Séna (Ibn al-Baytar)

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Semmour
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Sonbol


1236 - سنا - sanā - Séna, Cassia séné.


Nom accepté : Senna alexandrina

[2-293]

  • Abou Hanîfa ed-Dînoury. (Suivant cet auteur, on lui donne aussi le nom de forad ? فراد - furād.) C'est l'espèce que l'on emploie en médecine et que l'on appelle séné de la Mecque. J'ai appris d'un habitant du Hedjâz que le séné était mêlé avec le henné, à cause de sa ressemblance et de la propriété qu'il a de teindre en noir. Au dire d'Abou Zîad el-A'râbi (Arabe du désert), le séné compte parmi les aghláth, الاغلاث - al-āġlāṯ, et ses caractères sont ceux de l’ichrik, ءشرق - išriq, sinon que sa feuille est plus étroite. En séchant, elle acquiert un pédoncule ; celui-ci porte des gousses allongées dans lesquelles sont des graines rangées régulièrement. Les gousses sont supportées par des pétioles minces : sous l'influence des vents, elles se rompent et les bergers les recueillent. On mélange les feuilles de séné avec le henné pour teindre les cheveux.
  • Autre. La partie employée est la feuille, qui ressemble à celle du mézéréum. La meilleure sorte est celle de la Mecque.
  • Omeiya ibn Abi's-Salt. Le séné est chaud et sec au premier degré. Il évacue la bile, l'atrabile et la pituite, et il atteint les humeurs jusque dans la profondeur des organes. C'est pourquoi il est efficace contre la goutte, la sciatique et les douleurs articulaires, causées par la bile, l'atrabile et la pituite. On le donne en décoction à la dose de quatre à sept drachmes.
  • Ishak ibn Honeïn. Paul dit qu'il est salutaire contre les vésanies atrabilaires, les gerçures et les contractures des mains, la chute des cheveux, l'alopécie, l'ophiasis, les poux du corps, la céphalalgie chronique, la gale, les pustules, le prurit et l'épilepsie.
  • Hobeïch ibn el-Hassan. Il est chaud et sec au premier degré. Sa chaleur est faible et il en est à peu près de même de sa sécheresse. Il affecte péniblement l'estomac, mais il fortifie la substance du cœur. Si on lui associe les aromates dont nous avons parlé au sujet de la violette, ils corrigent aussi son action nuisible. En décoction, il vaut mieux qu'en poudre. Pris seul en poudre, on le donne à la dose de deux ou trois drachmes et, en décoction, de quatre à sept drachmes.
  • Le Chérif. Pris après avoir bouilli dans de l'huile omphacine, il évacue parfaitement les humeurs crues. Il est salutaire dans les affections du dos et des genoux.

Le début de l'article soulève des difficultés de lecture à propos du mot فراد - furād, qui se lit aussi فرار - furār, et que Sontheimer a lu فرا - furā. Ni Galland ni Sontheimer n'ont compris le mot اغلاث - āġlāṯ, qui se lit cependant chez Freytag, à l'article ءشرق - išriq. Nous verrons l’ichrik au n° 1545. Forskal, de même que Dâoud el-Antaki, en a fait un congénère du Cassia senna, et cependant on le trouvera donné comme équivalent de la Circea, plante douteuse.