Fraisier (Vilmorin-Andrieux, 1904)
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Plusieurs espèces du genre Fragaria ont été, à diverses époques, introduites dans les cultures et ont contribué à produire, soit par la simple amélioration des formes sauvages, soit par leur croisement entre elles, les variétés si diverses qui se rencontrent aujourd'hui clans les jardins. Le nombre de ces variétés est devenu tellement considérable, qu'il est absolument impossible de les mentionner toutes dans cet ouvrage, et nous avons dû en faire un choix comprenant seulement celles qui nous paraissent les plus méritantes, soit qu'elles réunissent à un haut degré différentes qualités, soit qu'elles conviennent d'une façon toute particulière à un emploi spécial. La précocité, la fertilité, le parfum, la finesse de goût, sont des qualités que tout le monde appréciera dans un Fraisier, et c'est d'après le mérite des variétés sous ces différents rapports que l'amateur, cultivant chez lui et pour son propre usage, fera le choix des fraisiers qu'il lui convient de planter. Mais le jardinier qui force des fraises en primeur, ou le cultivateur qui les produit en grand pour l'approvisionnement d'un marché, devra trouver d'autres qualités dans les variétés qu'il adoptera, surtout si les fruits qu'il veut vendre doivent subir un transport un peu prolongé. La faculté de supporter le voyage sans en être endommagées, a, dans ce dernier cas, une si grande importance, que bien souvent elle suffit seule à déterminer le choix des variétés qui paraissent sur les marchés.
Tous les fraisiers cultivés possèdent en commun l'avantage d'une remarquable précocité et fournissent les premiers fruits qui mûrissent au printemps. Les soins qu'exige leur culture variant passablement selon l'espèce d'où proviennent les différentes variétés, nous nous abstiendrons de donner ici autre chose que des indications très générales à ce sujet.
La dupée germinative moyenne des graines de fraisiers est de trois années.
CULTURE. — Le Fraisier se multiplie par semis, par division des pieds ou par les rosettes de feuilles qui naissent aux nœuds des filets ou coulants partant du pied-mère.
Semis. — Le semis est généralement peu employé pour la multiplication des variétés de Fraisiers à gros fruits, qui ne se reproduisent pas fidèlement par cette voie ; ou lorsqu'on veut recourir au semis, c'est ordinairement dans le but d'obtenir de nouvelles variétés. Par contre, les semis des Fraisiers des quatre-saisons, avec ou sans filets, et des variétés remontantes à gros fruits, reproduisent fidèlement ces variétés et sont d'autant plus recommandés qu'ils donnent toujours des plants plus robustes et plus productifs, et que, d'autre part, la plantation continue des coulants issus des vieux pieds ou de leur division, est souvent une cause de dégénérescence.
Les semis se font ordinairement d'Avril en Août. La terre devra être sablonneuse, légèrement plombée et copieusement arrosée à l'avance ; on sème très clair, en pépinière ou en terrine tenue sous châssis ou à l'air libre, suivant la saison, en recouvrant à peine les graines. Les semis à l'air libre doivent être protégés au moyen de cloches, de feuilles de verre ou de branchages. La levée a lieu généralement au bout de quinze jours à un mois, suivant la température.
Quand les plants ont quatre ou cinq feuilles, on les repique à 0m12 ou 0m15 en tous sens dans une planche bien préparée, où ils restent en pépinière jusqu'à la mise en place.
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Culture ordinaire. — La plantation en place se fait d'habitude en Septembre-Octobre ou en Mars-Avril, en terrain bien labouré et fumé depuis au moins un an et n'ayant pas porté de Fraisiers depuis cinq ou six ans. — On lève le plant avec une petite motte de terre qui en assurera la reprise et l'on procède à la plantation en laissant entre chaque plant 0m50 en tous sens pour les Fraisiers à gros fruits ; — 0m20 à 0m25, sur des lignes écartées de 0m30, sont un écartement suffisant pour les Fraisiers des quatre-saisons.
On ne doit pas bêcher la terre autour des plants de fraisiers ; on se contente de biner et d'arracher les mauvaises herbes. Les arrosages doivent être abondants et réguliers, surtout pendant toute la durée de la production. On recommande de pailler soigneusement les planches à partir de la floraison, ou mieux de mettre d'abord un peu de fumier décomposé et de pailler par-dessus. Cette précaution est utile, parce qu'elle diminue l'évaporation du sol, et aussi parce que les fruits sont ainsi moins exposés à se tacher au fur et à mesure qu'ils mûrissent. La récolte se fait successivement ; il est indispensable de supprimer les filets aussitôt qu'ils se montrent.
La récolte terminée, on doit continuer à soigner la plantation en vue des récoltes ultérieures ; on extirpe les mauvaises herbes, on soulève légèrement la terre au moyen d'une fourche et on continue à supprimer les coulants, ainsi que les feuilles mortes ou fanées. On réservera cependant, à chaque pied, un ou deux des plus beaux filets, que l'on sèvrera lorsqu'ils seront bien enracinés, en vue de leur plantation à l'automne. Enfin, on arrose aussi souvent que cela est nécessaire, en donnant au besoin un ou deux arrosages à l'engrais liquide. — A l'automne, le sol est soigneusement débarrassé des débris de paille qui peuvent s'y trouver encore ; puis on y répand un mélange de bonne terre et de terreau bien consommé avec lequel on rechausse le collet, d'où partiront de nouvelles racines.
Bien que le Fraisier puisse vivre pendant plusieurs années, il est indispensable de renouveler assez fréquemment les plantations, pour maintenir une belle et abondante production. Les Fraisiers à gros fruits se maintiennent en bon rapport pendant 2 ou 3 ans au plus ; ceux des quatre-saisons s'épuisent assez rapidement et doivent être renouvelés après la deuxième année ; leur production d'automne n'est généralement abondante qu'autant qu'on n'aura pas prolongé la récolte printanière outre mesure, qu'on aura soigneusement supprimé les coulants et qu'on aura donné pendant l'été de copieux et fréquents arrosages. Ces soins devront surtout s'appliquer à la nouvelle race de Fraisier remontant à gros fruits, dont on aura même intérêt à renouveler la plantation chaque année : le rendement beaucoup plus considérable résultant de cette culture annuelle compensera de beaucoup la peine et la dépense qu'elle pourra occasionner.
Culture forcée. — La culture forcée proprement dite se fait en serre, en bâche, ou sur couches et sous châssis. La serre convient mieux pour les premières saisons ; la bâche est également bonne, surtout si elle se trouve orientée au Sud-Est ; le châssis est préférable en dernière saison.
L'une des principales conditions de réussite est la préparation du plant. On trouve, il est vrai, dans le commerce, des plants élevés spécialement en vue du forçage, mais, si l'on préfère préparer son plant soi-même, il faudra opérer de la façon suivante :
Vers la première quinzaine de Juillet, on arrache les plus beaux filets des pieds-mères cultivés et fumés avec soin depuis au moins une année, et, après les avoir « habillés », on les plante en pépinière avec une petite motte de terre, dans une planche fumée longtemps d'avance et bien labourée, en les espaçant de 0m10 à 0m12 en tous sens. On mouille, on abrite à l'aide de claies ou de paille longue pour éviter la fanaison. La reprise s'opère le plus souvent en une dizaine de jours, surtout si l'on a eu soin de bassiner journellement ; on enlève alors les claies ou la paille, et l'on n'a plus ensuite qu'à donner les arrosages nécessaires, à désherber et à enlever soigneusement les coulants qui pourraient se montrer.
Vers le 15 Septembre, on procède à l'empotage à raison de 2 ou 3 plants par pots de 0m16 de diamètre, qu'on aura remplis d'un mélange de 2/3 de terre franche et de 1/3 de terreau préparé au moins quinze jours à l'avance. Après le rempotage, les plants sont placés pendant cinq ou six jours à mi-ombre et bassinés tous les jours ; puis on les enterre dans une plate-bande en plein air, où on les laisse jusqu'aux premières gelées. A ce moment, on les rentre sous châssis froid sans les enterrer et on les aère aussi souvent que possible pendant le jour, sans négliger les arrosages, de manière à maintenir l'activité de la végétation.
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Le forçage peut commencer dès le mois de Novembre. A l'époque choisie, on place les plants (après avoir bien nettoyé et biné la terre des pots) sur les tablettes de la bâche ou de la serre. Pendant les six premiers jours, on ne poussera pas la chaleur au delà de 8 à 10°, puis progressivement, on atteindra 14 à 16° au moment de la floraison. Les arrosages et surtout les bassinages devront être plutôt fréquents qu'abondants pendant cette période, et l'aération de jour devra être donnée aussi longue qu'il sera possible sans risquer de faire baisser sensiblement la température. Le vitrage, que l'on couvre à la chute du jour, devra être découvert tous les matins, si le temps le permet.
La floraison se produit six semaines environ après la mise en serre et dure une dizaine de jours pendant lesquels on ménage les arrosages ; on élève la température jusqu'à 20° environ. Pour assurer une bonne récolte, il est souvent utile de pratiquer la fécondation artificielle à l'aide d'un petit pinceau.
La floraison terminée, on pousse encore la température, qui doit se maintenir pendant le jour entre 22 et 25°, et pendant la nuit de 18 à 20° ; les arrosages et binages seront repris comme précédemment, mais l'aération devra, par contre, être faite avec prudence. C'est le moment de tuteurer les plantes au moyen de supports en fil de fer que l'on trouve couramment dans le commerce.
Lorsque les fruits commencent à se colorer, il est nécessaire d'aérer largement, sans s'inquiéter si la température baisse de quelques degrés dans la serre, car à ce moment, la chaleur ne doit pas être aussi forte qu'immédiatement après la floraison.
La production commence environ deux mois et demi après la mise en serre et dure une vingtaine de jours. Pour assurer une récolte continue jusqu'en Avril, il est donc indispensable de faire plusieurs saisons de forçage à vingt jours d'intervalle, la dernière s'arrêtant au 5 Février.
Pendant tout le cours de la végétation, la suppression des filets, des mauvaises feuilles, des hampes florales non fécondées, des fruits mal formés ou trop abondants et, en un mot, de tous les organes inutiles, est une précaution indispensable à une bonne fructification.
On force aussi le Fraisier sous châssis, au fumier ou au thermosiphon. Dans la deuxième quinzaine de janvier, on monte une couche pouvant dégager une chaleur de 18 à 20° ; on la charge de 0m20 de terreau dans lequel on enfonce les pots de fraisiers, à raison de 24 par châssis et de façon à laisser entre le verre et le haut des pots un espace de 0m20 à 0m25 ; on peut aussi dépoter et planter à même, mais alors on remplacera le terreau par un mélange de terre semblable à celui qui a servi à l'empotage.
Une forte aération est nécessaire au début, de façon à faire baisser la température intérieure jusqu'à 10 à 12° ; plus tard, on aère modérément et de façon à maintenir une chaleur constante d'environ 15°. Les soins à donner ne diffèrent pas de ceux indiqués pour la culture en serre ; la végétation est toutefois un peu plus lente, et la récolte ne commence guère avant la deuxième quinzaine d'Avril.
Aux environs de Paris, on procède d'une façon un peu différente. L'emplacement des coffres est simplement creusé à une profondeur d'environ 0m25 et rempli de terreau dans lequel on enfonce les pots contenant les plants à forcer. La chaleur nécessaire (12 à 18°) est obtenue à l'aide de réchauds disposés dans les sentiers qui sont creusés dans ce but à 0m50. Lors de la floraison, c'est-à-dire au bout de trois semaines à un mois, on monte les réchauds jusqu'au niveau des coffres, de façon à pousser la température intérieure jusqu'à 18 ou 20°. Les soins d'entretien et d'arrosage sont ceux que nous avons déjà décrits. La récolte commence environ deux mois et demi après la mise au forçage.
Les châssis chauffés au thermosiphon donnent également de très bons résultats.
Les variétés suivantes conviennent particulièrement à la culture forcée : Docteur Morère, Général Chanzy, Jucunda, Marguerite, Noble, Vicomtesse Héricart de Thury, Victoria, etc.
Culture hâtée. — Cette culture n'est pas chauffée : elle consiste uniquement à activer la végétation, en concentrant la chaleur solaire à l'aide de coffres et de châssis que l'on place à partir de mi-Février sur des planches de fraisiers repiqués deux par deux en juillet, et ayant passé l'hiver sans abri. Les coffres sont entourés de feuilles ou de fumier. Pendant la floraison, il est indispensable d'aérer fortement et d'établir même un courant d'air en soulevant un des côtés des coffres. Le sol doit être paillé comme dans la culture forcée, et les soins de culture : arrosages, bassinages, etc., sont à peu près les mêmes. La récolte a lieu en Mai,
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environ trois mois après la mise en végétation ; sa durée n'excède ordinairement pas vingt jours, d'où nécessité de retarder la mise en végétation jusqu'en Mars ou de faire une deuxième saison quinze jours après la première, si l'on veut ne pas avoir d'interruption dans la production. Les variétés les plus hâtives soumises à la culture ordinaire ne commencent guère à produire avant les premiers jours de Juin.
Culture en plein champ. — Cette culture prend de l'extension de jour en jour, car c'est une des plus rémunératrices, pourvu qu'on ait affaire à des terres convenant bien aux fraisiers ; on considère les sols d'alluvions argilo-siliceux ou argilo-calcaires, frais et meubles, comme lui étant plus particulièrement favorables. Dans les environs de Paris, cette culture se fait presque exclusivement dans la région où dominent les terres légères, siliceuses, profondes et perméables.
Ces terres sont profondément défoncées et fumées un an à l'avance, puis utilisées à une culture éphémère. En Septembre-Octobre ou de Mars en Avril, on procède à la mise en place des filets fraîchement arrachés et bien enracinés, en planches larges de 1m20, divisées en 3 rangées distantes de 0m35 à 0m40, les deux premières à 0m20 du bord, et ces planches séparées par des sentiers de 0m50 à 0m60. Un hectare ainsi planté contient environ 50,000 fraisiers. Pendant la première année, on donne deux binages et on enlève soigneusement les fleurs ainsi que les filets qui pourraient se développer, si l'on veut se réserver pour la deuxième année une production abondante.
C'est à partir de cette seconde année que l'on commence à récolter, et la production se prolonge pendant trois ans, mais elle est souvent médiocre la troisième année. Pendant toute la période de production, on paille le sol au printemps et on donne les façons de nettoyage nécessaires ; puis, après la récolte, on débarrasse les plantes de la moitié de leur feuillage ainsi que des filets qui se montrent à la base.
Le rendement de ces cultures varie de 9,000 à 15,000 kilog. de fruits à l'hectare, suivant l'année et les variétés. — On cultive surtout, ainsi : Fraisiers Docteur Morère, Jucunda, Marguerite, Sir Joseph Paxton, Vicomtesse Héricart de Thury, etc.
Culture méridionale. — Le Fraisier fait l'objet en Provence et dans le Vaucluse de cultures importantes qui donnent d'excellents résultats, surtout dans les terres irriguées.
Dans les parties abritées du littoral méditerranéen, les plantations faites dans des endroits plantés d'arbres, au pied d'un mur placé à l'Est ou au Nord, donnent leur produit de Mars à Mai, si l'on a eu soin de les protéger pendant les gelées avec des claies de roseau, des paillassons ou de la paille.
Les cultures faites en plein champ et soumises à l'irrigation produisent de Mai à Juin.
La plantation des filets se fait dans les deux cas à l'automne, et on laisse entre les plants de 0m30 à 0m45 suivant les variétés. Les soins d'entretien sont les mêmes que dans la culture qui précède. La récolte a lieu aux époques indiquées, c'est-à-dire au printemps de la seconde année qui suit la plantation s'il s'agit de Fraisiers à gros fruits non-remontants ; à l'automne de l'année qui suit la plantation, et souvent même au printemps, s'il s'agit de Fraisiers des quatre-saisons ou de la race à gros fruits remontants.
La Fraise est aussi cultivée en grand, pour primeur, dans la vallée de la Garonne ; la production fait suite immédiatement à celle de la Provence.
ENGRAIS. - Le Fraisier est une plante exigeante, surtout en azote et en potasse ; il est particulièrement sensible à l'action des engrais chimiques, par l'emploi desquels le rendement est souvent augmenté d'un tiers, et la durée de la production allongée.
Dans une terre de fertilité moyenne, voici un bon exemple de fumure pour la culture en plein champ :
30 à 35,000 kil. de fumier de ferme bien décomposé à enfouir pendant les travaux préparatoires. Cette fumure suffira amplement aux besoins de la plantation durant la période d'installation. — L'année suivante, répandre en couverture, en Mars :
Nitrate de soude |
200 kil. |
par hectare, |
et recommencer chaque année de la même façon et à la même époque, jusqu'à épuisement de la plantation.
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INSECTES NUISIBLES ET MALADIES. — Le Mille-pieds ou Iule des fraisiers (Blaniulus guttulatus) est quelquefois très abondant dans les plantations, où sa présence devient alors des plus gênantes. Ce myriapode, au corps mince et allongé, ne dépassant pas 2 centimètres, s'introduit dans les fruits mûrs et en dévore l'intérieur.
Le seul procédé pratique de destruction consiste à enlever les fruits attaqués et à les brûler ; on peut aussi disposer sur le sol des fragments de pommes de terre, des feuilles de laitue, des petits tas de mousse, etc., sous lesquels les Mille-pieds viennent s'abriter, et il est alors facile de les écraser.
Le Ver blanc, larve du Hanneton (Melolontha vulgaris) est un des grands ennemis du Fraisier, ainsi que la larve de la Tipule potagère (Tipula oleracea). — Pour lutter contre ces ravageurs, on peut employer le sulfure de carbone introduit dans le sol à l'aide du pal injecteur ; mais ce procédé est coûteux, et le mieux encore est de rechercher les larves au pied des plantes flétries et de les tuer.
La Grise et le Puceron vert attaquent fréquemment les cultures forcées ; on s'en débarrasse par des bassinages répétés à l'eau additionnée de jus de Tabac, ou par des saupoudrages de soufre précipité. — Il en est de même du Ver gris ou larve de la Noctuelle des moissons (Agrotis segetum).
Le Fraisier est aussi très souvent atteint d'une maladie connue sous le nom de « rouille » ou « taches des feuilles » du fraisier et qui est causée par un champignon parasite : le Spharella fragariæ ; on la reconnaît à la présence sur les feuilles de taches arrondies brun-pourpre. Le traitement consiste à enlever et à brûler ensuite les feuilles atteintes, puis à traiter la plantation, après que les fruits ont cessé de donner, au sulfate de cuivre, par exemple avec la bouillie bourguignonne, qui est composée de :
Sulfate de cuivre |
1 kil. 500 |
pour 100 litres d'eau. |
USAGE. — On mange le fruit frais, qui est excellent et très sain ; on en fait des confitures, des conserves, des glaces. etc.
Indigène. — Plante vivace, herbacée, stolonifère ; feuilles ternées, à folioles plissées, dentées, velues à la partie inférieure ; hampe florale dressée, rameuse, velue, dépassant légèrement le feuillage ; sépales du calice réfléchis après la floraison ; poils des pédoncules apprimés. Fruits petits, pendants, de forme arrondie ou conique. Graines saillantes, menues, au nombre d'environ 2 500 dans un gramme.
Cette espèce est commune dans les bois de tout l'hémisphère boréal, et spécialement dans les régions montagneuses. On la voit peu dans les jardins depuis l'introduction de la Fraise des quatre-saisons ; nous devons cependant en mentionner quelques formes qui se sont conservées jusqu'à présent dans les environs de Paris, par habitude d'abord, et aussi parce que le fruit de la Fraise des bois a une finesse et un parfum tout particuliers. Dans les pays de plaines, la saison dure un mois à peine ; mais dans les montagnes, à cause de la différence d'époque de maturité qui résulte de l'altitude de plus en plus grande, on récolte les fraises des bois depuis le mois de Juin jusqu'en Septembre.
Fraisier petit hâtif de Fontenay (SYN.: Fraise hâtive de Chatenay). — Diffère très peu du Fraisier des bois sauvage ; il est très précoce, mûrissant ses fruits sept ou huit jours avant le Fr. des quatre-saisons. Fruit petit, rond, d'un rouge bien foncé quand il est très mûr. Cette variété n'est pas remontante, c'est-à-dire qu'elle ne donne de fruits qu'au printemps.
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Fraisier Montreuil (SYN.: Fr. de Montreuil à marteau, Fr. de Villebousin, Fr. de Ville-du-Bois, Fr. dent de cheval, Fr. Fressant). — Bien distinct, à feuillage assez étroit, très blond, plissé, d'un aspect particulier. Plante vigoureuse, fertile, à fruits coniques assez allongés, parfois élargis en crête, rouge foncé quand ils sont bien mûrs, ce qui n'arrive qu'un peu tard, vers la fin de Juin. — Cette variété est très productive ; elle ne remonte pas. Elle fut obtenue aux environs de Montlhéry, par un horticulteur du nom de Montreuil, au commencement du XVIIIe siècle.
Le Fraisier monophylle, ou Fr. de Versailles, dans lequel une seule foliole se développe à chaque feuille, est encore une variété du Fraisier des bois. Il a été obtenu par Duchesne, auteur de la célèbre Monographie du Fraisier.
Indigène. — Vivace.— Plante bien différente du Fraisier des bois, s'en distinguant par les dimensions un peu plus fortes de toutes ses parties, de son fruit particulièrement, et surtout par la faculté unique qu'il possède de remonter, c'est-à-dire de produire successivement des fleurs et des fruits pendant toute la belle saison. L'introduction de ce fraisier dans les cultures ne date pas d'une époque bien éloignée, car il fut apporté en France, du mont Cenis, par Fougeroux de Bondaroy, en 1754 ; mais il est promptement devenu l'objet d'une culture très importante, à cause de l'avantage précieux qu'il présente en fournissant des fraises à une époque où la production de toutes les autres variétés est épuisée depuis longtemps. La Fraise des quatre-saisons ou des Alpes présente à peu près les mêmes caractères d'aspect et de saveur que la Fraise des bois ; elle est cependant en général plus allongée, plus grosse et plus pointue. La graine en est aussi plus grosse et plus longue : un gramme n'en contient que 1 500 environ.
CULTURE. — Comme le Fr. des quatre-saisons se reproduit exactement par le semis avec tous ses caractères, beaucoup de jardiniers ont l'habitude de le semer au lieu de le multiplier par filets, et l'on s'accorde généralement à considérer les plantes venues de graines comme plus vigoureuses et plus productives que les autres. Pour s'assurer une production bien soutenue et bien abondante à l'arrière-saison, il est bon de laisser reposer les plants de fraisiers sur lesquels on compte pour cette époque ; on doit pour cela ne pas les laisser fleurir au printemps, supprimer les montants et les filets, et surtout continuer les arrosements.
Des fraisiers des quatre-saisons bien soignés doivent produire au mois de Septembre avec presque autant de profusion qu'au printemps ; la plus grande difficulté de leur culture consiste à les faire fructifier abondamment de Juillet en Septembre.
Ce dernier diffère de la forme ordinaire, à fruit rouge, par la couleur de son fruit et par sa saveur un peu moins acide. Il est tout aussi remontant.
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Très belle variété, caractérisée par son fruit conique, gros, bien fait, d'un rouge très intense et prenant, à la maturité complète, une teinte presque noirâtre. Cette race est très remontante et sous tous les rapports fort recommandable ; elle se reproduit assez bien par le semis.
Race issue par semis du Fraisier des Alpes. Elle est surtout caractérisée par le volume de ses fruits et par l'intensité de la coloration de toutes ses parties. Elle a, en effet, les tiges et les filets d'un rouge brun, les fleurs souvent teintées de rouge et les fruits tellement foncés qu'ils deviennent presque noirs à la maturité complète ; c'est du reste une variété très productive, donnant abondamment des fruits pendant six mois de l'année et se reproduisant même très fidèlement par la voie du semis.
Cette forme, très distincte, présente l'avantage de ne pas produire de filets ou coulants, qui rendent souvent difficile l'entretien des plantations de fraisiers ; elle convient tout particulièrement pour ce motif à la formation de bordures régulières, aussi est-elle d'un emploi très fréquent.
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I1 en existe une variété à fruit rouge et une autre à fruit blanc ; toutes deux sont rustiques, fertiles, remontantes, et se reproduisent presque sans variation par la voie du semis. Elles peuvent aussi se multiplier par division des touffes.
Le Fraisier Marteau, cultivé dans le Nivernais, est identique au Fr. des Alpes sans filets à fruit blanc.
Sous ce nom, on cultive une belle race améliorée et très fertile de Fraisier des Alpes.
Elle se distingue des autres par la forme particulière de son fruit, qui est très long et très mince, et d'excellente qualité. La couleur en est un peu plus claire que celle de la Fraise Janus.
Fr. des quatre-saisons Berger. — Obtenu il y a une douzaine d'années par M. Berger, horticulteur à Verrières-le-Buisson ; il se rapproche beaucoup de la variété précédente, mais il a les fruits encore plus longs et plus renflés. C'est une plante vigoureuse et très remontante, qui donne, surtout sur les jeunes plants, de nombreux fruits parfumés, d'un beau rouge écarlate.
Fr. Belle du Mont-d'Or. — Plante à fruits rouges, arrondis ou en cœur, parfois méplats ; graines très saillantes ; chair blanche.
Fr. Gloire du Creusot. — Variété passablement hâtive, à fruits assez semblables à ceux du Fr. Belle de Meaux, mais plus petits et portés par des hampes plus courtes.
Fr. La Meudonnaise. — Autrefois assez répandu aux environs de Paris ; il est caractérisé par ses feuilles blondes, cloquées et renflées. Son fruit est gros, conique, et d'une couleur très foncée.
Fr. Schöne Anhalterin (Goeschke). — C'est un fraisier des quatre-saisons à port compact et fruit très rouge, sans mérite particulier.
On pourrait augmenter beaucoup le volume de la Fraise des quatre-saisons par les semis et la sélection ; mais il ne faut pas perdre de vue que toute aug-
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mentation dans le volume des fruits est généralement obtenue aux dépens de leur nombre ou de la durée de la fructification, qui est le vrai et le plus grand mérite d'une fraise des quatre-saisons.
Indigène. — Vivace. — Ce fraisier ressemble, à première vue, par ses caractères de végétation, au Fraisier commun et au Fraisier des Alpes : il se distingue cependant du premier par ses filets simples et non composés d'articles successifs, et du second en ce qu'il n'est pas remontant. Ses fruits sont plus arrondis et bien plus obtus que ceux du Fraisier des bois ; ils sont aussi un peu plus gros et fréquemment atténués près du calice en une sorte de col rétréci ; leur couleur est beaucoup plus terne et moins luisante que celle des autres fraises, sauf les Caprons, et, comme ceux-ci, ils ont souvent le côté de l'ombre à peine coloré. La chair en est assez ferme, beurrée, bien pleine et d'une saveur musquée très particulière. Les graines en sont relativement grosses : un gramme n'en contient que 1100 environ ; elles sont espacées à la surface du fruit et assez profondément enfoncées.
En somme, ce fraisier ressemble au Fr. des bois par tous ses caractères, excepté par son fruit, qui se rapproche bien plus de la Fr. Capron que de toute autre.
D'après les derniers travaux de M. J. Gay, le Fraisier de Bargemont (Fr. Majaufea Duch.) ne serait qu'une forme du Fragaria collina. — Ces deux fraisiers, qui autrefois se rencontraient de temps en temps dans les jardins, sont à peu près inconnus aujourd'hui, en dehors des collections botaniques.
Indigène.— Vivace. — Plante stolonifère, à feuilles plissées, d'un vert foncé, terne, passablement velues ; fleurs le plus souvent dioïques par avortement. Fruits d'un rouge très foncé, violacé ; graines noires, enfoncées, au nombre de 1 200 environ dans un gramme. Sur certains pieds, les pistils se développent seuls, sur d'autres seulement les étamines ; de sorte que la fécondation ne peut se faire sûrement que si les deux formes se trouvent réunies à petite distance l'une de l'autre.
Les variétés horticoles du Fraisier Capron sont nettement caractérisées par la forme de leurs fruits ; ceux-ci sont presque sphériques, légèrement rétrécis, allongés en col et complètement dépourvus de graines à l'endroit où ils sont insérés sur le calice.
CULTURE. - Les Caprons, comme la plupart des fraisiers, se multiplient principalement par les coulants ou filets qu'ils donnent en abondance. Toutes les races cultivées de ce fraisier, dérivant d'une plante indigène en France, sont parfaitement rustiques et d'une
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culture très facile ; néanmoins, depuis l'apparition et la vulgarisation des nombreuses races de grosses fraises ou fraises ananas aujourd'hui connues, les Caprons ont beaucoup perdu de la faveur dont ils jouissaient autrefois ; la saveur particulière et extrêmement forte de leurs fruits déplaît à beaucoup de personnes, et ils n'ont pas, comme le Fraisier des quatre-saisons, l'avantage de donner une seconde récolte à l'automne.
Toute bonne terre saine leur convient, et les plantes peuvent être laissées plusieurs années au même endroit ; mais il est nécessaire, pour en obtenir une fructification abondante, de s'assurer, au moment de la plantation, qu'on en possède des individus mâles et d'autres femelles : c'est la conséquence naturelle de ce que nous avons dit sur la séparation des sexes dans cette espèce.
Plante trapue, ramassée ; feuillage d'un vert blond un peu grisâtre; folioles ovales-allongées, à nervures bien marquées et dentelures aiguës et profondes; hampes florales dressées, s'élevant bien au-dessus du feuillage; fleurs assez grandes, d'un blanc pur, à pétales très arrondis.
Fruits mûrissant vers le milieu de Juin, assez allongés, souvent coniques et assez volumineux.
Fraisier Capron framboisé (SYN.: Fraise abricot). — Une des plus anciennes variétés de cette espèce ; c'est une plante à végétation vigoureuse et feuillage abondant, un peu plus développée dans toutes ses parties que le Fr. Belle Bordelaise. Son fruit cependant est un peu moins gros, d'une couleur rouge violacé ou lie de vin ; chair très pleine, juteuse, beurrée et fondante, blanche ou légèrement jaune, quelquefois un peu verdâtre, à saveur très prononcée rappelant un peu celle de la Framboise ou plutôt du Cassis. Les feuilles de ce fraisier sont à pétioles très velus, surtout dans la jeunesse.
Le Fraisier Schöne Wienerin est un Capron un peu plus vigoureux que la Belle Bordelaise.
Amérique septentrionale. — Vivace. — Plante stolonifère, à feuilles longues, non plissées, presque entièrement glabres, ainsi que les pétioles. Fruits nombreux, petits, arrondis, à pédicelles très minces. Graines très enfoncées, assez petites, brunes, au nombre d'environ 1 500 dans un gramme.
Le Fr. écarlate est d'une culture très facile. II est hâtif, rustique et très durable ; mais les fruits, presque sphériques, amincis près de leur point d'insertion en un col dépourvu de graines, d'une couleur rouge écarlate assez vive, même à la maturité, en sont malheureusement fort petits, et la plante ne remonte pas, double désavantage qui l'a fait délaisser comme bien d'autres,en faveur des grosses fraises ou de la Fr. des quatre-saisons.
Les variétés obtenues par simple variation du Fragaria virginiana ont à peu près disparu des cultures ; mais, par contre, plusieurs variétés obtenues par le croisement de cette espèce avec le Fr. ananas ont conservé des caractères qui rappellent parfaitement ceux du Fr. écarlate.
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Chili. — Vivace. — Plante stolonifère, très velue dans toutes ses parties, trapue ; fleurs dioïques par avortement, très larges, d'abord d'un blanc jaunâtre, devenant ensuite d'un blanc pur ; pétioles gros et courts, teintés de rouge ; folioles presque rondes, à dentelures très grandes et très obtuses. Fruit gros, généralement de forme irrégulière, d'une couleur orangée, et plus ou moins velu sur la peau elle-même ; graines noires, saillantes, relativement grosses, au nombre de 800 à 900 dans un gramme. Maturité tardive.
A l'état spontané, au Chili même, ce fraisier se montre sous des formes assez diverses. Il se présente tantôt à fruit blanc couvert de graines noires, tantôt à fruit saumoné ou orangé pâle ; la fleur est parfois blanc pur, parfois jaune-soufre passant au blanc après l'épanouissement.
Le Fraisier du Chili n'est pas parfaitement rustique dans toute la France. Il réussit fort bien dans les climats maritimes et particulièrement en Bretagne, où il est cultivé sur une très grande échelle à Plougastel, aux environs de Brest ; à Paris, il souffre assez du froid dans les hivers rigoureux ou humides, et il y est plutôt cultivé à titre de curiosité qu'autrement. Comme les autres fraisiers, celui-ci se multiplie par ses coulants. Il fut rapporté du Chili en 1714, par Frézier.
L'origine de cette forme de fraisier à gros fruit a toujours été fort obscure. Dès l'époque de son introduction dans les cultures, vers le milieu de l'avant-dernier siècle, on ne savait quelle origine exacte lui assigner. Du reste, deux fraisiers ont porté le nom d’ananas : l'un, décrit par Poiteau, n'est pas le véritable Fr. ananas ; l'autre, beaucoup plus cultivé, répandu en Angleterre et en Hollande, paraît avoir donné naissance par variation, peut-être par croisement, à la plupart des fraises à gros fruits dites anglaises. Il est fort possible que le Fr. ananas lui-même soit issu du croisement du Fr. du Chili et d'une autre espèce botanique.
Le Fraisier ananas, tel qu'il a été conservé dans quelques collections, est vigoureux, assez trapu ; ses feuilles rappellent passablement celles du Fr. écarlate de Virginie ; les hampes en sont vigoureuses, pas très élevées, un peu velues, les fleurs très grandes. Le fruit est rond ou un peu en cœur, d'un rose pâle légèrement jaunâtre ou saumoné ; la chair est très blanche, souvent creuse au centre. Les graines sont brunes, moyennes, peu enfoncées ; un gramme en contient environ 1 100.
De ce fraisier sont sortis, par le semis, des milliers de variétés distinctes dont nous allons énumérer les meilleures et les plus intéressantes.
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Les diverses et nombreuses variétés qu'on réunit sous la dénomination de « grosses fraises » sont loin de présenter des caractères identiques ; nous ne chercherons donc pas à faire une description générale de plantes aussi différentes les unes des autres.
Pour donner une idée des dissemblances qu'elles présentent, nous dirons que la couleur des fruits varie du blanc au rouge-noir, et leur poids de 5 à 60 grammes. La saveur du fruit, la grosseur et l'enfoncement des graines, les dimensions des fleurs, la précocité, la quantité de coulants produite, ne donnent pas lieu à des différences moins accentuées.
Variété hâtive et bien productive. Plante trapue et vigoureuse ; feuillage vert foncé ; pétioles longs, minces, assez velus ; folioles ovales à dents aiguës ; hampes nombreuses, dressées, très multiflores ; fleurs petites, à pétales étroits.
Fruits petits, mais très abondants, arrondis, courtement coniques ou en cœur, d'un rouge écarlate foncé ; chair rouge, juteuse mais très acidulée. Précocité moyenne.
La saveur toute particulière et très prononcée de la Fraise Albany peut paraître presque désagréable lorsque le fruit est frais ; en tout cas, sa petitesse relative suffirait à la placer au second rang des variétés de table. Mais, par contre, lorsqu'il est cuit son fruit est de qualité très remarquable ; on l'emploie donc surtout comme fraise à confiture et pour cet usage elle surpasse même la Fr. Vicomtesse Héricart de Thury.
Plante bien vigoureuse, trapue et très productive, à feuillage ample, d'un vert foncé.
Fruits de grosseur moyenne, mais extrêmement abondants, de forme globuleuse ou oblongue, d'un beau rouge brillant, très légèrement velus, à graines presque saillantes ; chair rose, assez sucrée, mais peu parfumée. Ces fruits ont le mérite très appréciable d'être sensiblement plus gros que ceux des autres variétés aussi hâtives.
C'est un fraisier qui se recommande autant par sa précocité exceptionnelle que par sa production très abondante et très prolongée.
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Plante de vigueur moyenne, assez trapue ; feuilles arrondies, d'un vert foncé luisant, à dentelures profondes et assez aiguës, nervures très apparentes ; pétioles longs et minces, verts ; fleurs nombreuses, relativement petites, portées sur des pédoncules courts, ramifiés, dépassant à peine le feuillage.
Fruits arrondis ou coniques-obtus, d'un blanc légèrement rosé ; graines demi-saillantes, rouges ou brunes ; chair très blanche, un peu flasque, sucrée, juteuse, à goût musqué assez prononcé. Maturité demi-tardive.
Plante très fertile, et bien distincte surtout par la couleur blanche de son fruit. Après la fructification, elle reste remarquablement compacte et trapue ; elle ne produit que peu de coulants : ceux-ci sont courts, raides, assez gros ; les bouquets de feuilles qu'ils portent sont plus rapprochés entre eux que dans la plupart des autres fraisiers.
Plante de taille moyenne, un peu délicate. Fruits très gros, oblongs, souvent aplatis, à bout conique ou carré, d'une couleur rouge vermillon ; chair blanche, ferme, très juteuse, sucrée, extrêmement parfumée, d'une grande finesse.
Cette excellente fraise serait certainement plus répandue dans les cultures si elle était plus rustique, et surtout si la multiplication n'en était rendue lente et difficile par ce fait qu'elle ne produit que très peu de coulants.
Plante assez vigoureuse, velue dans toutes ses parties ; feuillage d'un vert foncé, luisant en dessus ; folioles ovales, plissées ou contournées souvent en cuiller ; fleurs moyennes, nombreuses, portées sur des pédoncules assez vigoureux, mais dépassant à peine le feuillage.
Fruits gros, en cœur, un peu courts, de couleur vermillon ; graines demi-saillantes ; chair très blanche, fondante, beurrée, parfumée, légèrement musquée. Très bonne variété, assez fertile, mais un peu délicate. Maturité demi-tardive.
Assez voisine du Fr. British Queen par ses autres caractères de végétation, cette variété en diffère par ses filets, qui sont gros, épais et velus ; ils ne sont pas très abondants, et nous les avons vus quelquefois fleurir dans l'année même, mais ce fait est exceptionnel.
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Plante forte et vigoureuse ; feuilles amples, longuement pétiolées ; fleurs grandes, blanches, portées sur des hampes très longues.
Fruits gros, oblongs, obtus, souvent en crête, bien colorés, luisants, à graines enfoncées ; chair rose, juteuse et de bonne qualité. Maturité demi-hâtive.
Le mérite de cette variété réside surtout dans son aptitude à produire en pleine terre, et sans soins spéciaux, des fruits aussi gros et aussi beaux que ceux obtenus par la culture intensive du Fr. Général Chanzy et autres variétés réputées pour leur grosseur. — Le Fraisier Centenaire convient aussi bien aux amateurs qu'aux cultivateurs pour la production en pleine terre de fruits de choix.
Plante assez vigoureuse, touffue, mais naine ; feuillage léger, vert franc, à folioles étroites ; hampes abondantes, courtes et grêles, portant des fleurs nombreuses et petites, s'épanouissant de très bonne heure.
Fruits abondants, de grosseur moyenne, en forme de cœur, d'un rouge luisant, un peu velus ; chair rouge, acidulée et parfumée.
Ce fraisier est un des plus précoces, égalant sous ce rapport le Fr. May Queen, sur lequel il a l'avantage de donner des fruits sensiblement plus gros et d'avoir une production plus soutenue.
Fraisier très vigoureux ; pétioles et tiges assez velus ; feuilles grandes, larges, d'un vert très foncé ; folioles larges, presque toujours plissées sur la nervure médiane, un peu gaufrées et contournées ; dentelures très grandes, assez profondes et aiguës ; pédoncules forts, dressés, souvent feuillés ; fleurs grandes, assez nombreuses, faisant place à des fruits dont la grosseur diminue rapidement des premiers aux derniers. — Ces fruits sont très gros, un peu courts, d'un rouge très foncé à la maturité ; graines noires, assez saillantes; chair rose,
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fondante, sucrée, juteuse, assez parfumée, mais souvent creuse au centre. Le goût du fruit rappelle un peu celui de la Fraise du Chili. — Cette variété est actuellement une des plus cultivées en grand dans les environs de Paris pour l'approvisionnement du marché, où elle jouit d'une faveur particulière. On l'emploie aussi beaucoup pour la culture forcée.
Le Fr. La France nous a paru très voisin du Fr. Docteur Morère, sinon identique.
Plante de taille moyenne ; feuillage plutôt léger ; pétioles légèrement velus ; folioles grandes, ovales, larges et très dentées ; hampes fortes, très ramifiées et étalées ; fleurs moyennes. — Fruits assez gros, peu abondants, arrondis ou oblongs ; chair rouge, parfumée, mais pâteuse. Maturité demi-hâtive.
Plante extrêmement vigoureuse, à larges feuilles d'un vert foncé presque noir ; folioles ovales-arrondies, à dentelures très grandes et peu profondes ; pétioles, tiges et coulants très velus, souvent teintés de rouge ; fleurs grandes, d'un blanc pur, portées sur des pédoncules vigoureux, mais un peu courts.
Fruits gros, courts, prenant à la maturité une teinte brunâtre particulière ; chair jaune, de couleur tirant un peu sur l'abricot, juteuse, fondante, d'une saveur participant un peu de celle de la Fraise du Chili.
Ce fraisier est très productif, très rustique et de maturité demi-tardive.
Variété très distincte, d'une forme jusqu'alors très rare dans les fraises hybrides et rappelant plutôt celle des Caprons. Plante vigoureuse, à feuillage abondant, dressé ; folioles grandes, allongées, d'un vert foncé, portées sur des pédoncules un peu velus ; hampes hautes et fortes.
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Fruits arrondis-obtus à l'extrémité et amincis jusqu'au tiers environ de leur longueur en un col dépourvu de graines. Ces fruits, rouge écarlate quand ils commencent à se colorer, deviennent bientôt d'un rouge sang très foncé ; la chair en est franchement rouge à l'intérieur, ce qui différencie très nettement la Fraise Édouard Lefort de la Fraise bicolore (de Jonghe) et de la Deutsche Kronprinzessin (Gœschke) qui, seules à notre connaissance, ont, comme elle, le fruit en forme de grelot, mais avec la chair complètement blanche.
Plante forte, basse, à feuillage ample ; folioles courtement ovales et très dentées, portées sur des pétioles gros, très velus, légèrement rosés ; hampes courtes ; fleurs grandes, à pétales séparés.
Fruits très gros, allongés, obtus, d'un rouge très foncé et luisant, dépourvus de graines à la base du pédoncule ; chair rouge ou rouge-noir selon l'état d'avancement, juteuse et bonne. Maturité demi-hâtive.
Le plus grand mérite du Fr. Général Chanzy réside dans son aptitude au forçage, sous l'influence duquel il affirme sa supériorité et produit des fruits exceptionnellement gros et beaux. En pleine terre, il noue souvent mal et ses fruits peu abondants deviennent rocheux ou informes. C'est un fraisier exigeant et qui souffre beaucoup de la sécheresse ; il est probablement très proche parent des Fraisiers Le Czar et Édouard Lefort, dont il se rapproche par la forme de son fruit et l'absence de graines autour du pédoncule.
Plante très vigoureuse, trapue ; pétioles élevés, portant des feuilles moyennes, d'un vert franc presque vernissé ; folioles presque rondes, à dentelures peu profondes et assez arrondies, à nervures bien apparentes ; fleurs moyennes,
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très nombreuses, portées sur des pétioles robustes, dressés, souvent feuillés, toujours très ramifiés et dépassant le feuillage.
Fruits très abondants, en cœur, d'un rouge vermillon brillant devenant plus foncé quand ils dépassent le degré ordinaire de maturité, quelquefois un peu creux ; graines jaunes, presque entièrement saillantes ; chair rouge, juteuse, assez parfumée, pas très sucrée. Maturité demi-tardive.
La vigueur et la rusticité de cette variété, l'abondance de ses fruits, leur belle couleur et l'avantage qu'ils présentent de supporter admirablement le transport, en font une des fraises les plus précieuses pour la culture maraîchère dans les environs des grandes villes ; elle est en plein rapport lorsque les fraises hâtives commencent à décliner. Elle convient bien à la culture forcée.
Plante ramassée, trapue ; feuilles à pétioles courts et folioles petites, presque rondes, d'un vert foncé un peu glauque, à dentelures grandes, généralement peu nombreuses, mais aiguës et profondes ; pédoncules ramifiés, mais très courts, restant presque tous cachés dans le feuillage ; fleurs très nombreuses, petites, d'un blanc un peu verdâtre.
Fruits gros, coniques, un peu courts, rouge écarlate assez foncé quand ils sont bien mûrs ; graines noires peu enfoncées ; chair rosée ou rouge pâle, fine, juteuse, parfumée, manquant un peu de sucre.
Variété fertile, d'une production très régulière, tenant peu de place, et pour toutes ces raisons très recommandable.
Variété demi-tardive, vigoureuse et fertile, obtenue par M. Édouard Lefort, à qui l'on est également redevable de plusieurs autres bonnes variétés.
Plante très forte et trapue ; feuillage ample, un peu contourné ; pétioles longs, rouges, peu velus ; folioles arrondies ; hampes fortes, mais peu élevées, portant de grandes fleurs bien dressées.
Fruits très gros, ovoïdes, très allongés et pointus, rétrécis et dépourvus de graines au collet comme la Fraise Édouard Lefort, d'un beau rouge foncé luisant ; graines profondément enfoncées ; chair très rouge, quelquefois creuse, juteuse et agréable.
De même que le Fr. Général Chanzy, mentionné plus haut, celui-ci craint la sécheresse, et l'absence d'une humidité suffisante compromet la formation, la grosseur et la régularité de ses fruits.
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Plante haute et robuste ; feuillage abondant ; pétioles longs, grêles et peu velus ; folioles petites, très rondes, à dents obtuses, d'un vert foncé luisant ; hampes nombreuses, fortes, longues, dressées ou obliques, portant de grandes fleurs à pétales un peu chiffonnés.
Fruits extrêmement abondants, moyens ou gros, globuleux ou parfois un peu aplatis au sommet, très réguliers de forme ; graines brunes, mi-saillantes, tranchant sur la couleur blanc rosé du fruit ; chair juteuse, sucrée, parfumée et d'une qualité tout à fait supérieure. Précocité moyenne.
Donnée au début comme fraisier à gros fruit remontant, cette variété n'a pas complètement confirmé les espérances qu'elle avait fait concevoir ; elle ne remonte que sur les jeunes filets à l'automne, et encore plus ou moins, selon les saisons et la culture. Cependant, sa production très abondante, la grosseur, la régularité et l'exquise saveur de ses fruits, malgré leur couleur peu appréciée, lui assurent une place parmi les meilleures variétés d'amateur.
Plante de vigueur moyenne, assez basse ; folioles ovales-arrondies, d'un vert foncé luisant, à dentelures très grandes et assez obtuses ; fleurs larges, d'un blanc pur, portées sur des pétioles très courts, très branchus, à ramifications souvent teintées de rouge et en partie cachées dans le feuillage.
Fruits en forme de cœur, très réguliers, nombreux, d'un rouge extrêmement foncé à la maturité ; graines demi-saillantes ; chair rouge foncé, pas très sucrée et manquant un peu de finesse et de parfum, mais bien pleine, juteuse et très agréable. Cette fraise est très rustique ; la production en est abondante et soutenue, et la couleur tout particulièrement remarquable par son intensité. Les filets sont assez peu nombreux, ce qui empêche la multiplication de se faire très rapidement. C'est une des meilleures fraises à cuire ; les confitures qui en sont faites ont plus de goût et de couleur que celles des autres fraises.
Plante vigoureuse, demi-hâtive ; feuilles assez grandes, d'un vert franc, lustrées à la face supérieure ; folioles légèrement ovales, à dentelures très grandes, assez profondes et de forme passablement variable, quelquefois très
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aiguës, et quelquefois tout à fait rondes ; fleurs moyennes, à pétales ronds, portées en grand nombre sur des pédoncules feuillés, vigoureux, mais courts, restant souvent cachés dans le feuillage.
Fruits oblongs, gros, bien faits, d'un rouge écarlate assez foncé ; graines demi-enfoncées ; chair rose pâle, juteuse, sucrée et très parfumée.
La Fraise Lucas est une excellente variété, à la fois productive et de qualité tout à fait hors ligne.
Plante peu élevée, mais très vigoureuse : pétioles courts, étalés, très velus ; folioles amples, arrondies, ondulées, profondément dentées ; filets rougeâtres.
Fruits très gros, courtement oblongs, amincis et nus au collet, d'un beau rouge vermillon brillant ; graines demi-enfoncées ; chair rose, de très bonne qualité. Maturité demi-hâtive.
Cette superbe variété, provenant d'un croisement du Fr. Général Chanzy par le Fr. Docteur Morère, a hérité de ce dernier la délicatesse et la saveur de sa chair ; de son autre parent, elle tient la forme de son fruit et particulièrement ce caractère assez rare d'être dénuée de graines autour du pédoncule. Sa production très abondante et la grosseur de ses fruits la placent au premier rang des fraisiers propres à la culture de pleine terre.
Plante moyenne ; pétioles assez courts, minces ; folioles allongées, d'un vert franc, très lisses en dessus, dentelures assez grandes, aiguës, faisant complètement défaut dans la moitié inférieure du pourtour des folioles ; fleurs moyennes, pédoncules courts, extrêmement ramifiés, presque traînants.
Fruits très gros, coniques-allongés, d'un rouge vermillon restant assez clair même à la maturité ; graines passablement enfoncées ; chair rose, très juteuse, fondante, manquant un peu de sucre et de parfum. Cette variété rachète ce petit défaut en étant très productive, extrêmement précoce, d'une fertilité très soutenue et en se prêtant parfaitement bien à la culture forcée.
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Plante feuillue, rappelant beaucoup par ses caractères de végétation le Fraisier écarlate ; pétioles presque glabres ; folioles ovales allongées, à dentelures aiguës, nulles dans le tiers inférieur des folioles ; fleurs moyennes ou petites, sur des pédoncules très ramifiés, courts, ne se dégageant que rarement du feuillage.
Fruits moyens ou petits, courts, obtus-arrondis, rouge écarlate, à graines enfoncées ; chair rosée ou rouge pâle, aigrelette, parfumée, assez sucrée.
Fruit très agréable, surtout parce qu'il arrive à maturité dès la fin du mois de Mai, avant toutes les autres fraises. Son petit volume, qui est son seul défaut, se trouve ainsi compensé par son extrême précocité.
Plante vigoureuse, à grandes feuilles dressées, velues sur les pétioles, d'un vert foncé luisant ; folioles grandes, presque rondes, à dentelures larges et obtuses ; fleurs très rondes, en bouquets serrés, sur des pédoncules feuillés, vigoureux, se dégageant bien du feuillage.
Fruits gros, assez courts, rouge vermillon ; graines noires, saillantes ; chair très blanche, fondante, beurrée, bien parfumée dans les saisons chaudes, quelquefois un peu creuse au centre.
Variété rustique et productive, mais mûrissant tardivement et redoutant beaucoup la sécheresse.
Plante vigoureuse, à feuilles amples portées sur des pétioles assez menus ; hampes nombreuses et très ramifiées.
Fruits abondants, courtement coniques ou tout à fait arrondis, d'une très belle couleur écarlate intense vernissé. Chair rouge à l'intérieur, juteuse, sucrée, parfumée et agréablement acide ; d'excellente qualité.
Le Fr. Noble est des plus intéressants, non seulement pour les amateurs mais encore pour les cultivateurs, car, tout aussi précoce qu'aucune autre variété, il est en même temps bien productif et donne d'aussi beaux fruits que les fraisiers de moyenne saison. Sa culture est très répandue dans les environs de Paris pour l'approvisionnement des Halles. Il se prête bien à la culture forcée.
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NOMS ÉTRANGERS : ANGL. June Peach strawberry. — ALL. Juni Pfirsich Erdbeere.
Plante assez trapue, à pétioles rougeâtres, courts et très velus ; folioles arrondies, peu dentées, réticulées, vert foncé ; hampes courtes, grêles, très ramifiées ; fleurs assez grandes. — Fruits coniques, rouge pâle ; graines très enfoncées ; chair rose, juteuse, douce et parfumée. Maturité très tardive.
Le mérite de cette variété réside surtout dans la qualité supérieure de ses fruits, qui mûrissent en outre à une époque de l'année où les autres variétés, touchant à la fin de leur production, ont des fruits moins volumineux et surtout moins délicats. — C'est donc une excellente fraise pour l'arrière-saison.
Plante de taille moyenne, vigoureuse ; pétioles longs, forts, velus, verts ; folioles ovales peu dentées, souvent repliées ; hampes dressées ; fleurs grandes, d'un blanc jaunâtre, à pétales confluents. — Fruits assez gros, oblongs ou subglobuleux, souvent en crête, peu colorés, velus ; chair rosée, quelquefois creuse, pâteuse, quoique assez ferme. Précocité moyenne.
Cette variété est très productive, mais assez peu répandue.
Une des plus anciennes variétés obtenus en France. Plante de taille moyenne, mais très vigoureuse et robuste ; feuillage d'un vert franc, lisse et luisant ; folioles ovales-allongées, à dentelures assez aiguës, ne commençant, comme dans le Fr. Marguerite, qu'à une assez grande distance du point d'attache des folioles fleurs très petites, mais très nombreuses, supportées par des pédoncules vigoureux, très ramifiés, dépassant en partie le feuillage.
Fruits très nombreux, coniques, généralement bien faits, d'une belle couleur rouge ; chair rouge vif, parfumée, assez sucrée, juteuse, mais présentant une mèche centrale un peu résistante.
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Variété très rustique, fertile et d'une grande précocité. Elle convient parfaitement pour forcer, et dans ce cas comme dans la culture en pleine terre, elle donne toujours son produit en première saison. Les fruits supportent bien le transport, et cette qualité, jointe à toutes les autres, explique la persistance avec laquelle les cultivateurs des environs de Paris l'ont conservée en grande faveur, malgré l'introduction de variétés nouvelles qui lui sont préférables sous certains rapports.
A la halle, les fruits de Princesse royale se vendent toujours facilement un peu plus cher que ceux d'aucune autre variété, à moins que ce ne soient des fraises de choix ; on les estime surtout à cause de leur beau coloris brillant et de leur parfum.
Plante de vigueur moyenne ; feuillage léger, blond ; folioles fortement dentées ; hampes nombreuses, grêles ; fleurs grandes et précoces. — Fruits assez gros, globuleux ou oblongs, bien rouges ; chair rose foncé, de saveur agréable. Maturité très hâtive.
Ce Fraisier mûrit à peu près en même temps que le Fr. May Queen, sur lequel il a l'avantage de produire des fruits sensiblement plus gros, rappelant comme forme ceux du Fr. Vicomtesse Héricart de Thury. Toutefois, il semble moins robuste et moins productif que les autres fraisiers très hâtifs et, malgré son ancienneté, il est peu répandu, tout au moins dans la région parisienne.
Plante robuste, à feuillage foncé, lustré, crépu ; pétioles longs, minces, verts et velus ; folioles ovales, dentées; hampes dressées ; fleurs grandes, à larges pétales se recouvrant. — Fruits coniques, mais plats ou élargis en crête quand ils sont gros, d'un rouge clair ; graines jaunes et enfoncées ; chair ferme, rose, juteuse, un peu acide et très parfumée. Maturité tardive.
Cette variété est recommandable pour la grande culture par son abondante production ; elle possède cet autre mérite, que ses fruits se conservent longtemps sur pied et supportent très bien les manipulations et le transport.
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Plante de taille moyenne, peu touffue, étalée, mais très robuste ; pétioles longs, très minces, velus, légèrement rosés ; folioles petites et ovales ; filets très rouges; hampes fortes et nombreuses, dressées ou obliques ; fleurs grandes.
Fruits abondants, gros, oblongs ou méplats, d'un beau rouge écarlate ; graines jaunes, saillantes ; chair rosée, juteuse, acidulée. Maturité très hâtive.
Ce fraisier, dont on fait le plus grand cas en Angleterre, tant pour la production en pleine terre que pour le forçage, a conservé chez nous tous ses mérites de rusticité et d'abondante production ; mais les forceurs français n'en font pas grand usage.
Variété très distincte, reconnaissable entre toutes les autres par la couleur violacée de ses coulants et des pétioles des feuilles ; celles-ci ont les folioles allongées, à dents très grandes et profondes, d'un vert assez foncé et légèrement glauque. Les divisions du calice sont, comme les pétioles, fortement colorées en rouge. Les fleurs présentent cette particularité que les pétales prennent, lorsqu'ils arrivent au moment de tomber, une couleur rougeâtre très prononcée.
Fruits ovoïdes ou en cône allongé, presque toujours réguliers de forme, gros et souvent très gros, d'un rouge cramoisi plus ou moins foncé selon la température ; graines très noires et très saillantes, donnant au fruit un aspect très particulier ; chair blanche, sucrée, juteuse, assez parfumée.
Cette variété est certainement une excellente acquisition ; elle ne donne pas un fruit de première qualité, mais elle est précoce, très rustique et d'une fertilité très grande et très soutenue : elle commence à produire une des premières et donne encore des fruits en même temps que les plus tardives. Les coulants, qui sont, comme nous l'avons dit, très colorés, se développent en grande abondance ; aussi ce fraisier est-il des plus aisés à multiplier.
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Plante vigoureuse et précoce ; feuillage ample, vert foncé ; pétioles courts et minces, verts ; folioles ovales-allongées, repliées, à dents aiguës ; hampes assez nombreuses, dressées ou obliques ; fleurs de grandeur moyenne, d'un blanc un peu jaunâtre.
Fruits abondants, moyens ou gros, oblongs, obtus, légèrement velus, d'un rouge foncé luisant quand ils sont à complète maturité ; graines jaunes, saillantes ; chair tendre, rose, peu juteuse mais parfumée et très bonne.
Les fruits vraiment très gros de ce fraisier constituent son principal titre à l'attention des amateurs ; les plus volumineux sont généralement produits par les plants d'un an : il est donc bon de renouveler fréquemment la plantation.
Plante vigoureuse ; feuillage dressé ; pétioles minces, verts et peu velus ; folioles arrondies bordées de dents aiguës ; hampes courtes, fortes, dressées ; fleurs longuement pédicellées, très étalées, grandes, à pétales confluents.
Fruits abondants, moyens ou gros, courts, souvent irréguliers de forme ; chair rose ou rouge, juteuse, mais sans grand parfum. De maturité hâtive.
Malgré la forme défectueuse de ses fruits et leur qualité plutôt médiocre, ce fraisier est très répandu dans les grandes cultures de la région de Paris à cause de sa robusticité et de son abondante production.
Plante de vigueur moyenne ; feuillage peu abondant, d'un vert foncé luisant ; folioles grandes, ovales, souvent contournées, à dentelures grandes et assez profondes ; fleurs larges, nombreuses, d'un blanc pur, portées sur des pédoncules ne dépassant pas toujours le feuillage. — Fruit conique ou en cœur, bien fait, d'un rouge écarlate assez foncé ; graines brunes, demi-saillantes ; chair blanche, très pleine, ferme et fondante, beurrée, juteuse, sucrée et parfumée.
C'est une des meilleures et des plus délicates de toutes les fraises. Elle n'est malheureusement pas très fertile. La maturité en est demi-tardive.
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Plante basse, presque naine ; feuillage compact ; pétioles courts, verts, velus ; folioles amples, arrondies, réticulées et peu dentées ; hampes courtes ; fleurs assez grandes. — Fruits abondants, gros, en forme de cœur, d'un beau rouge vif allant même jusqu'au rouge-noir à complète maturité ; graines brunes, mi-enfoncées ; chair rouge pâle, très juteuse, sucrée, agréablement acide.
Les mérites de cette variété sont de produire beaucoup et de posséder un feuillage abondant et serré qui couvre bien les fruits et les abrite contre la grande chaleur. Par contre, les plantes s'épuisent vite et ne donnent plus alors que de petits fruits.
Plante vigoureuse, pas très haute, mais feuillue, dressée et d'un vert foncé indiquant un tempérament robuste ; folioles ovales, souvent rétrécies vers la base, qui est dépourvue de dentelures, le reste du pourtour en présente d'assez profondes, ordinairement arrondies ; fleurs moyennes ou petites, portées sur des pédoncules vigoureux, très ramifiés, dépassant généralement le feuillage.
Fruits coniques ou en coeur, d'un rouge très foncé, à graines demi-saillantes ; chair très ferme, rouge, sucrée, juteuse, un peu acide et bien parfumée.
Les fruits se transportent bien ; ils mûrissent de bonne heure et sont produits en très grande quantité et pendant fort longtemps : aussi cette fraise est-elle cultivée sur une grande échelle pour l'approvisionnement des marchés, non seulement en France, mais même en Angleterre. Elle convient bien à la culture forcée. C'est une des variétés desquelles il est le plus facile d'obtenir une seconde récolte à l'automne au moyen d'un traitement approprié.
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Plante vigoureuse, à folioles très larges, presque rondes, à dentelures très grandes et très obtuses, d'un vert assez foncé, luisant. La plante forme des touffes larges et fournies ; les fleurs sont nombreuses, de grandeur moyenne, portées sur des pédoncules longs, très ramifiés et dépassant bien le feuillage.
Fruits gros, très courts, arrondis ou légèrement en cœur, d'un rouge vermillon un peu pâle, à peau très fine et graines très enfoncées ; chair rose, extrêmement juteuse et fondante, passablement sucrée et parfumée.
Le fruit de cette variété se transporte difficilement et ne se conserve pas bien, ce qui lui retire beaucoup de sa valeur pour la vente ; elle est néanmoins cultivée assez largement pour la halle de Paris, à cause de sa précocité et de sa fertilité très grande et très soutenue. Elle convient surtout aux potagers d'amateurs et particulièrement pour la culture forcée.
Plante vigoureuse, de taille moyenne ; feuilles nombreuses, à pétioles minces, assez velus ; folioles de grandeur médiocre, presque arrondies, d'un vert franc un peu grisâtre ; fleurs moyennes, très nombreuses, portées sur des pédoncules d'une grande vigueur et très ramifiés, qui ne s'élèvent pas toujours franchement au-dessus du feuillage.
Fruits longs, gros, généralement aplatis et presque toujours carrés du bout, d'un rouge cramoisi très foncé ; graines noires, petites, saillantes et nombreuses ; la chair en est très ferme, blanche, juteuse, bien sucrée, très parfumée et de première qualité.
Excellente variété demi-tardive, très fertile et produisant longtemps. C'est une de celles qui allient le mieux l'abondance à la qualité du produit ; mais la couleur un peu trop foncée des fruits fait qu'ils sont généralement peu recherchés sur les marchés.
Comme toutes les autres plantes fruitières, le Fraisier a donné un si grand nombre de variétés, qu'il serait presque impossible de les énumérer toutes.
Il serait d'autant plus inutile de chercher à en donner ici une liste générale, qu'il existe sur ce sujet des ouvrages spéciaux plus complets que ce que nous pourrions faire.
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Nous nous bornerons à citer encore les variétés suivantes, moins répandues dans les cultures que celles décrites plus haut, mais remarquables cependant par d'excellentes qualités, et dont quelques-unes ont des emplois spéciaux.
Dans le nombre, nous avons compris plusieurs variétés étrangères, encore peu connues en France, mais dont on fait grand cas dans leur pays d'origine :
Amiral Dundas (Myatt). — Plante vigoureuse, mais mûrissant tard ; à fruits nombreux, coniques, d'un rouge foncé, à chair blanc rosé, ferme et sucrée. C'est une race d'amateur plutôt que de producteur.
Belle de Cours (Arienti). — Variété vigoureuse, demi-hâtive. Fruits abondants, longuement coniques, souvent en crête, bien colorés rouge foncé ; chair saumonée, juteuse, un peu acide.
Belle de Paris (Bossin). — Variété très rustique et très productive. Fruit conique, gros, d'un rouge vif, mûrissant un peu tardivement ; chair sucrée, blanche ou rosée, assez ferme.
Bicolore (De Jougla). — Fruits très nombreux, petits, presque sphériques, d'une couleur orangée très pâle et parfois tout à fait blancs du côté opposé au soleil. Malgré cela, c'est une fraise à chair blanc jaunâtre, extrêmement juteuse, sucrée et d'un parfum très particulier.
Black Prince (Cuthill.). — Fruit petit, arrondi, devenant à la maturité d'un rouge presque noir. Une des plus précoces de toutes les grosses fraises ; se prête tout à fait bien à la culture forcée.
Capitaine (Laxton). — Plante vigoureuse, à fruits larges et coniques, d'un beau rouge brillant et vernissé, à chair blanc rosé, fine et sucrée. Donne peu de coulants, ce qui en rend la multiplication difficile.
Commander (Laxton). — Variété à longues hampes dressées. Fruits abondants, allongés, écarlates, velus ; chair ferme, rosée et juteuse.
Comte de Paris (PELVILAIN). — Ancienne race française à beau fruit rouge foncé, en cœur ; chair rouge. Variété très productive et qui convient bien à la culture en plein champ.
Docteur Hogg (Bradley). — Très voisine de British Queen par ses caractères de végétation, mais à fruits plus gros, d'une belle couleur rouge écarlate, à chair très pleine, d'un blanc rosé, juteuse et de parfum délicat.
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Docteur Nicaise (Dr Nicaise). — Remarquable plutôt par la dimension de ses fruits à chair rouge pâle, que par leur qualité.
Duke of Montrose (Carmichael). — Variété tardive, à feuillage blond et hampes dressées. Fruits abondants, arrondis ou oblongs ; chair très ferme, rouge et juteuse.
Eleanor (Myatt). — Variété tardive, à fruits oblongs et d'un rouge très foncé ; chair écarlate pâle, peu juteuse, mais sucrée et parfumée.
Elisa (Myatt).— Recommandable pour les sols argileux. Fruits moyens ou petits, d'une couleur rouge assez pâle ; chair blanche. Sa production se soutient longtemps.
Elton improved (Ingram). — Variété très vigoureuse. Fruits en cœur, rouge foncé ; chair rouge, sucrée, juteuse, passablement acide. Maturité tardive.
Gloire de Zuidwyck (Arie Koster). — Excellente variété vigoureuse, productive, de précocité moyenne ; à fruits gros, coniques, d'une couleur orange foncé ou écarlate très vif ; chair orange. Se multiplie facilement et convient très bien à l'approvisionnement des marchés, ses fruits ne pourrissant pas facilement.
Gloire du Mans (Hodeau). — Variété robuste ; fruits abondants et gros, peu colorés, oblongs, fermes ; chair juteuse et bonne. — C'est un bon fraisier de grande culture, à production tardive.
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Hohenzollern (Gœschke). — Forte plante à grand feuillage étalé, arrondi. Fruits nombreux en forme de toupie, parfois en crête ou un peu bossués, d'un rouge légèrement cuivré ; maturité tardive ; chair rouge foncé, très juteuse quoique peu sucrée.
Kaiser Nicolas von Russland (Gœschke). — Plante forte et vigoureuse, à feuillage ample et à grandes fleurs. Fruits très abondants, en cœur, obtus, ayant parfois le bout vert ; chair blanche, peu juteuse, mais parfumée. Variété très productive.
Keen's seedling (Keen). — Très bonne race ancienne, à fruit moyen, d'excellente qualité, très fertile et l'une des plus hâtives. Une des meilleures de toutes pour la culture forcée.
Kœnig Albert. — Plante vigoureuse, touffue, très productive. Fruits moyens ou gros, très courts, méplats, rouge clair ; à chair très tendre, juteuse et sucrée. Remonte assez fréquemment sur ses filets. Ses fruits ont le défaut de se meurtrir trop facilement pendant les manipulations et le transport.
La Chalonnaise (Dr Nicaise). — Fruits extrêmement parfumés et délicats, à chair blanche. C'est une des meilleures fraises cultivées, malheureusement elle est un peu délicate.
La Grosse sucrée (De Jonghe). — Plante ramassée, rustique, vigoureuse, de production assez abondante et demi-tardive. Le fruit en est gros, en forme de cœur allongé, rouge vif, luisant ; chair d'un blanc rosé, très fondante, remplie d'un jus abondant et très sucré.
La Reine (De Jonghe). — Excellente variété à fruits rouges très savoureux et à chair blanche ; mais elle est très peu productive.
Laxton's Latest of all (Laxton). — Variété extrêmement tardive, ne mûrissant qu'au commencement de Juillet. Fruits assez gros, oblongs ou un peu bossués, peu colorés, verts au bout ; chair très ferme, rose, juteuse et bonne. Les fruits, de maturité tardive, se racornissent, tournent ou se laissent envahir par le « blanc », lorsque la saison est très chaude.
Leader (Laxton). — Plante vigoureuse, très touffue. Fruits tardifs et très abondants, gros, velus, oblongs et beaux, mais de consistance molle et a chair peu juteuse, acide, avec une grosse mèche centrale.
Lucie (Boisselot). — Variété vigoureuse et productive. Fruits gros, ovoïdes, parfumés, à chair blanche ; quelquefois creux. Cette race, très tardive, mûrit après toutes les autres fraises.
Petit Pierre (Belin). — Petite variété intéressante par sa très grande production en moyenne saison. Fruits moyens ou petits, mais très nombreux, allongés, coniques, luisants, un peu nus au collet, fermes ; à chair très rouge, juteuse et de bonne qualité.
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Premier (Ruffet). — Fruits coniques, souvent en crête, à chair rose. Précocité moyenne. Peu cultivé.
Princesse Dagmar. — Plante haute et robuste ; hampes dépassant le feuillage et rappelant par leur port très érigé celles du Fr. Commander. Fruits assez abondants, moyens, oblongs, obtus, bien rouges, très fermes, de maturité tardive et successive ; chair rose, juteuse, un peu acide, mais bonne.
Sir Charles Napier (Smith). — Très beau fruit, souvent aplati et élargi en crête de coq ; chair ferme, rosée. Bonne et vigoureuse race de moyenne saison, souvent cultivée pour l'approvisionnement des marchés.
Sir Harry (Underhill). — Très belle variété, fort rare en réalité, quoique beaucoup de personnes croient la posséder. Fruit gros, en cœur, d'un rouge vif ; chair pleine, juteuse, sucrée, d'un rose pâle ; maturité demi-tardive. Cette variété a toutefois le défaut de ne pas rester longtemps productive et de donner peu de coulants.
Souvenir de Kieff (De Jonghe). — Plante très feuillue, à fruits moyens, pointus et de qualité tout à fait supérieure ; chair blanc rosé.
Weisse Dame (Gœschke). — Plante basse, à grand feuillage, assez hâtive, donnant parfois une abondance de fruits oblongs, rosés. Chair tendre, juteuse et très sucrée.
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Les variétés qui composent cette race nouvelle se rattachent à celles que nous venons de décrire par les liens les plus étroits ; c'est, en effet, des Fraisiers à gros fruits qu'elles dérivent et elles en conservent tous les caractères extérieurs. Leur aptitude à fleurir et à fructifier plusieurs fois ou d'une façon continue dans le courant de l'été semble, il est vrai, les rapprocher des Fraisiers des quatre-saisons ; rien cependant, ni la forme des feuilles, ni la taille des fleurs, ni l'aspect et la dimension des fruits n'est commun aux deux races de Fraisiers des quatre-saisons et Fraisiers remontants à gros fruits. Ces derniers ne sont même pas issus, comme certaines personnes se l'imaginent, d'un croisement entre Fragaria grandiflora et Fragaria alpina. Les tentatives de croisement entre ces deux espèces ont toujours abouti à des insuccès ; c'est au hasard des semis effectués avec les graines des différentes variétés du Fraisier ananas qu'est due l'obtention de la race remontante à gros fruits.
Les Fraisiers Ananas perpétuel (Glœde, 1866), Inépuisable (Mabille, 1870), et Bon Henri (Abbé Thivolet), ont marqué les premières étapes de ce progrès. Mais leurs fruits petits, mal faits et mal colorés, ne leur permirent jamais d'être autre chose que de simples curiosités et ils ont été totalement abandonnés. C'est cependant du Fraisier Bon Henri, fécondé par diverses variétés à gros fruits, que l'abbé Thivolet obtint Robert Lefort et Léon XIII, puis en 1893 et 1895, Saint-Joseph et Saint-Antoine de Padoue, décrits plus bas et qui sont les premières variétés de Fraisiers remontants à gros fruits réellement intéressantes au point de vue de la culture pratique.
A l'heure actuelle, tous les semeurs s'occupent de perfectionner ces fraisiers et d'en obtenir d'autres plus féconds encore, à plus gros fruits ou de formes différentes. Il n'est pas douteux que, d'ici quelques années, les Fraisiers remontants à gros fruits ne soient aussi nombreux que les hybrides ordinaires et aussi variés qu'eux de forme, de couleur et de goût ; déjà la grande culture s'en est emparée, et il n'est pas de jardin d'amateur qui n'en possède une ou plusieurs planches.
Plante trapue, très basse et très étalée ; pétioles courts, verts, velus : feuilles arrondies, à dents bien marquées, d'un vert foncé bleuté et un peu glauque ; hampes peu nombreuses et se développant très successivement, courtes, por-
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tant des fleurs moyennes et bien staminées. — Fruits moyens, en cœur, à graines petites et nombreuses ; chair blanche ou blanc rosé, juteuse et parfumée.
Il est certain que les qualités de ce fraisier sont inférieures à celles de beaucoup des bonnes variétés hybrides ; mais il ne faut pas oublier qu'au lieu de produire ses fruits pendant une courte période, au mois de Juin, il en donne en abondance pendant tout l'été et jusqu'aux premiers froids. C'est là un avantage qui n'est pas à dédaigner ; d'ailleurs, si les fruits n'atteignent pas les dimensions de Docteur Morère ou de Noble, ils sont cependant d'une taille respectable et toujours beaucoup plus volumineux que chez les Fraises alpines.
Les variétés Rubicunda et La Constante féconde doivent être considérées comme parfaitement identiques au Fr.Saint-Joseph.
Variété obtenue par M. Édouard Lefort, se distinguant de la précédente par sa vigueur un peu plus grande et par ses fruits un peu plus volumineux, mais lui ressemblant d'ailleurs parfaitement par tous les autres caractères (Voy. la figure à la page précédente).
Plante bien plus vigoureuse, plus haute et plus touffue que le Fr. Saint-Joseph. Feuillage ample, peu velu ; folioles ovales, dentées ; hampes hautes et rigides ; fleurs grandes. — Fruits gros, coniques ou en crête, à graines jaunes, nombreuses et saillantes ; chair rose foncé, juteuse et douce.
Cette remarquable variété, issue d'un croisement entre le Fr. Royal Sovereign et le Fr. Saint-Joseph, est sensiblement supérieure à ce dernier par sa vigueur et par la taille de ses fruits. Par contre, elle est un peu moins remontante, en
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ce sens qu'elle arrête généralement de produire pendant le courant de Juillet et recommence ensuite jusqu'en Octobre. — Le Fraisier Saint-Antoine de Padoue résiste à la sécheresse beaucoup mieux que le Fr. Saint-Joseph.
Plante vigoureuse et assez élevée ; feuillage vert blond ; folioles allongées, dentées, légèrement velues et souvent réunies au nombre de quatre sur le même pétiole, caractère très rare chez les autres fraisiers et très constant dans cette variété ; fleurs moyennes, très précoces. — Fruit gros, oblong, obtus, d'un rouge brillant, légèrement velu, couvert de graines saillantes, sauf sur le collet, qui est allongé, lisse et luisant. Chair rose, très juteuse et très douce.
Cette variété est le résultat d'un croisement entre le Fr. Saint-Joseph et le Fr. Édouard Lefort, elle est parfaitement intermédiaire entre ses parents : son fruit se rapproche beaucoup de la Fr. Édouard Lefort et son feuillage rappelle celui du Saint-Joseph, quoiqu'il n'en ait pas la teinte vert bleuté et que, d'autre part, le caractère cité plus haut, d'être souvent à quatre folioles, le distingue très nettement de toutes les autres variétés remontantes.
L'aptitude à remonter durant toute la période de la végétation, même sur les filets, si remarquable chez le Fr. Saint-Joseph, se trouve heureusement reproduite dans le Fr. La Productive ; les filets surtout se chargent souvent, alors qu'ils sont à peine développés, d'une hampe qui devient parfaitement fructifère vers la fin de l'été.
La première floraison se fait de très bonne heure au printemps et les fruits qui en résultent mûrissent avec ceux des variétés de première saison.
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Le Fr. Oregon, connu depuis assez longtemps déjà, donne souvent, mais pas toujours, une seconde récolte à l'automne.
Le Fr. Odette (Lapierre) est bien remontant, quoique peu productif. Il se distingue par la forme très allongée et pointue de ses fruits, un peu dans le genre de la Fr. Wonderful.
Nous avons dans nos cultures, sous le nom de Fraisier de Longué, une plante vigoureuse, à feuillage ample, vert foncé, produisant pendant tout l'été de larges fleurs blanches qui, par suite de la conformation imparfaite de leurs étamines, ne peuvent se féconder elles-mêmes. Il n'a jamais donné de fruits jusqu'au moment où le Fr. Saint-Joseph et autres variétés fleurissant à la même époque, sont venues lui fournir le pollen nécessaire au développement de son fruit.