Estragon (Cazin 1868)

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Épine-vinette
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Eupatoire


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Nom accepté : Artemisia dracunculus


ESTRAGON. Artemisia dracunculus. L.

Draco. — Dracunculus.

Herbe dragonne, — dragon, — fargon, — serpentine.

Synanthérées. — Anthémidées. Fam. nat. — Syngénésie Polygamie Superflue L.


Cette plante herbacée, vivace, originaire de Sibérie, est cultivée dans les jardins comme condiment.

[Description. — Racines repliées et tordues. — Tige herbacée, cylindrique, glabre, dressée. — Feuilles alternes, sessiles, entières, lancéolées. — Fleurs petites, jaunes, capitulées, capitule garni de stries, involucre formé de sept à huit folioles, capitules réunis en épis axillaires, dont la réunion constitue une longue panicule terminale. — Corolle tubuleuse. — Cinq étamines soudées par les anthères. — Ovaire cylindrique. — Style simple. — Fruit akène, cylindrique, sans aigrette.

Parties usitées. — La plante entière, inflorescence.

[Culture. — On sème les graines au commencement de l'été ou à la fin de l'hiver. On peut aussi le propager par séparation des touffes en automne ; il demande une terre fraîche, légère et bien meuble ; à l'hiver on couvre les souches de terreau et de litière, du moins dans le Nord ; l'été il demande de fréquents arrosages.

Récolte. — Employé presque exclusivement pour l'art culinaire et recueilli au moment du besoin ; il perd presque toutes ses propriétés par la dessiccation.]

(Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques. — D'une odeur forte, assez agréable et persistante, l'estragon est employé dans l'art culinaire dans les ragoûts, les salades ; on en aromatise la moutarde, on en fait un vinaigre recherché.)

(Les propriétés aromatiques de l'estragon, n'était sa parenté avec les


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artémisia, désigneraient de suite comme stimulante cette plante tout à fait inusitée de nos jours comme médicament. Mâché, l'estragon excite une salivation peu prononcée mise à profit par les anciens dans les douleurs de dents, dans les céphalies, etc. Si nous considérons, dit Ray, l'âcreté de l'estragon et la force avec laquelle il picote la langue, nous ne saurons nier que ce ne soit un échauffant très-puissant. Cette plante était jugée stomachique (Matthiole), carminative, emménagogue. Lobel dit qu'en Angleterre l'eau distillée d'estragon avait la réputation de digérer la pituite, provoquer les sueurs et préserver de la peste.)