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Garcinia kola (Fruitiers du Cameroun)

Allanblackia gabonensis
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Garcinia lucida
noix de kola (A. Awono)


Garcinia kola Heckel

Journ. Pharm. et Chim. 8 : 88 (1883)

Synonymes

  • Garcinia conruana Engl.
  • Garcinia dinklagei Engl.

Noms communs

  • Anglais : bitter cola

Noms locaux

  • Bassa : wè
  • Boulou : onié
  • Douala : ebongagnagne
  • Ejagham : ejare, nya
  • Ewondo : onié
  • Ibo : adi
  • Pygmée Baka : ngbwel

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce forestière d’Afrique tropicale, de la Sierra Leone à la République Démocratique du Congo. Sa distribution est mal connue au Cameroun où elle est fréquemment cultivée. En forêt naturelle, elle est très disséminée et présente à de faibles densités.

Description

  • Grand arbre atteignant 40 m de hauteur et 100 cm de diamètre ; cime dense, à branches verticillées, dressées, un peu pendantes ; base avec empattements ; fût droit, cylindrique ; écorce brun foncé, lisse, à bourrelets horizontaux, tranche assez épaisse, fibreuse, brun foncé à l’extérieur, rose à l’intérieur, exsudant un latex jaune très collant et peu abondant.
  • Feuilles opposées, simples, persistantes ; limbe vert sombre, brillant au dessus, vert plus clair en dessous, obové-elliptique, pouvant mesurer jusqu’à 10 (20) x 6 cm ; sommet courtement acuminé.
  • Inflorescences en petites ombelles terminales.
  • Fleurs blanc-verdâtre ; tétramères, mâles ou hermaphrodites ; étamines en 4 faisceaux.
  • Fruits : baies pendantes vers l’extrémité des rameaux ; globuleuses, jaune rougeâtre, veloutées, un peu aplaties, d’environ 6,5 cm de diamètre, calice persistant.
  • Graines au nombre de 2-4 par fruit, brunes, noyées dans une pulpe jaune-orangé à odeur d’abricot.

Floraison de décembre à janvier. Fructification de juillet à octobre.

Variabilité et conservation de la ressource

Espèce largement multipliée dans les pépinières, la culture de cette plante est très répandue en zone forestière. L’arbre est préservé lors des défrichements culturaux. L’amélioration de l’espèce par clonage (bouturage) est en cours d’expérimentation dans certains centres de recherche au Cameroun.

G. kola fait partie de la famille des Clusiacées, autrefois classée parmi les Guttifères. Dans le genre Garcinia, on retrouve plusieurs espèces parmi lesquelles G. lucida, G. mannii, G. polyantha et G. epunctata. Peu d’informations sont disponibles sur la variation au sein de l’espèce et sur les espèces sauvages apparentées.

Agronomie

On distingue des fleurs mâles et des fleurs hermaphrodites. Les fruits sont des baies contenant 2 à 3 graines.

Le taux de germination est élevé (80 %). Toutefois, cette germination est lente (3 à 5 mois). Les jeunes plants doivent être ombragés. Espèce à croissance lente, elle porte les premiers fruits 7 à 8 ans après la plantation. Garcinia kola, planté ou protégé, pousse dans les cacaoyères et caféières à côté des autres espèces fruitières. Sa couronne, relativement moins encombrante que celle de Dacryodes edulis ou de Ricinodendron heudelotii, favorise son développement en association avec une gamme variée de cultures.

Utilisations

Les parties utilisées sont le fruit, l’écorce et le bois. La partie de la pulpe du fruit adhérant à la graine est comestible. Légèrement acides et amères, ses graines sont mâchés comme les noix de Cola acuminata et utilisés comme stimulant ou aphrodisiaque (Vivien et Faure, 1995). Les graines et l’écorce de Garcinia kola sont parfois mélangées au jus de canne à sucre ou au vin de palme pour y augmenter le degré d’alcool (Sunderland et al., 2000).

Niveaux de production

Garcinia kola est exploité aussi bien pour son écorce que pour ses fruits. Les méthodes de récolte de l’écorce sont destructrices, compromettant ainsi la durabilité du potentiel de l’offre. La ressource est sauvage dans la majorité des cas. On rencontre parfois quelques pieds plantés. La méthode de récolte des fruits de Garcinia kola est durable. Les fruits mûrs sont ramassés au pied de l’arbre ou cueillis à l’aide d’une perche (Mbolo, 2002). En 1995, la superficie touchée par l’exploitation commerciale de l’écorce de Garcinia kola a été estimée entre 738 et 29 500 hectares. Pour l’année suivante, ces chiffres se situaient entre 450 et 18 000 hectares (Ntamag et Ndjebet, 1997 ; Guedje, 1996 ; Doucet et Koufani, 1997 et Van Dijk, 1995).

Flux et circuits de commercialisation

La production et la vente projetées des écorces de Garcinia kola dans l’ensemble des marchés des PFNL donnent en 1995 une quantité de 16 200 kg d’écorces pour une valeur de 3,97 millions F CFA, et en 1996 une quantité de 9 900 kg pour 2,11 millions (Ndoye et al., 2000). Garcinia kola est aussi commercialisé aux niveaux sous-régional et international. Au plan sous-régional, il est exporté du Cameroun vers le Nigeria, le Gabon, la République Centrafricaine et la Guinée Equatoriale. Les produits de Garcinia kola exportés vers le Gabon en 1995 correspondaient à une valeur monétaire de 6,9 millions de F CFA (Ndoye, 1995 ; Ndoye et al., 1997 ; Ruiz Perez et al., 1999, Ayuk et al., 1999a ; Ayuk et al., 1999b ; Tabuna, 1999). Au plan international, 3 tonnes d’écorces et de graines de Garcinia kola ont été exportées vers l’Europe en 1998 (Tabuna, 1999).

Mécanismes de fixation des prix

Dans les marchés camerounais, les écorces de Garcinia kola se vendent en lamelle. En fonction de la saison, du marché et de la taille de l’écorce, le prix peut varier de 10 à 50 F CFA. Le prix des fruits est déterminé par l’abondance. Un fruit peut coûter entre 25 et 75 F CFA selon sa grosseur.

Potentialités et contraintes

Les données sur le taux d’exploitation durable de l’écorce, permettant la pérennité de l’arbre, ne sont pas disponibles. Les techniques pouvant, dans le futur, aider à atténuer la pression sur les ressources sont à mettre sur pied. La domestication de Garcinia kola par les habitants de la forêt reste peu intégrée dans les programmes de recherches sur les PFNL en Afrique Centrale. La littérature fournit des données très différentes concernant la disponibilité des stocks de Garcinia kola. Ceci montre que le potentiel de la ressource n’est pas encore bien connu. Il est nécessaire d’améliorer la méthodologie utilisée dans les inventaires pour évaluer la disponibilité de la ressource. En plus de ces difficultés, il n’existe pas d’informations concernant le rendement moyen des arbres (Ndoye, 2000).