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<center>'''CHAPITRE DE L'ALIF'''</center>
== Utrugg ==
1. ''Utruǧǧ''. - Citron, cédrat.
C'est la « pomme médique ».
[Théophr. 4, 2 ; Diosc. I 115 ; Sérap. 46 ;, Ghāf. 1 1; IB 16; Tuḥfa 21 ; ʿAbd ar-Razzāq 6 ; Issa 51<sub>19</sub> ; Loew III 278 et suiv.]
Cette désignation (''tuffāḥ māʾī'')<ref>Suwaïdī (fol. 279<sup>''a''</sup>) écrit plus correctement ''tuffāḥ māhī'' et explique que l'adjectif n'est pas dérivé de ''māʾ'' = "eau", mais de ''Māh'' = "Médie".</ref> est la traduction du grec Μηδικὸν μῆλον. Le nom ''utruǧǧ'' provient du persan ''turunǧ'' (Vullers I 439) et celui-ci du sanscrit mātulunga (Laufer 301). Le cédratier (''Citrus medica'' Risso var. ''cederata'') paraît avoir été la première espèce qui, provenant des Indes, a atteint les pays méditerranéens vers le IIIe siècle avant l'ère chrétienne. Son nom a passé en hébreu אתרוג ( ''eṯrōg'' = ''Citrus medica'' L. ''lageniformis'' Roem.) et son fruit joue encore un rôle à la fête juive des Tabernacles. L'assertion de Loret (''Le cédratier dans l'antiquité'', Paris 1891) d'après laquelle cet arbre était connu en Égypte vers 1500 av. J.-C. est considérée comme erronée (Loew, ''loc. cit.'').
ʿAbd al-Laṭīf, célèbre médecin de Baghdad et contemporain plus jeune de Maïmonide, a mentionné dans sa ''Description de l'Égypte'' (p. 31), une demi-douzaine de citrons d'espèces différentes qu'il a vus en Égypte, entre autres un ''limon composé'' qui était le produit du limonier greffé sur le citronnier (d'après le médecin juif Ibn Ğumaïʿ, autre contemporain de Maïmonide). Voir les savants commentaires de Sylvestre de Sacy (ʿAbd al-Laṭīf, p. 115-117) et de Clément-Mullet<ref>''Étude sur les noms arabes de diverses familles de végétaux'' (''Journal asiatique'', VIe série, t. XV, p. 17-41). L'auteur y énumère à peu près cinquante noms arabes d'Aurantiacés.</ref>.
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<references/>
== Arz ==
2. ''Arz''. - Cèdre, pin.
C'est le ~pin mâle., ( ~anawbar dakar) non comestible. C'est de lui qu'on extrait le goudron. Le cyprès ( sarw) est une espèce du pin ( arz ). [Théophr. Ill 4-1 3; Diosc. 1 69-77; Sérap. 4 70; ''Tuḥfa'' 298, 35 2, 38 f, 458; Tssa lt3,h 139,5; Loew III 14 et suiv.]
L'explication du nom arz n'est pas encore certaine. Ce nom désigne une espèce de cèdre aussi hien qu~une espèce de pin. Le nom ff pin male" est la tr-aduction du app17v 'fflevxl]
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( arrhên peukê) de Théophraste (1 9, 3) el de Dioscoride et se rapporte d'une part au pin d'Alep (Pin us halepensis MILL.) ct d\mtre part au Pinus Laricio Po IR. Le nom arabe ~pin femelle", traduction du grec 1ltet'ntr] $-,jÀeut (peukê thêleia) désigne le pin-parasol ( Pinus Pinea L.) dont les ft"Uits ont des g1·aines comestibles (pignons). Voir· plus bas l'article 217 (§anawbar). L'origine du nom arabe est araméenne ~li~ (BaocKELMANN, Lex. 47 b).
== Ifsintin ==
3. ''Ifsintin''. - Absinthe.
Elle est appelée souvent dans les écrits médicaux kasüt1·ümt. C'est. elle qui est connue en espagnol sous le nom de yerba batra; on l'appelle aussi usaïni$a. [ Théophr. VU 9, 5; Diosc. Ill 23; Ghaf. 2 7; 1 B 113; TuMa 1; •Abd ar-Razzaq 5 et IJ54; Loew I 379 et sui v.; Issa 22,.]
Afsantîn, afsintïn ou, plus rarement, ifsintïn est la transcription arabe du grec d..f;lvfhov ( apsinthion), passée par l'araméen. Le nom kasut rüm. ( cuscutè grecque) est rapporté par Issa; les noms espagnols yerba batra (l) et ajenjo (il faut lire arsamïsa ou asënsu au lieu d'usainï§a) <2> se trouvent aussi chez Simonet ( 18 et 61 3 ). Un nom arabe ancien de celte A l'temisia absinthium L. est damsisa. La plante ne croit pas dans l'Égypte moderne, où le nom dasïsa sert à désigner l'absinthe bâtarde (Ambrosia maritima I~.) (Schweinf. 58, Issa 12,5). Voir plus bas au n• t86 (kasüt)."
== Anzarut ==
4. ''Anzarut''. Sarcocolle.
Elle est appelée aussi ·anzarüt; c'est un, remède oculaire ( kuM) persan. Son nom gt·ec est O'etpxox6ÀÀn ( sarlcok6llê). [Diosc. Ill 85; Sérap. 38; Ghaf. 37; 1 B 171 et 1599; Tu(tja 35; •Abd ar-Hazznq 19; Issa 26,4.]
C'est une gomme-résine provenant d'une Ombellifère persane, que l'on croyait partout êlre Penaèa mucronata L.; DYMOCK (1 178) a démontré qu'elle provient d' Astragalus Sarcocolla DYM.
Le nom de kul}l fârisï (~collyre sec persan") était en usage en Égypte (selon 1 B 171 ). Les Grecs s'en servaient comme cicatrisant ainsi que l'indique le nom sarkokolla. Chez les Arabes elle était utilisée comme purgatif drastique et comme remède oculaire. Le nom de cette drogue dérive du persan anzarüt ou antfarüt (Vullers I 126 ). On trouve cette résine clwz les droguistes des bazars au Caire (Du cros 1 1 ).
(Il Un nom moderne espagnol de l'absinthe est hftr!Ja santa. ('l Dans Gltaf. (ms.), fol. 18, on lit tïsainsr ~JI·
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== Isfang al-Bahr ==
5. Isfang al-Bahr. Éponge marine.
C'est l'" écume de mer", (rafl'wat al-ba~r), et elle est aussi appelée (f crème de mer,., (zabad al-bal~r). C'est le ~nuage, (g·aùn) et on l'appelle aussi iJ'amiim ( m~me sens). C'est elle que le peuple du Maghrib connaît sous le nom de nassafa ((fqui sèche,.,) et on l'appelle aussi (flaine de mer,., (fJüfat al-ba~r). [Théophr, IV 6; Diosc. V 120; Sérap. 4t; Ghaf. to5; 1 B 76; 'Abd ar-Razzaq 36.]
Le nom arabe isjantf ou isjuntf, aujourd'hui eu Égypte isfin{f, est dérivé du grec cnroyyia. ( sponcla) ou =oyyos ( sponcos ). C'est l'éponge commune ( Eusponcia officinalis L.), qui servait aussi bien en chirurgie en guise de tampon, que calcinée comme remède pour l'usage externe eL interne. Pour ce qui concerne la nalm·e de l'éponge, Théophraste et d':,tulres savants de l'antiquité ainsi que certains auteurs arabes, - pat· exemple Idrisi et Abu'l' Abbas an-Nahati, - la prenaient pour une plante, tandis qu'Aristote et la plupart des auteurs arabes avaient reconnu sa nature animale. Simonet (p. 187) voudrait dériver du latin sponcia le nom arabe isjantf. Mais ce dernier se trouve déjà chez Ibn Sïna.
== Ustuhudus ==
6. ''Ustuhudus''. Lavande Stoechas.
La Stoechas, que les médecins emploient au Maglu·ib et en Égypte, est la même plante que le peuple du Maghrib appelle al-~all}al. C'est le waia'i' ai-8aï~ et on l'appelle aussi arsanïsa; c'est le sunbul al-ahaniya. J'ai appris d'éminents ét·udits qui déploient un zèle scientifique dans l'étude des plantes, que ce n'est point la Stoechas mentionnée par Galien, mais quelque chose qui possède les m~mes vertus (médicinales); quant à la vraie Stoechas, elle a les feuilles plus larges que la susmentionnée et des inflorescences ( wa.fa'i') plus épaisses. Elle croît aux environs de Tolède.
[Diosc. HI 26; Ghaf. 28; I B 62; Tu~Ja t3; 'Abd ar-Razzaq 8; Issa 1 o65 ; Loew II 73, ct suiv.; Ducros 6.]
Il s'agit de la Labiée Lavandula Stoechas L. (Stoecl1as arabique). Le nom arabe tt§t.büdüs est la transcription du génitif grec a-7otx.OE~o:; ( stoikhados ). Le nom lavandula à son tour provient du syriaque ~rm:l~ le/.!ontii, tandis que le nom hébreu de la plante est ji':ll'~ ëzibyon. Issa cite des noms arabes inconnus à Maïmonide, et ce dernier quelques noms qui ne se rencontrent nulle part ailleurs. Sunbul signifie ~épi 11 et waài'a ~r bobine, fuseau., ou, en botanique, une inflorescence en forme d'épi terminal. Celle de la Stoechas, d'un beau bleu clair, porte le nom de wasa'i' as-saib (fuseaux du vieillard). Pour ce qui concerne le
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H,:== Harmal ==160.y 'eïl• 'Ḥarmal''. - Harmal. Il y en a dttUX ~8 doat deux espèces dont l'une est appelée, en persaD; isfmul persan ''isfand'' et èn· en grecbalfû''bašūš'' ; le nom du barmal harmal est aus8i zari•at aussi ''zarīʿat al-!JiUüi bašūš'' («semence « semence de.b;.). ' · · [Diosc~ . III ~646 ; Sér4pSérap. 243,; 1 8 65oIB 650; T•Va Tuḥfa 176; •Abd ʿAbd ar-R.azzaq:9~ Razzāq 94 et 3t5315 ; Is~a •3.~.~.Issa 135-24 ;Loew Ill 6o7III 507-6tt511 ; Dùcros !!let Ducros 22 et 67.] · · ·~ ·. , ..· · GC'èst' là ~roe ~U:Yage~ est la « rue sauvage » de DiosoorideDioscoride, la planté Pegtmum larmsla plante ''Peganum harmala'' L. qu'&n dasae 'aujobnlon classe aujourd'bui hui parmi les\Zygophyllées. Le DOlO ~~ nom ''ḥarmal'' est peut-être, et bdùi: ''bašūš'' certainement,d'origine anméennearaméenne (~ttfl.lf::l4aliliiבשושא ''baššōšā'',LGew lll io9Loew III 509) (1) Ul. ltfoM- ''Isfand'' est la form.e forme arabe du.persaoitpllflll persan ''ispand'' (Vullers 1 I 91 dérive le nom du pehlevi •penta''spenta'' = blanc, pur). Les fruits et semencesdu·bal'IRal du harmal se. vendent ·dans dans les bazars- du Caire comme vomitif et sopsoporifique ()rifiq~n ( Dncros Ducros).Ils servent en m~me même temps à des buts magiques, surtout en Algérie (•Abd àrʿAbd ar-Razz§q} èt àu Razzāq) et au Maroc (Colin-Renaud). La ,graine torréfiée. et soumise à des transforma~ions chir,ni!{uestransformations chimiques au moyen de l'~eide sulf~rique acide sulfurique est la base d'un tt « rouge d'Andrinople"· ». La culture dr(du harmalen Espagne est mentionnée par Ibn •AwwAm ʿAwwām (U 3o6 II 306). ' , ____________________ (1) Chez Kōhēn (p.133, I.. 24) ou lit ''zarīʿat as-sarīr'', chez IB (d' .après Dozy I 586) ''zarīʿat al-ḥarīr'' (« semence de soie »)· == Habb az-zalam ==161. ' ' Ḥabb az-zalam'' - Souchet comestible.".,·.Ce sost sont les petites ·racines racines qui res~mbleJ;t~ressemblent au souchet de Ko_t1fa Koufa (~su/44l..Üfi''as-suʿd al-kūfī'') que les .geas .rnaOEgentgens mangent. Son. Aom nom est !l'« poivre d.u SoudaQ.!l ,du Soudan » (~lfvl airStilllm ''fulful as-Sūdān''). {Tltéopbr[Théophr.IV 8, !2, 6, n12 ; Diosc.l I 4; Sérap. !lot201 ; lB 55gIB 559 ; TuJfo 1:89Tuḥfa 189 ; •Abdar Razzaq3t.9ʿAbd ar-Razzāq 319 ; laa Issa 66.-2 ;.Loéw 1.55.8Loew I 558-659559 ;Ducros 74. .Puee~ 711.;1] Les tubercules du souchet comestible ( ''Cyperus esculentus '' L.) soiit sont importés . .,de 1~ IJ~ute la Haute-Égypteau Caire et vendus sous 1~ le nom de ~hb ''ḥabb al-•azlzʿazīz'' ; ce sont des tuhercùies 'ofivairesamyl~~ tubercules olivaires amylacés blancs, ayec .dei radieetles jtau~tf.savec des radicelles jaunâtres. Su!'d *'V& Suʿd kūfī'' est probàblement probablement un DOm nom desrhizomes du souehetroud souchet rond (C!Jif""' rpt,.,./us 'Cyperus rotundus'' L. )~ . Le npJI1 «poivre. nom « poivre du Sou~au d~ipe Soudan » désigne enm~me tempslmême temps les fruits de ''Xylopia aethiopica'' R.es fruiis d~,X~Rich.loP~ a~~ai~· Rl,c~.JAn~ll·~er(Anonacées)~,~rosu.e ·totalèmept d!~é rentedrogue totalement différente,ce qui a provoqué des· des confusions dans certains ouvragea ouvrages arabes de syuoriymè~ .synonymes. Onvend également au Caire les tubercules du souebet road souchet rond (voir plus ha~ bas le n"n° 264 ''Suʿd'' 2jft Stéll). Ibn 'Awwam ʿAwwām (Il !I02II 202-2o3203) décrit la plante et sa culture en Espagne.ttl Ghés lohi;B (p [131] == Sult ==270.; t331 t''Sult''. ~11) - Orge nue ou li&•~--ttti clwiiB (d'après Doif: 158f) ~~:épeautre."1-~arir(crsemence de soie")· ' :.. ··'· · i ·. · ·' ,
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l•pmrta cylittthiM P. B. La question de l'identifttation est doM loin d'être tranchée. Voir
aussi plus bas au n• 38g.
== Sus ==271. Stis''Sūs''. - Réglisse. Les racines de cette plante sont connues; ce sont celles qu'on appelle. •irqsüs ''ʿirq sūs'' et ·urüq Ja~ Hul'maz'ʿurūq dār Hurmaz''. [''sic'']. On fait cuire ces racines pour en extraire'~~ snele suc qui est le jus de réglisse (rtibb·sis''rubb sūs''); 8c'est aussi •ll~r ''ʿaṣīr al.altlc -mahk'' («le pt•essis « le pressis detnahk" ''mahk'' » = «réglisse"« réglisse »). [ThéopbrThéophr. IX • 313,!2 ; DiostDiosc. IH 6III 5 ; Sérap. &85485 ; 1 B u5oIB 1250 ; Tuya Tuḥfa 375; •Abd ʿAbd ar-Razzâq 8!5Razzāq 825 ; Issa 88688-6 ; Loew Il II 435-637437.]Süa ''Sūs'' est le nom nabe arabe de la réglisse ( Glycyrrhiuc ''Glycyrrhiza glabra '' L., Légumineuses), "irt ali• ''ʿirq sūs'' lenom de la ràeine racine de réglisse. Le nom ~raft paraît être sémi'iique sémitique (assyrien lïûu''šūšu'' ; àyriaque syriaque ethébreu babylonién M~f: iiid): babylonien שושא 'te 'šūšā''). Le nom Jar Hurm*'z 'dār Hurmuz'' manque dans les dictionnaires (chez lB IB et Dozy Jar laarm''dār harm''); il signifie peut-être en persan ~rLois « bois d'HormouuHormouz », paree parce que laréglisse erott croît abondamment en M~sôpolamie Mésopotamie et que sa racine fut exportée en partie parla voie de Syrie et de l'Asie Mineure, et en [>artie partie par fa la voie du golfe Persique où setrouvent l'fie île et le port d'Hormouz: Men•k . ''Munk'' est un~ maUvaise ledure une mauvaise lecture pour le persan mal- ''mahk'' et''matk '' (Vullers Il tll34II 1234) = ~rréalisse,« réglisse ». Les noms arabes sont conservés en espagnol ~ous sous laforme abn~a; ''absus, orozuz'', etc. (Bot ica 97 6 Botica 976). . . == Susan ==272. Süsan''Sūsan''.-1Lis et iris.
Son nom en berbère est lullüyu; il y en a une espèce hlanehe [fol. 93 t"']
et one espèce bleue ( asmdrljfini ). Le aom: du .Jia hlane en gree aneien est imsâ,
et le lis azuré ( /azafJJ(Jnli) (t) est le bleu; ·en es~l c'est lulttyu (lilio, lirio ~). [ Théophr. III 1 3-t 8 et VI-IX; DiO!Ie. Ill 't o! ·èt r 1 ; ~rap: ;6'&6--t\'87; 1 B 1 ! 53 et lit G;Tuya ll8 et ug; •Abd ar-Rauiq ~7; hsa tOo,._, 4 èt· tàg.; Lotw II t•4 et t6e»-t84;
Ducros 18!1; Ibn •Awwam Il ll6o et 3o6.)
____________________ ('l 1) Mot mutilé dans le ledetexte.
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