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Dicranopteris linearis (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg
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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fibre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Dicranopteris linearis (Burm.f.) Underw.


Protologue: Bull. Torrey Bot. Club 34: 250 (1907).
Famille: Gleicheniaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 78 (diploïde), 117 (triploïde), 156 (tétraploïde)

Synonymes

  • Gleichenia linearis (Burm.f.) C.B.Clarke (1880).

Noms vernaculaires

  • Scrambling fern, false staghorn (En).

Origine et répartition géographique

Dicranopteris linearis est présent de la Sierra Leone jusqu’en Ethiopie et au Kenya, et vers le sud jusqu’à l’Angola, au Zimbabwe, au Mozambique et dans la plupart des îles de l’océan Indien. Il se rencontre également en Afrique du Sud et de l’Asie à l’Australasie et à la Polynésie (dont Hawaii), et est également répertorié au Brésil.

Usages

En R.D. du Congo, les axes foliaires sont utilisés pour fabriquer des pièges à poissons de type panier et sont tressés pour la construction de lits locaux. Au Gabon, les tiges creuses sont utilisées comme paille pour boire le vin de palme et les enfants les utilisent comme sarbacanes jouets. On a répertorié un grand nombre d’usages des fibres en Asie, tels que le tressage, la vannerie, les cordes, les couvre-chefs, les bracelets et les ceintures. Comme les fibres sont relativement résistantes au sel, elles sont couramment utilisées pour faire des pièges à poissons.

Dicranopteris linearis est parfois planté pour éviter l’érosion du sol, et dans les pépinières les feuilles coupées sont plantées droites dans le sol pour fournir temporairement de l’ombre aux jeunes plants. L’usage médicinal inclut une application en externe d’un cataplasme de feuilles broyées pour faire tomber la fièvre et pour panser les plaies. Il est également utilisé comme vermifuge. La décoction est absorbée comme boisson en Thaïlande contre les insomnies et pour enduire les enfants subissant des éruptions dermiques et les personnes ayant une fracture à la jambe. A Hawaii, l’extrait de la plante se boit pour soigner la constipation. D’autres troubles traités sont : les douleurs à la poitrine, les ecchymoses, les brûlures, les entorses, les démangeaisons, la gonorrhée et la stérilité.

Production et commerce international

La production est importante uniquement par endroits en Afrique tropicale. Au début du XXe siècle, la Malaisie exportait des pétioles vigoureux vers l’Inde à petite échelle. En Asie, l’utilisation de la fibre de Dicranopteris linearis est à l’agonie étant donné que les fibres prêtes à l’emploi pour le nattage et le tissage sont devenues très onéreuses.

Propriétés

Les feuilles contiennent des tanins (3,8%), des huiles essentielles (0,03%) et des saponines, ainsi que des hétérosides de type clérodane. Les flavonoïdes se limitent aux 3-O-hétérosides de flavonol tels que l’afzéline, la quercitrine, l’isoquercitrine, l’astragarine, la rutine et le kaempférol.

Dicranopteris linearis est capable d’accumuler des concentrations relativement élevées d’éléments très rares du sol, en particulier dans les racines (Eu, Gd, Ho, Pr, Sm, Y) et dans les feuilles (Ce, Dy, La, Nd, Tb).

Des essais aux Philippines ont révélé que des extraits aqueux ont montré une activité antimicrobienne contre Micrococcus luteus et Escherichia coli. En Malaisie, on a découvert que des extraits de feuilles ont une activité antinociceptive, anti-inflammatoire, antistaphylocoques et antipyrétique, les extraits méthanoliques étant les plus puissants des extraits.

Botanique

Fougère terrestre, atteignant 3 m de haut, feuilles divisées de façon dichotomique ; rhizome de plusieurs m de long, atteignant 5 mm de diamètre, rampant, brun, couvert de poils ramifiés cloisonnés. Feuilles apparaissant sur le rhizome, écartées de 6–20 cm ; pétiole érigé, trapu, glabre, atteignant plus de 1 m de long, brun à violacé ; limbe grand, à contour réniforme ou en demi-lune, de 60–200 cm de long, 2–3-fourchu avec uniquement les ramifications ultimes portant des pennes, un bourgeon dormant à chaque bifurcation et une paire de rameaux ressemblant à des stipules présente à la base de chaque bifurcation ; pennes étroitement lancéolées, profondément pinnatifides, asymétriques à la base, plus réduites en direction de l’apex ; segments ultimes de 18–40(–70) mm × 3–5 mm, confluents au niveau de la base élargie. Sores superficiels, sur une ligne médiane de chaque côté de la nervure médiane, presque ronds, de 1 mm de diamètre ; sporanges sans indusie. Spores trilètes, tétraédriques à angles prolongés, un peu ridées.

Le genre Dicranopteris comprend environ 12 espèces. Dicranopteris linearis est une espèce très variable. En Asie du Sud-Est, on distingue 13 variétés basées principalement sur le mode de ramification, et étayées par des teneurs en flavonol ou en flavone différentes. L’existence d’hybrides triploïdes rend risquée l’attribution d’une plante à une variété clairement définie.

Ecologie

Dicranopteris linearis est présent du niveau de la mer jusqu’à 2800 m d’altitude sur des versants ouverts et ombragés, aux abords de routes, en forêts humides d’altitude, dans le bush sempervirent et les forêts secondaires. Il peut coloniser des sites et rester dominant pendant de longues périodes grâce à sa capacité à former des tapis et à ses feuilles à décomposition lente. Son établissement rapide aide à empêcher les glissements de terrain sur les versants défrichés, mais peut, dans le même temps, en faire une adventice nuisible. Il est bien adapté aux sols pauvres en phosphore.

Gestion

Dicranopteris linearis se multiplie bien en plantant des morceaux de rhizome dans le sol exposés à l’ensoleillement direct. Il est difficile de cultiver des plantes à partir des spores. Après la récolte, les axes foliaires sont coupés longitudinalement en 4 bandes, trempés dans de l’eau pendant une semaine et frictionnés à l’huile de coprah pour obtenir une couleur noire. Le tressage doit se faire lorsque les bandes sont encore mouillées, les sèches étant trop fragiles.

Ressources génétiques

Dicranopteris linearis est largement réparti et ne semble pas être en danger d’extinction ou d’érosion génétique.

Perspectives

L’utilisation de Dicranopteris linearis pour ses fibres décline, des alternatives moins chères étant disponibles. Les propriétés et usages médicinaux méritent des études supplémentaires. La recherche sur les méthodes de lutte est une priorité dans les endroits où il est considéré comme une adventice problématique.

Références principales

  • Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
  • Titien Ngatinem Praptosuwiryo, 2003. Dicranopteris linearis (Burm.f.) Underw. In: de Winter, W.P. & Amoroso, V.B. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 15(2): Cryptogams: Ferns and fern allies. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 93–96.
  • Verdcourt, B., 2000. Gleicheniaceae. In: Beentje, H.J. (Editor). Flora of Tropical East Africa. A.A. Balkema, Rotterdam, Netherlands. 11 pp.
  • Yamada, T., 1999. A report of the ethnobotany of the Nyindu in the eastern part of the former Zaire. African Study Monographs 20(1): 1–72.

Autres références

  • Burkill, H.M., 2000. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 5, Families S–Z, Addenda. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 686 pp.
  • Ho, R., Teai, T., Bianchini, J.-P., Lafont, R. & Raharivelomanana, P., 2010. Ferns: from traditional uses to pharmaceutical development, chemical identification of active principles. In: Kumar, A., Fernández, H., & Revilla, M.A. (Editors). Working with ferns Volume 4, Chapter 23. Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg, Germany. pp. 321–346.
  • Raja, D.P., Manickam, V.S., de Britto, A.J., Gopalakrishnan, S., Ushioda, T., Satoh, M., Tanimura, A. & Fuchino, H., 1995. Chemical and chemotaxonomical studies on Dicranopteris species. Chemical and Pharmaceutical Bulletin (Tokyo) 43: 1800–1803.
  • Sebsebe Demissew, 2009. Gleicheniaceae. In: Hedberg, I., Friis & Hedberg, E. (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 1. Lycopodiaceae to Pinaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 31–32.
  • Umi Kalsom Yusuf, 1995. The taxonomic significance of leaf flavonoids in west Malaysian Dicranopteris taxa (Gleicheniaceae). Blumea 40: 211–215.
  • Zakaria, Z.A., Mat Desa, A., Ramasamy, K., Ahmat, N., Mohamad, A.S., Israf, D.A. & Sulaiman, M.R., 2010. Lack of antimicrobial activities of Dicranopteris linearis extracts and fractions. African Journal of Microbiology Research 4(1): 71–75.

Sources de l'illustration

  • Titien Ngatinem Praptosuwiryo, 2003. Dicranopteris linearis (Burm.f.) Underw. In: de Winter, W.P. & Amoroso, V.B. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 15(2): Cryptogams: Ferns and fern allies. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 93–96.

Auteur(s)

  • C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Bosch, C.H., 2011. Dicranopteris linearis (Burm.f.) Underw. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.

Consulté le 1 juin 2025.


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