Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Humbertia madagascariensis (PROTA)

Révision de 26 juin 2014 à 11:20 par Samuel dufour (discussion | contributions)

Prota logo vert.gif
Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg



Humbertia madagascariensis Lam.




Protologue: Encycl. 2: 356, t. 103 (1786).
Famille: Convolvulaceae

Synonymes

Noms vernaculaires

Bois de fer (Fr).

Origine et répartition géographique

Humbertia madagascariensis est endémique de Madagascar, où il est limité au sud-est de l’île, de Manakara jusqu’à Taolañaro.

Usages

Le bois de cet arbre, plus couramment connu sous le nom d’ “endranendrana” mais aussi de “fantsinakoho”, est employé lorsque l’on recherche une durabilité et une solidité à toutes épreuves, avant tout pour la construction lourde, les menuiseries extérieures et intérieures, la confection de poteaux, la construction navale, la construction de quais et de ponts. Le beau polissage que l’on peut obtenir lui permet de se prêter aux sculptures et au tournage. Il convient également à la confection de parquets robustes et de luxe, d’étais de mines, à la charronnerie, aux traverses de chemin de fer, aux articles de sports, aux jouets et aux articles de fantaisie, et aux outils agricoles. Pourtant, il n’est que peu utilisé car il est extrêmement difficile à scier et à travailler.

Propriétés

Le bois de cœur, blanc-crème rosé à brun pâle rosé, se distingue nettement de l’aubier jaune grisâtre. Le fil est normalement ondé, le grain très fin. Le bois frais dégage une forte odeur de térébenthine, mais l’odeur rappellerait également celle du bois de santal.

C’est un bois très lourd, avec une densité de 1260–1300 kg/m³ à 12% d’humidité, et extrêmement dur. Les taux de retrait au séchage sont modérés pour un bois aussi lourd, de l’état vert à anhydre ils sont de 4,4–6,6% dans le sens radial et de 6,8–7,9% dans le sens tangentiel. Une fois sec, le bois est instable en service. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 168–276 N/mm², le module d’élasticité de 14 100–23 540 N/mm², la compression axiale de 91–108 N/mm², le cisaillement de 6–9,5 N/mm², le fendage de 18,5–19,5 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 29–30,5.

C’est un bois très difficile à scier, à travailler et à raboter ; il faut énormément de force pour cela et il désaffûte gravement les dents de scie et les lames de coupe. Il se polit très bien. Le clouage est impossible à cause de sa dureté. Il se colle et se peint bien. Il est particulièrement durable, car il résiste aux attaques des champignons, des insectes et des térébrants marins. Le bois de cœur ne peut être traité avec des produits de conservation.

Des sesquiterpènes, dont l’humbertiol, ont été isolés du bois de cœur.

Falsifications et succédanés

Le bois de Phylloxylon spp. et de Dialium unifoliolatum Capuron servent aux mêmes usages, bien que ce dernier ait un bois moins dur.

Description

Arbre de taille moyenne atteignant 30 m de haut ; fût normalement droit et cylindrique, jusqu’à 200 cm de diamètre, souvent à petits contreforts ; surface de l’écorce grise à brune, finement crevassée, écorce interne à bandes blanches ; rameaux à cicatrices foliaires distinctes, à pubescence rougeâtre lorsque jeunes. Feuilles alternes, groupées à l’extrémité des rameaux, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 0,5–1,5 cm de long ; limbe obovale, de 3–10,5 cm × 1,5–4 cm, cunéiforme à la base, obtus à légèrement émarginé à l’apex, coriace, glabre, pennatinervé à 6–9 paires de nervures latérales. Fleurs axillaires à l’aisselle des feuilles à l’extrémité des rameaux, solitaires ou en petits groupes, bisexuées, sensiblement zygomorphes, 5-mères ; pédicelle de 1–1,5 cm de long ; sépales presque libres, obovales à arrondis, d’environ 1 cm de long, à bords membraneux ; corolle campanulée, d’environ 1,5 cm de long, poilue à l’extérieur, blanc crème à bords membraneux ; étamines insérées sur le tube de la corolle, d’environ 4,5 cm de long ; ovaire supère, d’environ 4 mm de long, pubescent à proximité de l’apex, 2-loculaire, style élancé, d’environ 4 cm de long. Fruit : baie ellipsoïde-ovoïde d’environ 1,5 cm de long, paroi du fruit légèrement charnue, lisse, brunâtre, indéhiscent, contenant 1–2(–4) graines. Graines ovoïdes, d’environ 7 mm de long, sillonnées sur un côté, beiges, glabres.

Autres données botaniques

Le genre Humbertia est monotypique. On voit en lui un genre primitif des Convolvulaceae et on l’a placé à la fois dans la tribu des Erycibeae avec d’autres genres originaires d’Amérique et d’Asie, mais également dans une famille à part, les Humbertiaceae, ou dans une sous-famille, les Humbertioideae, à l’intérieur des Convolvulaceae. C’est ce dernier point de vue qui est préféré actuellement.

Anatomie

Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :

Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes. Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 9 : vaisseaux exclusivement solitaires (à 90% ou plus) ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm) ; 27 : ponctuations intervasculaires grandes ( 10 μm) ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 31 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations rondes ou anguleuses ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 43 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 200 μm ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 57 : thylles scléreux (à paroi lignifiée très épaisse). Trachéides et fibres : 62 : fibres à ponctuations distinctement aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 70 : fibres à parois très épaisses. Parenchyme axial : 76 : parenchyme axial en cellules isolées ; 78 : parenchyme axial juxtavasculaire ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale. Rayons : 96 : rayons exclusivement unisériés ; (97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules)) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; (106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées) ; 113 : présence de cellules des rayons avec parois disjointes ; 115 : 4–12 rayons par mm ; 116 : 12 rayons par mm.

(E. Ebanyenle, P.E. Gasson & E.A. Wheeler)

Ecologie

Humbertia madagascariensis se rencontre dans la forêt sempervirente humide jusqu’à 600(–1000) m d’altitude.

Récolte

Il est presque impossible de couper à la main les arbres de Humbertia madagascariensis et difficile à la machine, tant leur bois est dur ; il faut pour cela un outillage spécial. C’est la raison pour laquelle ils ont souvent été détruits par les incendies et épargnés après la déforestation. Une fois morts, les arbres peuvent rester sur pied pendant de longues années, les fûts et les branches tombés à terre demeurant longtemps intacts.

Ressources génétiques

Déjà dès la fin du XIXe siècle, on disait qu’Humbertia madagascariensis était devenu rare, et à la fin des années 1940 il passait pour presque éteint, principalement à cause des défrichements et des incendies auxquels il était soumis. Même s’il existe encore des peuplements dans le sud-est de Madagascar, Humbertia madagascariensis est certainement menacé et doit être protégé.

Perspectives

Du fait de son extrême durabilité, c’est un bois prisé pour des usages particuliers, notamment pour les constructions en contact avec l’eau. Pourtant, actuellement le maître-mot devrait être sa protection, et les recherches devraient s’intéresser à bien des aspects de cette espèce méconnue, notamment à sa multiplication et à ses taux de croissance.

Références principales

  • Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
  • Capuron, R., 1957. Essai d’introduction à l’étude de la flore forestière de Madagascar. Inspection Générale des Eaux et Forêts, Antananarivo, Madagascar. 125 pp.
  • Deroin, T., 2001. Convolvulaceae. Flore de Madagascar et des Comores, familles 133 bis et 171. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 11–287.
  • Guéneau, P., 1971. Bois de Madagascar. Possibilités d’emploi. Centre Technique Forestier Tropical, Antananarivo, Madagascar. 75 pp.
  • Guéneau, P., Bedel, J. & Thiel, J., 1970–1975. Bois et essences malgaches. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 150 pp.
  • Guéneau, P. & Guéneau, D., 1969. Propriétés physiques et mécaniques des bois malgaches. Cahiers scientifiques No 2, Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 51 pp.
  • Parant, B., Chichignoud, M. & Rakotovao, G., 1985. Présentation graphique des caractères des principaux bois tropicaux. Tome 5. Bois de Madagascar. CIRAD, Montpellier, France. 161 pp.
  • Sallenave, P., 1964. Propriétés physiques et mécaniques des bois tropicaux. Premier supplément. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 79 pp.
  • Schatz, G.E., 2001. Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 477 pp.
  • Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan. 248 pp.

Autres références

  • Boiteau, P., Boiteau, M. & Allorge-Boiteau, L., 1999. Dictionnaire des noms malgaches de végétaux. 4 Volumes + Index des noms scientifiques avec leurs équivalents malgaches. Editions Alzieu, Grenoble, France.
  • Deroin, T., 1993. Anatomie florale de Humbertia madagascariensis Lam. Contribution à la morphologie compareé de la fleur et du fruit des Convolvulaceae. Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle, 4e série, section B, Adansonia, 14(2): 235–255.
  • Rakotovao, G., Rabevohitra, R., Gerard, J., Détienne, P. & Collas de Chatelperron, P., en préparation. Atlas des bois de Madagascar. FOFIFA-DRFP, Antananarivo, Madagascar.
  • Sallenave, P., 1971. Propriétés physiques et mecaniques des bois tropicaux. Deuxième supplément. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 128 pp.

Sources de l'illustration

  • Deroin, T., 2001. Convolvulaceae. Flore de Madagascar et des Comores, familles 133 bis et 171. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 11–287.
  • Schatz, G.E., 2001. Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 477 pp.

Auteur(s)

  • S. Rakotonandrasana

Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques, B.P. 702, 101 Antananarivo, Madagascar

Citation correcte de cet article

Rakotonandrasana, S., 2011. Humbertia madagascariensis Lam. [Internet] Fiche de PROTA4U. Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.

Consulté le 18 décembre 2024.


  • Voir cette page sur la base de données Prota4U.
Lire dans une autre langue