Millepertuis (Cazin 1868) : Différence entre versions

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Description — Racines dures, ligneuses, ramifiées, d'un brun jaunâtre.- Tiges
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de 60 à 80 centimètres, droites, fermes, glabres, noueuses et rameuses. — Feuilles pe-
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phrodiles à cinq pétales d'un jaune orangé, disposées en panicules terminaux (juin-
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trois, cinq loges polyspermes ; graines très-petites, cylindriques, sans périsperme.
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'''Description''' — Racines dures, ligneuses, ramifiées, d'un brun jaunâtre. - Tiges de 60 à 80 centimètres, droites, fermes, glabres, noueuses et rameuses. — Feuilles petites, opposées, sessiles, vertes, glabres, ovales-oblongues, parsemées de petits points transparents, ou plutôt de vésicules pleines d'une huile essentielle. — Fleurs hermaphrodites à cinq pétales d'un jaune orangé, disposées en panicules terminaux (juin-juillet-août). — Calice à cinq sépales linéaires, pointus.— Corolle à cinq pétales hypogènes, obovales, concaves en dessus, jaunes, marqués sur les bords de petits points noirâtres, se fanant sur place. — Etamines nombreuses, réunies en plusieurs faisceaux opposés aux pétales. — Anthères bilobées, intorses, oscillantes. — Ovaire supérieur à
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trois, cinq loges multiovulées. — Styles libres, persistants. — Fruit : capsule ovoïde, à trois, cinq loges polyspermes ; graines très-petites, cylindriques, sans périsperme.
  
(1) On désigne aussi sous le nom de génipi ou génépi, l'armoise des glaciers {arthemimiT
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'''Parties usitées'''. — Les sommités fleuries.
dalis L.) et l'armoise des rochers [arthemisia rupestris. L.), lesquelles sont également ^nie1^
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excitâmes et toniques. On les emploie aussi dans les maladies aiguës, et notamment aa
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pleurésie, où elles sont tout aussi meurtrières. , i, p,.
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Les faltrancks ou thés suisses sont composés principalement de l'achiilée inasquee,
 
chillée noire, de l'achiilée naine et des armoises dont nous venons de parler. On y F JJ(.
 
sieurs espèces de labiées, l'aspérule odorante, le millep«nuis, la reine des prés, la™ ^
 
montagnt-s, etc. Ce mélange de plant-s aromatiques et amores est stimulant et empio»
 
gairement comme vulnéraire. H peut être utile dans les cas où les excitants et les ^
 
fixes peuvent être employés.— Les herboristes y mêlent indistinctement toutes sortes
 
même les débris hachés et les balayures de leurs magasins.
 
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Version du 30 juillet 2015 à 11:11

Millefeuille (genépis)
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Millet


Sommaire

[644]

Millepertuis

MILLEPERTUIS. Hypericum perforatum. L.
Hypericum vulgare. C. BAUH. — Hypericum vulgare, sive perforatum, caule rotundo, foliis glabris. J. BAUH. — Herba perforata. TRAG. Androsemum minus. GESN. — Fuga dæmonum.
Millepertuis commun, — millepertuis officinal, — herbe Saint-Jean, — herbe à millepertuis, chasse-diable, — trescalan perforé, — trucheron jaune, — herbe aux piqûres.
HYPÉRICACÉES. Fam. nat. — POLYADELPHIE POLYANDRIE. L.

Cette plante vivace (Pl. XXVI) est très-commune dans les bois découverts, le long des haies, aux lieux incultes.

Description — Racines dures, ligneuses, ramifiées, d'un brun jaunâtre. - Tiges de 60 à 80 centimètres, droites, fermes, glabres, noueuses et rameuses. — Feuilles petites, opposées, sessiles, vertes, glabres, ovales-oblongues, parsemées de petits points transparents, ou plutôt de vésicules pleines d'une huile essentielle. — Fleurs hermaphrodites à cinq pétales d'un jaune orangé, disposées en panicules terminaux (juin-juillet-août). — Calice à cinq sépales linéaires, pointus.— Corolle à cinq pétales hypogènes, obovales, concaves en dessus, jaunes, marqués sur les bords de petits points noirâtres, se fanant sur place. — Etamines nombreuses, réunies en plusieurs faisceaux opposés aux pétales. — Anthères bilobées, intorses, oscillantes. — Ovaire supérieur à trois, cinq loges multiovulées. — Styles libres, persistants. — Fruit : capsule ovoïde, à trois, cinq loges polyspermes ; graines très-petites, cylindriques, sans périsperme.

Parties usitées. — Les sommités fleuries.


MILLEPERTUIS. 645

Récolte.— On récolte cette plante à l'époque de la floraison. Cependant il ne faut pas la'cueillir trop fleurie si l'on veut qu'elle conserve toutes ses fleurs, ce qui est important; parce que toute leur odeur et leur saveur résineuse et amère persistent, tandis que les feuilles desséchées sont presque insipides. Les fleurs sont d'autant plus jaunes qu'elles ont été mieux séchées et depuis moins de temps. En vieillissant, les Jeuilles/jaunissent, les fleurs se décolorent, et toute la plante prend une teinte brune. On trouve les fleurs mondées dans le commerce, mais presque jamais les semences.

[Culture, — Le millepertuis spontané suffit aux besoins de ta médecine; on ne le cultive que dans les jardins botaniques ; on le propage en terre légère par semis faits au printemps ou par éclats de pieds faits à l'automne.]

Propriétés physiques et chimiques. — Le millepertuis répand une odeur aromatique et résineuse, lorsqu'on l'écrase entre les doigts ; sa saveur est amère, styptique, un peu salée. Les sommités de celte plante contiennent deux principes colo- rants : l'un jaune, soluble dans l'eau, se trouve dans les pétales ; l'autre rouge, de na- ture résineuse (analogue à l'anchusine), soluble dans l'alcool et dans l'huile, et contenu dans les stigmates et dans le fruit; tous deux sont utilisés dans la teinture surfil, laine et soie; les sommités renferment, en outre, une huile volatile contenue dans des utricules dont est parsemé le parenchyme des feuilles, et beaucoup de tannin (1).

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET UOSES.

i L'iNTÉBiBim. — Infusionthéiforme, 15 à

■ 30 gr. par kilogramme d'eau. Suc exprimé, 15 à 30 gr. et plus. Extrait résineux, 4 à 8 gr.

Teinture alcoolique, 1 à 2 gr., en potion. Huile volatile, 30 à 50 centigr. dans un vélii-

■ ouïe approprié.

Poudre, 4 4 8 gr. (rarement). Vin, 30 gr. par kilogramme de vin blanc en macération), 50 à 100 gr.

A L'EXTÉRIEUR. — Infusion ou décoction pour lotions, vapeur, fomentations, injec- tions, etc.

Huile (infusion des fleurs dans l'huile d'olive en frictions, et pour composer l'onguent di- gestif simple).

Les anciennes pharmacopées de Paris et d'Augsbourg ont donné la formule d'un ratafia de fleurs de millepertuis qui a été en vogue. Pour le préparer, on met 500 gr. d'eau-de-vie sur 25 gr. de fleurs de millepertuis dans un vaisseau de verre bien bouché. On l'expose au soleil pendant quinze à vingt jours, on passe la liqueur et on y fait fondre 60 gr. de sucre.

Le millepertuis entre dans le baume du commandeur, le baume tranquille et dans une foule de préparations tombées en désuétude. Los principales sont : le sirop antinéphrétique, apéritif et cachectique de Charas, le sirop de Quertan (Duchesne) et celui d'armoise, la poudre de Palmarius (Paulmier) contre la rage, la thériaque d'Andromaque, etc.

Le millepertuis est un stimulant balsamique qui a joui d'une réputation

immense dans l'antiquité comme vulnéraire, et que l'on a à tort abandonné. 11 peut être utile dans les catarrhes chroniques, dans certaines phthisies, quelques cas de leucorrhée et d'aménorrhée, etc. On conserve encore dans nos, pharmacies urbaines l'huile d'hypericum pour la confection de l'onguent digestif, ou elle se trouve étouffée sous la puissance résineuse de la téré- benthine. .-.-■■"

J'ai employé avec avantage l'infusion théiforme de sommités de mille- pertuis dans les affections catarrhales pulmonaires chroniques, dans cér- ames leucorrhées sans irritalion utérine trop prononcée, dans l'asthme, dansde catarrhe vésical chronique, et même dans la phlhisie avec expecto- ration, purulente : je me suis toujours bien trouvé de son usage. Son action est due bien évidemment à un principe amer gommo-résineux dont la pré- sence se révèle au goût. Cette infusion m'a surtout été utile dans les cas de catarrhe vésical où un état d'irritation subsistait encore avec une sécrétion myqueuse plus ou moins abondante. Lorsque l'eau de goudron, la térében- inrae:avaient l'inconvénient de causer un surcroît d'irritation, l'infusion de millepertuis plus ou moins rapprochée était supportée facilement, et ame-

Ti un-peu de Jours, une amélioration remarquable. HP\A' deToumai, a quelquefois administré l'infusion, de cette plante à dant °P1<ÏUeS' 6til la vue' dans 5ue,(Iues cas> Produire une diurèse abon-

(1) Journal de pharmacie, 2< série, t. XIII, p. 134. downloadModeText.vue.download 675 sur 1308


646 MILLEPERTUIS.

J'ai souvent mêlé le millepertuis à la racine d'aunée et au lierre terrestre dans les affections chroniques de la poitrine. Je l'ai aussi administré avec le lichen pulmonaire ou le lichen d'Islande. Les cas où ces combinaisons sont indiquées ne peuvent s'apprécier qu'au lit des malades. Les principes généraux s'établissent, en thérapeutique, dans les livres, l'application de ces principes subit les modifications suggérées par l'état particulier du sujet et c'est ce qui constitue la pratique. '

L'analogie qui existe entre l'huile de térébenthine et l'huile volatile de millepertuis explique les avantages qu'on dit avoir obtenus de l'administra- tion de cette plante comme vermicide. Thomas Bartholin et Tragus la con- sidéraient comme fébrifuge. Il faut reléguer au rang des fables tout ce qu'ont rapporté Théophraste, Matthiole, Paracelse, Fallope, Scopoli, Camérarius Locher, Geoffroy, sur les vertus prétendues vulnéraires et cicatrisantes de Vhypsricum. On doit aussi réduire à leur juste valeur les assertions d'Ettmul- ler sur les propriétés diurétiques de cette plante, dont, selon lui, la décoc- tion ou l'extrait suffiraient, administrés à l'intérieur, pour guérir radicale- ment ou pour prévenir l'ischurie, l'hématurie, la néphrite calculeuse. Il en est de même de sa précieuse faculté de dissoudre le sang épanché et caillé dans l'intérieur des organes, de guérir l'hémoptysie et la phthisie. Le célèbre Baglivi a cru qu'elle pouvait guérir la pleurésie chronique. L'amé- lioration qu'elle procure réellement dans les maladies de poitrine, ainsi que j'ai pu en juger par ma propre expérience, a pu porter cet auteur à lui ac- corder une propriété qu'elle partage, au reste, avec toutes les substances résineuses. On s'en est servi avec avantage, dit-on, dans les cas d'inertie de l'utérus, pour ramener l'écoulement des règles, et même pour favoriser l'accouchement, ce qui mérite confirmation. Enfin, loué outre mesure par les anciens, et abandonné sans restriction par les modernes, le millepertuis ne mérite ni les pompeux éloges des uns ni l'inconcevable indifférence des autres. Entre ces extrêmes, l'observateur impartial lui assigne la place qu'il doit occuper dans la matière médicale indigène.

MILLEPERTUIS ANDROSËME, ANDBOSÈME, TOTJTE-SAINÊ (Hypericum andro- soemum, L. ; Androsoemum officinale, Hypericum androsoemum maximum fn- tescens, C. Bauh., Tourn.). — Cette plante vivace croît dans les bois décou- verts, montueux. On la cultive dans les jardins comme plante d'ornement

Description. — Tige droite, cylindrique, un peu ligneuse, à deux angles peu marqués; ramifiée, rougeâtre, haute de 60 à 90 centimètres. — Feuilles grandes, oppo- sées, ovales, presque sessiles, d'un vert-brun ; folioles du calice inégales, obtuses. - Fleurs jaunes, pédoneulées, disposées en panicule terminale (juin-juillet). — Fruit en baies au lieu de capsules. L'odeur et la saveur analogues à celles du millepertuis, mais plus faibles. Sèche, elle conserve cependant une odeur et une saveur balsamiques agréables et douces plus sensibles que le millepertuis.

L'androsème est appelée toute-saine à cause des nombreuses vertus quon lui a attribuées. Les feuilles et les sommités paraissent avoir les mêmes propriétés que. celles du millepertuis. Les feuilles, que l'on regardait autre- fois comme vulnéraires, sont usitées vulgairement dans quelques localités, en cataplasme sur les brûlures et pour arrêter les hémorrhagies. « Anaro- soemum dicilur, quia comoe ejus tritoe rubro colore inficiunt, et velutcruenta» terentium digitos : et hcec signatara est quam vacant, unde ad sanguinem coin- bendum utile esse arguunt (1). » Les fruits sont purgatifs. Je me propose de vérifier cette dernière propriété et de l'apprécier relativement aux res- sources qu'elle pourrait fournir à la matière médicale indigène et à la tu - rapeutique rurale.

MILLEPERTUIS TÉTRAGONE (Hypericum quadrangulare^^m^ (1) Ray, Calai, pi. angl., p. 21


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mron'dietum, câule quadrangido, 3. Bauh., Tourn.). — Il croît au bord des ruisseaux et dans les fossés humides. On le distingue des autres espèces par sa tige, qui représente quatre angles membraneux. Recommandé par Ber- gius, il n'a cependant d'autres propriétés que celles du millepertuis com- mun.