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Lantana camara (Pharmacopées en Guyane)

Citharexylum macrophyllum
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Lippia alba


Lantana camara. Fleurs de marie crabe



Lantana camara L.


Synonymies

  • Lantana aculeata L. ;
  • Lantana armata Schauer var. guianensis Moldenke.

Noms vernaculaires

  • Créole : marie crabe [mari-krab], verveine [vèvenn], zerb des putains [zèb-piten], thé indien [dité-endjen].
  • Wayãpi : yakale pili, kalaɨ ka’a.
  • Palikur : hub ban, hub βey.
  • Portugais : erva-chumbinho, cambara-de-cheiro, carrasco.

Écologie, morphologie

Arbuste sarmenteux pantropical très commun en végétation rudérale.

Collections de référence

Grenand 150 ; Lescure 541 ; Prévost 1232, 3611.

Emplois

Le genre Lantana est partout présent dans le monde tropical et cette espèce-ci en particulier figure en bonne place dans de nombreuses pharmacopées. Elle entre dans de très nombreuses et très diverses médications, au point qu’il est difficile de dégager une action thérapeutique particulière [1]. Non seulement parmi les trois ethnies que nous étudions ici, mais aussi partout en Amérique tropicale, les fleurs et surtout les feuilles, dégageant une agréable odeur mentholée, sont essentiellement utilisées comme fébrifuge, antigrippal et pectoral.

Les Créoles consomment, seule ou associée à d’autres plantes, l’infusion des feuilles, tandis que les Wayãpi boivent ou prennent en bain sédatif leur décoction.

En bain de siège, la décoction des feuilles a la réputation de raffermir le vagin, d’où son nom créole de zerb des putains.

Pour un autre usage chez les Créoles, cf. infra Renealmia guianensis (Zingibéracées). Les Palikur associent comme fébrifuge les feuilles à celles d’Hedychium coronarium (Zingibéracées). En bain et en tisane, leur décoction constitue un remède spécifique pour les enfants. La décoction des feuilles et des inflorescences est également un remède contre la diarrhée. Enfin un tampon de feuilles chauffées est pressé sur les piqûres de raie venimeuse.

Étymologie

  • Créole : verveine, en référence à l’espèce européenne. Thé indien, « thé des Amérindiens », par opposition au thé du commerce.
  • Wayãpi : cf. Hyptis lanceolata (Lamiacées).
  • Palikur : de hub, « raie (Potamotrygon hystrix) » et ban, de aβan, « plante, feuille », ou βey, de aβeya, « plante médicinale », « plante [médicinale] de la raie », en raison de la tige finement épineuse, comparable au dard caudal de ce poisson.

Chimie et pharmacologie

La plante renferme une huile essentielle dont la composition varie suivant les régions : α- pinène, γ-terpinène et caryophyllènes divers.

Les fruits renferment des acides triterpéniques, lantadènes A et B, qui sont des produits toxiques pour le bétail : les symptômes d’empoisonnement sont des troubles gastro-intestinaux ou hépatiques et des phénomènes de photo-sensibilisation. La consommation des fruits peut entraîner chez les enfants une intoxication grave ; les symptômes sont ceux provoqués par les alcaloïdes de la belladone (WOLFSON et SOLOMONS, 1964). Les extraits aqueux des différents organes possèdent une activité antibiotique vis-à-vis des bacilles gram + (KERHARO et ADAM, 1974).

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  1. Dès le XVIIe siècle, cette espèce est signalée pour soigner, en usage externe, les « vieilles blessures » et les maux de tête (MARCGRAVE [1648] 1942). Signalons également des utilisations antiseptiques chez les Caboclos d’Amazonie centrale pour soigner la gale (SILVA et al., 1977), chez les Créoles de Guyana pour désinfecter les plaies (VAN ANDEL, 2000) et chez les Caraïbes de la Dominique pour soigner la gonorrhée (HODGE et TAYLOR, 1957). Au Pérou, la décoction des feuilles est utilisée pour soigner les rhumatismes et comme tonique de l'estomac (DUKE et VASQUEZ, 1994).