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Dalbergia monetaria (Pharmacopées en Guyane)

Révision de 30 juin 2021 à 17:53 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

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Crotalaria retusa
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Dalbergia riedelii


Dalbergia monetaria. Fleurs de la liane soumaké



Dalbergia monetaria L. f.

Synonymie

  • Ecastaphyllum monetaria (L.f.) Pers.

Noms vernaculaires

  • Créole : soumaké, véronique.
  • Wayãpi : yateu.
  • Palikur : kaukwi akat.
  • Portugais : verônica-do-igapó, verônica-vermelha.

Écologie, morphologie

Liane ripicole assez commune.

Collections de référence

Grenand 1879 ; Moretti 938, 1089 ; Prévost 3643.

Emplois

Chez les Palikur, l’écorce sert à préparer une macération bue contre les diarrhées persistantes [1]. La décoction de sept gousses et d’une grande quantité d’écorce pour dix litres d’eau est nécessaire pour un traitement du cancer pendant un mois [2]. La potion est conservée au réfrigérateur. Il s’agit soit d’un emprunt, soit d’une innovation, la connaissance de cette maladie étant récente pour les Palikur.

La graine extraite de la gousse et maintenue en place par un pansement sert également à comprimer les hernies ombilicales. Au bout de quelques jours l’hernie se résorbe.

Étymologie

  • Créole : soumaké, « pièce de monnaie » en raison de la forme de la gousse ;
  • Wayãpi : de yateu, « tique » en raison de la forme de la gousse mûre.
  • Palikur : de kaukwi, « monnaie » et akat, « tige », « la tige à monnaie » en raison de la forme et de la couleur des jeunes gousses.

Chimie et pharmacologie

Des graines, nous avons isolé, avec l’équipe de Donnely de Dublin, huit composés du type roténoïdes, dont quatre sont nouveaux. L’un d’eux, le 8’-α-D-glucoside amorphogénine, est toxique pour les larves de Aedes aegypti (ABE et al., 1985).

Divers flavanes du type des protoanthocyanidines ont été identifiés dans les écorces de tronc : (2R, 3R, 4R)-3,3’,4’,7-tétrahydroxy-flavane - (4-8) - épicatéchine et (2R, 3R, 4R)-3,4’, 7-trihydroxy-flavane-(4-8)-épicatéchine (NUNES et al., 1989). Des flavonoïdes ont aussi été isolés.

Les extraits hydro-alcooliques des feuilles ont montré une action favorable sur les ulcères gastriques (BRITO, 1997) et anti-inflammatoire sur l’œdème des rats. Les extraits aqueux à la dose de 250, 500 et 1000 mg/kg réduisent les lésions gastriques chez les rats, induites par stress hypothermique, mais sans effet sur les lésions induites par l’indométacine, sans signe de toxicité jusqu’à la dose de 500 mg/kg (COTA, 1996).

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. D’un emploi limité en Guyane, cette plante, ainsi que Dalbergia ecastaphyllum (P. Brown ex L.) Taub., est en revanche largement employée au Brésil. L'écorce préparée en décoction est utilisée soit en bain de siège pour combattre les problèmes gynécologiques (VAN DEN BERG, 1984) soit prise en tisane pour soigner les ictères ; l’écorce peut aussi être appliquée en emplâtre sur les piqûres de raie (AMOROZO et GÉLY, 1988). En Amazonie, l'écorce interne d'une troisième espèce, Dalbergia subcymosa Ducke, également présente en Guyane, sert à préparer une décoction bue contre la bronchite (SILVA et al., 1977).
  2. Selon BERTON (1997), les Palikur peuvent associer à cette préparation les feuilles de Elephantopus mollis (Astéracées), l’écorce de Brosimum acutifolium (Moracées) et les tiges et feuilles de Aristolochia spp. (Aristolochiacées).