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Primevère (Cazin 1868)

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Prêle
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Prunellier


[878]

Primevère

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PRIMIVÈRE. Primula officinalis. L.

Primula veris odorata flore luteo simplici. J. BAUH. — Verbascidumprtàm. odoratùm. C. BAUH. — Paralyseos herba. OFF., MURR.

Herba arthritica, — herbe de la paralysie, — coucou, — oreille d'ours. PRIMULACÉES. — PRIMULÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYKIE L. Cette plante vivace, très-répandue dans les prairies et le long des haies, montre ses jolies fleurs dès les premiers jours du printemps. On en a , obtenu par la culture un très-grand nombre de variétés doubles, roses, bleues, brunes, etc. Les chèvres et les moutons seulement mangent la pri- mevère ; ses fleurs sont très-recherchées par les abeilles.

Description. — Racine : souche épaisse-,- un peu rougeâtre, garnie de longues fibres, blanches et charnues. —*" Tiges : hampes droites, pubescentes, cylindriques, hautes de 10 à 15 centimètres. — Feuilles toutes radicales, couvertes d'un duvet Ires- court, dentées, rétrécies en pétiole à leur base. — Fleurs terminales, pédicellées, (lis- posées en manière d'ombelles et penchées toutes du même côté (avril-mai)._- Caw tubulé, persistant, à cinq dents. — Corolle monopétale, cylindrique, divisée en cinq lobes, d'un jaune pâle, marqués de taches orangées. — Cinq étamines renfermées dans le tube de la corolle. — Un ovaire supérieur. — Un style filiforme à stigmate glor- ieux. — Fruit : capsule polysperme, uniloculâire, s'ouvrant au sommet en cinq pu a • valves contenant des semences noirâtres, nombreuses et chagrinées.

Parties usitées. — L'herbe, la racine, et surtout les fleurs.

Récolte. — Cette plante se sèche avec les fleurs. On peut lui conserver sa foi* et sa couleur.

(4) Roques, Plantes usuelles, t. IV, p. 299.


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PRUNELLIER. 879

rciture. — Les primevères sont cultivées dans les jardins d'agrément où elles Jt nroduit un grand nombre de variétés. On les propage de graines semées aussitôt aprèsleurmaturité, et que l'on repique au printemps, ou d'éclats de pied que l'on fait à la-même époque.]- _ .

Propriétés physiques et chimiques. — La primevère a une odeur douce ét-suàve. Là racine exhale, à l'état frais, une odeur fragrante, comme anisée, et offre une saveur astringente et un peu amère. Les feuilles sont presque insipides et ino- dores. La racine contient une huile essentielle et une petite quantité d'arthanitine ou Mte»e, substance acre à laquelle on pourrait attribuer des propriétés actives, si elle élait plus abondante. (On y a signalé un principe particulier, la primuline, cristallisant en aiguillés, sans goût, ni couleur, ni odeur, neutre, soluble dans l'eau et l'alcool étendu.) L'arôme des fleurs se communique facilement à l'eau et l'alcool. L'eau distillée se charge des principes aromatiques delà primevère, et pourrait servir de véhicule aux potions calmantes,; à l'instar de celles de laitue et de tilleul.

Codeur que les fleurs de cette plante exhalent semble annoncer une ac- tiônstir le système nerveux, comme calmantes et antispasmodiques, ana- logue à celle des fleurs de tilleul, de moscatelline et de caille-lait jaune. D'après Mattbiole, Ray, Bartholin, Chomel, Lieutaud, etc., la primevère serait douée de grandes vertus. Ces auteurs l'ont vantée contre la paralysie (psi que l'indique son nom d'herbe de la paralysie), l'apoplexie, les affec- tions'hystériques, les vertiges, les maux de tête nerveux, la gastralgie, l'in- somnïe, etc.: Boerhaave et Linné l'ont regardée comme pouvant calmer la douleur,, provoquer le sommeil et produire même divers phénomènes séda- tifs, Suivant3ergius, l'infusion des fleurs serait utile dans les douleurs rhu- matismalesi:D'autres l'ont recommandée comme bécbique et anticatarrhale. tes gens de la campagne emploient sa racine en décoction contre la gra- Élé, et eh infusion dans le vin ou la bière comme fébrifuge. — Suivant Boérnàaye, l'infusion de cette plante dans le vinaigre, introduite par aspi- raiio^dans lès fosses nasales, aurait guéri des maux de dents. La plante entière, a'.été appliquée sur les articulations affectées de la goutte, ce qui l'a fait appeler arthritica par Gessner. Cette plante n'est pas tout à fait inerte ; mais elle est du nombre de celles dont on peut se passer sans inconvénient, malgré les éloges qui lui ont été prodigués. «-Tout en admettant, avec Cullen, Peyrilhe et M. Cazin, que la pnm^réypourrait, sans grand inconvénient, disparaître de la matière , médicale,,nous, demanderons grâce au moins, dit Martin-Lauzer, pour l'in- ï Won de ses fleurs, qui est d'une si belle couleur d'or, d'une odeur suave, dune sàvëur,agréable, et qui pourrait avec avantage prendre place dans r nôtre cercle si peu varié de tisanes pour les affections inflammatoires (1). »