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Piment (Cazin 1868)

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Piloselle
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Pimprenelle


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Piment

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PIMENT ANNUEL. Capsicum annuum. L.

Piper indicum vulgatissimum.C. BAUH. — Capsicum siliquis lonyis propendentibus. TOURN.

Piment des jardins, — poivre d'Inde, de Guinée, de Turquie, d'Espagne ou de Portugal, corail des jardins, — piment rouge, — capsique, — poivre long.

SOLANACÉES. Fam. nat.— PENTANDRIE MONOGYKIE. L.

Cette solanée, cultivée depuis longtemps dans nos jardins, et dont le fruit est usité comme condiment culinaire et comme médicament, croît sponla- ment dans les Indes et dans l'Amérique méridionale.

Description. — Racine chevelue, fibreuse. — Tiges droites, cylindriques, s* vant jusqu'à 1 mètre. — Feuilles alternes, longuement pétiolées, ovales, lancéolées, aiguës. — Fleurs petites, blanches, solitaires, latérales, pédonculées (mai-juin).—Calice persistant à cinq ou six sépales. —.Corolle monopétale à cinq ou six divisions. — Cinq ou six étamines alternant avec les divisions de la corolle. — Ovaire biloculaire sur lia disque hypogyne. — Un style simple à stigmate bilobé. — Fruit : baie ovoïde, coriace, d'abord luisante et d'un beau vert, puis, à l'époque de la maturité, d'un beau rongea, divisée en deux loges, contenant plusieurs graines réniformes, plates, blanchâtres.-le fruit du piment varie dans sa couleur et sa forme ; il est jaune ou rouge, et quelque» tient de ces deux couleurs : il est tantôt allongé, étroit, aigu; tantôt court, très-renie, obtus et même échancré au sommet.

Parties usitées. — Le fruit.

Récolte. — Ce fruit, contenant une matière pulpeuse, doit être desséché avec son au soleil ou à l'étuve. Il se ride en séchant,

[Culture. — On sème sur couche en février ou mars, ou sur terreau en avril;on replante fin d'avril ou commencement de mai, sur plate-bande au raidi ou dans dcspois que l'on expose de même et que l'on entoure dans une couche. Il y en a plusieurs va- riétés.]

Propriétés physiques et chimiques; usages économe»'*

— Ce fruit est d'une saveur extrêmement acre et chaude. Le plus petit fragmempr voque la salivation avec sensation brûlante qui s'étend à l'oesophage et à toul'e,:jj alimentaire; les semences sont plus acres et plus brûlantes que le péricarpe, liap Braconnot, il contient une farine féculente, une huile acre, de la cire unie a un pi cipe colorant, une substance gommo-résineuse d'une nature particulière, une maliere malisée, du nitrate de potasse, du muriate et du phosphate de potasse.—Dulongai™ dans le piment une matière résineuse cristallisable, une matière grasse, concrète, âcreté brûlante, à laquelle il doit sa saveur, une petite quantité d'huilewl»^

(1) Revue thérapeutique du Midi, 1853.

(2) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1860, p. 366. downloadModeText.vue.download 864 sur 1308


PIMENT ANNUEL. 835

matière extractive contenant de l'azote, une matière colorée, de l'amidon, une grande ouantité de bassorine, etc. — D'après Forch-Hammer, il contient une substance alca- loïde blanche, brillante et comme nacrée, très-âcre, assez soluble dans l'eau, et à la- melle on a donné le nom de capsicine, une matière colorante rouge, un peu de matière animale, du mucilage et quelques sels, entre autres du nitrate de potasse. Les prin- cipes actifs sont solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther.

.fia capsicine a aussi été signalée par Witting en 1822 (1) comme base salifiable. Bra- connot avait à tort donné ce nom au corps résineux que nous avons mentionné plus liant.)

Séstances incompatibles. — L'infusion de noix de galle, l'alun, l'ammoniaque, les carbonates alcalins, les sulfates de fer, de cuivre et de zinc, etc.

les Indiens mangent ce piment cru. ils en font une espèce de pâte qui leur sert d'as- saisonnement, et qu'ils appellent beurre de cayan ou pots de poivre. Nous avons peu à peu adopté'Pusage de ce condiment, sans tenir compte de la différence des tempéraments et des climats. On confit le piment au sucre ; on en fait macérer dans le vinaigre, on l'emploie dans les sauces, comme les câpres, les capucines, ete.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. —En poudre, de 3 à 10 décigr., eu électuaire, pilules, etc.

Teinture alcoolique (1 sur 6 d'alcool à 33 de- grés), de 1 à 4 gr., en potion.

Vinaigre (1 sur 6 de .vinaigre et 6 d'eau-de-. rie), de 2 à 4 gr. dans une décoction appro- priée.

Huile essentielle, de 15 à 25 centigr. sur du sucre ou dans un véhicule approprié.

Sirop (1 sur 2 de sucre), de 10 à 15 gr., en potion.

A L'EXTÉRIEUR. — Teinture, de 15 à 20 gr. par 20 gr. d'eau pour gargarisme.

Poudre, de 13 à 20 gr. pour cataplasme ru- béfiant, gargarisme.

Emplâtre rubéfiant anglais (poix de Bourgo- gne, 8 gr.; poudre de piment, 8 gr.; axonge, 1 gr. 20 centigr. Môlez). Cet emplâtre est intermédiaire entre l'emplâtre de poix de Bourgogne et l'emplâtre stibié; le premier souvent insuffisant, le second trop doulou- reux, trop actif.

, Le piment annuel est un des excitants les plus énergiques. Introduit dans l'estomac, il y provoque un sentiment de chaleur qui se répand bientôt dans tout le corps, sans cependant accélérer le pouls d'une manière sensible. frais et réduit en pâte, il rubéfie la peau comme la moutarde. A petite dose ^associé aux amers, on le donne dans la dyspepsie, l'hydropisie, la para- lysie, la goutte atonique. Les Anglais la prescrivent dans certains cas de va- riole,- de rougeole et de scarlatine, quand l'éruption languit par défaut l'action vitale, dans la fièvre jaune, et en général dans les maladies adyna- ]iliqiies..chapmanii (2) l'a prescrit en décoction dans l'angine tonsillaire et l,¥ginë nialigne, réuni au quinquina. Monard (3) dit que le poivre long est earminàtif et propre à dissiper l'enrouement. Wright l'a donné dans les lydropisies passives ou provenant de débilité. On emploie, dans ce cas, de préférence, le vinaigre ou le sirop de piment plus ou moins étendu d'eau. (Comme excitant général, il est employé avec succès dans les Indes occi- eentalespour traiter le delirium tremcns; on l'administre en poudre à la dose Migr.r30 centigr., et dans certains cas une dose peut suffire.) I ;t)n a appliqué en collyre, dans certaines ophthalmies par relâchement de

, ussus de l'oeil, le suc exprimé de piment étendu d'eau (4). Comme rubé- ?H on peut employer ce fruit en topique dans les cas où le sinapisme est naiqûé.tj'âi appliqué autour du cou, comme rubéfiantes, dans l'angine, «es compresses imbibées de vinaigre de piment tiède : la rubéfaction a été

pWjJPte et efficace. terni>T*■PIi°P0S^ à l'Académie de médecine de Paris (séance du 11 sepr-

Lj??rH8Ss), comme moyen de traitement des hémorrhoïdes, l'usage du

■Ihar T nrtmeK ^"es résultats observés par les membres de la commission .ît;rSfe;uexaminer ce moyen, sont satisfaisants. Presque tous les malades

(2) sùn!rn d}s sc*encês médicales de Fèrussac, mars 1824, p. 269. ■-Mêratrt n,sc,ences médicales de Férussac, t. XI, p. 302.

(M Cnïi: 'if JJelens, dictionnaire de matière médicale et de thérapeutique, t. II, p. 82.

W wxe, Amer, disp., p. 158.


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auxquels Jobert l'a prescrit en ont éprouvé un soulagement considérable et presque immédiat. On le donne sous forme de pilules, en poudre, à la dose de 73 centigr. à 1, 2, ou même 3 gr. par jour, ou bien en extrait aqueux à la dose de 60 à 80 centigr., moitié le matin, moitié le soir.

La médecine peut tirer un grand parti de cette plante vulgaire et d'une culture facile; mais, comme toutes les substances actives, elle peut devenir dangereuse entre des mains inexpérimentées.

Le PIMENT ENRAGÉ (capsicum minimum), ou PIMENT FRUTESCENT (67. frutes- cens, L.), espèce à petits fruits, cultivée dans le midi de la France, est en- core plus acre que le piment ordinaire. Le sentiment de brûlure qu'il pro- duit dans le gosier, lorsqu'on le mâche, dure quelquefois plusieurs jours,

(Le PIMENT CERISE (C. cerasiforme,L.), caractérisé par le volume et la forme de ses fruits, n'est qu'une variété de l'annuel.)