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Aloès (Pharmacopée malagasy)

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|nomcourtsuivant=Amandier
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[[File:Aloès Pharmacopée malagasy.png|thumb|Aloès Pharmacopée malagasy''Figure 23'' : ''Aloe divaricata'' Berger ou ''Vahotsohy'' : 1. Port de la plante ; 2. Coupe de l'ovaire ; 3. Fleur épanouie ; 4. Bouton floral.]][[File:Aloe macroclada Pharmacopée malagasy.png|thumb|''Figure 24'' : ''Aloe macroclada Pharmacopée malagasy'' Baker (''Vahombe'' d'Imerina) : 1. Port de la plante ; 2. Bouton floral ; 3. Fleur épanouie.]][137] <center>Notice 24 - '''ALOÈS'''</center>  __TOC__
Notice 24 - ALOÈS
Suc épaissi par évaporation provenant du résidu exprimé des feuilles de diverses espèces du genre ''Aloe '' (Liliacées).
''Nom malagasy '' : Ditim-bahona.
== Description ==
Placez 10 millilitres de la solution précédente dans un tube à essais, ajoutez 1 millilitre de solution aqueuse d'acide périodique (R) à 1 p. 100. Le liquide prend une coloration légèrement rose qui disparaît au bout d'une heure pour faire place à une coloration jaune stable (aloïne), ou rouge groseille et persistant plusieurs heures (barbaloïne).
Préparez une solution d'aloès à 10 p. 100 dans l'alcool à 60°. A l'aide d'une micropipette, soumettez des prises d'essai de 1 à 2 microlitres (<ref>1) microlitre = 1/1000 de millilitre.</ref> de cette solution à la chromatographie sur papier par la méthode ascendante avec, comme solvant, le mélange butanol/acide acétique (R). Après développement pendant 18 heures à 20° C, et séchage du chromatogramme à l'air libre, vous observez en lumière ultraviolette pour tous les aloès officinaux une tache rouge brique de Rf voisin de 0,70 correspondant à l'aloïne. Cette tache devient jaune vert fluorescente après pulvérisation d'une solution aqueuse de borate de sodium à 4 p. 100 (R). En lumière ordinaire, la tache d'aloïne apparaît colorée en jaune après pulvérisation d'une solution aqueuse d'hydroxide de sodium à 10 p. 100 (R). La pulvérisation d'une solution aqueuse d'acide périodique (R) à 1 p. 100 fait apparaître une tache rose violacée de Rf voisin de 0,60 lorsqu'il s'agit de barbaloïne.
== Essais de l'Aloès officinal ==
''Solubilité '' : les aloès officinaux doivent être presque entièrement solubles dans l'alcool à 60° et dans l'ammoniaque officinale diluée au 1/10 ;
(1) 1 microlitre = 1____________________ <references/1000 de millilitre.>
[138]
''Perte à la dessication '' : déterminée jusqu'à poids constant, sur une prise d'essai exactement pesée, voisine de 1 gramme, la perte de poids à 100-105°C 105° C de l'aloès ne devra pas être supérieure à 10 p. 100 ;
''Cendres sulfuriques '' : Portez au rouge pendant 10 minutes un creuset de silice ou de platine de forme basse. Laissez refroidir dans un dessicateur et tarez. Pesez exactement une prise d'essai pesant environ 1 gramme. Placez-la dans le creuset et imbibez-la avec une quantité suffisante d'acide sulfurique concentré (R) préalablement dilué par un égal volume d'eau — avec les précautions d'usage. Chauffez au bain-marie jusqu'à évaporation à sec, puis à feu nu, d'abord avec précaution pour éviter les projections, puis jusqu'au rouge, sans dépasser 800° C. Maintenez la calcination jusqu'à disparition de toute particule noire ; laissez refroidir ; ajoutez au résidu 5 gouttes d'acide sulfurique (R) dilué au demi ; évaporez et calcinez à nouveau comme précédemment ; laissez refroidir entre chaque pesée dans un dessicateur ; la calcination devra être reprise tant qu'on notera un poids inférieur au poids de cendres préalablement noté. Après obtention du poids constant, calculez le taux de cendres en les rapportant à 100 grammes de substance. On peut utiliser pour la calcination, si l'on en dispose, un four à moufle.
Le taux des cendres sulfuriques de l'aloès officinal ne doit pas être supérieur à 3 p. 100.
Il entre en outre dans la préparation de très nombreuses spécialités pharmaceutiques. Pour ne parler que des spécialités françaises, on trouve, par exemple, de l'aloès dans les suivantes : Asclérine Métadier, Bilaxyl Roland-Marie, Dragées Végétales Rex, Choléo-Combretum Caillaud, Foinolax Maussion, Glucanol Norgan, Grains d'Evian, Grains de Vals, Ideolaxyl Lelong, Lactobyl Lobica, Largocal Phosma, Laxocrinol Reygagne, Laxo-graphithiol R. Fosse, Leptol; Oposylka Dacquin, Perles de Vichy, Permucyl du Docteur Gilbert, Pilules laxatives Delpech, Quinolax Phygiène, Taxol Lobica, Vegelax, Vulcase Brisson, etc.
== Le genre ''Aloe '' à Madagascar ==
Le genre ''Aloe '' compte une trentaine d'espèces malagasy. Parmi ces nombreuses espèces, trois se sont révélées particulièrement aptes à fournir de l'aloès officinal, à savoir : deux espèces du Sud-Ouest : ''Aloe divaricata '' Berger et ''Aloe Vaombe '' Decorse et H. Poisson ; et une espèce des Hauts-Plateaux : ''Aloe macroclada Baker. On trouvera ci-dessous la description de ces trois espèces ainsi qu'une bibliographie générale concernant le genre Aloe à Madagascar' Baker.
Aloe divaricata Berger in Engler, Bot. ]ahrbuch, 36 (1905), p. 64, et in Pflanzenreich, Liliaceae, Aloineae (1908), p. 266, fig. 269 ; H. Perrier de On trouvera ci-dessous la Bathie in Mém. Soc. Linn. Normandie, 1 (1926) n° 1, p. 20 ; in Humbert, Flore Madag., Liliacées (1938), p. 82 ; Reynolds, les Aloès description de ces trois espèces ainsi qu'une bibliographie générale concernant le genre ''Aloe'' à Madagascar, loc. cit., p. 128-133, fig. 89, 90, 91,92 et pl. 17.
=== ''Aloe divaricata'' ===
*Nom accepté : ''[[Aloe divaricata]]''
[140''Aloe divaricata'' Berger in Engler, Bot. ]ahrbuch, 36 (1905), p. 64, et in ''Pflanzenreich'', Liliaceae, Aloineae (1908), p. 266, fig. 269 ; H. Perrier de la Bathie in ''Mém. Soc. Linn. Normandie'', 1 (1926) n° 1, p. 20 ; in Humbert, ''Flore Madag.'', Liliacées (1938), p. 82 ; Reynolds, ''les Aloès de Madagascar, loc. cit.'', p. 128-133, fig. 89, 90, 91,92 et pl. 17.
(Synonymes : A. Vaotsohy Decorse et H. Poisson, in Recherches sur la Flore Méridionale de Madagascar (1912), p. 96 ; A. Vahontsohy (Decorse) H. Perrier in Humbert, FI. Mad., p. 82 ; A. Sahundra Bojer in Hortus Mauritianus (1837), p. 345).
Noms malagasy [140] (Mahafaly ''Synonymes'' : ''A. Vaotsohy'' Decorse et AntandroyH. Poisson, in ''Recherches sur la Flore Méridionale de Madagascar'' (1912) : Vahona, Vahotsohyp. 96 ; ''A. Vahontsohy'' (Decorse) H. Perrier in Humbert, Vahomafaitra''Fl. Mad.'', p. 82 ; ''A. Sahundra'' Bojer in ''Hortus Mauritianus'' (1837), p. 345).
''Noms malagasy'' (Mahafaly et Antandroy) : ''Vahona, Vahotsohy, Vahomafaitra''. Le nom de ''Sahondra '' cité par Bojer s'applique en réalité à une espèce du centre, ''Aloe capitata '' Baker, mais n'est pas usité dans le Sud.
Plante en haut buisson à tiges plus ou moins ramifiées atteignant 2 à 3 mètres de haut. Ramifications surtout dans la partie inférieure et rejets du pied. Dans l'ensemble port érigé, toujours plus haut que large. Tige principale portant une trentaine de feuilles, groupées à son sommet et formant dans leur ensemble une sorte de double hélice plus ou moins régulière qui occupe généralement le mètre supérieur environ ; feuilles engaînantes à la base ; les gaines distantes de 2 à 5 centimètres et non imbriquées ; les vieilles feuilles sèches persistantes en-dessous des feuilles vivantes ; celles-ci ensiformes, de 45 centimètres de long et 7 centimètres de large à la base, progressivement rétrécies jusqu'au sommet obtus ; face inférieure d'un vert gris mat, souvent à reflets rougeâtres, plane vers le bas, canaliculée dans le haut ; face inférieure arrondie, de même couleur que la face supérieure ; rebords munis d'aiguillons deltoïdes, d'un brun rougeâtre, longs de 5 à 6 millimètres, distants de 15 à 20 millimètres en haut de la feuille, plus serrés et plus petits dans le bas ; suc abondant devenant d'un beau jaune d'or après pulvérisation s'il est séché dans de bonnes conditions.
Hampe plan convexe, de 20 à 25 millimètres d'épaisseur à la base ; grappes élémentaires lâches, de 15 à 20 centimètres de long, comportant une trentaine de fleurs. Chaque fleur pourvue à la base du pédicelle d'une bractée petite, deltoïde, de 4 × 2 millimètres environ, subscarieuse, à trois nervures peu visibles. Pédicelles longs et minces, de 6 millimètres de long et 0,5 millimètre de diamètre.
Périanthe d'un rouge écarlate, atteignant 28 à 30 millimètres de long et 7 millimètres de diamètres à la hauteur de l'ovaire, un peu étranglé au-dessus (diamètre 6 millimètres), puis légèrement incurvé et progressivement évasé ; segments externes libres jusqu'à la base, mais cohérents dans leur tiers inférieur ; à trois nervures peu marquées, subaigues au sommet ; segments internes libres, plus larges que les précédents, carénés sur toute leur longueur, à sommet plus obtus. Côte Ouest et surtout Sud-Ouest ; province de Tuléar (pays Mahafaly et Antandroy).
Côte Ouest et surtout Sud-Ouest ; province de Tuléar (pays Mahafaly et Antandroy).
[141]
Figure 23 : Aloe divarcata Berger ou Vahotsohy : 1. Port de la plante ; 2. Coupe de l'ovaire ; 3. Fleur épanouie ; 4. Bouton floral.[141]
[142]
=== ''Aloe vaombe'' ===*Nom accepté : ''[[Aloe vaombe]]''
''Aloe vaombe'' Decorse et H. Poisson, ''Recherches sur la Flore Méridionale de Madagascar '' (1912), p. 96-97 et pl. XIII ; H. Perrier de la Bathie in ''Mém. Soc. Linn. Normandie '' (1926), p. 16, etc.
''Nom malagasy '' : ''Vahombe '' (Tandroy).
Grande plante arborescente de 1 à 6 mètres de haut, à stipe toujours droit et simple, atteignant jusqu'à 20 centimètres de diamètre, portant à son sommet une ample rosette de 30 à 40 feuilles densément groupées. Feuilles atteignant 70 centimètres à 1,20 mètre de long, incurvées, de 15 à 20 centimètres de large à la base et 1 à 2 centimètres d'épaisseur, bordées d'aiguillons deltoïdes (6 × 6 millimètres), espacés de 12 à 15 millimètres, fournissant un suc abondant, brun clair, et après séchage un aloès jaune verdâtre après pulvérisation.
Espèce commune dans le Sud-Ouest, de Tuléar à Ambovombe notamment. Introduite et cultivée dans les jardins à Tananarive et dans de nombreux autres pays comme plante décorative (une magnifique photo en couleurs de cette espèce illustre la couverture du dernier ouvrage de Reynolds).
=== ''Aloe macroclada Baker, Journ. Linn. Soc. (London), 20 (1883), p. 273 ; H. Perrier in Mém. Soc. Linn. Normandie (1926), p. 46, pl. 7 ; Humbert, FI. Mad., Liliacées (1938), p. 108 ; Reynolds, Les Aloès de Madagascar (1958), p. 101-106.'' ===*Nom accepté : ''[[Aloe macroclada]]''
''Aloe macroclada'' Baker, ''Journ. Linn. Soc.'' (London), 20 (1883), p. 273 ; H. Perrier in ''Mém. Soc. Linn. Normandie'' (1926), p. 46, pl. 7 ; Humbert, ''Fl. Mad.'', Liliacées (1938), p. 108 ; Reynolds, ''Les Aloès de Madagascar'' (1958), p. 101-106. ''Noms malagasy '' : ''Vahona, Vahombe '' (Merina).
Grande plante toujours acaule, solitaire. Feuilles au nombre de 20 à 36, en rosette, arquées ascendantes, largement ensiformes, atténuées de la base au sommet aigu ; de 75 centimètres de long et 15 centimètres de large à la base en moyenne, épaisses de 1 à 2 centimètres. Face supérieure d'un vert tendre sans tache ni dessin, légèrement concave à la base, un peu canaliculée vérs le haut ; face inférieure convexe, semblable
[143]
 
Figure 24: Aloe macroclada Baker (Vahombe d'Imerina) : 1. Port de la plante ; 2. Bouton floral ; 3. Fleur épanouie.
[143]
== Bibliographie botanique ==
On pourra consulter sur les ''Aloe '' de Madagascar les ouvrages suivants :
*Berger in Engler, Pftanzenfamilicn''Pflanzenfamilien'', Liliaceae, Aloinae (1908).
*H. Perrier de la Bâthie, Les Lomatophyllum et les Aloe de Madagascar, ''Mémoires Soc. Linnéenne de Normandie'', I (1926), fasc. 1.
*H. Perrier de la Bâthie in Humbert, ''Flore de Madagascar'', Liliacées (1938), p. 77-112.
*G.-W. Reynolds, Les Aloès de Madagascar, in ''Le Naturaliste Malgache '' (Tananarive), volume hors série, supplément au tome X (1958), 156 pages.
*G.-W. Reynols, The Aloes of Tropical Africa and Madagascar, Mbabane (Swaziland), 1966 ; magnifique ouvrage illustré de 537 pages (photos en couleurs de nombreuses espèces malagasy).
== Observation ==
Les Européens donnent souvent improprement à Tananarive les noms d'« aloès » ou « aloès vert » aux Agaves et Fourcroea, plantes à feuilles charnues appartenant à la famille des Amaryllidacées et non aux Liliacées comme les vrais Aloe. Les Tananariviens ont forgé à cette image le mot aloesy, alors que le véritable nom malagasy de ces plantes est ''Taretra''.
Il importe de ne pas les confondre avec les ''Aloe '' parce que leur composition chimique est totalement différente. Ils renferment des saponines à génine stérolique qui rendent leur suc irritant et vésicant.
Les genres ''Agave '' et ''Fourcroea '' se reconnaissent à leurs fleurs à ovaire infère (alors que l'ovaire des ''Aloe '' est supère). De plus, même s'ils sont sans fleurs, leurs feuilles renferment de nombreuses fibres qui les distinguent immédiatement des feuilles charnues et sans fibres des ''Aloe '' (nous parlerons des propriétés des ''agaves '' à propos du sisal ; voir ''Sisal'').
== Production ==
L'intérêt qu'il y aurait à exploiter les importants peuplements naturels des espèces déctites ci-dessus a été signalé depuis fort longtemps.
Le premier à s'y intéresser fut, semble-t-il, Walter Hamond, chirurgien de la Compagnie anglaise des Indes. Dans un ouvrage intitulé « ''Madagascar, l'Ile la plus riche et la plus fertile du Monde '' », publié à Londres en 1643 et dont A. Grandidier a donné la traduction dans ses « Ouvrages anciens concernant Madagascar », tome II, p. 61 et suivantes, W. Hamond raconte comment il fit préparer à la baie de Saint-Augustin le premier aloès médicinal en provenance de Madagascar. Ce produit fut vendu à titre d'essai chez Sadler, droguiste à Buckelsbury, l'un des experts de l'époque en matière d'aloès, et passa pour supérieur à l'aloès de Socotra, considéré pourtant à l'époque comme le premier du Monde.
De nombreuses tentatives sans succès eurent lieu par la suite pour tenter d'intéresser les habitants du Sud-Ouest à cette exploitation. Les bateaux anglais et hollandais faisaient alors couramment relâche près de l'actuelle ville de Tuléar et auraient été intéressés d'y trouver, outre leurs approvisionnements en vivres, du fret d'un prix élevé, ce qui, à cette époque, était le cas pour l'aloès. On se préoccupa aussi d'introduire à l'île Maurice les espèces malagasy productrices d'aloès. C'est ainsi que Bojer, dans son ''Hortus Mauritianus '' (1837), rapporte la culture dans cette île d'un ''Aloe '' provenant de la région du Sud-Ouest de Madagascar que Reynolds pense pouvoir identifier à ''Aloe divaricata '' Berg.
Après la colonisation française, de nouvelles tentatives devaient avoir lieu. Le Dr Decorse (''Notes, Reconnaissances et Explorations'', 4e année, VI, no 32 (31 décembre 1900), p. 621-623) s'intéressa à l'éventuelle production de l'aloès dans la région de Tuléar. C'est lui qui signala que les deux espèces les plus intéressantes à cet égard seraient ''A. divaricata'', qu'il dénomme ''Vahotsohy '' de son nom malagasy, et ''A. Vaombe'', qu'il est
le premier à décrire. Il fit préparer des échantillons de ces produits. Ceux-ci furent étudiés par le pharmacien Kerebel dont les conclusions sont rapportées dans le même numéro de la revue (p. 624-626). Ces aloès, d'après Kerebel, étaient parfaitement conformes aux exigences de la Pharmacopée française. Cependant, on continua à acheter la drogue à d'autres pays .
R. Decary revint sur la question in ''Bull. Economique Madagascar, 18 '' (1921), no 1, p. 25, montrant l'intérêt économique que pourrait présenter une telle production pour une région relativement pauvre.
Pendant la dernière guerre mondiale, une petite exploitation d’Ad’''A. divaricata '' fut entreprise sous la direction de P. Boiteau et l'aloès ainsi obtenu fut étudié par le Dr Charnot (voir à ce sujet P. Boiteau, Les aloès de Madagascar et leur valeur officinale, in ''8e et 9e Rapports Annuels de la Société des Amis du Parc Botanique et Zoologique de Tananarive'', Tananarive (1947), Impr. Pitot de la Beaujardière, p. 68 ; Dr. Charnot, Etude sur le suc d'''Aloe divaricata '' Berg., même rapport, p. 69-71). On fit également à l'époque des essais d'extraction à partir de l’Aloe l’''Aloe macroclada '' Bak.
Ces derniers essais ont été repris en 1966 à l'Institut Malgache de Recherches Appliquées par P. Boiteau et S. Rasamoelson. Les récoltes furent effectuées à cet effet à Ambohimalazabe près de Tananarive.
== Technologie ==
Les feuilles charnues des ''Aloe '' sont coupées au couteau. Elles pèsent en moyenne à l'état frais 250 grammes pour ''A. divaricata '' et 750 grammes chez ''A. Vaombe '' et ''A. macroclada''. L'essentiel est de ne pas laisser fermenter ces feuilles après la récolte. On les achemine aussitôt que possible vers un petit atelier (qui peut être mobile) où elles sont découpées en tranches minces, soit au couteau à main, soit avec un appareil rotatif mu à la main ou avec un petit moteur, du type coupe-racines. Les tranches ainsi obtenues sont placées dans un petit pressoir à vis. On construit en France des « pressoirs de ménage », d'une capacité de 5 à 20 litres, qui conviennent parfaitement pour un tel travail. On exprime le jus aussi complètement que possible.
Ce jus frais est brun, visqueux, de saveur amère. Il est recueilli dans des bacs en métal ou en matière plastique, de forme très basse, de façon à ce que le liquide s'étale en couche mince (2 cm environ). On fait ensuite évaporer ; dans la région de Tuléar, une simple exposition des bacs au soleil suffit pour obtenir une évaporation rapide ; sur les Hauts-Plateaux, il vaut mieux disposer d'un séchoir à air chaud du type employé en féculerie.
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Le rendement, suivant les modalités de traitement, est de 14 à 20 grammes d'aloès officinal marchand pour 1 kilogramme de feuilles mises en oeuvreœuvre.
Comme on le voit, cette méthode de production est de caractère tout à fait artisanal et n'exige que des investissements modestes. Elle se prête bien à une organisation dans le cadre de collectivités villageoises qui pourraient récolter les feuilles à la main (opération qui exige une main-d'œuvre assez considérable), procéder à l'entretien et à l'extension des peuplements, etc., et seraient rétribuées au prorata du poids de feuilles fourni.
== Caractères propres de l'aloès préparé à Madagascar ==
Les travaux du Dr Charnot sur l'aloès produit à partir d’Ad’''A. divaricata '' ont montré qu'il renferme 0,365 p. 100 d'émodine (ce qui le place au voisinage immédiat des aloès du Cap et de Curaçao) ; 1,60 p. 100 d'aloïne ; 0,366 p. 100 de résinotannols ; 8,379 p. 100 de substances résineuses dont il serait très intéressant de pousser l'étude plus avant, et enfin 0,094 p. 100 d'une essence d'odeur agréable, dans laquelle la présence d'eugénol a été décelée.
Ce dernier caractère donne un intérêt tout particulier à l'aloès extrait d’Ad’''A. divaricata'', caractère que nous n'avons pas retrouvé chez ''A. Vaombe'', ni chez ''A. macroclada''. Ceux-ci, en effet, comme c'est le cas pour l'aloès du Cap, renferment aussi des essences, mais celles-ci sont dépourvues d'eugénol et d'odeur plutôt désagréable.
== Considérations commerciales ==
Il faut probablement l'imputer à trois raisons, d'ailleurs d'inégale importance :
1° Les peuplements des diverses espèces d’Aloe d’''Aloe'' n'atteignent jamais à Madagascar la densité que présentent certains peuplements d'Afrique du Sud.
Reynolds, qui connaît très bien les deux régions, écrivait ainsi (''loc. cit. '' (1958), p. 139) : « ''A. Vaombe '' est au sud de Madagascar ce qu'est ''A.ferox '' Mill. à de nombreuses régions de la partie orientale de la province du Cap en Mrique du Sud, mais ''A. ferox '' est beaucoup plus abondant et couvre parfois des collines entières, ce que ''A. Vaombe '' ne fait point ».
Comme nous l'avons dit, la densité des peuplements pourrait facilement être rendue comparable à celle d'Afrique du Sud, si les collectivités intéressées favorisaient par quelques travaux la dissémination de la plante et l'entretien des peuplements naturels.
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