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Belladone (Cazin 1868)

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PREPARATIONS PHARMACEDTIQUES PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTERIEUR. — Infusion, 40 à 60 centigr. par 250 gr. d'eau bouillante, dont on prend par jour 30 à 50 gr. (avec précaution et progressivement).
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pathique, etc. — Hufeland et Siemerling (1) prescrivent contre les vomisse- semants vomissements chroniques, surtout chez les personnes adonnées aux boissons alcooliques, 30 à 40 gouttes, trois ou quatre fois par jour, du mélange de 10 centigr. d’extrait de belladone et de 8 gr. d’eau de laurier-cerise. — Sandras s’est bien trouvé, dans le vomissement nerveux, de frictions sur tout l’abdomen avec une pommade contenant environ un vingtième de son poids d’extrait de belladone.
Dans les vomissements nerveux qui surviennent pendant la grossesse, Bretonneau (''in '' Trousseau et Pidoux) fait pratiquer des frictions sur le ventre avec la pommade de belladone ou une forte solution d’extrait de cette plante dans l’eau, en consistance sirupeuse. Cette médication manque rarement de procurer du soulagement au bout de quelques jours. Elle m’a réussi, aidée de la position horizontale, chez une femme enceinte de sept mois, atteinte depuis trois mois de vomissements continuels qui l’avaient jetée dans un grand état de faiblesse. Mais, dans certains cas plus graves, disent Trousseau et Pidoux, et ces cas ne sont malheureusement pas rares, la belladone reste impuissante comme tous les autres moyens, et il ne reste souvent que la triste et regrettable ressource de l’avortement provoqué. »
« Dans une circonstance où cette opération allait être pratiquée pour sauver la femme, Cazeaux, qui avait essayé vainement la belladone suivant la méthode de Bretonneau, pensa qu’il obtiendrait un effet plus sûr en appliquant sur le col même et dans la cavité du col une grande quantité d’extrait de belladone, et cette petite opération, qu’il répéta une fois plusieurs jours de suite, amena une guérison rapide et inespérée.
COLIQUES HÉPATIQUES ET NÉPHRÉTIQUESColiques hépatiques et néphrétiques. — Dubla (2) a employé avec avantage des frictions sur les lombes avec une pommade composée de 75 centigr. d’extrait de belladone et de 15 gr. d’axone, dans deux cas de colique néphrétique. Ces coliques ont été suivies d'expulsion de calculs.
Mme M<small><sup>me</sup></small> Hanson, demeurant à Calais, âgée de vingt-six ans, d’un tempérament lymphatique, me fit appeler le 16 juin 1818. Elle était prise d’un violent accès de colique néphrétique. J’avais inutilement employé la saignée et le bain de longue durée, quand, attribuant les symptômes au spasme local, je fis frictionner de demi-heure en demi-heure, avec la pommade de belladone (4 gr. d’extrait pour 30 gr. d’axone), la région correspondante au rein, siège de douleurs lancinantes très-vives. Dès la seconde friction la douleur s’apaisa. La malade s'endormit après la troisième friction. Le lendemain les douleurs étaient entièrement dissipées, et cinq petits calculs avaient été rendus avec quelque difficulté pendant leur passage dans l’urètre. Deux de ces calculs étaient de la grosseur d’un pois.
Rostan et Martin-Lauzer (3) font cesser promptement les douleurs dans les coliques hépatiques et néphrétiques, en administrant toutes les quatre ou six heures une pilule contenant 5 centigr. d’extrait d’opium et autant d'extrait de belladone. L’amélioration a lieu dix minutes environ après la prise du médicament, et souvent la crise cesse en moins d’une demi-heure avec une seule pilule. — Pointe, de Lyon, s'est également bien trouvé, au rapport de Martin-Lauzer, de l’opium et de la belladone réunis contre les coliques hépatiques. — Sandras (4) emploie dans les névralgies des conduits biliaires les pilules suivantes : Extrait de belladone, 15 centigr. ; chlorhydrate de morphine, 5 centigr. ; mucilage de poudre inerte Q. S. pour faire 10 pilules ; en prendre une de demi-heure en demi-heure.
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(1) ''Journal de Hufeland'', juillet 1830.
(2) Revue R''evue médicale'', t. III, p. 447.
(3) ''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', t. XXXIV, p. 37.
(4) Journal de médecine et de chirurgie pratique, 1853.
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BELLADONE. [153]
COLIQUE DE PLOMBColique de plomb. — Malherbe (1) déclare avoir obtenu de la belladone des résultats avantageux dans vingt-neuf cas de colique de plomb. Le plus grand nombre des malades a éprouvé un soulagement du premier au troisième jour. Chez la plupart d’entre eux les douleurs cessaient plus ou moins de temps avant l'apparition des selles. Dans la moitié des cas, la belladone n’a été prise que pendant quatre ou cinq jours... « Nous pensons, conclut Malherbe, que la belladone est destinée à procurer des guérisons plus rapides que les autres méthodes de traitement. Elle s’attaque d'ailleurs aux deux principaux symptômes de la maladie : la douleur et la constipalionconstipation. La belladone peut, dans ce cas, être donnée à doses beaucoup plus élevées que dans les maladies non douloureuses. On commence par 5 centigr. d'extrait d’extrait mêlé à 10 centigr. de poudre de racine; on augmente ou l’on diminue suivant qu'il y a ou non effets toxiques. On prescrit en même temps chaque jour un ou deux lavements avec 2 à 5 centigr. d’extrait, et l’on fait des onctions sur le bas-ventre avec la pommade de belladone. — Le docteur Blanchet a aussi employé avec succès la belladone contre la colique de plomb, mais il l’a unie à la thériaque. »
COLIQUE NERVEUSE DES PAYS CHAUDSColique nerveuse des pays chauds. — Cette colique, si fréquente chez les marins qui naviguent entre les tropiques, a été traitée par Fonssagrives (2) à l’aide de la belladone avec le plus grand succès. Les purgatifs ne sont point exclus ; mais ils ne doivent être administrés que lorsque les douleurs sont calmées.
PALPITATIONSPalpitations. — « Il est des palpitations nerveuses, dit Martin Lauzer (3), que j’ai pu arrêter au bout de quelques instants, en faisant appliquer sur la région du coeur un emplâtre fait avec 4 gr. d’extrait de belladone. »
Je suis parvenu à faire cesser des palpitations de coeur très-violentes chez une jeune fille de dix-huit ans, devenue chlorotique par suite de frayeur, en faisant frictionner deux fois par jour la région précordiale avec un liniment composé d’un jaune d’oeuf, de 2 gr. de suc de belladone et de 4 gr. de suc de digitale. Ces palpitations étaient purement nerveuses. — J’ai obtenu un soulagement prompt dans les palpitations et les douleurs causées par l’hypertrophie du coeur, en employant le même liniment ou la pommade de belladone. Il est à remarquer que, dans ces cas, l'usage de la belladone à l'intérieur ne produit aucun soulagement.
COQUELUCHECoqueluche. — C’est sans contredit dans la coqueluche que la belladone a peut-être été employée avec le plus d'avantages. SchoefferSchœffer, en Allemagne (4) et Marteau de Granvilliers, en France (5) en ont les premiers signalé les bons effets dans cette maladie.—Vinrent — Vinrent ensuite Hufeland (6), qui considéra cette solanée presque comme spécifique; Buchave (7), qui, dans une épidémie de coqueluche en 1784, eut de nombreuses occasions d’en constater l’efficacité ; RraffKraff (8), dans une épidémie observée à Runckel en 1806, et à laquelle 41 opposa pour tout traitement l’infusion de 1 gr. 20 centigr. de racines et de feuilles de belladone dans 30 gr. d’eau bouillante, qu’il administrait trois fois par jour à la close dose de 3 à 30 gouttes, selon l’âge, jusqu’à l’effet physiologique manifesté par la rougeur du visage, la dilatation des pupilles, etc.
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(1) ''Journal de médecine et de chirurgie '' de Malgaigne, 1850.
(2) ''Archives générales de médecine'', octobre 1852.
(3) ''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. XXXIV, p. 36.
(4) ''Journal de Hufeland'', t. VI.
5) ''Ancien Journal de médecine'', t. XVI, p. 461.
(6) ''Journal''.
(7) ''Journal de Hufeland'', 1808.
18(8) ''Acta regia Soc. med. Hafniensis'', t. II.downloadModeText.vue.download 183 sur 1308
15Zt BELLADONE.
[154] BELLADONE. Mais c’est surtout Wetzler (1) qui, dans une épidémie de coqueluche qui régna en 1810 à Augsbourg, a vérifié les effets héroïques de la belladone dans cette affection convulsive des organes respiratoires. Trente enfants auxquels ce médecin administra ce remède guérirent tous du huitième au quinzième jour. Il donnait, matin et soir, 1 centigr. et demi de racine en poudre aux enfants au-dessous de deux ans; 5 centigr. à ceux de deux à trois ans ; 7 centigr. et demi aux enfants de quatre à six ans. On augmentait cette dose au bout de deux à trois jours, sans toutefois dépasser celle de 1 cenligrcentigr. el et demi en vingt-quatre heures chez les plus jeunes, et celle de 15 centigr. chez les plus âgés.
Depuis, un très-grand nombre de médecins se sont servis de la belladone, et s’en servent journellement avec succès contre la coqueluche. Cette solanée, suivant Laennec (2), diminue le besoin de respirer, et par conséquent la dyspnée, plus constamment qu'aucune autre plante narcotique.
Blache (3) pense avec Hufeland que c’est du quinzième au vingtième jour de la maladie qu’il faut employer la belladone, pourvu toutefois qu'il n'existe aucune inflammation thoracique, car alors il considère ce médicament comme plus nuisible qu’utile. Au reste, il ne l’a vu réussir que lorsque la dilatation de la pupille a eu lieu, et il n’a pas été besoin, dit-il, de dépasser la dose de 20 à 25 centigr. — Suivant Duhamel (4) la coqueluche présente deux nuances ou variétés distinctes : l’une est apyrétique, et l'autre est accompagnée de fièvre. La belladone réussit, dit-il, dans la première ; elle échoue dans la seconde. Il donne la racine en poudre à la dose de 6 centigr. par jour, en trois fois, matin, midi et soir, aux enfants au-dessous de trois ou quatre ans ; à un âge plus avancé, il porte quelquefois la dose à 20 centigrammes. Dans la plupart des cas, il a combattu la maladie dans l’espace de trois, quatre, cinq ou six jours. Duhamel ne s’est-il pas trompé en comptanl comptant les jours?... Je n’ai jamais pu obtenir un résultat aussi prompt dans le cours de ma longue pratique. — Debreyne, qui, pendant plus de trente ans, a employé la belladone dans la coqueluche sur un nombre immense de malades, dont la plupart ont été guéris en huit ou dix jours, n’a recours h à ce médicament que du dixième au douzième jour de la maladie, quand les symptômes inflammatoires ou pléthoriques ont été combattus, et que la toux est devenue purement spasmodique. Il donne la racine en poudre à la dose d’autant de fois 5 centigr. que l’enfant a de mois, à prendre en douze jours. Ainsi, un enfant de six mois en prend 30 centigr. en douze jours, et ainsi de suite. La dose se prend entrais en trois fois dans la journée, matin, midi et soir. — Trousseau et Pidoux emploient avec avantage dans la période convulsive, afin de prévenir l’insomnie que la belladone produit quelquefois, le sirop suivant : Extrait de belladone, 20 centigr. ; faites dissoudre dans sirop d’opium et de fleurs d’oranger, de chaque 30 gr. ; en prendre une à huit cuillerées dans les vingt-quatre heures. Il faut employer l’opium avec prudence, et ne pas insister longtemps sur son usage, à cause de la propriété qu’il a de constiper et de favoriser les congestions sanguines au cerveau, déjà si fréqueutes dans la coqueluche. — Bretonneau administre toujours la poudre de belladone en une seule dose, soit le matin, soit le soir, à là dose de 1 centrigramme, en augmentant de 1 centigr. tous les deux jours, jusqu’à ce que la toux soit très-notablement calmée. Si après quelques jours le mal reste stationnaire, il augmente encore, mais sans aller jusqu’à effet toxique. Quand la maladie rétrocède, il diminue graduellement et ne cesse que lorsqu’il n'existe n’existe plus que les symptômes d'un simple catarrhe.  _______________________
(1) ''Journal de Hufeland'', t. VI, p. 285.
(2) ''Traité de l'auscultation médiate'', t. I, p. 86.
(3) ''Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques. ''.
(4) ''Mémoire couronné en 4848 par la Société des sciences médicales el et naturelles Hde Bruxelles''.downloadModeText.vue.download 184 sur 1308
BELLADONE. [155]
La belladone ne guérit pas toujours la coqueluche. Joseph Frank l’a employée avec beaucoup de succès dans une épidémie, et infructueusement dans six autres.—Desruelles — Desruelles (l1),imbu de la doctrine de Broussais, la regarde comme un médicament dangereux, même quand on l’administre à petites doses; selon lui elle ne mérite pas les éloges -qu’on lui a prodigués. — Ratier (2), à une époque où la doctrine de l’irritation, arrivée à son point culminant, n’admettait plus comme agents thérapeutiques que les sangsues, l’éau l’eau de gomme, le lait et les pommes cuites, affirmait qu'il qu’il avait eu plusieurs fois l’occasion de voir employer et d'employer d’employer lui-même ce médicament contre la coqueluche, et que ''jamais '' il ne l'avait l’avait vu réussir. C’est ainsi qu'on observe quand on veut tout rattacher à l'idée mère d'un système.
J’ai employé pendant quarante ans la belladone contre la coqueluche. Excepté dans une épidémie dont je parlerai plus bas, elle m’a presque toujours réussi. Je me sers de la racine en poudre à la dose de 1 à 5 centigr. répétée de quatre heures en quatre heures, et mêlée avec une certaine quantité de sucre. J'augmenle augmente graduellement cette dose suivant l'âge et l'indensité des symptômes, mais sans jamais dépasser 25 centigr. dans les vingt-quatre heures. Je l’administre aussitôt que la période catarrhale ou inflammatoire est dissipée. Je fais vomir de temps en temps avec l'ipécacuanha ou l'asaret. Ce traitement modère et éloigne promptement les quintes de toux. Néanmoins la guérison n’a lieu, pour les cas les plus simples, que du dixième au vingtième jour, et pour les cas les plus graves que dans l'espace de vingt-cinq à trente-cinq jours. Si le soulagement se fait trop attendre, je prescris des frictions à l’épigastre avec la pommade de belladone (4 gr. sur 30 d’axone : 2 à 6 gr. par friction chaque jour), que je substitue même entièrement au traitement interne lorsque celui-ci est sans effet. Presque toujours alors les symptômes s'amendent promptement. Je diminue ou je suspens les doses à la moindre apparence de dilatation des pupilles. Les insuccès de la belladone, peuvent être attribués à l’exiguïté de la dose à laquelle on l'administre. Comme Debreyne, j’ai souvent obtenu de prompts et heureux résultats en administrant une dose plus élevée que celle que prescrivent les auteurs, et que l’on donnait inutilement depuis plusieurs semaines. J’ai vu dans certains cas la poudre des feuilles et l'extrait, quoique bien préparés avec la plante récemment récoltée, ne produire aucun effet, tandis que la poudre des racines de la même plante donnait les résultats les plus heureux. Dans l’épidémie qui a régné en 1855 à Boulogne-sur-Mer, toutes les préparations de belladone m’ont fait presque complètement défaut, tandis que l’aconit, comme je l'ai l’ai dit à l'article l’article concernant cette dernière plante (page'22), m]'a constamment réussi. Il est à remarquer que dans cette épidémie la période catarrhale persistait souvent avec plus ou moins d’intensité pendant tout le cours de la maladie, et se terminait, dans un assez grand nombre de cas, quand on n’employait pas de bonne heure l'aconit, par une pneumonie aiguë ou chronique presque toujours mortelle.
Le tartre stibié, mêlé à la pommade de belladone dans l’intention de produire à la fois une action révulsive et antispasmodique, a peu d’effet sur la peau. Les frictions que j’ai faites à diverses reprises avec ce mélange n'ont produit que peu où point de boutons.
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