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Phellandre
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Pied d'alouette

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Nom accepté : Phillyrea latifolia


PHILLYRÉE. Phillyrea latifolia. L.

Filaria à larges feuilles.

OLÉINÉES. Fam. nat., et pour certains auteurs JASMINÉES. - DIANDRIE MONOGYNIE L.


Cet arbrisseau, toujours vert, s'élevant jusqu'à 4 mètres de hauteur, fastigié, croît en Provence, en Espagne et en Italie, où il est connu sous le nom de lillatro.

Description. — Feuilles opposées, presque sessiles, ovalaires à leur base, aiguës à leur sommet, coriaces, glabres. — Fleurs blanc verdâtre, disposées en grappes corymbiformes, axillaires (mars). — Calice court, campanulé, obtus, à quatre dents. - Corolle en roue quadripartite.— Deux étamines ; anthères tubuleuses, nées de la base de la


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corolle. - Ovaire unique. — Un style court. — Fruit : drupe charnue, globuleuse, noire à sa maturité.

Culture. — Vient bien en terre légère un peu ombragée ; se multiplie de graines semées aussitôt la récolte. Sous le climat de Paris, où on l'utilise pour les bosquets d'hiver, il faut recouvrir les jeunes sujets pendant la saison froide.

Parties usitées. — Les feuilles.

Propriétés physiques et chimiques. — Les feuilles ont un goût amer, acerbe, suivi d'un sentiment d'astringence. Carboncelli, en traitant leur décoction par la chaux éteinte ou par l'oxyde de plomb en poudre très-fine, filtrant et évaporant, a obtenu un corps nouveau, la phillyrine. Amenée à l'état de pureté par de nouvelles cristallisations dans l'eau et l'alcool, elle a une saveur amère à peine sensible, une couleur blanc de neige, une odeur nulle et une grande légèreté. A froid, elle est insoluble dans l'eau, plus soluble dans l'alcool ; mais dans ces deux liquides à chaud, la solubilité est complète. La phillyrine contient de l'eau qu'elle abandonne facilement. Desséchée, sa formule = C54 H34 O22. Bertagnini[1] l'assimile aux glycosides ; par l'action des acides, elle se dédouble en glycose et en phillygénine. Les eaux-mères, qui ne fournissent plus de phillyrine, contiennent de la mannite. D'après ces travaux, il paraît probable que le sulfate de phillyrine (phillyrinum sulfuricum), employé en Allemagne et en Italie, est un mélange de diverses substances mal définies.

Ray dit que la décoction des fouilles de phillyrée excite les urines ; on l'a vantée en gargarismes et comme topique légèrement irritant. En Allemagne et en Italie, on emploie le corps nommé sulfate de phillyrine, comme fébrifuge. Zachetti, de Ferrare[2], le regarde comme très-actif ; son effet se rapprocherait de celui des alcaloïdes du quinquina, et spécialement du sulfate de cinchonine ; il le recommande à la dose de 75 centigr. à 1 gr. en solution acide.

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  1. Répertoire de Pharmacie, novembre 1860, p. 193.
  2. Siglo medico, - Année pharmaceutique (L. Parisel), 1862.