Tussilago (Rolland, Flore populaire)
Tussilago farfara
- chamaeleuce, farfara, farfugium, bechion, lat. de Pline.
- farfaria, tussilago (= remède pour la toux), pustulago, lat. de Dioscoride publié par Stadler.
- ungula caballi, ungula caballina, epocalium, l. du m. â., Goetz.
- cabellina, ungulata, unguea tabina, tussilago, populago, ballina, peledius, l. du m. â., Dief.
- bardana, ungula equina, l. du m. â., Mowat.
- caballopodia, l. du m. â., Earle ; Wright.
- anagolus, l. du m. â., Benecke.
- ungula equi, l. du m. â., Mone, Quellen. d. teutsch. Litter., 1830, p. 283.
- sparsana, l. du m. â., Mone, Quellen. d. Lit., 1830, p. 192.
- dardana, l. du m. â., Simon Januensis, 1486.
- balura, l. du m. â., Syn., 1625.
- ballicia, l. du m. â., Germania, 1888, p. 300.
- calliomarcus, celtique, Marcellus, De medic, chap. XVI, 101.
- pes caballi, pes pulli, l. du XIVe s., Stokes, Welsh pl.
- unguella, l. du XVe s., J. Camus, Op. sal., p. 136.
- farfarella, ungula asinina, anc. nomenclat., Cordus, 1533.
- farfarago, anc. nom., Cordus, 1561.
- ungula equina terrestris, anc. nomenclat., J. Agricola, 1539.
- tussicularis, anc. nom., Constantinus, 1573.
- lactuca ustularia, anc. nom., Bauh., 1671.
- farfuge, franç, d'orig. savante, Duchesne, 1544.
- tussilage, fém., franç., Richelet, 1710 ; etc., etc. [Maintenant on fait le mot masc.]
- tuissilage, anc. franç., De Blégny, Secrets, 1688, I, 296.
- tussilagi, m., provenç., Achard, 1785.
- tussilagé, m., Montpellier, Gouan, 1762. — Lodève, Aubouy. — Gard, Pouz. — Var, Hanry.
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- toussilagé, m., lang., D'Hombres. — Toulon, Pat.
- tusséladzé, Livron (Drôme), c. p. M. E. H. Sibourg.
- tusséladjé, m., Sumènes (Gard), c. p. M. Ed. Edmont.
- toussëladje, m., Laveissièrre (Cantal), r. p.
- tissilage, m , env. de Moûtiers de Tar. (Sav.), r. p.
- tuss'lazo, f., Charavines (Isère), c. p. M. Ed. Edmont.
- tizoulatt, m., Laguiole, (Aveyr.), r. p.
- toussiyana, f., toussiana, f., Montpellier, Planch.
- toussage, anc. franç., Fayard, 1548.
- papiyage, m., Saint-Georges-des-Gros. (Orne), r. p. [Nom des herboristes.)
- gobiliach'tt, m., Chomérac (Ardèche), r. p.
- popâ, popêne, Plancher-les-M. (H.-Saône), Poulet.
- pourvou, m., Fougerolles (Mayenne), r. p.
- plintanô, m., Vauchette (Loire), r. p. [Probablem. = platane à cause de ses larges feuilles.]
- flour dè pipo, f., provençal, Azaïs [Les enfants fument la feuille en guise de tabac [1].]
- pipo, f., Briançonnais, Chabr. et Roch.
- pipada, f., Seyne (B.-Alpes), Honn.
- ungle de cheval, franç. du XVe s., J. Camus, Op. sal., p. 80.
- ongle de cheval, fr., Arnoul, 1517.
- oungla dé cabalh, f., Pyr.-Oriental., Comp.
- oungla cavalina, f., niçois, Risso.
- onglo cavalino, f., prov. du XVIe s., Solerius, 1549. — Apt (Vaucl.), Col.
- oungla chivalina, f., Manosque (B.-Alpes), Honn.
- pas-cheval, m., franç. du XVe s., J. Camus, Man. nam.
- pas de cheval, m., anc. franç., Gesnerus, 1542 ; Molinaeus, 1587 ; etc., etc.
- pò d'kvô, m., Saint-Pol (Pas-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- pa d'kva, m., S.-Inf., Delb.
- patte à cheval, f., anc. franç., L. Duchesne, 1539 ; Fuchsius, 1546 ; etc, etc.
- pato dé chivaou, f., Toulon, Patout.
- pied de cheval, fr., Dorveaux, Antidot. (XIVe s.) ; Duez, 1664 ; Dict. de Trév., 1752. — Pas-de-Cal., Somme, Vosges.
- péou de cabalh, m., péou de polhi, m., péou dé moula, m., pata dé cabalh, f., (Pyr.-Orient.), Comp.
- pied-poulain, m., anc. fr., Ch. Estienne, 1561.
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- ↑ « On dit que cette herbe estant seche et humant son parfum avec un tuyau, cornet ou entonnoir, ou bien la mangeant, qu'elle guesrit les toux invétérées. Toutesfois à chaque gorgée de parfum, il faut prendre un peu de vin cuit. » Du Pinet, 1660, p. 294
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- pied de poulain, m., franç., Victor, 1669. — M. et L., Desv. — Deux-S., r. p. — Berry, Jaub. — normand, Jor.
- patte-poulain, f., Rhétiers (Ille-et-V.), r. p.
- pé dé pouli, m., pè dé pouli, m., Haute-L., Der. — Tulle, Lac. — Aude, Laff. — Tarn, Martr. — Aveyr., Vayss. — Saint-Pons (Hérault), Barth.
- pé’pouli, m., pè-pouli, m., Hérault, Lot, Lot-et-G., Tarn-et-G., Dordogne, H.-Gar., Corrèze.
- po-pouli, m., Saint-Céré (Lot), r. p.
- pé d'éga (= pied de jument), m., Lodève, Aubouy.
- paouta d'éga, f., Le Vigan (Gard), Rouger.
- pò d' bidè, m., Hesdin (P.-de-C.), r. p.
- érbo cavalino, f., cavalino, f., provenç., Castor.
- chevalière, f., Argenteuil (Yonne), Joss. — Chablis (Yonne), r. p.
- pas d'asne, m., anc. franç., C. Stephanus, Arbust., 1538 ; etc. etc.
- pas d'âne, m., franç. mod. [Je néglige la plupart des formes dialectales.]
- pain d'âne, m., Aunis, L. E. Meyer.
- pan d'âne, m., Septeuil (S.-et-O.), r. p.
- pëdèrn, m., env. de Chateaux (Indre) r. p.
- vladane, f., Roye (Somme), r. p.
- pè d'azé, m., Aveyron. — Lozère. — Aude. — Tarn. — Haute.-L.
- pè d'ajé, m., Corrèze.
- pé dé saoumétt, m., Larboust (H.-Gar.), Sacaze.
- pas de baudet, env. de Cambrai, r. p.
- pied de baudet, m., Ramecourt (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- paouto d'azé, f., Le Vigan (Gard), Rouger. — Gras (Ardèche), r. p.
- bato d'azé, f., Gard, c. p. M. P. Fesquet. — Les Vans (Ardèche), r. p.
- patte d'âne, Meuse, Lab.
- pied d'âne, m., franç, du XVIIe s., Duez. — Aisne. — Bourgogne. — Franche-Comté. — Normandie.
- talon d'âne, m., Ineuil (Cher), r. p.
- talon, m., talouna, m., Allier, c. p. M. C. Bourgougnon.
- èrbo d'ajé, Le Buisson (Dord.), r. p.
- pé dé mulètt, m., Comberouger (T.-et-Gar.), c. p. A. Persboc.
- crô de bœuf (= creux, c.-à-d. empreinte du pas de bœuf), Haute-M., c. p. M. A. Daguin.
- flour d'ounglèto, f., provençal, Azaïs.
- on-glino, f., Guillestre (H.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- ou-grino, f., L'Argentière (Hautes- Alpes), r. p.
- fuélha d'oungla, f., Allos (B.-Alpes), Honn. — Barcelonnette (B.-A.), c. p. M. Ed. Edmont.
- ounglo, f., Briançonnais, c. p. feu Chabrand.
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- ounglèto, f., Veynes (H.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- ounghièta, f., Bobi (Vallées vaudoises), c. p. M. Ed. Edmont.
- onglhaza, f., Monêtier-de-Briançon (H.-A.), c. p. M. Ed. Edmont.
- onlhaza, f., Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme), c. p. M. Ed. Edmont.
- pas de bouôri (= pied de canard), m., Calvad., Jor.
- tacon, m., Savoie. — Haute-Saône — Meuse. — Vosges. — Loir-et-Cher. (La feuille de cette plante ressemble à une pièce de cuir destinée à raccommoder les vieux souliers, appelée tacon.)
- tocon, m., Vosges, Haillant.
- taconnette, f., autour du lac de Genève, Gesnerus, 1542.
- taconnet, m., taconet, m., anc. fr., A. Pinaeus, 1561. — Suisse, Vicat, 1776. — Loiret.
- tacouné, m., tacounè, m., Suisse., — Savoie.
- tacòëné, m., Bas-Val., Gill. — Vallorbes (Suisse), Vall.
- tacouënë, m., Thonon (Haute-Sav.), Const.
- tacounò, m., Meuse, Lab. — Poligny (Jura), r. p.
- taconnée, f., wallon du XVe s., J. Camus, Man. nam.
- tacounin, m., Flumet (Savoie), r. p.
- herbe aux pattes, f., franç. du XVIe s. L. Fuchs, Comment.
- pate, f., patte, f., pattes, f. pl., dauphinois du XVIe s., Solerius, 1549 ; lyonnais, Puitsp. [Les feuilles de cette plante ressemblent à des petites pièces de drap coupées irrégulièrement, destinées à faire des reprises qu'on appelle des pattes.]
- pata, f., Chambéry, Aime (Sav.), r. p. — Moy. Dauph., Mout.
- érbo dé la pato, f., Vaucluse, Col. ; Pal. — Var, Hanry ; Amic — Aix-en-Pr., Garid.
- érbo-pato f., pato, f., provenç., Castor.
- roi de pattes, f., Semons (Isère), r. p. [Cette plante a des pattes à l'infini.]
- savatée, f., savate, f., blaisois, Thibault.
- plisson, m., Les Riceys (Aube), Guénin.
- caouléto, f., Pays d'Albret, Duc.
- cholètt’, f., Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié.
- chou de vigne, Anjou, Desv.
- olon, m., Vaudioux (Jura), Thévenin.
- clazomyô, m., Tavaux (Jura), r. p.
- proch'ton, m.. Camembert (Orne), Jor.
- cacroutch, m., vaudois, Bridel.
- salomon, m., Montaigut-le-Bl. (Allier), c. p. M. J. Duchon De La Jarousse.
- coulon, m., env. d'Auxerre, r. p. (?).
- fleur de pya, f., Saint-Antoine (Isère), r. p.
- chétivié, m., Briançonnais, Chabr. et R.
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- feuille de rempart, Meuse, Lab.
- drapeaux, m. pl., Trézelle (Allier), c. p. M. Ed. Edmont.
- lapass, m., Menton (Alpes-Marit.), c. p. M. Ed. Edmont.
- drouvi, m., La Javie (Basses-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- cousin-bouillon, m., Rétnalard (Orne), Jor.
- tête d'âne, Eure, Jor.
- aourélhos d'azé, f. pl., Villefranche-de-Laur. (H.-Gar.), c. p. M. P. Fagot.
- méssoungiêra (= la mensongère, parce que la fleur vient avant la feuille), f., Allos (B. -Alpes), Honn.
- lu fi avant l' père, Malmedy (Prusse wallonne), c. p. M. J. Feller.
- arnicj, m., Haie-Fouassière (L.-Inf.), r. p. (C'est probablement un succédané du véritable arnica).
- thym bâtard, Sermaises (Loiret), r. p.
- tobatt soouatsé, m., Entreygues (Aveyron), Carb.
- boun, m., Mur-de-Barrez (Aveyr), r. p.
- labou, m., Ponts-de-Cé (M.-et-L.), r. p.
- bëba, f., Flumet (Sav.), r. p.
- bëbëf, m., Bonneville (Haute-Sav.), Const.
- bëreudon, m., env. d'Annecy, Const.
- raie de cheval, anc. fr., Goeurot, Entreten. de vte, s. d. (vers 1530), 1,» XVII. [Cette pl. est un remède contre le râle (toux) du cheval.]
- fleur de mort, Clary (Nord), r. p.
- flèy* de maméy\ Clary (Nord), r. p. [c.-à-d. fleur des fiancés ; on en offre aux fiancés par dérision, la fleur étant jaune.]
- herbe saint-Quirin, franç., Nemnich, 1793.
- yèbe de saint Qwèlin, yèbe de saint Djôzèf, fôy* de saint Antône, f., Belg. wall., c. p. M. J. Feller. [Les feuilles de cette plante servent à guérir les éruptions d'humeurs froides appelées mal saint Quirin, mal saint Joseph, mal saint Antoine.]
- fious d* saint-Ântane, Ban-de-la-Roche, H. O. Oberlin.
- vagètusS, m., jargon de Razey près Xertigny (Vosges), r. p.
- trinchen bro-saux (= oseille d'Angleterre), troat march (= pied de cheval)» breton, Nomenclator. [E. E.]
- lousaouenn ar bas (= herbe de la toux), bret., P. Grèg. [E. E.]
- bardano, lappasse, farfa, fulfure, siicchetta, env. de Gênes, Penz.
- sancl'CariJus cruyt, flamand, Bauh., De plantis, 1591.
Le terrain où pousse abondamment le pas d'âne passe pour être mauvais : « Terre à taconet, laisse-la où elle est. » Suisse, Humb. ; Haute-Sav., Const. — « Inke iô cret le tacounet laisse-lo à coui l'est ; Inke iô cret le piapô, Adzîta-lô, se te pô = le terrain où croit le pas d'âne, laisse-le
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à qui il appartient ; celui où croît la renoncule rampante y achète-le si tu peux. » Suisse, Brid .
« Celui qui connaît le pépouli N'a pas besoin de médéci. » H.-Garonne, c. p. M. Ed. Edmont.
« Pour dépoisonner les champs de cette herbe mauvaise et tenace, il faut l'arracher le jour de la Fête-Dieu. » Blaisois, Thibault.
Langage des fleurs. — « Cette herbe est l'emblème des prodiges parce que ses fleurs viennent avant ses feuilles, d'où vient qu'on l'a appelée filius ante patrem = fils qui naît avant son père. » Lucot. — « Le tussilage symbolise la justice, » Leneveux, 1837.