Juniperus phoenicea
Juniperus phoenicea L.
Ordre | Pinales |
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Famille | Cupressaceae |
Genre | Juniperus |
2n =
Origine : Méditerranée
sauvage et cultivé
Français | genévrier de Phénicie |
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Anglais | Phoenicean juniper |
- bois dur apprécié
- bois de feu
- ornemental
- médicinal
- huile essentielle et goudron
- feuilles sèches substitut du tabac
Sommaire
Description
- arbrisseau ou arbuste de 1-8 m, à écorce brun rougeâtre
- feuilles presque toutes en forme d'écailles très petites, imbriquées sur 4-6 rangs, ovales rhomboïdales, décurrentes
- fleurs généralement monoïques
- fruits rouges et luisants à maturité, dressés, globuleux, de 6-10 mm de diamètre
Noms populaires
arabe |
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- Voir les noms de la Flore populaire d'Eugène Rolland
Classification
Juniperus phoenicea L. (1753)
Cultivars
Histoire
arkeuthis 33v, Dioscoride, Codex Vindobonensis Med. Gr. I
Usages
- Feuilles sèches ajoutées au tabac par les vieux fumeurs en Algérie dans les années 1980. (Mostefa Dahia, com. pers.)
Il s'agit d'une sorte de panacée aux vertus très nombreuses. Les divers écrits à son propos portent à envisager d'éventuelles confusions entre cette espèce et, en particulier, Juniperus oxycedrus et Callitris articulata.
CLASTRIER (1936) signale les baies, bouillies écrasées, passées et saupoudrées de farine d'orge, et quelques fois associées à Atriplex halimus, comme aliment de disette. TROTTER (1915) a révélé qu'en Libye l'espèce est considérée abortive. Le goudron végétal est selon BOUQUET (1921), GATTEFOSSÉ (1921) puis CAUVET (1925) utilisé pour lutter contre la gale sarcoptique du chameau ; cependant RENAUD et COLIN (1934) confirment que ce goudron, qu'ils nomment goudron du "'ar'âr", provient soit de Juniperus phoenicea, de Juniperus oxycedrus ou encore de Callitris articulata. L'emploi fréquent de ce goudron est aussi attesté par CLASTRIER qui signa1e par ailleurs que lors de la circoncision on pansait la plaie à l'aide d'un mélange de cendre de genévrier ("ires n'zimba") et de crottes de chèvres pulvérisées ("berr"). Ce même "genévrier" est noté par BURNET (1939) dans la composition d'une tisane spécifique de la région de Korbous. LARRIBAUD (1952) indique que dans certains cas de syncope ou d'insolation on se contente de répandre, à profusion, sur la tête du malade, de l'eau dans laquelle on a plongé un rameau de cette espèce ("'ar'âr"); le lendemain il est conseillé de faire aspirer au malade, par le nez, un peu d'eau tiède dans laquelle on a trempé une jacinthe Hyacinthus orientalis ("sanbal"). La plante serait également calmante et après pulvérisation agirait :
L'infusion aurait également un effet contre les oedèmes et les fluxions articulaires (REYNIER, 1954), alors que la décoction est un excellent diurétique dans les cas de blennorragie masculine et que les diarrhées sont arrêtées par des infusions où l'espèce entre en mélange avec le "henné" ; Limoniastrum feei et Lavandula vera (PASSAGER et BARBANÇON, 1956). En cataplasme avee le henné ou en fumigation, elle est réputée guérir les maux de gorge, signa1e BOUCHAT (l95é) qui souligne aussi son action contre les douleurs. BOUCHAT puis PASSAGER et DOREY (1958) confirment la propriété, déjà signalée par REBOUL et selon laquelle les feuilles pulvérisées, en suspension dans l'eau, sont ingérées contre les maux de ventre et les diarrhées. Dans le Sud Tunisien, LOUIS (1979) rapporte la même propriété, mais dans une préparation où l'espèce entre en mélange avec de la pâte de dattes ; il souligne aussi la réputation qu'elle a de calmer les douleurs qui suivent la parturition. DOREAU (1961) a rapporté que "'ar'ar", qui contient une essence riche en carbures terpéniques, a, dans la thérapeutique traditionnelle au Sahara, des usages parfois contradictoires. De fait, il rapporte essentiellement les emplois ainsi que les préparations déjà signalées par REBOUL (antidiarrhéique, sédatif des douleurs abdominales, calmant des céphalées) auxquels il ajoute une action en application locale contre la teigne. C'est très probablement à cet emploi que KOTOB HUSSEIN (1979) fait référence quand il souligne l'intérêt de l'espèce dans le traitement des maladies de la peau. Pour PARIS et MOYSE (1965) l'espèce est reconnue, comme étant un emménagogue, éméto-cathartique et ocytocique, moins actif que Juniperus sabina à laquelle elle est parfois substituée. Certains auteurs ont collecté la survivance d'emplois ne relevant pas de la thérapeutique. Selon TROTTER, les feuilles de cette espèce seraient utilisées pour le tannage des cuirs. Elle rentrerait, même, dans un mélange avec le Cannabis sativa ("kif"), à El Oued (Algérie) alors que dans la région de Laghouat on en fait un constituant du "neffa" ou tabac à priser (FOLEY, 1939). |
Références
- Mure, Véronique, 2015. Le Genévrier de Phénicie, un dur de dur… Botanique, Jardins, Paysages.
- Quezel, Pierre et Gast, Marceau, 1998. « Genévrier », Encyclopédie berbère, 20. Openedition