de boutures faites à l'automne ou au printemps.]

Propriétés physiques et chimiques. — Les semences de cette plante exhalent une odeur fragrante, analogue à celle de la camomille. Leur saveur est aromatique, amère et un peu âcre. Elle contient un principe amer et une matière résineuse, ce qui fait que l'extrait qu'elle fournit par l'alcool est plus âcre que celui qu'on en obtient par l'eau.

Cette semence est tonique, stimulante, anthelminthique, antispasmodique. On l'a conseillée dans les engorgements froids et indolents des viscères abdominaux, dans l'hystérie avec atonie des organes digestifs, etc. On la rencontre quelquefois dans le semen-contrà, qu'elle peut remplacer comme vermifuge. On l'administre en poudre (1 à 4 gr.), en bols, pilules, électuaires, etc., ou en infusion (2 à 8 gr.) dans l'eau, le lait, le vin, la bière ou le cidre.