L'aristoloche tire son nom du fait qu'elle passe pour exceller à faciliter les accouchements. Il y a une sorte appelée femelle qui est ronde ; elle a des feuilles analogues au lierre, fortement aromatiques et un peu arrondies, tendres autour de nombreuses pousses naissant d'une seule racine ; ses rameaux sont longs, ses fleurs blanches ressemblent à des petits bonnets. Leur partie rouge est fétide.
L'aristoloche longue est appelée mâle ou dactylitis ; elle a des feuilles plus allongées que la ronde et les rameaux fins, de la taille d'un empan ; la fleur est pourpre, fétide, et prend la forme d'une poire quand elle flétrit. La racine de la ronde est globuleuse comme un navet, alors que celle de la longue a l'épaisseur d'un doigt et la longueur d'un empan ou davantage. Les deux sont pour l'essentiel comme le buis à l'intérieur, amères et infectes.
Il y en a aussi une troisième, longue, appelée également klêmatitis (la sarmenteuse) ; elle a des pousses fines, pleines de feuilles arrondies comme la joubarbe, elle fleurit comme la rue et a des racines très longues et fines avec une écorce épaisse et aromatique ; ces denières sont particulièrement utiles aux parfumeurs pour fixer leurs parfums.
RV: aristoloche longue, ou mêlokarpon, ou puxinon (jaune comme le buis), ou aristolochiam chez les Romains.
aristoloche ronde, ou adra rhiza (grosse racine), ou mêlokarpon, ou pheuxikteros (qui fait fuir la jaunisse ?), ou Eresia, ou erekhtitis, ou puxinon, ou sôpitis chez les Dardes, soboef chez les Egyptiens, terrae malum chez les Romains. (trad. MC.)
La réglisse (litt. "racine douce", glukurrhiza), appelée aussi "racine du Pont", "gentiane", "herbe de Scythie", "herbe qui désaltère", "consoude", croît sur tout en Cappadoce et au Pont. C'est un petit buisson à rameaux de deux coudées - (= 0,88 m) -, densément garnis de feuilles ressemblant à celles du lentisque, grasses et visqueuses au toucher ; la
fleur est semblable à celle de la jacinthe, le fruit, de la taille des glomérules de platane, assez rude, avec des gousses comme celles de la lentille, rousses, petites ; les racines sont longues, couleur de buis comme celles de la gentiane, un peu astringentes, sucrées ; on en extrait le suc comme du lukion. (trad. Suzanne Amigues)
= ''Glycyrrhiza glabra'' L. et ''Glycyrrhiza echinata'' L.
[[Dioscoride: livre 1#lukion|lukion]] : cf. I, 100, où ce lukion est décrit comme une espèce indienne, probablement l’''Acacia catechu'' Willd. ; de ses gousses est extrait le suc qui porte le nom de cachou. (note Suzanne Amigues)
Chardon blanc (akantha leukê) : Pousse dans les lieux montagneux et boisés. Il a des feuilles qui font penser au chardon à glu (khamaileon leukos), mais plus étroites et plus blanches, un peu poilues et épineuses, une tige de plus de deux coudées, de la grosseur du pouce ou davantage, blanchâtre, creuse ; à son extrémité s'attachent un capitule épineux, qui fait penser à un oursin, quoique plus petit et un peu allongé, et des fleurs pourpres, qui renferment la graine, pareille à celle du carthame, mais plus ronde. (trad. Suzanne Amigues)
Le chardon d'Arabie (akantha Arabikê) paraît être d'une nature semblable à celle du "chardon blanc", astringent, et sa racine est de même un bon remède aux pertes des femmes, aux hémoptysies et autres flux. (trad. Suzanne Amigues)
Le scolyme (skolumos) a des feuilles intermédiaires entre le khamaileon et ce qu'on appelle le "chardon blanc" (leukê akanthê), mais plus foncées et plus épaisses ; il émet une tige longue, toute entourée de feuilles et terminée par un capitule épineux ; à la base se trouve une racine noire, épaisse ; c'est elle qui possède les propriétés < médicinales>. Bouillie dans du vin et prise en boisson, elle est efficace pour ceux qui ont les aisselles et le reste du corps malodorants ; elle provoque des urines abondantes et malodorantes. La plante qui commence juste à pousser est consommée comme légume, cuite, à la manière des asperges. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
Akanthion : ses feuilles font penser au "chardon blanc" (leukê akanthê), mais elles présentent à l'extrémité des saillies épineuses sur lesquelles se trouve un duvet pareil à une toile d'araignée ; quand on les ramasse, il se forme, dit-on, une sorte de tissu qui a l'aspect de la soie. Sa racine et ses feuilles, en boisson, sont bonnes contre l'opisthotonos. (trad. Suzanne Amigues)
L'"épine de bouc" (tragakantha) est une racine largement étalée et ligneuse, qui apparaît même au-dessus du sol et d'où partent des rameaux bas, forts, généralement épars, garnis de petites feuilles fines, nombreuses, entre lesquelles sont cachées des épines médianes blanches, fortes et droites. L'adragante est le suc qui s'amasse en gouttes à la surface de la racine, une fois celle-ci coupée ; la meilleure est celle qui est translucide, lisse, sèche, pure et un peu sucrée. (trad. Suzanne Amigues)
Les astragales de Grèce qui produisent de la gomme adragante sont ''Astragalus parnassi'' Boiss. et ''Astragalus creticus'' Lam. Mais dès l'antiquité, l'adragante provenait surtout d'espèces orientales telles qu’''Astragalus verus'' Olivier et ''Astragalus gummifer'' Labill. (note Suzanne Amigues)
Le panicaut (êrungê), appelé aussi la "noix" ou encore l'êrungion, fait partie des végétaux épineux. Les jeunes feuilles sont récoltées, mises dans la saumure et consommées comme légume ; elles sont larges, rudes sur les bords, de saveur aromatique ; en se développant, elles deviennent épineuses le long de plusieurs ramifications de la tige, surmontées à leur extrémité de capitules sphériques, entourés, comme une étoile, d'un cercle d'épines très acérées, dures, de couleur vert clair ou blanche, mais que l'on trouve aussi parfois bleu foncé. La racine est assez longue, étalée, noire en surface, blanche à l'intérieur, de la grosseur du pouce, elle aussi d'odeur agréable et aromatique. Le panicaut pousse dans les plaines et dans les lieux rocailleux.
Il a des propriétés échauffantes. En boisson avec du vin, il est diurétique et emménagogue, fait
disparaître coliques et flatulences, et fournit un remède approprié aux affections hépatiques,
aux morsures d'animaux venimeux et aux poisons mortels. Dans la plupart des cas, il est pris en
boisson avec de la graine de carotte à la dose d'une drachme. On raconte qu'il résout les tumeurs auxquelles il est fixé et appliqué en cataplasme. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
= ''Eryngium campestre'' L., et en outre, dans le cas d'inflorescences bleues, ''Eryngium maritimum'' L., ''Eryngium creticum'' Lam. , ''Eryngium amethystinum'' L. (note Suzanne Amigues)
L'aloès a une feuille assez voisine de celle de la scille, grasse, un peu aplatie sur son pourtour, recourbée en arrière. Chaque feuille est bordée latéralement de petites épines çà et là proéminentes et mousses. Il forme une tige pareille à un antherikos - (tige d'asphodèle) -, une fleur claire et un fruit qui ressemble à ceux de l'asphodèle. Il est tout entier d'odeur forte et très amer au goût. Il a une racine unique, racine qui est comme un piquet. Il est très commun dans l'Inde, d'où est importé son suc, mais pousse aussi en Arabie, en Asie, dans certains lieux au bord de la mer et dans des îles comme Andros, où il n'est pas bien utilisable pour l'extraction du suc, mais apte à refermer les plaies, réduit en poudre et mis en cataplasme. L'extrait se présente sous un double aspect : tantôt comme un produit couleur de sable qui paraît être le dépôt du suc d'aloès le plus pur, tantôt avec une couleur rappelant celle du foie. (trad. Suzanne Amigues)
Il s'agit d’''Aloe vera'' L. et d'espèces voisines : ''Aloe socotrina'' L. (originaire de l'île de Socotra, au large de l'Arabie méridionale), ''Aloe indica'' Royle.
L'appartenance de propriétés purgatives à la fois aux diverses espèces de ''Cassia'' et à l'aloès a dû favoriser des transferts ou des confusions de noms. (note Suzanne Amigues)
L'absinthe (apsinthion) est une herbe bien connue. La meilleure est celle qui croît dans la région pontique et en Cappadoce dans les monts qui portent le nom de Taurus. (trad. Suzanne Amigues)
3.23.5
Certains appellent aussi "absinthe de mer" la sementine (seriphon), qui croît surtout dans le Taurus de Cappadoce et à Taposiris en Egypte, et dont les prêtres d'Isis se servent en guise de branche d'olivier. C'est une plante à brindilles fines, qui ressemble en petit à l'armoise arborescente et qui est toute pleine de graines, un peu amère, indigeste, d'odeur forte, astringente avec un certain pouvoir échauffant. Bouillie seule ou avec du riz et prise avec du miel, elle tue les ascaris et les vers ronds, en purgeant légèrement. Bien cuite avec une purée de lentilles, elle fait le même effet. En Cappadoce, elle engraisse beaucoup les moutons qui la broutent. (in extenso. - (trad. Suzanne Amigues)
Pseudo-Dioscoride : "absinthe de mer" : on l'appelle aussi santonikon ou seriphon, et à Rome santonicum. (trad. Suzanne Amigues)
= une ou plusieurs espèces du groupe d’''Artemisia maritima'' (peut-être pour la Grèce ''Artemisia santonicum'' L.). (note Suzanne Amigues)
Habrotonon. On l'appelle encore "la plante d'Héraclée" - (ou "d'Héraclès" ?) - ou "le délicieux détour". Sa variété femelle est un arbrisseau, presque un arbre, blanchâtre, couvert de feuilles finement découpées, comme celles de l'armoise maritime (sériphos), qui entourent ses menus rameaux, avec, à leur extrémité, une inflorescence en grappe, jaune d'or, qui se forme en été, aromatique et en même temps un peu forte, de saveur amère. Telle est, apparemment, la variété sicilienne. L'autre espèce, qu'on appelle mâle, est sarmenteuse et a un fruit ténu, comme l'absinthe. Elle est très fréquente en Cappadoce et chez les Gaulois d'Asie, ainsi qu'à Hiérapolis de Syrie.
Leur fruit bouilli dans l'eau et broyé avant maturité est bon, pris en boisson, pour l'asthme, les factures, les spasmes, la sciatique, la rétention d'urine, l'aménorrhée. C'est aussi, pris avec du vin, un antidote des poisons mortels ; et en onction avec de l'huile, un remède aux refroidissements. En jonchées et en fumigations, la plante fait fuir les serpents ; prise en boisson avec du vin, elle soulage ceux qui ont été mordus et convient particulièrement pour les piqûres de tarentules et de scorpions. Elle est bonne aussi pour les inflammations des yeux en cataplasme avec du coing cuit ou avec du pain. (...) (trad. Suzanne Amigues)
L'espèce "femelle" ne peut être, vu la taille, qu’''Artemisia arborescens''. Pour l'espèce "mâle", on a proposé avec vraisemblance ''Artemisia pontica''. (note Suzanne Amigues)
*''Origanum heracleoticum'' et ''Origanum vulgare'' (Beck)
* (Aufmesser)
* (Berendes)
* (García Valdés)
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L'origan d'Héraclée, appelé aussi konilê, a une feuille qui fait penser à l'hussôpos - (= ''Micromeria graeca'' (L.) Benth. ou ''Micromeria nervosa'' (Desf.) Benth.) - une ombelle non en forme de roue, mais divisée en plusieurs parties, et, à l'extrémité des rameaux, une graine clairsemée. (trad. Suzanne Amigues)
= ''Origanum heracleoticum'' L. (note Suzanne Amigues)
Celui qu'on appelle l'"origan d'âne" (onitis) est plus clair de feuillage et plus semblable à l'hyssopos, et a sa graine en corymbes terminaux continus.
Il a les mêmes propriétés que l'origan d'Héraclée, mais n'est pas aussi efficace. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
L'"origan sauvage", appelée "panacée" ou "herbe d'Héraclès" ou konilê par certains, dont Nicandre de Colophon, a bien les feuilles d'un origan, mais de petits rameaux
d'un empan - (= 0,22 m) -, grêles ; terminés par des ombelles pareilles à celles de l'aneth ; les fleurs sont blanches, la racine fine, sans usage.
Les feuilles et les fleurs en boisson avec du vin soulagent particulièrement les gens mordus par des animaux venimeux. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
On a proposé ''Origanum vulgare'' subsp. ''viride'' (Boiss.) Hayek (note Suzanne Amigues)
L'"origan de bouc" est une petite plante en touffe qui ressemble au serpolet sauvage pour ce qui est de ses feuilles et de ses petits rameaux. Il s'en trouve suivant les régions une espèce à pousses vigoureuses et feuilles larges, qui est assez collante, et une autre à brindilles fines et feuilles fines, que certains appellent "marrube". Le meilleur est celui de Cilicie, de Cos, de Chios, de Smyrne et de Crète. (trad. Suzanne Amigues)
La 1ère espèce pourrait être ''Acinos rotundifolius'' Pers. (= ''Acinos graveolens'' (Bieb.) Link ; ''Calamintha graveolens'' (Bieb.) Bentham), et la 2ème ''Micromeria juliana'' (L.) Bentham, à fleurs en épis verticillés qui rappellent en petit le marrube. (note Suzanne Amigues)
Le thym (thumos) est connu de tout le monde. C'est un petit sous-arbrisseau touffu, tout entouré de petites feuilles étroites et nombreuses, portant à l'extrémité <des rameaux> des "têtes" de fleurs purpurines. Il pousse surtout dans les lieux rocailleux et les terrains maigres. (trad. Suzanne Amigues)
RV: thumos : ou bien thumon, thumos leukos, kephalôtos, epithumis, thursion, chez les Romains thumum, chez les Egyptiens stephanoi, ches les Daces mizêla, chez les Thousques moutouka. MC.
La sarriette est elle aussi bien connue : elle vient dans les terrains maigres et rocailleux, et ressemble au thym, mais elle est plus basse, plus souple, et porte un épi floral dense, verdâtre.
Elle a les mêmes propriétés que le thym, prise dans des conditions identiques, et son emploi est
bon pour la santé. Il existe aussi une sarriette venue de semis, inférieure en tous points à la
variété sauvage, mais d'un emploi alimentaire plus facile, du fait de son âcreté moins intense.
(in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
''Satureja thymbra'' L., et, pour l'espèce venue de semis, ''Satureja hortensis'' L. (note Suzanne Amigues)
Le serpolet (herpullos) : on en cultive dans les jardins une espèce qui sent la marjolaine et s'emploie dans les couronnes. Il doit son nom au fait qu'il rampe et que toute partie de la plante qui touche la terre s'enracine. Il a des feuilles et de petits rameaux ressemblant à ceux de l'origan, quoique plus clairs. Quand on le laisse pendre du haut des murettes, il se développe bien mieux. Une autre espèce est sauvage, celle qu'on appelle aussi zugis ; dressée, au lieu d'être rampante, elle produit de petits rameaux grêles, en broussaille, tout couverts de feuilles semblables à celles de la rue, mais assez étroites, plus allongées et plus dures ; ses fleurs ont une saveur âcre ; son odeur est agréable, sa racine sans usage. Il pousse dans les rochers, contient plus de principes actifs et échauffants que la variété cultivée et se prête mieux à l'usage médical. (trad. Suzanne Amigues)
On s'accorde à reconnaître dans la 1ère espèce de "serpolet" de Dioscoride ''Thymus sibthorpii'' Bentham (très voisin de ''Thymus serpyllum'' L. (absent de Grèce), mais plus robuste), et dans sa 2ème espèce ''Thymus atticus'' Čelak. (note Suzanne Amigues)
RV: sampsoukhon : ou bien triphullon, amarakon, agathidês, knêkion, akapnon, thriambris de Pythagore, en égyptien sophô, en arménien muouron, pour les prophètes fils d'Osiris, parent d'Isis, mezourana en romain.
Le mélilot (melilôtos) : le meilleur est celui qui croît en Attique, à Cyzique et à
Chalcédoine, qui est de couleur safranée et odorant. Il en pousse aussi en Campanie dans la région de Nole, qui ressemble au fenugrec (têlis) et qui est faiblement odorant. (trad. Suzanne Amigues)
Le calament (sisumbrion) : on l'appelle aussi "grand serpolet sauvage" ; il pousse dans des lieux arides et ressemble à la menthe, avec des feuilles plus planes et un parfum plus agréable ; on peut en faire des couronnes.
Il a des propriétés échauffantes. Prises dans du vin, sa semence est bonne pour les rétentions d'urine et les calculs ; elle arrête les coliques et le hoquet ; ses feuilles sont utilisées en compresses sur les tempes et le front contre les maux de tête et contre les piqûres de guêpes et d'abeilles. En boisson, il fait cesser aussi les vomissements. (trad. Suzanne Amigues)
Pour le sisumbrion, on a souvent proposé, contre toute vraisemblance, ''Mentha aquatica'' L. Le recoupement de la notice de Dioscoride et des données fournies par Théophraste et par Pline me fait penser à ''Calamintha nepeta'' (L.) Savi + ''Calamintha incana'' (Sibth. & Sm.) Boiss. (note Suzanne Amigues)
La rue (pêganon) : l'espèce montagnarde et sauvage est plus âcre et plus impropre à la consommation que l'espèce cultivée, et la plante qui pousse auprès des figuiers est plus comestible que celle des jardins.
L'une et l'autre sont échauffantes, caustiques, vulnéraires, diurétiques, emménagogues... (etc.). (trad. Suzanne Amigues)
RV : La rue des jardins : pour les Romains, ruta hortensis (...), pour les Syriens harmala ou encore bessasa (...). (trad. Suzanne Amigues)
Certains appellent aussi rue sauvage (pêganon agrion) la plante qui porte en Cappadoce et chez les Galates d'Asie le nom de moly. C'est une plante buissonnante qui émet à partir d'une racine unique de nombreux rameaux et qui a des feuilles beaucoup plus longues que l'autre rue et plus molles, d'odeur forte, une fleur blanche, et à l'extrémité <des rameaux> de petites "têtes" un peu plus grosses que celles de la rue cultivée, composées approximativement de trois parties contenant une graine orangée, triangulaire, assez amère au goût, dont on fait usage. La graine vient à complète maturité en automne ; elle est bonne pour les faiblesses de la vue, broyée avec du miel, du vin, du fiel de poule, du safran et du suc de fenouil. Certains appellent cette plante harmala, les Syriens bessasa, les Cappadociens moly, parce qu'elle ne laisse pas de ressembler dans une certaine mesure au moly, avec sa racine noire et sa fleur blanche. Elle pousse sur les collines et dans les terrains fertiles. (in extenso. trad. Suzanne Amigues)
Le molu a les feuilles semblables à celles du chiendent, mais plus larges, retombantes, des fleurs assez voisines de celles des perce-neige (leukoion), couleur de lait, mais plus petites que celles du perce-neige, une tige grêle, de quatre coudées, surmontée à l'extrémité comme qui dirait de quelque chose qui rappelle l'ail ; la racine est petite, bulbeuse - (ou : semblable à celle d'un muscari) -.
Celle-ci, broyée et appliquée en pessaire avec de la farine d'ivraie, est très bonne pour les
matrices béantes. (in extenso. - (trad. Suzanne Amigues)
RV : Molu : on l'appelle aussi "perce-neige sauvage". (trad. Suzanne Amigues)
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Traduction de Berendes
Das Moly [Einige nennen es wilde Levkoje] hat grasähnliche über den Boden gestreckte Blätter, der Levkoje ähnliche milchfarbige Blüten, kleiner aber als die des Veilchens, einen zarten, vier Ellen hohen Stengel; an dessen Spitze befindet sich ein Gebilde wie beim Knoblauch. Die Wurzel ist klein, zwiebelartig, sie ist sehr gut gegen Verengung der Gebärmutter, wenn sie mit Irissalbe zerrieben und im Zäpfchen eingelegt wird.
Commentaires de Berendes
Theophrast sagt (Hist. pl. IX, 15, 7) vom Moly : "Es wächst bei Pheneos (Stadt in Arkadien) und am Kyllene (das höchste Gebirge im Peloponnes, auch eine Stadt in Elis), es soll dem ähnlich sein, dessen Homer Erwähnung thut, hat eine runde zwiebelartige Wurzel und ein Blatt wie die Meerzwiebel, es dient gegen Gifte und magische Betrügereien."
Die Identificirung des Moly hat eine reichhaltige Literatur hervorgerufen. Einige wollen daaselbe für ''Peganum Harmala'' nebmen, mit Bezug auf die Stelle bei Hippokrates, De dieta II 26 : πήγανον... καὶ πρὸς τὰ φάρμακα τὰ βλαφαρὰ ὠφέλιμον, das Peganon... wirksam gegen die verderblichen Mittel. Andere haben es für ''Allium nigrum'' L. oder als eine eigene Art für ''Allium Moly'' Boerh. gebalten. Ob Homer eine wirkliche Pflanze unter seinem Moly verstanden hat, oder ob es nicht vielmehr ein abstracter Begriff für Abwehrmittel, abgeleitet von μωλύω ist, lässt sich schwer entscheiden. Für letztere Ansicht sprechen die Verse Ovid's (Metamorph. XIV 291), welche es geradezu auf die Götter beziehen :
:::Pacifer huic florem Cyllenius dederat album,
:::Moly vocant superi, nigra radice tenetur.
:::(Weiss verlieh ihm die Blüthe der Friedensgott vom Cyllene,
:::Moly heissen's die Hohen, schwarz ist die haftende Wurzel.)
Fraas zieht ''Allium magicum'' L. (Liliaceae) hierher, da die starke Wurzel und die Höhe stimmen, in der Voraussetzung, dass es weiss blüht. Die Angabe des 4 Ellen (1,5 m) hohen Stengels hat viele Autoren stutzig gemacht, sie haben deshalb statt πήχεων, Ellen, παλαιστῶν, Handbreite, vorgeschlagen. Fraas erzählt S. 291 Anm., ein Capitän Mc Adam habe ihm aus Kleinasien (Smyrnas Umgegend) eine Zwiebel nebst 4 Fuss hohem Schaft ohne Blüthe mitgebracht, mit dem Zusatze, es sei dies Homer's Moly. Der Knollen sei gepflanzt und gewachsen, eine Blüthe habe er noch nicht gesehen.
*''Ferula nodosa'' ou ''Echinophora tenuifolia'' (Beck)
* (Aufmesser)
* (Berendes)
* (García Valdés)
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La panacée d'Esculape dresse au-dessus du sol une tige fine, haute d'une coudée -(= 0,44 m)-, divisée par des nœuds et entourée de feuilles semblables à celles du fenouil, mais plus grandes et plus fournies -(ou poilues ?)-, d'odeur agréable ; elle se termine par une petite ombelle qui supporte les fleurs jaune d'or, âcres, d'odeur agréable ; la racine est petite, fine.
La fleur et le fruit ont des vertus appropriées au traitement des plaies, des tumeurs et du cancer, réduits en poudre et appliqués avec du miel, et à celui des morsures de serpents, en boisson avec du vin et en onction avec de l'huile. Certains appellent "panacée" également l'origan sauvage ou encore konilê, dont il a été question à propos de l'origan -(III, 29)-. (in extenso. trad. Suzanne Amigues)
Sprengel a proposé ''Echinophora tenuifolia'' L. (Note Suzanne Amigues)
== panakes Kheirônion ==
3.50.1
<'''πάνακες Χειρώνιον'''>· φύεται μάλιστα ἐν τῷ Πηλίῳ
Sisôn / sinôn : c'est une petite graine qui vient en Syrie, un peu semblable à celle du céleri, allongée, noire, de saveur brûlante, administrée en boisson dans les affections de la rate, les rétentions d'urine, l'aménorrhée. Les indigènes en font un usage condimentaire, en la prenant avec du vinaigre pour accompagner de la gourde cuite. (trad. Suzanne Amigues)
Aucun nom grec n'est donné comme synonyme ; le texte ci-dessus concerne la plante nommée sison
ou sinon selon les manuscrits. (trad. Suzanne Amigues)
Aneth : la décoction du feuillage et du fruit séchés, prise en boisson, tire le lait, fait cesser les coliques et flatulences, arrête la diarrhée et les vomissements bénins, pousse aux urines et calme le hoquet ; son usage continu en boisson affaiblit la vue et tarit le sperme.
Sa décoction s'emploie en bain de siège pour les femmes hystériques. La graine grillée, en cataplasme, fait disparaître les callosités. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
= ''Anethum graveolens'' L. (note Suzanne Amigues)
Le purethron est une plante qui fait une tige et des feuilles comme la carotte sauvage ou le fenouil, et une ombelle en forme de roue comme celle de l'aneth. La racine est de la grosseur d'un pouce, longue, de saveur très brûlante, propre à attirer le phlegme. Aussi soulage-t-elle les maux de dents, cuite avec du vinaigre, en rinçages. Elle évacue aussi le phlegme après avoir été mastiquée ; en frictions avec de l'huile, elle est sudorifique et agit contre les refroidissements invétérés ; c'est un remède hautement estimable pour les parties du corps refroidies et atones. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
Bien que la description botanique fasse penser plutôt à une Ombellifère, c'est ''Anacyclus pyrethrum'' (L.) Link qui est unanimement proposé. (note Suzanne Amigues)
L'encensier (libanôtis), appelé à Rome rosmarinum est utilisé pour tresser des couronnes, a des rameaux fins, entourés de feuilles fines, allongées, sèches, blanches intérieurement, vertes à l'extérieur, fortement odorantes. Il a des propriétés échauffantes et peut guérir la jaunisse, si on le fait bouillir dans 1'eau
et qu'on le donne à boire avant les exercices physiques, puis qu'au cours de ces exercices, on fasse prendre un bain et se désaltérer avec du vin. Il entre dans la composition des fortifiants et de l'onguent à base de vin doux. (trad. Suzanne Amigues)
= ''Rosmarinus officinalis'' L. (note Suzanne Amigues)
Le silphion croît du côté de la Syrie, de l'Arménie et de la Médie, ainsi qu'en Libye ; sa tige est appelée maspeton, elle fait penser à celle d'une férule ; il a des feuilles semblables à celles du céleri, une graine plate, foliacée, appelée magydaris. (trad. Suzanne Amigues)
*- pour la Libye, une espèce de férule mal déterminée et présumée disparue.
*- pour l'Orient, ''Ferula assa-foetida'' L. (note Suzanne Amigues)
L'euphorbe est un arbre de Libye qui a l'aspect d'une férule et croît à Automolia en Maurétanie ; il est plein d'un latex très âcre, que les gens du pays recueillent avec précaution à cause de son extrême causticité. Toujours est-il qu'après avoir attaché à l'arbre des estomacs de moutons préalablement lavés, ils incisent la tige à distance avec des javelines ; aussitôt le latex se met à couler abondamment comme d'un vase dans ces estomacs ; des gouttes en sont aussi projetées sur le sol au moment où la javeline le fait jaillir. Il y
a deux sortes de latex, l'une translucide comme la sarcocolle, <en grains> de la taille des pois de pigeon (orobos), l'autre, dans les estomacs <de moutons>, pulvérulente et agglomérée. Il est adultéré par mélange de sarcocolle et de gomme.(...) On reconnaît qu'il fut découvert du temps de Juba, roi de Libye. (trad. Suzanne Amigues)
C'est l’''Euphorbia resinifera'' Berg. du Maroc (Maurétanie). A noter que la Libye des Grecs est l'Afrique, et non exclusivement le pays qui porte aujourd'hui ce nom. (note Suzanne Amigues)
Le glaukion est le suc d'une herbe qui croît dans la région de Hiérapolis en Syrie. Ses feuilles ressemblent à celles du pavot cornu mais sont plus grasses et disposées au ras du sol, d'odeur forte et de saveur amère ; elles renferment en abondance un suc de couleur safranée. Les indigènes mettent les feuilles de cette plante dans une marmite, les font chauffer à four tiède jusqu'à ce qu'elles soient flétries, puis ils les coupent menu et en
expriment le suc.
Celui-ci est utilisé pour combattre les ophtalmies parce qu'il est tout d'abord rafraîchissant. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
Le gratteron (aparinê). appelé aussi "plante à fruits de vigne" (ampelokarpos), "plante à fruits ombiliqués" (omphalokarpos), "plante qui s'attache à l'homme" (philanthropes), a des rameaux nombreux, longs, quadrangulaires, rudes ; des feuilles disposées en cercles espacés, comme celles de la garance, des fleurs blanches, une graine dure, ronde, un peu déprimée au centre comme un ombilic ; l'herbe s'accroche aux vêtements. Les bergers l'utilisent
en guise de passoire pour le lait, afin d'en ôter les poils qu'il contient. (trad. Suzanne Amigues)
Le "chardon à quenouille", appelé aussi "carthame sauvage" , est une plante épineuse qui ressemble au carthame, mais qui a des feuilles beaucoup plus petites au sommet de sa tige grêle (litt. "de sa petite pousse"). Celle-ci est nue dans sa plus grande partie, que précisément les femmes utilisent en guise de quenouille ; elle porte au sommet un toupet épineux et une fleur jaune clair ; la racine est fine, sans usages.
Les feuilles de ce chardon, son toupet et son fruit réduits en poudre, pris en boisson avec du poivre et du vin, font du bien aux gens piqués par un scorpion. Certains racontent que ces gens n'éprouvent pas de douleur tant qu'ils sont en possession de la plante et souffrent si on la leur enlève. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
Lychnis coronaire : c'est une fleur qui ressemble un peu au violier et tire sur le pourpre ; on l'utilise pour tresser de petites couronnes ; sa graine, absorbée avec du vin, est bonne pour les piqûres de scorpion. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
Le "lychnis coronaire" est identifié avec ''Lychnis coronaria'' (L.) Desr. (note Suzanne Amigues)
Lychnis sauvage : en tous points semblable à l'espèce cultivée. Sa graine, absorbée en boisson à la dose de deux drachmes, purge par le bas. On dit aussi que les scorpions tombent dans la torpeur et deviennent inertes quand on place la plante auprès d'eux. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
Le "lychnis sauvage" est identifié avec la nielle (''Agrostemma githago'' L.). (note Suzanne Amigues)
RV : lychnis sauvage semblable au cultivé : ou bien lampas, tragonôton, atokion, ierakopodion, chez les Egyptiens semouer, pour les prophètes apokathêmenês tauros, chez les Romains intubum agrestem, ou laptuca fatuina ou sterilis. (trad. MC)
La ballote, appelée aussi "marrube noir" (melamprasion), produit des tiges quadrangulaires, foncées, un peu poilues, en assez grand nombre à partir d'une racine unique. Elle a des feuilles semblables à celles du marrube, mais plus grandes et plus rondes, foncées et poilues, espacées sur la tige, assez voisines de celles de la mélisse, <quoique> malodorantes, d'où vient que cette espèce a été parfois, elle aussi, appelée "mélisse" ; les fleurs sont disposées en verticilles autour des tiges. (trad. Suzanne Amigues)
La ballote ou "marrube noir" est ''Ballota nigra'' L. (note Suzanne Amigues)
Le marrube, prasion ou encore philophares, constitue à partir d'une racine unique une touffe très rameuse, un peu poilue, blanche, avec de petites pousses quadrangulaires ; la feuille est de la taille du pouce, un peu ronde, poilue, creusée de rides, amère au goût ; sur les tiges sont espacées la graine et les inflorescences rudes qui forment comme des pesons de fuseau. Le marrube pousse aux abords des maisons et dans les ruines. (trad. Suzanne Amigues)
Le prasion de Dioscoride est ''Marrubium vulgare'' L. (note Suzanne Amigues)
Le stachys est une plante en touffe qui fait penser au marrube, quoique plus allongée, et qui possède de très nombreuses petites feuilles un peu velues, dures, odorantes et blanches, de nombreuses pousses issues de la même racine, plus blanches que celles du marrube ; il croît dans les endroits montagneux et rocailleux. (trad. Suzanne Amigues)
La flore grecque comprend de nombreuses espèces de ''Stachys''. Peut-être faut-il penser à ''Stachys cretica'' L., très commun dans les collines caillouteuses, mais il est possible que la dénomination antique corresponde à plusieurs espèces actuelles. (note Suzanne Amigues)
*''Phalangium ramosum'' (Salamanque) (synonyme de ''[[Melasphaerula ramosa]]'' ?)
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Traduction de Berendes
Das Phalangion<ref>Spinnenpflanze</ref> - Einige nennen es Phalangition, Andere dasselbe auch Leukakantha<ref>Weissdorn</ref> - bildet zwei bis drei oder mehrere von einander abstellende Schößlinge. Die Blüte ist weiß, der Lilie ähnlich, mit vielen Einschnitten. Der Same ist dick, schwarz, von der Gestalt einer halben Linse, aber viel feiner. Das Würzelchen ist klein, zart, beim Herausziehen aus der Erde grün, denn nachher zieht es sich zusammen. Es wächst an Hügeln. Seine Blätter, Samen und Blüten mit Wein getrunken, helfen gegen Skorpion- und Spinnenstiche. Es beruhigt auch Leibschneiden.
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<references/>
Commentaire de Berendes
Bei Dodonäus its es ''Anthericus ramosus'' L. <font color=#901040>[sic : ''[[Anthericum ramosum]]'']</font>
Sibthorp zieht ''Anthericus graecus'' L. mit Zwiebel und einfachen Schaft hierher. Fraas findet am meisten passend ''Lloydia graeca'' Salisb. (Liliaceae), welche durch ganz Griechenland auf Hügeln und Vorbergen sich findet.
Theophrast (Hist. pl. VII 13, 2-4) handelt über Anthericus, aber seine Beschreibung passt nicht auf die Pflanze des D. Der Stengel ist sehr gross und zart und theilt sich oben in kleinen Aestchen. Er beerbergt ein Wurm, der sich in ein waldbienenartiges Insekt verwandelt und zur Blüthezeit des Anthericus ein Flugloch frisst und ausfliegt.
La germandrée (polion) : il y en a une espèce de montagne, qu'on appelle teuthrion et qui est utilisée. C'est une petite plante en touffes, blanche, à feuilles menues, haute d'un empan, pleine de fruits, qui présente à l'extrémité <de ses rameaux> un capitule en corymbe, petit, telle une chevelure grise, d'odeur forte, agréable dans une certaine mesure. L'autre espèce est plus buissonnante, d'odeur moins prononcée et douée de propriétés moins énergiques. (trad. Suzanne Amigues)
*1ère espèce : ''Teucrium polium'' L.
*2ème espèce : On a proposé ''Teucrium creticum'' L., originaire de la Méditerranée orientale, mais non dans sa partie européenne. (Note Suzanne Amigues)
L'armoise (artemisia) pousse généralement au bord de la mer. C'est une herbe buissonnante, qui ressemble un peu à l'absinthe, mais avec des feuilles plus grandes et plus grasses. Il en existe une espèce vigoureuse à feuilles et rameaux plus larges, tandis que l'autre est plus mince, avec des fleurs petites, menues, blanches, d'odeur forte ; elle fleurit en été. Certains appellent armoise la petite plante à rameaux plus grêles qui pousse à l'intérieur des terres, avec une tige simple, très petite, toute garnie de fleurs couleur de cire, menues ; celle-ci a une odeur plus agréable que la précédente. (trad. Suzanne Amigues)
L'"ambroisie" (ambrosia) que certains appellent "grappe de raisin" (botrus), d'autres
"armoise" (artemisia) est un petit buisson très rameux, d'environ trois empans (= 67 cm) de haut, qui a autour du jet de la tige des feuilles petites comme celles de la rue et les rameaux garnis de petites graines semblables à de petites grappes de raisin avant la floraison, et dont l'odeur rappelle celle du vin. La racine est fine, longue de deux empans (= 44 cm). En Cappadoce, on la tresse en couronnes. (trad. Suzanne Amigues)
La "grappe de raisin" (botrus) est une herbe tout entière jaune vif, buissonnante, étalée en tous sens et pourvue de nombreuses pousses axillaires ; la graine se trouve tout autour des rameaux, les feuilles font penser à celles de la chicorée et la plante entière est assez parfumée ; c'est pourquoi on la met avec les vêtements. Elle pousse surtout dans les ravins et au bord des torrents. En boisson avec du vin, c'est un sédatif de l'asthme. Cette espèce aussi est appelée par les Cappadociens "ambroisie", et par certaines personnes "armoise". (trad. Suzanne Amigues)
De la cotonnière, dont les feuilles sont utilisées en guise de bourre, parce qu'elles sont blanches et souples, les feuilles, administrées en boisson avec du vin sec, sont efficaces pour les troubles intestinaux. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
Ces indications très sommaires ne permettent pas de savoir s'il s'agit d’''Otanthus maritimus'' (L.) Hoffmanns. & Link ou de telle ou telle espèce des genres ''Gnaphalium'' L. et ''Filago'' L. (note Suzanne Amigues)
L'"herbe de Circé" (kirkaia, appelée aussi dirkaia) a les feuilles semblables à celles de la morelle des jardins, des pousses latérales nombreuses, des fleurs noires, petites, nombreuses, un fruit qui a l'aspect d'un grain de mil dans des sortes de petites cornes, si l'on peut dire, des racines d'un empan, au nombre de trois ou quatre , blanches, d'odeur agréable, échauffantes ; elle pousse sur tout dans les lieux rocailleux et bien ensoleillés. (trad. Suzanne Amigues)
= ''Vincetoxicum nigrum'' Moench (détermination adoptée dans le ''Greek-English Lexicon'' de Liddell-Scott-Jones ; P. Chantraine, ''Dictionnaire étymologique de la langue grecque'' ; J, André, ''Les noms de plantes dans la Rome antique''). Il est évident que le nom de la plante a été mis en rapport avec celui de la magicienne Circé. Le dompte-venin, toxique et réputé (à tort, semble-t-il) comme antidote, se prêtait bien à des pratiques magiques. Ses fleurs noires donnent d'ailleurs à la plante un aspect insolite et un peu inquiétant. (note Suzanne Amigues)
Elle pousse dans les pierres. Celle qui s'appelle '''thelugonon''' est comme une mousse, avec une feuille plus claire que celle de l'olivier, une tige courte et délicate, une racine délicate, une fleur blanche et un fruit petit comme le pavot. Mais celle qui s'appelle '''arrenogonon''', bien qu'étant en tout semblable la précédente, diffère par son fruit : il ressemble à une olive qui commence à fleurir et il est en grappe.
On dit que boire l’'''arrenogonon''' fait naître des garçons, et boire la '''thelugonon''' des filles. Cratevas en parle ainsi : à mon avis, de telles choses ne sont que des histoires.
RV. '''phullon'''. On l'appelle aussi '''elaiophullon''' ou '''bruônia'''. (trad. MC)
On dit que la "génitrice de garçons", en potion, détermine des naissances masculines, la "génitrice de filles", des naissances féminines. Cratévas donne des renseignements à ce sujet. Pour ma part, je crois devoir rapporter de tels on-dit jusqu'à ce que je sois renseigné. (trad. Suzanne Amigues)
L'hêdusaron ou sécurigère (pelekinos) des parfumeurs : c'est une plante touffue, avec des folioles comme celles du pois chiche et des gousses semblables à de petites cornes, qui contiennent la graine rousse, en forme de hache à double tranchant (d'où le nom), de goût amer, bonne pour l'estomac en boisson ; elle entre aussi dans la composition d'antidotes. Mélangée à du miel et appliquée avant les rapports sexuels, elle passe pour contraceptive. La plante croît dans les orges et les blés. (trad. Suzanne Amigues)
L'androsakes croît en Syrie sur le littoral. C'est une herbe blanche, à rameaux grêles comme des fétus de paille, amère, dépourvue de feuilles, dont la "tête" est surmontée d'un follicule qui enveloppe la graine. En boisson avec du vin à la dose de deux drachmes, c'est un diurétique puissant pour les hydropiques ; la décoction de la plante et le fruit en boisson ont le même effet. On l'utilise avec
succès en cataplasmes pour les goutteux. (trad. Suzanne Amigues)
Pseudo-Dioscoride : androsakes, ou encore "herbe amère" , "herbe blanche", "herbe de mer". (trad. Suzanne Amigues)
Anthullis : il y en a deux espèces. L'une a des feuilles assez voisines de celles de la lentille et des rameaux d'un empan (= 22 cm) de hauteur ; ceux-ci sont dressés et les feuilles molles ; la racine est fine, petite ; la plante pousse dans des lieux sablonneux et bien ensoleillés ; elle a un goût un peu salé. L'autre espèce ressemble au "petit pin" (khamaipitus) par ses feuilles et ses rameaux, plus poilus cependant et plus courts ; la fleur est pourpre, d'odeur assez forte, la racine comme celle de la chicorée. (trad. Suzanne Amigues)
Cette deuxième espèce, voisine du "petit pin" et d'odeur forte, semble bien être ''Ajuga iva''
Anthemis : appelée aussi "fleur blanche" (leukanthemon), "fleur du printemps" (êranthemon) parce qu'elle fleurit au printemps, camomille (khamaimêlon, litt. "pomme (ou "coing" ?) nain" à cause de la ressemblance de son parfum avec celui des pommes (ou des coings ?), et encore "fleur à odeur de pomme" (ou "de coing" ?) (mêlanthemon), "beauté d'or" (khrusokallias), "beauté" (kallias). Il y en a trois espèces qui ne diffèrent que par leurs fleurs : les rameaux sont longs d'un empan (= 22 cm), touffus, garnis de nombreuses pousses axillaires, les feuilles petites, fines ; les capitules arrondis portent à l'intérieur une petite inflorescence -( blanche et)- tirant sur le jaune d'or, entourée à l'extérieur d'une couronne de petits pétales blancs, jaune vif ou pourpres, de la taille des feuilles de rue. Ces plantes poussent dans les lieux rocailleux et le long des chemins ; on les récolte au printemps. (trad. Suzanne Amigues)
La camomille (parthenion), appelée aussi amarakon ou leukanthemon, a les feuilles de la coriandre, des fleurs formant une couronne blanche autour d'un cœur jaune vif ; c'est une plante d'odeur un peu fétide et de goût assez amer. (trad. Suzanne Amigues)
L'œil-de-bœuf (bouphthalmon), appelé aussi kakhla, présente une tige tendre, des feuilles de fenouil, des fleurs jaune vif, plus grandes que celles de l'anthémis, en forme d'œil, d'où le nom. Il pousse aux abords des villes. (trad. Suzanne Amigues)
*voir aussi [[Dioscoride: livre 4#helikhruson|helikhruson]]
La garance : appelée eruthrodanon, ereuthedanon, parfois teuthrion. La racine est rouge et tinctoriale ; elle provient tantôt d'une plante sauvage, tantôt de semis, comme à Ravenne en Italie où l'on sème la garance dans l'intervalle des zones marécageuses, avec profit car c'est une culture d'un excellent rapport. Ses tiges sont quadrangulaires, longues, rudes, en tous points semblables à celles du gratteron (aparinê), mais plus grosses et plus fortes ; elles portent de place en place, à chaque nœud, les feuilles disposées en cercle, comme des étoiles, et un fruit rond, d'abord vert, puis rouge, et noir à la maturité. La racine est fine, longue, rouge, diurétique, ce qui fait que, prise avec de l'hydromel, elle est bonne pour la jaunisse, la sciatique et la paralysie ; elle fait venir des urines abondantes et épaisses, parfois même du sang, mais il faut des bains quotidiens aux malades qui prennent cette boisson. La tige avec ses feuilles est bonne, en boisson, pour les morsures d'animaux venimeux. Le fruit, pris avec du vinaigre au miel, fait fondre la rate. La racine, en application, fait venir les règles et expulse les fœtus ; en onctions avec du vinaigre, elle guérit également les dartres farineuses. (in extenso. - trad. Suzanne Amigues)
= ''Rubia tinctorum'' L. (note Suzanne Amigues)
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RV: eruthrodanon : ou racine eruthedanos, ou teuthrion, ou darkanos, ou kinnabaris, chez les Romains rubia sativa, chez les Thouskoi lappa minor, chez les Egyptiens sôfobi.
La guimauve (litt. "la guérisseuse", althaia), appelée parfois ébiskos, est une sorte de mauve sauvage. Elle a des feuilles arrondies comme le cyclamen, duveteuses, une fleur rose, une tige d'une coudée -(= 0,44 m) -, une racine visqueuse, blanche à l'intérieur. Elle porte le nom d'althaia parce qu'elle guérit de nombreux maux (polualthes) et qu'elle a de nombreux usages... La racine fige l'eau à laquelle on l'a mélangée réduite en poudre, après exposition du mélange au grand air. (trad. Suzanne Amigues)
= ''Althaea officinalis'' L. (note Suzanne Amigues)
La "secourable" (alkaia) : c'est encore une espèce de mauve sauvage, qui a des feuilles découpées à l'image de celles de la verveine, trois ou quatre tiges couvertes d'une écorce assez voisine de celle du chanvre, une fleur petite qui fait penser à une rose, des racines blanchès, obliques (plagias dans certains mss.) / étalées (plateias dans les autres), au nombre de cinq ou six, longues d'environ une coudée, qui, prises en boisson dans un vin ou de l'eau, guérissent la dysenterie et les lésions. (in extenso.- trad. Suzanne Amigues)
Les feuilles profondément incisées et la fleur petite ne conviennent pas pour la rose trémière (''Alcea rosea'' L.). Le dictionnaire de Liddell-Scott-Jones propose - avec raison semble-t-il - ''Malva moschata'' L. (trad. Suzanne Amigues)
L'anagyre (anaguros), appelée aussi anaguris ou akopos, est un buisson dont les feuilles et les rameaux se rapprochent un peu de ceux du gattilier (agnos), arborescent, d'odeur très forte ; il a une fleur qui ressemble à celle du chou, un fruit dans de longues gousses courbes, réniforme, tacheté, ferme. Il durcit à l'époque où le raisin mûrit. (trad. Suzanne Amigues)
Ses feuilles jeunes, écrasées et appliquées en emplâtre, réduisent les inflammations. On en donne un drachme à boire dans du jus de raisin contre l'asthme et pour expulser le placenta, le foetus et les règles ; ou dans du vin contre les morsures de tarentule. C'est aussi une amulette que les femmes dont l'accouchement est difficile s'attachent autour du cou, mais il faut jeter l'amulette immédiatement après l'accouchement. L'écorce de la racine évacue et digère. Le fruit est un émétique violent si on le mange. (trad. Michel Chauvet)