Hadj (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : Alhagi maurorum
[1-392]
Dans le livre dit El-Haouy, on trouve ce nom donné à un médicament que Dioscorides, dans son livre premier, appelle erikî ^jÇjjt, et c’est le khalendj ^Àil (la bruyère) en Espagne. Il en est question à la lettre kha. Mais ce n’est point là le hadj, telle est la vérité. Le hadj est un arbre épineux connu en Syrie et en Egypte sous le nom d’aakoul عاقول - 'āqūl. C’est sur lui que tombe la manne dans le Khorassan.
- Abou-Hanîfa. Les habitants de l’Irak lui donnent le nom d’aakoul.
- Abou’l Abbâs en-Nebaty. L’aakoul est une plante épineuse connue dans tout l’Orient. Elle ressemble à une asperge, sinon qu’elle est plus grande. Ses piquants sont verts, sa fleur est petite et un peu, bleuâtre. Elle est remplacée par de petites capsules contenant des graines pareilles à celles du fenugrec. Sa racine est rameuse. Au moment où la plante sort de la terre, ses feuilles ressemblent, à celles du pois chiche. Elle est très répandue dans l’Irak. La cuscute s’y enroule souvent. Un habitant de Mossoul m’a raconté que dans le pays on employait son suc pour déterger les taies de l’œil et les obscurcissements de la vue. On l’emploie aussi dans les collyres appelés bouroûd. En Egypte, l’aakoul sert fréquemment de pâture au chameau.
- Razès, dans le Haouy. Si l’on triture la feuille du hadj sans eau, qu’on en exprime le suc, que l’on en injecte dans le nez trois gouttes, et que l’on injecte ensuite de l’huile de violettes pure, et cela à jeun, on guérira la céphalalgie chronique.
On lit dans le Voyage du Levant de Tournefort qu’il trouva dans l’île de Syra cette plante, déjà découverte par Rawolf en 1537, et qu’il en fit un genre particulier sous le nom d’alhagi. « Je ne sais, dit-il, si cette plante donne de la manne dans les îles de Syra et de Tyne ; c’est principalement autour de Tauris, ville de Perse, que l’on en fait la récolte sous les noms de trangibin, ou teren jobin, rapportés dans Avicenne et Sérapion. » On fait aussi de l’alhagi une espèce du genre hedysarum.