Hymenocardia acida (Fruitiers du Cameroun)
Hymenocardia acida Tul.
Ann. Sci. nat. ser. 3, 15 : 256 (1851)
Origine, distribution géographique et écologie
Espèce d’Afrique tropicale, largement répandue du Sénégal au Cameroun, particulièrement en savane guinéenne.
Description
- Arbuste ou petit arbre atteignant 6 m de hauteur ; cime ouverte ; écorce lisse, gris-jaunâtre ou brun orangé, sèche et poudreuse extérieurement, tranche rose ou rougeâtre.
- Feuilles alternes, simples ; limbe ovale à elliptique-oblongue, jusqu’à 10 x 4 cm, sommet arrondi ; présence en dessous du limbe de points glanduleux rouge orange persistant sur les vieilles feuilles.
- Plante monoïque. Inflorescences mâles en racèmes mesurant jusqu’à 10 cm de longueur ; fleurs femelles solitaires.
- Fleurs rouges, petites.
- Fruits de 2,5 cm de longueur, membraneux, à deux ailes, réticulés, cordiformes et se séparant en deux par la médiane.
Variabilité et conservation de la ressource
La forte demande entraîne la récolte de la quasi-totalité des fruits. Ceci limite fortement la régénération de l’espèce.
Utilisations
Les parties utilisées de la plante sont : les feuilles, les fruits, l’écorce, les rameaux et le bois.
Les fruits à saveur acidulée sont utilisés comme condiment tandis que les feuilles et les rameaux servent de fourrage pour le bétail.
En pharmacopée traditionnelle, les racines, les feuilles, l’écorce, les rameaux et les tiges servent à traiter plusieurs maladies. Les racines réduites en poudre sont anti enteralgiques et dépuratives. Pilées et mélangées à du piment, elles soignent le rhume. Les racines ont des propriétés insecticides. En décoction, elles combattent les néphrites et, carbonisées puis mélangées aux racines de Diospyros, elles sont des antipoisons. Les racines et les feuilles bouillies, utilisées en fumigation, soignent les rhumatismes. Il en est de même des feuilles et des rameaux qui soignent les affections pulmonaires, l’hypotension, les gastrites, les fièvres, l’impuissance sexuelle etc.
Le bois est utilisé en sparterie et sert à fabriquer du charbon de forge et des piquets de case (Arbonnier, 2000 ; Malgras, 1992). Dans certaines communautés gabonaises, l’infusion de l’écorce donne une teinture brun-rouge utilisée pour teindre les tissus de raphia (Walker et Sillans, 1995).