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Hibiscus micranthus (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg
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Fruit Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Légume Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fibre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Sécurité alimentaire Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


Hibiscus micranthus L.f.


Protologue: Suppl. Pl. 308 (1782).
Famille: Malvaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 64

Noms vernaculaires

  • Mchachando, mchunga ng’ombe, mlasa, msase, mtapatapa, muambe (Sw).

Origine et répartition géographique

Hibiscus micranthus couvre une aire qui va de l’Afrique jusqu’en Inde. En Afrique tropicale, on le trouve de la Mauritanie et du Sénégal jusqu’en Erythrée, en Ethiopie et en Somalie, puis de là vers le sud jusqu’en Afrique du Sud et à Madagascar.

Usages

Au Togo, on file la fibre d’écorce pour en faire des lignes de pêche. Avec les tiges, on confectionne des paniers en Ouganda et des balais au Ghana et en Tanzanie. Au Kenya, les Rendilles utilisent l’écorce pour fabriquer des récipients.

En Tanzanie, on consomme les feuilles comme légume, et les rameaux font office de bâtonnets à mâcher, qu’ils soient pelés ou non. On a constaté que la plante était broutée par le bétail au Kenya et en Ouganda, contrairement au Burkina Faso où le cheptel ne broute pas le feuillage. En Ouganda, les enfants mangent les graines mûres.

En médecine traditionnelle, on mâche les racines ou on les ingère broyées pour soigner la toux. Au Soudan, les racines traitent les maladies vénériennes. En Ethiopie, au Kenya et en Tanzanie, des préparations de racine s’appliquent comme pansement sur les plaies et les lésions tant des humains que des animaux domestiques. Au Kenya, on applique la cendre de racine brûlée sur les furoncles. Au Kenya et en Tanzanie, les préparations de racine se prennent dans le traitement de la bronchite et de la pneumonie. En Tanzanie, les feuilles servent à soigner les otalgies, le jus de la feuille se boit en cas de dysenterie, l’eau dans laquelle les feuilles ont été broyées traite les maux d’estomac, et la pulpe des feuilles s’applique sur les œdèmes. Au Botswana, les feuilles broyées sont appliquées sur les furoncles des fesses, ou bien on boit l’eau de cuisson des racines en guise de médicament. Ce dernier traitement est également employé au Kenya par les Embus et les Merus pour soigner les ulcères. Le jus de la feuille sert d’antidote aux morsures de serpent et de traitement pour les affections rénales et les maux d’estomac. En Tanzanie et en Zambie, la plante entière soigne la fièvre, notamment la fièvre convulsive chez les enfants. La plante sert de fébrifuge en médecine traditionnelle en Arabie Saoudite, en Inde et au Sri Lanka. En Inde, la pâte de racine s’applique sur le crâne pour soigner les maux de tête.

Propriétés

Les graines contiennent 15,2% d’huile (sur la base du poids sec). Parmi les acides gras présents dans l’huile des graines, on relève : l’acide palmitique 18,6%, l’acide stéarique 3,5%, l’acide oléique 10,1% et l’acide linoléique 59,8%. L’huile contient également de l’acide malvalique (1,7%) et de l’acide sterculique (3,1%), des acides gras cyclopropénoïdes connus pour provoquer des troubles physiologiques chez les animaux.

L’extrait au méthanol d’écorce de rameaux a inhibé la prolifération d’Actinomyces viscosus, l’extrait de bois de rameaux a inhibé celle de Streptococcus mutans¸ ce qui justifie leur usage comme bâtonnets à mâcher.

Botanique

Plante herbacée vivace ou arbuste atteignant 3 m de haut ; tige érigée, cannelée longitudinalement avec l’âge, normalement recouverte de poils étoilés raides, rarement souples. Feuilles alternes, simples ; stipules filiformes, de 2–6 mm de long, à poils raides ; pétiole de 1–23 mm de long ; limbe ovale, elliptique ou lancéolé, atteignant 3,5(–6) cm × 2,5(–5) cm, base cunéiforme, arrondie ou tronquée, apex aigu, obtus ou arrondi, bord denté en scie, les deux faces recouvertes de poils souples clairsemés à denses. Fleurs axillaires, solitaires, bisexuées, 5-mères ; pédicelle de 3–40(–55) mm de long, articulé dans la moitié supérieure ; épicalice composé de 5–8 segments subulés, linéaires ou lancéolés de 1,5–6(–7) mm de long, persistants ; lobes du calice lancéolés ou triangulaires, de 2,5–4,5 mm long, soudés dans la moitié inférieure (atteignant 3,5 mm chez certains cultivars), persistants, verts, densément recouverts de poils raides ; pétales libres, de 5–9(–12) mm de long, recouverts de poils étoilés raides à l’extérieur, blancs à roses ; étamines nombreuses, filets réunis en une colonne de 1,5–5 mm de long entourant le style ; ovaire supère. Fruit : capsule ronde de 5–10 mm de diamètre, à pubescence clairsemée. Graines réniformes, de 2–3 mm × 1,5–2 mm, noires. Plantule à germination épigée.

Sur l’énorme périmètre de son aire de répartition, et même dans un pays comme l’Ethiopie, les variations des caractéristiques d’Hibiscus micranthus sont prodigieuses. La seule caractéristique invariable est la petite taille des fleurs et des fruits. Par ailleurs, comme la variation est dans une large mesure continue, la subdivision en sous-espèces ou en variétés n’a aucun sens.

Le genre Hibiscus comprend environ 200 espèces, principalement dans les régions tropicales et subtropicales ; la plupart sont cultivées comme plantes ornementales.

Ecologie

Hibiscus micranthus se rencontre du niveau de la mer jusqu’à 2100 m d’altitude dans la savane herbeuse et la brousse sur de très nombreux types de sols. Il est fréquent sur les terrains vagues et comme adventice des cultures.

Gestion

Hibiscus micranthus est uniquement récolté dans la nature. Le poids de 1000 graines est d’environ 4 g. Les graines se conservent très bien pendant longtemps. Des graines conservées aux Etats-Unis pendant 40 ans à –12°C ont atteint un taux de germination de 100%.

Ressources génétiques

Dans les banques de gènes, les collections d’Hibiscus micranthus sont rares, la grande variation à l’intérieur de l’espèce est mal comprise et les collections existantes ne la reflètent en aucune manière. L’espèce étant répandue et ne faisant pas l’objet d’une exploitation intensive, elle ne risque nullement d’être menacée d’érosion génétique.

Perspectives

Hibiscus micranthus continuera d’être utilisé localement tant pour sa fibre que comme source de remèdes traditionnels. Il est fortement recommandé de mener des recherches sur ses propriétés médicinales.

Références principales

  • Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
  • Ruffo, C.K., Birnie, A. & Tengnäs, B., 2002. Edible wild plants of Tanzania. Technical Handbook No 27. Regional Land Management Unit/ SIDA, Nairobi, Kenya. 766 pp.
  • SEPASAL, 2011. Hibiscus micranthus. [Internet] Survey of Economic Plants for Arid and Semi-Arid Lands (SEPASAL) database. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. http://www.kew.org/ ceb/sepasal/. August 2011.
  • Verdcourt, B. & Mwachala, G.M., 2009. Malvaceae. In: Beentje, H.J. & Ghazanfar, S.A. (Editors). Flora of Tropical East Africa. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 169 pp.
  • Vollesen, K., 1995. Malvaceae. In: Edwards, S., Mesfin Tadesse & Hedberg, I. (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 2, part 2. Canellaceae to Euphorbiaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 190–256.

Autres références

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  • Heine, B. & Heine, I., 1988. Plant concepts and plant use; an ethnobotanical survey of the semi-arid and arid lands of East Africa. Part 3. Rendille plants (Kenya). Cologne Development Studies 8. Breitenbach, Saarbrücken, Germany. 120 pp.
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  • Walters, C., Wheeler, L.M. & Grotenhuis, J.M., 2005. Longevity of seeds stored in a genebank: species characteristics. Seed Science Research 15: 1–20.

Auteur(s)

  • C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Bosch, C.H., 2011. Hibiscus micranthus L.f. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.

Consulté le 2 juin 2025.


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